ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"118"> sacrés à Dieu & dédiés au culte des martyrs. Comme consacrés à Dieu, ils étoient appellés temples; car c'est à lui seul qu'on peut ériger des autels & offrir des sacrifices: mais comme destinés à la vénération des saints, ils avoient seulement le nom de basiliques. (G)

Basiliques (Page 2:118)

Basiliques, adj. pris subst. (Jurisprud.) recueil des lois Romaines, traduites en Grec par ordre des empereurs Basile & Léon, & maintenu en vigueur dans l'empire d'Orient jusqu'à sa dissolution. Voyez Droit civil.

Les basiliques comprennent les institutes, le digeste, le code & les novelles, avec quelques édits de Justinien & d'autres empereurs. Le recueil étoit de soixante livres, & s'appelloit par cette raison E(CH/XONTA, soixante. On croit que c'est principalement l'ouvrage de l'empereur Léon le philosophe, & qu'il l'intitula du nom de son pere, Basile le Macédonien, qui l'entreprit le premier. Des soixante livres il n'en reste aujourd'hui que quarante - un. Fabrolus a tiré en quelque façon le supplément des dix - neuf autres du Synopsis basilicon, &c.

Basilique (Page 2:118)

Basilique, adj. pris subst. (Hist. anc.) dans l'empire Grec, dénomination qui se donnoit aux mandataires du prince, ou à ceux qui étoient chargés de porter ses ordres & ses commandemens. Voyez Mandement. (G)

Basilique (Page 2:118)

Basilique, adj. pris subst. en Anatomie, nom d'une veine qui naît du rameau axillaire, qui court dans toute la longueur du bras. Voyez les Pl. d'Anat. & leur explication dans l'article Anatomie.

La basilique est une des veines que l'on a coûtume d'ouvrir en saignant au bras. Voyez Phlébotomie. (L)

Basilique (Page 2:118)

Basilique ou basilica, est, en Astronomie, le nom d'une étoile fixe de la premiere grandeur dans la constellation du Lion: elle s'appelle aussi Regulus & cor Leonis, ou coeur du Lion. V. Lion. (O)

BASILISSA (Page 2:118)

* BASILISSA, (Myth.) nom sous lequel Venus étoit honorée par les Tarentins.

BASILUZZO (Page 2:118)

* BASILUZZO, (Géog. anc. & mod.) île de la mer de Toscane, appellée jadis Herculis Insula: c'est une des îles célebres de l'Ypare.

BASIN (Page 2:118)

* BASIN, s. m. (Commerce & Tisserans.) étoffe croisée, toute sil & coton; la chaîne est fil, la trame coton. Il y a des basins unis, figurés, ras & velus; & dans toutes ces sortes, on en distingue une infinité d'autres relativement à l'aunage & à la condition. Les manufactures principales en sont à Troies, à Roüen, & dans le Beaujolois. Ils ne se travaillent pas autrement que la toile, quand ils sont unis: ils se font à la marche, quand ils sont figurés; le nombre de lisses & de marches est déterminé par la figure, & c'est la trame qui la fait; parce qu'étant de coton & plus grosse que la chaîne, elle forme un relief, au lieu que la chaîne se perdroit dans la trame: les velus sont tirés au chardon.

Il est ordonné par les reglemens de donner aux basins unis ou rayés, demi - aune & un pouce de large en peigne & sur le métier; vingt - quatre portées de quarante fils chacune, voyez Portée & Peigne; & vingt - quatre aunes de longueur: aux basins à petites raies, cent soixante raies: aux basins à trente - six barres, demi - aune un pouce de large en peigne, vingt - deux portées de quarante fils chacune, & trois raies à chaque barre: aux basins étrois, unis & à petites raies, ou à vingt - cinq barres, demi - aune moins 1/24 de large en peigne, vingt - quatre aunes de long: aux unis, vingt portées: à ceux à petites raies, cent quarante raies; & à chacune des vingt - cinq barres, trois raies: aux basins à la mode, demi - aune un pouce de large, & vingt - quatre de long; s'ils sont larges, demi - aune moins 1/24 de large, & vingt - deux aunes de long; s'ils sont étroits, avec un nombre de por<cb-> tées ou de raies convenable à la largeur & à leur degré de finesse; & à ous, la chaîne de fils de coton filés fin, sans aucun mêlange d'étoupe, chanvre ou lin, les barres & raies de fil de coton retors.

Quoique les manufactures de France fournissent d'excellens basins, on en tire cependant de l'étranger. Il en vient de Hollande, de Bruges, & des Indes. Les basins de Hollande sont ordinairement rayés: ils sont fins & bons. Ils portent de largeur cinq huitiemes d'aune, & de longueur environ douze aunes. Ceux de Bruges sont unis, rayés à petites raies imperceptibles, à grandes raies ou barres de trois petites raies, & à poil. Les unis ou à poil ont environ cinq douze de large, & douze aunes de long; & les rayés, un pouce de moins sur la largeur, & les deux tiers de moins sur la longueur. Il y en a de quatre sortes, qu'on distingue à la marque. Ceux qui sont marqués à deux lions rouges s'appellent basin double lion; à un seul lion, basin simple lion; à un B, basin B; à un C, basin C. Voyez dans le dictionnaire de Commerce le détail de toutes ces marques.

Les basins des Indes sont blancs & sans poil; les uns croisés & sergés; les autres à carreaux & ouvrés. Les meilleurs se fabriquent à Bengale, Pondichery, & Belcasor.

Il n'est pas besoin d'avertir que les barres dans ce genre d'étoffe, ou plûtôt de toile, sont faites par certains fils de chaîne filés plus gros que les autres, & placès à des distances égales, & que les raies sont faites par des fils de la chaîne filés moins gros que ceux qui forment les barres, mais plus gros que les autres, placés à des distances égales sur la barre.

BASIOGLOSE (Page 2:118)

BASIOGLOSE, adject. pris subst. en Anatomie, nom d'une paire de muscles de la langue; ils viennent de la base de l'os hyoide & de la partie voisine de la grande corne de ce même os, & s'inserent aux parties latérales de la racine de la langue. (L)

BASIO - PHARYNGIEN (Page 2:118)

BASIO - PHARYNGIEN, en Anatomie, nom d'une paire de muscles du pharynx. Voyez Hyo - pharyngifn. (L)

BASIRI (Page 2:118)

* BASIRI, (Géog.) riviere de Perse qui arrose la province de Kirman, la ville de ce nom, celle de Basiri, & se jette dans le golfe d'Ormus.

BASKIRIE (Page 2:118)

* BASKIRIE, (Géog.) contrée de la Tartarie Moscovite, bornée au nord par les Tartares de Tumen, à l'orient par les Barabinskoi, & par les terres d'Ablai; au midi, par la montagne de Sortora; & à l'occident par le duché de Bulgare.

BASKRON, PASCATIR, ou PASCHARTI (Page 2:118)

* BASKRON, PASCATIR, ou PASCHARTI, (Géog.) province de la Tartarie Moscovite, bornéc à l'orient par les Kalmuks; au midi par la grande Nogaia; au couchant par lariviere de Kam, & au nord par la Permia Velchi, & par une partie de la Siberie.

BASOCHE (Page 2:118)

BASOCHE, s. f. (Jurisprud.) est la communauté des clercs du Parlement de Paris, laquelle tient une espece de jurisdiction, où se jugent les différends qui peuvent naître entre eux. Ils s'y exercent aussi à plaider des causes sur des questions difficiles ou singulieres. La basoche a entre autres officiers un chancelier & un thrésorier de la basoche; il y avoit même autrefois un roi de la basoche. (H)

BASQUES (Page 2:118)

* BASQUES (les) s. m. pl. Géog. petit pays de France, vers les Pyrenées, entre l'Adour, les frontieres d'Espagne, l'Océan, & le Bearn; il comprend le Labour, la basse Navarre, & le pays de Soule.

BASRACH (Page 2:118)

* BASRACH, Voyez Bassora.

BASS (Page 2:118)

* BASS, (Géog.) petite île d'Ecosse, dans le golfe d'Edimbourg.

BASSANO (Page 2:118)

* BASSANO, (Géog.) petite ville d'Italie, dans l'état de Venise, au Vicentin, sur la riviere de France.

Bassano (Page 2:118)

Bassano, ou Bassanello, (Géog. anc. & mod.) ville d'Italie, dans le patrimoine de S. Pierre, au [p. 119] confluent du Nere & du Tibre, près du lac que les anciens appelloient lacus Vadimonii.

Bassareus, adj. pris subst. (Myth.) surnom donné à Bacchus; soit du Grec BAU/ZEIN, crier, parce que dans ses mysteres les Bacchantes jettoient de grands cris; soit d'une sorte de chaussure Lydienne nommée bassareum. On donnoit aussi aux prêtresses de ce Dien le titre de bassarides, que l'ancien scholiaste tire d'une robe ou vêtement qui alloit jusqu'aux talons, & que les Africains & les Thraces appelloient bassyris & bassara. Mais Bochart dans son Chanaana, liv. I. c. 18. dit que ce mot vient de l'Hébreu bassar, qui signifie la même chose que le TRUGA=N des Grecs, qui veut dire vendanger; étymologie qui vaut bien les deux précédentes. (G)

BASSE, ou BATURE (Page 2:119)

BASSE, ou BATURE, s. f. c'est (en Marine) un fond mêlé de sable de roche ou de cailloux, qui paroît à la surface de l'eau: quand on voit la mer briser dessus, alors on nomme cet endroit bature ou brisant. (Z)

Basse (Page 2:119)

Basse, adj. fém. Voyez Bas.

Basse (Page 2:119)

Basse, adj. pris subst. est celle des parties de la Musique qui est au - dessous des autres; la plus basse de toutes, d'où vient son nom de basse. Voyez Partition.

La basse est la plus importante des parties; parce que c'est sur elle que s'établit le corps de l'harmonie: aussi est - ce une espece d'axiome parmi les Musiciens, que quand la basse est bonne, rarement l'harmonie est mauvaise.

Il y a plusieurs especes de basses; basse fondamentale, dont nous ferons un article particulier.

Basse continue, ainsi appellée parce qu'elle dure pendant toute la piece: son principal usage, outre celui de régler l'harmonie, est de soûtenir les voix, & de conserver le ton. On prétend que c'est un Ludovico - Viana, dont nous en avons un traité, qui au commencement du dernier siecle la mit le premier en usage.

Basse figurée, qui au lieu de s'arrêter sur une seule note, en partage la valeur en plusieurs autres notes sous un même accord. Voyez Harmonie figurée.

Basse contrainte, dont le sujet ou le chant, borné à un petit nombre de mesures, recommence sans cesse, tandis que les parties supérieures poursuivent leur chant & leur harmonie, & les varient de différentes manieres. Cette basse appartient originairement aux couplets de la chaconne: mais on ne s'y asservit plus aujourd'hui. La basse contrainte descendant diatoniquement ou chromatiquement, & avec lenteur, de la tonique à la dominante dans les tons mineurs, est admirable pour les morceaux pathétiques: ces retours périodiques affectent insensiblement l'ame, & la disposent à la tristesse & à la langueur. On en voit de fort beaux exemples dans plusieurs scenes des opera François.

Basse chantante, est l'espece de voix qui chante la partie de la basse. Il y a des basses récitantes & des basses de choeur; des concordans ou basses - tailles, qui tiennent le milieu entre la taille & la basse; des basses proprement dites que l'usage fait encore appeller aujourd'hui basse - tailles; & enfin des basse - contres, les plus graves de toutes les voix, qui chantent la basse sous la basse même, & qu'il ne faut pas confondre avec les contre - basses qui sont des instrumens. Voyez Contre - basse.

Basse fondamentale (Page 2:119)

Basse fondamentale, est celle qui n'est formée que des sons fondamentaux de l'harmonie; desorte qu'au - dessous de chaque accord, elle fait entendre le vrai son fondamental de cet accord; par où l'on voit qu'elle ne peut avoir d'autre contexture que celle de la succession fondamentale de l'harmonie.

Pour bien entendre ceci, il faut savoir que tout accord, quoique composé de plusieurs sons, n'en a qu'un qui soit fondamental: savoir celui qui a produit cet accord, & qui lui sert de base. Or la basse qui regne au - dessous de toutes les autres parties, n'exprime pas toûjours les sons fondamentaux des accords: car entre tous les sons d'un accord, on est maître de porter à la basse celui qu'on croit préférable, eu égard à la marche de cette basse, au beau chant, ou à l'expression. Alors le vrai son fondamental, au lieu d'être à sa place naturelle, qui est la basse, se transporte dans les autres parties, ou même ne s'exprime point du tout; & un tel accord s'appelle accord renverse. Dans le fond, un accord renversé ne differe point de l'accord direct qui l'a produit; car ce sont toûjours les mêmes sons: mais ces sons formant des combinaisons différentes, on a long - tems pris ces combinaisons pour autant d'accords fondamentaux, & on leur a donné différens noms, qu'on peut voir au mot accord, & qui ont achevé de les distinguer; comme si la différence des noms en produisoit réellement dans les choses. M. Rameau a fait voir dans son traité de l'Harmonie, que plusieurs de ces prétendus accords n'étoient que des renversemens d'un seul. Ainsi l'accord de sixte n'est que l'accord parfait dont la tierce est transportée à la basse: en y portant la quinte, on aura l'accord de sixte quarte. Voilà donc trois combinaisons d'un accord qui n'a que trois sons; ceux qui en ont quatre, sont susceptibles de quatre combinaisons; car chacun des sons peut être porté à la basse: mais en portant au - dessous de celle - ci une autre basse, qui sous toutes les combinaisons d'un même accord, présente toûjours le son fondamental, il est évident qu'on rêduit au tiers le nombre des accords consonans, & au quart le nombre des dissonans. Ajoûtez à cela tous les accords par supposition, qui se réduisent encore aux mêmes fondamentaux; vous trouverez l'harmonie simplifiée à un point qu'on n'eût jamais espéré de l'état de confusion où étoient ses regles jusqu'au tems de M. Rameau. C'est certainement, comme l'observe cet anteur, une chose trèsétonnante qu'on ait pù pousser la pratique de cet Art jusqu'au point où elle est parvenue, sans en connoître le fondement, & qu'on ait trouvé exactement toutes les regles, avant que de trouver le principe qui les produit.

La marche ou le mouvement de la basse fondamentale se regle sur les lois de la succession harmonique; de sorte que si cette basse s'écarte de l'ordre prescrit, il y a faute dans l'harmonie.

Bien moduler & observer la liaison, sont les deux plus importantes regles de la basse fondamentale. Voyez Harmonie & Modulation. Et la principale regle méchanique qui en découle, est de ne faire marcher la basse fondamentale que par intervalles consonans, si ce n'est seulement dans un acte de cadence rompue, ou après un accord de septieme diminuée, qu'elle monte diatoniquement. Quant à la descente diatonique, c'est une marche interdite à la basse fondamentale, ou tout au plus tolérée dans le cas de deux accords parfaits séparés par un repos, exprimé ou sous - entendu; cette regle n'a point d'autre exception. Il est vrai que M. Rameau a fait descendre diatoniquement la basse fondamentale sous des accords de septieme, mais nous en dirons la raison aux mots Cadence & Dissonance.

Qu'on retourne comme on voudra une basse fondamentale; si elle est bien faite on n'y trouvera jamais que ces deux choses: ou des accords parfaits sur les mouvemens consonans, sans lesquels ces accords n'auroient point de liaison; ou des accords dissonans dans des actes de cadence; en tout autre cas, la dissonance ne sauroit être ni bien placée ni bien sauvée.

Il s'ensuit de - là que la basse fondamentale ne peut jamais marcher que d'une de ces trois manieres:

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