ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"458"> glois dérivés du latin ou du françois & terminés en tion, comme inclination, se prononceroient chïnn, innclinaichionn. Les Anglois n'ont point de syllabes nazales; king, roi, doit se prononcer kigne.

Le ch des Anglois, soit au commencement, soit à la fin d'un mot, fait comme en françois TCH; each, chacun, se prononce itch; choose, choisir, fait tchuze.

Les Anglois mangent un grand nombre de consonnes dans leurs mots: knight, chevalier, se prononce naïtt; knise, couteau, se prononce comme naïff; walk, marcher, fait ouke.

Les Anglois n'ont point d'aspirations gutturales dans leur langue, non plus que les François; mais une prononciation qui leur est particuliere, & que la plûpart des étrangers ne peuvent presque jamais saisir, c'est celle du th; elle se présente très - fréquemment dans la langue, soit au commencement, soit à la fin, soit au milieu des mots. On ne peut point décrire la prononciation pour un françois, à moins de dire que le son en est à - peu - près le même que d'un S prononcé par une langue épaisse; ou bien en appuyant la langue contre les dents supérieures, & en forçant le son de l'S entre la langue & les dents. The, l'article le ou la; faith, la foi; either, l'un & l'autre, fournissent des exemples de cette prononciation singuliere.

Les Italiens prononcent toutes les voyelles de même que les François, excepté que leur U se prononce ou; leur A & leur E est plus ou moins ouvert. Leur C lorsqu'il précede un I ou un E, comme dans cercar, chercher, ciascheduno, chacun, se prononce comme tche ou tchi en françois; ainsi on diroit tchercar & tchiaschedouno: g suivi d'un E ou d'un I, se prononce comme en françois dg; giammai feroit dgiammaï; gélosia fait dgélosia: les deux gg se prononcent de la même maniere; reggio fait redgio: sc fait comme ch lorsqu'il précede un E & un I; scelta, recueil, fait en françois l'effet de chelta; sciolto fait chiolto: le ch des Italiens a le son du K en françois; perche fait perké: ZZ en italien se rendroit en françoie par dz; vezzosa, jolie, fait vedzosa. Les Italiens n'ont point d'aspirations gutturales non plus que les François. Ils n'ont point de syllabes nazales.

Dans la langue espagnole les voyelles ont les mêmes sons que dans le françois excepté l'U qui fait ou. La prononciation qui differe le plus de celle des autres langues chez les Espagnols, est celle de l'J consonne & de l'X, ces deux lettres s'expriment par une aspiration tirée du fond du gosier, que l'on ne peut décrire ou peindre aux yeux que très - imparfaitement par kh, en aspirant fortement l'H. Le Ç avec une cédille, comme dans moça, fille, a l'effet d'une S épaisse ou grasséyée, à - peu - près comme le TH des Anglois, mais un peu plus adouci: les deux LL sont toujours mouillées; olla fait oillia, ou oiglia: souvent le B se prononce comme un V consonne: le G devant un E ou un I est aspiré, mais moins fortement que l'J consonne: les deux NN, comme dans sennora, se prononcent en françois comme seignora.

Les Portugais, dont la langue est presque la même que celle des Espagnols, ont les mêmes prononciations qu'eux; celles qui différencient le portugais sont aon, qui se prononce am; relaçaon, relation, fait relassam: nh ou lh se mouille; senhora fait seignora; caravalho se prononce caravaiglio.

Dans la langue allemande les voyelles se prononcent de même que dans le françois, à l'exception de l'U voyelle qui fait ou; cependant dans la basse Allemagne, la prononciation françoise de l'U n'est point inconnue; mais alors on met un petit e au - dessus, . Dans la haute Allemagne cette prononciation n'est point usitée, & se prononce comme . Les premiers prononcent le mot bel, mal, comme en françois ble, les derniers comme ible: l'V consonne se prononce comme un F; vatter, pere, fait fttre: le double W a le son de l'V consonne en françois: l'E lorsqu'il suit un I, ne fait qu'allonger cet I sans se faire sentir; die, la, se prononce di: el, er, en à la fin des mots, se mangent ou se transposent; vogel, wasser, haben, font fogle, vassre, habn: sch fait chez les Allemands ce que ch fait en françois; schelm se prononce comme chelm: l'J consonne des Allemands ne differe point comme en françois; Jesus se prononce Ièsous: le G des Allemands se prononce avec aspiration; berg fait à - peu - près berkh: mais l'ch s'exprime par une aspiration de la gorge très - marquée, comme si l'on vouloit pousser fortement l'haleine du fond de l'estomac; ich, je, fait à - peu - près ikhh. Cette prononciation est très - difficile pour les étrangers, surtout quand le ch est encore combiné avec d'autres consonnes, comme dans hechts, &c. En général les Allemands combinent plusieurs consonnes, ce qui rend leur prononciation rude & souvent impossible à saisir par ceux dont les organes n'y sont point accoutumés dès leur tendre jeunesse; kopff, la tête, schwartz, noir, &c. le Z chez les Allemands se prononce comme ts; zinn, étain, fait en françois tsinn. Quant aux diphtongues, au fait aou; hauss, maison, se prononce haouff: ei, eu & ey, fait aï: OE se prononce comme é; & dans la basse Allemagne, comme eu: les uns prononcent schon, beau, comme chéne; les autres comme cheune. Les Allemands n'ont point de nazales, ils font sonner les n qui suivent les voyelles; le mot menschen, les hommes, se prononce mennchen; kling, l'ame, fait kligne. Dans plusieurs provinces de l'Allemagne les habitans confondent sans cesse les B & les P, les D & les T, ce qui n'est pas un vice de la langue, mais un défaut dans ceux qui la parlent.

La langue flamande ou hollandoise quoiqu'entierement dérivée de l'allemand, a cependant quelques prononciations très - différentes: l'U voyelle a le même son qu'en françois; l'V consonne fait f comme en allemand; le double W a le son de l'V consonne en françois; aa, ee, oo, ne font qu'alonger ces voyelles; maar, zeer, doof, font mr zr, dauf: OE se prononce ou; moer, marais, fait mour; ouw fait oo; vrouw, femme, fait froo: uy fait eu; huys, maison, fait geuss: l'y se prononce comme eï; vry, libre, fait freï. Les Hollandois n'ont point la prononciation du ch comme en françois; leur sch differe de celui des Allemands, & se rend par une aspiration très - forte de la gorge, que l'on peut rendre à - peu - près par skhh; schaats, patin, fait skhhts: le g ou gh des Hollandois se prononce avec aspiration, à - peu - près comme ch des Allemands. Ils n'ont point de syllabes nazales; urind, ami, se prononce frinnd.

Les langues suédoises & danoises sont dérivées de l'allemand, & ont une très - grande affinité avec lui; leur prononciation n'a, dit - on, rien qui les caractérise & qui les distingue sensiblement de celle des Allemands.

La langue des Russes, des Polonois, des Bohémiens, des Croates, des Illyriens, des Dalmatiens, des Bosniens, des Serviens, des Bulgares & des Sclavons, est la même avec très - peu de différence, au point que tous ces peuples s'entendent; c'est le sclavon qu'ils parlent.

Les Russes ont un plus grand nombre de caracteres que les autres nations; quelques - uns de ces caracteres ont la valeur des diphtongues, comme ia, ie, iou: d'autres marquent des consonnes combinées, & [p. 459] font l'effet de cz, tch, sch, ts ou tz; le mot czar se prononce tzaar. Ils prononcent les cinq voyelles de la même maniere que les autres peuples; leur u fait ou. Les Russes ont l'y, l'êta des Grecs, qu'ils prononcent de même qu'eux; c'est l'E bêlant ou ai: l'V consonne, ainsi que le double W au commencement d'un mot se prononce comme en françois, mais à la fin d'un mot il se prononce toujours comme un F; czerniskew se prononce tchernichef, vafili ostrow fait vazili ostrof. La langue russe fait usage du x des Grecs, il se prononce avec une aspiration gutturale, & fait l'effet du ch des Allemands; le G demande une aspiration moins sensible. Les Russes font usage du lambda ou L des Grecs, qui fait l'effet des deux LL mouillées. Le son de l'N, lorsqu'elle précede ia ou ie, se prononce comme gn en françois dans le mot soigner. Chez les Russes le C fait toujours S, & ne se confond jamais avec le K, comme dans les autres langues. Ils ont une lettre qui répond au F ou phi des Grecs, & qui se prononce de même. Le Z des Russes se prononce comme l'j consonne en françois dans le mot jamais; zemla fait jemla.

Telles sont en abrégé les principales différences qui se trouvent dans la prononciation de la plûpart des langues qui se parlent en Europe. Un grand nombre de volumes suffiroit à peine si l'on vouloit entrer dans les détails de tous les mots de chaque langue; il n'y a qu'un long usage & l'habitude qui puissent apprendre les irrégularités & les exceptions que la prononciation rencontre chez les différens peuples. On finira donc par observer qu'il n'y a point de langue en Europe qui prononce moins comme elle écrit que la langue françoise, vérité dont on sera forcé de convenir pour peu que l'on y fasse attention. ( - )

PRONTEA (Page 13:459)

PRONTEA, (Hist. nat.) nom d'une pierre qui ressemble, dit - on, à la tête d'une tortue. On croit que c'est la même que la pierre appellée brontia, ou pierre de tonnerre.

PRONUBA (Page 13:459)

PRONUBA, (Littérat.) on appelloit pronuba chez les Romains, toutes les femmes qui étoient chargées des apprêts des nôces; celles mêmes qui ménageoient les mariages, & celles enfin qui prenoient soin de deshabiller & de mettre au sit les nouvelles marlées; mais dans la fable, c'est Janon qu'on nommoit pronuba par excellence. On lui offroit une victime dont on ôtoit la vésicule du fiel, pour marquer le symbole de la douceur qui doit régner entre les deux époux. (D. J.)

PROODIQUE, Vers (Page 13:459)

PROODIQUE, Vers, (Poésie.) ce terme en poésie signifie un grand vers par rapport à un plus petit. Dans un distique composé d'un hexametre & d'un pentametre, le vers hexametre est le proodique, & le pentamerre est l'épode. Dans les vers saphiques, les trois premiers vers de chaque strophe sont proodiques par rapport au petit qui est épode. (D. J.)

PROPAGANDE (Page 13:459)

PROPAGANDE, s. f. (Hist. ecclés.) société établie en Angleterre pour la propagation de la Religion chrétienne. Les Anglois ayant pénétré dans le nouveau monde, penserent à attirer les Indiens à leur religion, & à instruire les colonies qu'ils envoyoient dans leurs nouvelles conquêtes. Ainsi, par ordonnance du mois de Juillet 1643, fut érigée une société pour la propagation de l'Evangile dans la nouvelle Angleterre. Charles II. la confirma par lettres - patentes en 1661, & plusieurs personnes, entre autres Robert Boyle, donnerent de grandes sommes pour soutenir cette entreprise. Charles II. avoit établi Boyle gouverneur de cette société, qui prit une forme plus parfaite sous le regne de Guillaume III. qui par ses lettres - patentes du 16 Juin 1701, fixa le nombre des membres de la propagande à 90 personnes, tant ecclésiastiques que laïques, sous la présidence de l'archevêque de Cantorbéry. La société se choisit des lieutenans, des trésoriers, des auditeurs des comp<cb-> tes, & un secrétaire, & chacun avança une somme en argent comptant, ou par voie de souscription. Quantité de particuliers concoururent à augmenter les fonds de la société, obligée de faire de grands frais; & celle - ci envoya dans les colonies des missionnaires, qui n'y firent pas grand fruit, tant à cause des préventions des Indiens, qu'à cause des obstacles qu'ils rencontrerent de la part des Anglois mêmes. Cette société de la propagande a un bureau qui s'assemble au - moins une fois la semaine dans le chapitre de saint Paul à Londres; & ce qui a été préparé par ce bureau est ensuite proposé à la société même qui s'assemble dans la bibliotheque que l'archevêque de Cantorbéry a établie à saint Martin de Westminster: ces assemblées se tiennent tous les mois. L'assemblée anniversaire du trois Février, s'est ordinairement tenue dans le revertiaire de l'église de Bowchurch à Londres, on prêche devant cette assemblée sur la matiere qui occupe cette société. Le roi de Danemarck en a établi une pareille pour le Tranquebar depuis 1705. La Crose, hist. du Christianisme des Indes, supplément de Moréry, tome II.

PROPAGATION (Page 13:459)

PROPAGATION, s. f. multiplication par voie de génération. Voyez Génération.

Propagation (Page 13:459)

Propagation, (Gouvernement politique.) voyez Population.

Propagation de l'Evangile (Page 13:459)

Propagation de l'Evangile, société pour la, (Hist. d'Anglet.) société établie dans la grande - Bretagne pour la propagation de la religion chrétienne dans la nouvelle Angleterre, & les pays voisins. Voyez l'article Propagande.

Nous avons dans notre royaume plusieurs établissemens de cette nature, des missionnaires en titre, & d'autres qui font la même fonction, par un beau & louable zele d'étendre une religion hors du sein de laquelle ils sont persuadés qu'il n'y a point de salut. Mais un point important que ces dignes imitateurs des Apôtres devroient bien concevoir, c'est que leur profession suppose dans les peuples qu'ils vont prêcher, un esprit de tolérance qui leur permette d'annoncer des dogmes contraires au culte national, sans qu'on se croie en droit de les regarder comme perturbateurs de la tranquillité publique, & autorisé à les punir de mort ou de prison. Sans quoi ils seroient forcés de convenir de la folie de leur état, & de la sagesse de leurs persécuteurs. Pourquoi donc ont - ils si rarement eux - mêmes une vertu dont ils ont si grand besoin dans les autres?

PROPEMPTICON (Page 13:459)

PROPEMPTICON, s. m. (Poésie.) PROPEMPTI/KON, piece de poésie, dans laquelle on faisoit des voeux pour la santé de quelqu'un qui partoit pour un voyage; telle est l'ode d'Horace, od. 3. l. I. adressée à Virgile lors de son départ pour Athènes. Malheureusement on peut regarder cette piece comme les derniers adieux d'Horace à Virgile. Il satisfait au devoir que l'amitié exigeoit de lui, en se séparant d'un illustre & intime ami, qui s'embarquoit pour la Grece; (c'étoit en 735) & ils ne se virent plus depuis. Quand Horace auroit prévu ce qui devoit arriver, il ne pouvoit guere exprimer ses regrets d'une maniere plus sensible qu'il l'a fait dans ce propempticon, tout rempli de force, de sentiment, & d'expression.

PROPETIDES (Page 13:459)

PROPETIDES, s. f. (Mythol.) c'étoient des femmes de l'île de Chypre, qui prodiguoient leurs faveurs dans le temple de Vénus. Cette déesse, dit Ovide, les avoit jettées dans cet écart, pour se venger de leurs mépris: il ajoute, que dès qu'elles eurent ainsi foulé aux piés les lois de la pudeur, elles devinrent tellement insensibles, qu'il ne fallut qu'un léger changement pour les métamorphoser en rochers: cette idée est fort ingénieuse. (D. J.)

PROPHETE (Page 13:459)

PROPHETE, s. m. PROPHETIE, s. f. (Gramm.) ce terme a plus d'une signification dans l'Ecrituresainte & dans les auteurs. Si l'on s'arrête à son étymo<pb->

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