ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS
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que l'on conduit aux tribunaux, ou que l'on ramene
en prison.
Ce nom se donne aussi quelquefois à ceux qu'on
appelle ordinairement bûtons, qui sont des gardes
des officiers de la flotte du Roi, & qui se trouvent
dans les cours royales, tenant à la main une baguette
peinte, pour garder les prisonniers dans les prisons,
& pour les accompagner en public quand ils ont la
permission de sortir. Voyez Baton.
BATONNET
(Page 2:146)
BATONNET (jeu d'enfant): il se joue avec deux
bâtons; l'un long, assez gros, rond & long d'une aulne
ou environ; l'autre plus petit, rond, aiguisé par
les deux bouts, & long de quatre à cinq pouces. On
tient à la main le gros bâton; on frappe sur une des
extrémités pointues du petit qu'on appelle bâtonnet;
le bâton s'éleve en l'air; & l'adresse du jeu consiste à
le frapper, tandis qu'il est en l'air, & à l'envoyer bien
loin. Si on ne l'atteint pas, ou si on ne l'envoye pas,
en l'atteignant, à une certaine distance, on cede le
bâtonnet à son adversaire, & l'on se succede ainsi alternativement.
BATRACHITE
(Page 2:146)
* BATRACHITE, s. f. (Hist. nat.) pierre qui se
trouve, dit - on, dans la grenouille. On lui attribuc de
grandes vertus contre les venins: mais l'existence
de la pierre n'est pas encore constatée.
BATRACHOMYOMACHIE
(Page 2:146)
BATRACHOMYOMACHIE, s. m. (Belles - Let.)
combat des grenouilles & des rats; titre d'un poëme
burlesque, attribué communément à Homere.
Ce mot est formé de trois autres mots grecs, BA/TRAXOS2, grenouille, MU=S2, souris ou rat, & MA/XH; combat.
Le sujet de la guerre entre ces animaux est la mort
de Psicarpax, jeune ra>, fils de Toxaster, qui étant
monté sur le dos de Physignate grenouille, pour aller
visiter son palais où elle l'avoit invité de venir, fut
saisi de frayeur au milieu de l'étang, chancela, lâcha
sa conductrice & périt. Les rats soupçonnant Physignate de perfidie, en demandent satisfaction, déclarent
la guerre, & livrent bataille aux grenouilles
qu'ils auroient exterminées, si Jupiter & les autres
dieux en présence desquels se donnoit le combat,
n'eussent envoyé au secours des grenouilles des cancres
qui arrêterent la fureur des rats.
Suidas fait honneur de ce poëme à Pigrez ou Tigrés d'Halicarnasse, frere de l'illustre Artémise, & le
nom de ce Carien se lit à la tête d'un ancien manuscrit
de la bibliotheque du Roi. Étienne Nunnésius &
d'autres savans modernes, pensent aussi qu'Homere
n'en est point l'auteur. Cependant l'antiquité dépose
en faveur de ce poëte, Martial le dit expressément
dans cette épigramme.
Perlege Meonio cantatas carmine ranas,
Et frontem nugis solvere disce meis.
Stace est du même sentiment; & ce qui semble
confirmer l'opinion des anciens à cet égard, c'est que
dans le siecle dernier, on déterra près de Rome, dans
des anciens jardins de l'empereur Claude, un bas - relief d'Archelaüs, sculpteur de Pryene, représentant
un Homere avec deux rats, pour signifier qu'il étoit
auteur du combat des rats.
Quoi qu'il en soit, feu M. Boivin, de l'académie
Françoise & de celle des Belles - Lettres, a traduit ce
petit poëme en vers François; & sa traduction est
aussi exacte qu'élégante: à cela près que pour la
commodité de la rime, il a quelquefois donné aux
rats & aux grenouilles, des noms différens de ceux
qu'ils ont dans le texte Grec. (G)
BATSKA
(Page 2:146)
* BATSKA (Géog.) grande contrée de la Hongrie, entre le Danube & le Théiss.
BATTA
(Page 2:146)
* BATTA (Géog.) province du royaume de Congo, en Afrique, une de ses six parties; bornée au
septentrion par les contrées de Sundi & de Pango; à
l'occident par celles de Pemba, & au midi par le lac
d'Aquelonda. Elle est arrosée par la riviere de Barbela.
BATTAGE
(Page 2:146)
* BATTAGE des blès, (OEconomie rustique.) Laissez suer vos blés dans le tas; tenez - les engrangés pendant
trois mois, hors la quantité que vous destinez à
la semaille; celui que vous aurez fait battre quelques
jours après la moisson, vaudra mieux pour cet usage:
suivez la maniere de battre de votre pays. En Gascogne & en Provence, vous laisserez sécher vos gerbes
sur le champ; vous aurez un nubilaire ou un appentis,
sous lequel vous puissiez mettre votre grain à couvert
dans le tems de pluie. Ces appentis & cette maniere
de sécher le blé, & de ne le lever du champ
que pour le battre, vous dispenseront d'avoir des
granges; il ne vous faudra que des greniers. Préférez le battage au fléau. Il est aussi avantageux & plus
simple que celui où les gerbes sont foulées par des
chevaux, des mulets, ou des boeufs sur un aire; ou
coupées & foulées par deux grosses planches épaisses de quatre doigts, & garnies de pierres à fusil tranchantes,
qui seroient traînées par des boeufs. Le premier
est en usage en Gascogne, en ltalie, en Provence; & le second en Turquie. En Champagne, en
Bourgogne, &c. nous nous servons du fléau; nous
battons pendant l'hyver, nous prenons des hommes
de journée; ils sont l'un à un bout de la grange, l'autre
à l'autre bout; la gerbe est entre - deux, & ils frappent
alternativement sur l'épi de la gerbe, avec l'instrument
appellé fléau. Voyez à l'article Fléau, la description
de cet instrument. Quand le blé est battu, il faut
le vanner. Voy. Vanner. Quand il est vanné on le
crible. Voy. Crible & Cribler. Plus le grain est net,
mieux il se garde. Quand il est criblé, on l'expose à
l'air, pour que le reste de sa chaleur se dissipe.
Battage
(Page 2:146)
Battage, en Draperie; c'est une des préparations
que l'on donne aux laines avant que de les employer
à la fabrication des draps. Cette préparation
succede au triage. Voy. Triage & Draperie. Elle
consiste à les porter sur une claie de corde, & à les
battre, comme on voit Pl. de Draperie. A, la claie;
B B, ouvriers battant les laines. Cette opération a
deux objets; le premier, de faire ouvrit la laine, ou
de la séparer par les coups de baguette; le second,
de la purger entierement de sa poussiere. Voyez l'article Draperie.
Battage
(Page 2:146)
Battage, s. m. en termes de Salpétrier, se dit du
tems qu'on employe à battre la poudre dans le moulin.
Les pilons sont de bois, & armés de fonte, & les
mortiers de bois, creusés dans une poutre: quand ils
sont de fer, il en arrive souvent des accidens. Pour
faire la bonne poudre, il faut un battage de vingt - quatre
heures à 3500 coups de pilons par heure, si
le mortier contient 16 livres de composition. Le battage est moins rude l'été que l'hyver, à cause que
l'eau est moins forte. Voyez Moulin à poudre.
BATTANS
(Page 2:146)
BATTANS, s. m. pl. terme d'Architecture; ce sont
dans les portes & les croisées de menuiserie, les principales
pieces de bois en hauteur, où s'assemblent les
traverses.
On appelle aussi battans, les venteaux des portes.
On dit une porte à deux battans, lorsqu'elle s'ouvre en
deux parties. Les Latins appelloient ces portes bifores. (P)
Battant
(Page 2:146)
Battant de pavillon, (Marine.) On entend par
le battant du pavillon, sa longueur qui voltige en l'air.
On appelle le guindant sa largeur ou la hauteur qui
regne le long du bâton. (Z)
Battant
(Page 2:146)
Battant, terme de Fondeur de cloches; c'est une
masse de fer un peu plus longue que la cloche, &
d'une pesanteur proportionnée au poids de la cloche.
Le battant est terminé par en - bas par une masse arrondie,
& va en diminuant jusqu'en - haut, où il se termine
par une espece d'anneau, dans lequel on passe
le brayer pour attacher le battant à l'anse de fer qui
[p. 147]
est au cerveau de la cloche en - dedans. Voyez A O,
fig. 6. Pl. de la Fonte des cloches, & l'article Fonte
des cloches.
Battans
(Page 2:147)
Battans, en Menuiserie; ce sont les montans des
croisées, des guichets de portes, &c. c'est - à - dire les
pieces de bois dans lesquelles les traverses s'emmanchent,
& qui forment la hauteur.
Battans
(Page 2:147)
Battans à feuillures, dans le même métier; ce sont
ceux qui au lieu de noix ont une feuillure pour fermer
sur les dormans.
Battans
(Page 2:147)
Battans menau; sont ceux dans les croisées qui
portent les espagnelettes.
Battans
(Page 2:147)
Battans à noix; sont ceux qui ont une languette
arrondie, qui entre dans une feuillure faite dans les
dormans: c'est ce qu'on appelle croisée à noix.
Battant
(Page 2:147)
Battant, partie essentielle de tous les métiers à
ourdir, soit de Tisserans, de Drapiers, de Passementiers, de Manufacturiers en soie, &c. & c'est toûjours
un instrument ou chassis dans la partie inférieure duquel
s'ajuste le peigne: entre les dents du peigne passent
les fils de la chaîne; & ces dents par le moyen
du poids du battant, qui est de cent livres dans les
étoffes riches, servent à serrer la trame dans l'étoffe,
à l'y faire pour ainsi dire entrer, & à la rendre plus
forte. Voyez métier de Tisserans, métiers de Passementier, de Drapier, de Manufacturiers
en Soie.
Il y a deux especes de battans; le battant simple, &
le battant brisé: le battant brisé ne sert qu'aux métiers
de velours uni; les deux la>es ou côtés du chassis
sont coupés à deux ou trois pouces au - dessous de la
poignée; & à cette partie du bois des lames enlevées,
on a substitué deux courroies un peu fortes. Cette
brisure est nécessaire pour faire dresser le fer du velours
& le ramener sur sa canelure. Voyez Velours.
Le battant simple est celui où les lames ou côtés du
chassis ne sont point coupés, & sont tout d'une piece.
Battant
(Page 2:147)
Battant, en Passementerie; c'est le chassis qui
porte le peigne pour frapper la trame: dans le métier
au battant, ce n'est point l'ouvrier qui frappe lui - même
(comme dans l'ouvrage au moule qui se frappe
avec un doigtier de cuivre) il ne fait que pouster
avec la main le battant pour donner passage à la navette,
le battant est ramené de lui - même par la force
du bandage qui l'oblige de venir frapper la trame; ce
qui soulage beaucoup l'ouvrier.
Battant
(Page 2:147)
Battant de locquet, en Serrureri>; c'est une barre
de fer où l'on distingue deux parties; l'une appellée
la tête, & l'autre la queue. La queue est percée; &
s'attache sur la porte avec une vis ou un clou; l'autre
ou tête passe dans le cramponet, & se ferme dans
le mentonet.
Il y en a qui ont la tête faite en mentonet; d'autres
sont droits, selon les lieux où on les pose.
BATTE
(Page 2:147)
BATTE, s. f. instrument commun à un grand nombre
d'ouvriers, chez qui il a la même fonction, mais
non la même forme: elle varie, ainsi que sa matiere,
selon les différentes matieres à battre. La batte des
Plâtriers & des pileurs de ciment est une grosse masse
de bois emmanchée, bandée d'un cercle de fer, &
garnie de clous. Celle des Jardiniers est tantôt à - peu - près comme celle des Carreleurs, tantôt comme un
battoir de lavandieres: c'est un morceau de bois d'un
pied & demi de long, épais d'un pied & demi, &
large de neuf pouces, emmanché d'un long bâton
dans le milieu. On s'en sert pour battre les allées qui
sont en recoupe ou en salpetre. Celle qui est plus
courte, sert à plaquer du gason. Voyez la Planche
de Jardinage. Celle des Maçons n'est qu'un long bâton,
terminé comme une petite massue: celle des
Carrelèurs est une regle d'environ quatre piés de
long, large de cinq, & d'un pouce & demi d'épuis,
dont ils se servent pour frapper & mettre de niveau
leurs carreaux: celle des Vanniers est toute de fer,
ronde par le bout, terminée par l'autre en masse,
& s'employe à chasser & serrer les osiers entre les
montans; le petit bout de cette batte qui se tient à la
main, a un arrêt pour qu'elle soit mieux empoignée:
celle des Tapissiers n'est qu'une baguette ou deux cordes
repliés, dont ils écharpissent la bourre & la laine
qui ont déjà servi: celle des Potiers - de - terre est
un battoir. La batte - à - beurre est faite d'un long manche,
ajusté dans le milieu d'un rondin de bois de cinq
pouces ou environ de diametre, sur un pouce d'épais,
percé de plusieurs trous; voyez son usage à l'article
Beurre. Les Blanchisseuses ont leur batte ou
battoir; ce n'est qu'une pelle plate à manche court,
dont elles frappent leur linge pour en faire sortir l'eau
& la saleté. La batte - à - boeuf des Bouchers n'est qu'un
bâton rond dont ils battent les gros bestiaux quand
ils sont tués ou soufflés, pour en attendrir la chair.
La batte à Fondeur est singuliere, sa pelle est triangulaire.
Voy. à l'article Fondeur en terre son usage;
voyez aussi les articles suivans, où l'on définit plus
exactement quelques - unes des battes précédentes, &
quelques autres dont nous n'avons pas parlé.
Batte
(Page 2:147)
Batte, (Architecture.) nom que les ouvriers de
bâtiment donnent à un morceau de bois fait en forme
de massue d'Hercule, avec lequel ils battent le plâtre.
Batte
(Page 2:147)
Batte, autre espece d'outil qui sert à battre & à
affermir les allées avant d'y mettre le sable. (P)
Batte
(Page 2:147)
Batte, (Marbreur de papier.) est un bâton dont
une des extremités est enfoncée dans une portion de
cylindre, coupé transversalement. Les Marbreurs se
servent d'une batte K pour broyer & délayer la gomme
adragante dans une espece de pot à beurre L,
avant que de la verser dans le baquet. Voyez la fig.
K L dans le bas de la Planche du Marbreur.
Batte
(Page 2:147)
Batte à recaler, sert aux Menuisiers à recaler ou
dresser les onglets des cadres.
Battes
(Page 2:147)
Battes, (Manége & Sellier.) Les battes sont des
parties d'une selle à piquer élevées sur les arçons,
sur le devant & le derriere, afin que le cavalier se
tienne ferme, & que les secousses du cheval ne l'ébranlent
point: ordinairement les selles n'ont point
de batte de derriere. On dit chausser une batte, pour
dire qu'on met le liége de la selle dans la batte, afin
de tenir la batte en état. Le mot de liége vient de ce
qu'autrefois cette partie de la selle étoit de liége;
car aujourd'hui elle est de bois. (V)
Batte
(Page 2:147)
Batte, outil de Facteur d'orgue, est une forte regle
de bois bien dressée sur le plat, dont ils se servent
pour redresser les tables de plomb sur l'établi,
& les ployer sur les mandrins. Voyez la fig. 65. Pl.
d'Orgue, & l'article Orgue.
Batte
(Page 2:147)
Batte, (Rubanier.) instrument de fer en forme
de forte lime, mais uni & égal dans toute sa longueur,
servant pour la fabrique des peignes. Cet instrument
est emmanché dans un manche de bois: il y
a de ces battes plus ou moins fortes, suivant la nécessité.
Voyez Peigne.
Batte
(Page 2:147)
Batte de jeu de Paume, c'est un instrument qu'on
appelle plus communément battoir, ou plûtôt c'est
la partie antérieure du battoir qui frappe la balle.
Voyez Paumier.
Batte
(Page 2:147)
Batte, terme de Potier de terre, c'est une espece de
maillet plat à quatre angles, & d'une même piece
avec son manche. Il sert à travailler le carrean.
Batte
(Page 2:147)
Batte, en terme de Vannerie, est un morceau de
fer assez lourd, & de figure quarrée, dont les Vanniers se servent pour presser leur ofier façon qu'il
n'y ait entre les brins qu'un très - petit intervalle,
point du tout même si l'on peut.
Batte
(Page 2:147)
Batte, à la Monnoie, ce sont des especes de sabres
de bois quarrés par le bout, d'environ deux piés
sur trois ou quatre pouces de large, & un pouce &
demi d'épaisseur, avec un manche arrondi. Ces battes servent à fouler & presser les sables dont on fait
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