ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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Les enfans de la promesse, sont les Israélites descendus d'Isaac, les juifs convertis, & les chrétiens: Galat. iv. 28.

L'Esprit saint de la promesse, c'est Dieu lui - même, qui a promis le salut à tous ceux qui croiront en lui, & qui suivront ses commandemens; Ephes. j. 13. (D. J.)

PROMETHÉE (Page 13:446)

PROMETHÉE, s. m. (Astron.) nom que les anciens astronomes donnoient à une constellation de l'hémisphere boréal que les modernes appellent hercules. Voyez Hercules.

Promethée (Page 13:446)

Promethée, (Mythol.) fils de Japet & de la belle Climene, une des océanides, selon Hésiode, ou de Thémise, selon Eschyle: il fut le premier, dit la fable, qui forma l'homme du limon de la terre, on sait le reste de la fable sur son compte: en voici l'explication, selon les mythologues.

Cet homme formé par Promethée, étoit une statue qu'il sçut faire avec de l'argille: il fut le premier qui enseigna aux hommes la statuaire. Promethée étant de la famille des Titans, eut part à la persécution que Jupiter leur fit: il fut obligé de se retirer dans la Scythie, où est le mont Caucase, d'où il n'osa sortir pendant le regne de Jupiter. Le chagrin de mener une vie misérable dans un pays sauvage, est le vautour qui lui dévoroit le foie; ou bien ce vautour ne seroit - il point une image vivante des profondes & pénibles méditations d'un philosophe? Les habitans de la Scythie étoient extrèmement grossiers, & vivoient sans lois & sans coutume. Promethée, prince poli & savant, leur apprit à mener une vie plus humaine; c'est peut - être ce qui a fait dire qu'il avoit formé l'homme avec l'aide de Minerve. Enfin, ce feu qu'il emprunta du ciel, ce sont des forges qu'il établit dans la Scythie; peut - être que Promethée, craignant de ne pas trouver du feu dans ce pays, y en apporta dans la tige d'une férule, qui est une plante fort propre à le conserver pendant plusieurs jours. Enfin Promethée, ennuyé du triste séjour de la Scythie, vint finir ses jours en Grece, où on lui rendit les honneurs divins, ou du - moins les honneurs des héros. Il avoit un autel dans l'académie même d'Athènes, & on institua en son honneur des jeux qui consistoient à courir depuis cet autel jusqu'à la ville avec des flambeaux qu'il falloit empêcher de s'éteindre.

Eschyle avoit composé trois tragédies sur Promethée; savoir sur son vol, ses liens, & sa délivrance. Il ne nous reste que la seconde piece, dont le sujet est le supplice de Promethée, que le poëte a imaginé de représenter un peu différemment des autres. Jupiter ordonne à Vulcain d'attacher Promethée sur un rocher, pour le punir d'avoir volé le feu céleste, & d'en avoir fait part aux hommes. Vulcain obéit à regret; il enchaîne Promethée, dont il cloue les fers au rocher, & perce avec de gros clous de diamans la poitrine même de la victime. Dans cet état le malheureux dieu, car on le suppose tel, appelle l'ether, les vents, les fontaines & la mer, la terre & le soleil à témoins de l'injustice que lui font les divinités du ciel: il déclare qu'il est l'inventeur de tous les arts, l'auteur de tout ce qu'il y a de connoissances utiles dans le monde, & cependant il n'a pas le pouvoir de se délivrer de la tyrannie de Jupiter, parce que le destin l'emporte sur toutes les puissances. Mais il sait lire dans l'avenir, & prévoit qu'il doit venir un jour un fils de Jupiter plus puissant que son pere, qui le délivrera de son tourment. Jupiter instruit de cette prophétie, envoie Mercure pour obliger Promethée de de dire ce qu'il sait là - dessus; Promethée refuse d'obéir, quand même sa délivrance seroit le prix de sa soumission. Mercure le menace que s'il résiste, il va être précipité dans les débris du rocher, & qu'il ne reverra le jour que pour livrer ses entrailles renais<cb-> santes en proie à des vautours; Promethée demeure inflexible. Alors on entend un bruit épouvantable dans les airs, le tonnerre gronde, la terre tremble, les éclairs brillent, les vents mugissent, des monceaux de poussiere s'élevent, l'air & la mer sont confondus; & à l'instant ce malheureux disparoît; il est englouti dans le sein de la terre, ou enlevé dans un tourbillon: que tout ce spectacle devoit être beau! (D. J.)

Promethée (Page 13:446)

Promethée, (Botan.) plante fabuleuse, mais trop célebre chez les anciens pour la passer sous silence. Voici ce qu'ils racontent de ses vertus, de son lieu natal, de sa fleur, & de sa racine.

Appollonius de Rhodes, l. III. de l'expédition des argonautes, v. 843. & suiv. dit qu'elle rendoit invulnérable. Plutarque, ou l'auteur du livre PERI\ W=OTAMW=N qu'on lui attribue, rapporte d'après Cléanthes, que Médée la mettoit souvent en usage. Valerius Flaccus ajoute, que cette plante étoit toujours verte, immortale virens, & qu'elle soutenoit la violence du feu sans en être endommagée: Stat flumina contra sanguis, & in mediis florescunt ignibus herboe. Si l'on en croit Properce, elle guérissoit de l'amour Liv. I. eleg. 12.

Tous s'accordent à nous assurer que cette herbe naissoit sur la montagne où Promethée fut attaché, c'est - à - dire sur le mont Caucase. Sa fleur, suivant la description qu'en fait Apollonius de Rhodes, étoit longue d'une coudée, portée sur deux tiges, & ressembloit au crocus de Colcos, si vanté dans l'antiquité. Sa racine, continue - t - il, est rougeâtre, & jette un suc noir, tel que celui du hêtre sauvage. Enfin, Seneque & les auteurs que j'ai cités, nous font entendre que cette plante naissoit de gouttes de sang qui dégouttoient des morceaux de foie de Promethée, que le vautour emportoit. Nous ignorons d'autant plus le fondement de tous ces récits fabuleux, qu'il n'est parlé dans les naturalistes d'aucune herbe du Caucase, & que la fable de Promethee ne conduit point à la fiction poétique d'une plante merveilleuse de son nom. (D. J.)

Promethées, les (Page 13:446)

Promethées, les, (Antiq. grecq.) PROMHQE\IA, fête qu'on célébroit à Athenes, en courses avec des flambeaux ardens en l'honneur de Promethée, & en mémoire de ce qu'il avoit le premier enseigné aux hommes l'usage du feu. Potter, archoeol. groec. tom. I. pag. 427.

PROMETTRE (Page 13:446)

PROMETTRE, v. act. (Gram.) donner des espérances; il se dit des choses & des personnes. Cet enfant promet beaucoup; cette chaleur promet de bons vins, voyez l'article Promesse. Ne promettez rien que vous ne puissiez & ne veuillez tenir. On s'embarrasse & l'on se perd par des promesses inconsidérées; que vos manieres ne promettent rien que votre coeur ne veuille accorder. Ne vous promettez rien à vous - même qui ne soit juste.

PROMISSION (Page 13:446)

PROMISSION, s. f. (Gram.) il ne se dit guere que du pays que Dieu promit à Abraham & à sa postérité. De tous les Hébreux qui sortirent d'Egypte, il n'y eut que Josué & Caleb qui entrerent dans la terre de promission.

Il y a des chrétiens d'une doctrine affreuse, qui ont comparé ce monde à l'Egypte; les Hébreux partans pour la terre promise, à la multitude de ceux qui vont à la ville éternelle, & Josué & Caleb au petit nombre de ceux à qui elle est accordée. Ou il n'y a point de doctrine impie, ou celle - là l'est; ce n'est pas sous l'aspect d'un bon pere, mais sous celui d'un tyran inhumain qu'elle nous montre Dieu. Elle anéantit le mérite de l'incarnation & de la passion de J. C. Ce sera donc pour deux hommes que son sang aura été versé sur la terre; tandis que cent mille se seront perdus, en unissant leurs voix, & en criant, tolle, tolle, crucifige.

PROMONTOIRE (Page 13:446)

PROMONTOIRE, (Géogr, mod.) on appelle pro - [p. 447] montoire, en latin promontorium, une montagne accompagnée d'une pointe de terre qui avance dans la mer; les Grecs qui trouvoient quelque ressemblance entre ces pointes élevées & la tête d'un bélier, ont nommé quelques - unes de ces pointes, crin - métopon, & les Latins à leur exemple, frons arietis; les Espagnols disent cabo, & les Italiens cape, d'où nous avons formé le mot cap. Les Grecs disoient acra, qui signifie hauteur.

Table des principaux caps ou promontoires.
                    Le cap Nord.                                                     La partie la plus septenttionale
                    Le cap la Hogue.                                                    de la Norvege.
                    La pointe de Tetre.                                              Le nord de la France.
En Europe         Le cap Lézard.                                                   Le sud - ouest de l'Angleterre.
                    Le cap Start.                                                    Le sud de l'Angleterre.
                    Le cap Finistere.                                                L'ouest de l'Angleterre.
                    Le cap de Rocca                                                  L'ouest,
                    Le cap Saint - Vincent.                                           L'ouest,      d'Espagne.
                    Le cap Ningpo.                                                   L'ouest,
En AGe.           Le cap Comorin.                                                  A l'est de la Chine.
                    Le cap Aazalgate.                                                A la presqu'ile de l'Inde en - deçâ
                    Le cap Spartel.                 Qui s étendent depuis       du Gange.
En Aftique.       Le cap Verd.                                                     A la partie sud - est de l'Atabie.
                    Le cap de Bonne - Espérance.                                       A l'ouest de la Barbatie.
                    Le cap de Garde Feu.                                             A l'ouest du pays des Negtes.
                    Le cap de Floride.                                               Au sud de l'Ethiopie exterieure.
                    Le cap de Coriente.                                              Au nord - est de l'Ethiopie extê<->
En Amérique       Le cap Froward.                                                   rieure.
                    Le cap Horn.                                                     Au sud de la Floride,
                    Le cap Saint - Augustin.                                           A l'ouest de la nouvelle Espa<->
                                                                                       gne.
                                                                                     Au sud de la terre Magellanique.
                                                                                     Au sud de la terre du Feu.
                                                                                     A l'est du Brésil.

Le promontoire d'Atlas étoit autrefois appellé une pointe de terre par tous les navigateurs, parce qu'ils supposoient qu'on ne pouvoit pas le doubler, ou que si on le passoit, on ne pouvoit pas en sureté le repasser; aussi c'étoit - là le terme de leur navigation sur la côte d'Afrique. On peut voir les autres promontoires dans les cartes.

J'ajouterai seulement que le promontoire ou cap de Roca, est nommé par les auteurs latins Atrebatum; le cap de Saint - Vincent, sacrum promontortum; le cap de Matapan ou Maina, qui fait la pointe de la Morée, Toenarium promontorium; le cap de Nortkin, Autuboe; le cap de Finistere, Celticum, ou Nerium promontorium, &c. (D. J.)

Il y a un grand nombre d'autres promontoires que ceux dont on a fait mention ici; mais on les trouvera avec leurs longitudes & leurs latitudes, aux articles de leurs noms. La connoissance des promontoires est indispensable aux navigateurs. Voyez Cap.

PROMOTEUR (Page 13:447)

PROMOTEUR, s. m. (Jurisprid.) est un ecclésiastique qui fait la fonction de partie publique dans une officialité ou dans quelque autre tribunal ecclésiastique, tels que sont les chambres souveraines & diocésaines du clergé, & à Paris la jurisdiction de m. le chantre.

On appelle aussi quoi qu'improprement, promoteur celui qui dans les assemblées du clergé est chargé de faire les requisitoires.

Les archidiacres étoient autrefois comme les promoteurs de toutes les églises, omnium negotiorum ecclesiarum promotores, dit le canon 57 du synode de Laodicée.

Mais le terme promotores ne doit pas être pris en cet endroit pour ce que nous entendons aujourd'hui par la fonction de promoteur, cette fonction différant de celle d'archidiacre, comme celle de procureur d'office differe de l'état de juge.

Un promoteur, dans le sens qu'on l'entend aujourd'hui, est donc proprement le procureur d'office d'une officialité ou autre tribunal ecclésiastique; & en effet dans plusieurs endroits on qualisioit autrefois de promoteurs tous ceux qui exerçoient le ministere public, même dans les tribunaux séculiers, comme dans la coutume de Senlis, où les procureurs fiscaux sont encore nommés promoteurs d'office.

Les promoteurs des tribunaux ecclésiastiques ont donc été établis à l'instar des promoteurs ou procureurs d'office des tribunaux séculiers.

Il y a aussi dans quelques officialités un vice - promoteur pour suppléer en cas d'absence, ou autre empêchement du promoteur.

L'établissement de ces officiers est fort ancien: ils ont été institués pour faire informer d'office contre les ecclésiastiques délinquans, & pour maintenir les droits, libertés & immunités de l'Eglise.

Comme quelques - uns d'entr'eux emportés par un zele indiscret attiroient toutes les causes au tribunal des officiaux, & par ce moyen fatiguoient les sujets du roi, Nicolas de Clamengit, archidiacre de Bayeux, en fit ses plaintes sous le regne de Charles VI. & même avec trop d'aigreur, dici non potest, s'écrioit - il, quantùm mala faciant scelerati isti exploratores criminum quos promotores vocant. &c.

Pour arrêter ces entreprises des promoteurs, on créa des procureurs du roi en cour d'église, pour veiller à ce que l'on n'entreprît rien sur la justice royale, de sorte qu'il y avoit proprement alors deux promoteurs dans les ossicialités & autres tribunaux ecclésiastiques: l'un royal, qu'on appelloit procureur du roi en cour d'église; l'autre ecclésiastique, qui est celui que l'on appelle encore présentement promoteur.

François I. par un réglement de l'an 1535 fait pour le pays de Provence, ordonna, art 27, que le procureur du Roi en cour d'église pourroit visiter, une fois la semaine, les papiers & registres des procureurs & greffiers des cours ecclésiastiques; & le même prince, par un autre réglement de l'an 1540 fait pour la Normandie, ordonna expressément à ses procureurs ès cours ecclésiastiques d'obvier aux usurpations & entreprises des promoteurs.

Ce qui est à remarquer, c'est que comme les procureurs du roi en cour d'église avoient séance aux audlences des officialités, & droit de visiter les registres des promoteurs & greffiers de ces tribunaux pour voir si l'on n'avoit rien entrepris sur la jurisdiction royale, de même aussi les promoteurs de cour d'église avoient la liberté d'assister aux audiences des bailliages & sieges présidiaux, pour y revendiquer les sujets & justiciables des officialités, & requérir le renvoi des causes qui appartenoient à leur jurisdiction. Nicolas Frerot, avocat au parlement de Paris, sur la conférence des ordonnances, dit qu'en qualité de promoteur de l'évêque de Chartres, il a toujours eu séance aux audiences du bailliage & siege présidial de Chartres.

Mais cette assistance du promoteur aux audiences des tribunaux séculiers n'a plus lieu depuis que, par édit de 1573, il a été créé un office de conseillerclerc dans chaque présidial, afin qu'en qualité d'ecclésiastique, il tienne la main à ce que l'on n'entreprenne point sur la jurisdiction ecclésiastique; mais le promoteur a toujours conservé le droit de revendiquer les causes criminelles qui concernent les personnes ecclésiastiques toutes les fois qu'il en a connoissance. Cette révendication se forme par une requête que le promoteur présente à un juge royal, lequel est tenu d'y faire droit en tout état de cause, quand même il seroit déjà intervenu un jugement, pourvu que la révendication soit formée avant l'exécution.

Lorsque la révendication est adoptée, & que le procès est pendant devant un juge royal inférieur, l'accusé est transféré dans les prisons du juge d'église, & l'instruction recommence de nouveau par les deux juges conjointement; mais dans le cas où l'affaire seroit pendante à un tribunal souverain, l'accusé n'est point transféré dans les prisons du juge d'église, &

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