ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"428"> & on tirera l g qui exprimera le glacis ou la pente des terres du rempart du chemin couvert: on prendra sur cette ligne la partie l h d'un pié, & l'on tirera la ligne h f, qui sera le côté intérieur du parapet du chemin couvert, après quoi il n'y aura plus qu'à marquer une palissade sur la banquette, comme on la voit dans la figure, & le profil sera achevé.

Le détail qu'on vient de donner sur la construction du profil ou du dessein de la coupe S T de la premiere figure de la Planche I. des fortifications, peut dispenser d'entrer dans l'explication des profils du dehors. Comme ils ne different guere de celui du corps de la place que par un rempart plus étroit & moins élevé, leur construction peut se faire de la même maniere que celle qu'on vient de détailler. (Q)

Profil (Page 13:428)

Profil, (Peinture.) c'est le contour des objets quelconques. Quoique le mot de profil soit général, on ne s'en sert guere en peinture qu'en parlant d'une tête dont on ne voit que la moitié, c'est - à - dire qui est tournée de façon qu'on n'apperçoit qu'un oeil, une narine, la moitié de la bouche. On dit le profil du visage, une tête vûe de profil. Dans presque toutes les médailles les visages sont de profil. On ne dit cependant point profiler un visage; & pour exprimer le profil des autres parties d'une figure, on dit le trait ou le contour de ce bras, de cette jambe, de ce corps.

Profil de terre (Page 13:428)

Profil de terre, (Jardinage.) c'est la section d'une étendue de terre en longueur, comme elle se trouve naturellement, & dont les coupes de niveau & les stations de nivellement marquées par des lignes ponctuées, font connoître le rapport de la superficie de cette terre, avec une base horisontale qu'on établit; ce qui se pratique pour dresser un terrein de niveau, ou avec une pente réglée, quand il s'agit de disposer un jardin, planter des avenues d'arbres, tracer des routes dans un bois, &c. On fait ordinairement ces sortes de profils sur une même échelle, pour la base & les à - plombs. Quelquefois aussi on réduit cette base sur une plus petite échelle que les à - plomb des stations, pour rendre plus court le dessein d'un profil trop long; mais cette derniere méthode n'est pas exacte, parce qu'on ne peut pas tracer sur ce dessein les pentes, chûtes, & autres moyens qui se pratiquent pour le racordement des terreins. (D. J.)

PROFILER (Page 13:428)

PROFILER, v. act. (Architect.) c'est contourner à la regle, au compas, ou à la main, un membre d'architecture.

PROFIT, GAIN, LUCRE (Page 13:428)

PROFIT, GAIN, LUCRE, ÉMOLUMENT, BÉNÉFICE, (Synonymes.) Le gain semble être quelque chose de très - casuel, qui suppose des risques & du hasard: voilà pourquoi ce mot est d'un grand usage pour les joueurs & pour les commerçans. Le profit paroît être plus sûr, & venir d'un rapport habituel, soit du fonds, soit d'industrie: ainsi l'on dit les profits du jeu, pour ceux qui donnent à jouer ou fournissent les cartes; & le profit d'une terre, pour exprimer ce qu'on en retire outre les revenus fixés par les baux. Le lucre est d'un style plus soutenu, & dont l'idée a quelque chose de plus abstrait & de plus général: son caractere consiste dans un simple rapport à la passion de l'intérêt, de quelque maniere qu'elle soit satisfaite; voilà pourquoi on dit d'un homme avide, qu'il aime le lucre, & qu'en pareille occasion l'on ne se serviroit pas des autres mots avec la même grace. C'est dommage que ce terme vieillisse, tandis que les ames éprises de l'amour du lucre augmentent. L'émolument est affecté aux charges & aux emplois, marquant non - seulement la finance réglée des appointemens, mais encore tous les autres revenant - bons. Bénéfice ne se dit guere que pour les banquiers, les commissionnaires, le change & le produit de l'argent; ou dans la Jurisprudence, pour les héritiers qui craignant de trouver une succession surchargée de dettes, ne l'acceptent que par bénéfice d'inventaire.

Quelques rigoristes ont déclaré illicite tout gain fait aux jeux de hasard. On nomme souvent profit ce qui est vol. Tout ceux qui n'ont que le lucre pour objet, sont des ames paîtries de boue. Ce n'est pas toujours où il y a le plus d'émolumens que se trouve le plus d'honneur. Le bénéfice qu'on tire du changement des monnoies, ne répare pas la perte réelle que ce dérangement cause dans l'état. Synon. de l'abbé Girard. (D. J.)

Profit (Page 13:428)

Profit, avantage, gain, bénéfice qu'on retire d'un négoce, soit par l'achat, soit par l'échange, soit par la vente des marchandises dont on fait commerce.

Profit permis & légitime, est celui qui se fait par des voies justes, & dans un commerce qu'on exerce avec probité.

Profit illicite & odieux, est celui qu'on fait par de mauvaises voies, & dans un négoce défendu par les lois, comme sont les prêts sur gages, les prêts à usure.

On dit qu'un marchand vend à profit, non pas quand il gagne beaucoup sur une marchandise, mais quand il fixe son profit sur le pié de tant par livres de ce que sa marchandise lui revient rendue dans le magasin. Dictionn. de Comm.

Profits de fief (Page 13:428)

Profits de fief, (Jurisprud.) sont les droits utiles que les fiefs produisent au seigneur dominant, quand il y a changement de vassal; tels que le chambellage, le relief ou rachat, le quint & requint. Ces profits sont différens, selon les coutumes ou les titres, & suivant la mutation.

La coutume de Paris, article 24, dit que le seigneur se peut prendre à la chose pour les profits de son fief, c'est pourquoi l'on dit communément que les profits de fief sont réels, ce qui signifie qu'ils suivent le fief, & qu'il peut être saisi tant pour les anciens que pour les nouveaux droits. (A)

Profit avantureux (Page 13:428)

Profit avantureux, (Marine.) c'est l'intérêt de l'argent que l'on prête sur un vaisseau marchand, soit pour un voyage, soit pour chaque mois qu'il est en mer, moyennant quoi le prêteur court les risques de la mer & de la guerre. Voyez Grosse avanture.

PROFITER (Page 13:428)

PROFITER, v. n. (Gramm.) tirer du gain de l'avantage de quelque chose. Un marchand fait profiter son argent sur la place, à la bourse, dans les armemens. Un usurier fait profiter le sien par des voies injustes.

PROFITEROLES (Page 13:428)

PROFITEROLES, s. m. pl. (terme de Cuisinier.) Les cuisiniers appellent potages de profiteroles un potage fait avec de petits pains sans mie, séchés, mitonnés, & remplis de béatilles. Ce mot s'est dit autrefois d'une pâte cuite sous la cendre. (D. J.)

PROFOND (Page 13:428)

PROFOND, adj. (Gramm.) se dit de toute cavité considérable. Le lit de cette riviere est profoná; ce puits est profond; ce plat est profond; ce vase est profond. Il se prend au simple & au figuré. Des connoissances profondes; un homme profond; un examen profond; un mystere profond; un profond respect; un profond sommeil; un profond oubli, &c.

Profond (Page 13:428)

Profond, (Critiq. Sacrée.) Ce mot se prend fréquemment dans l'Ecriture pour le tombeau; 2°. quelquefois pour la mer, comme au ps. cvj. 24; 3°. pour un abîme au propre; & au figuré, pour afflictions & dangers, comme au ps. lxviij. 16; 4°. pour la grandeur, l'excellence d'une chose, quand il est joint aux autres dimensions. Ainsi, quand S. Paul dit, afin que vous puissiez comprendre (connoître parfaitement) la largeur, la longueur, la hauteur & la profondeur de ce mystere, c'est une périphrase qu'il emploie pour exprimer l'immense bonté de Dieu. 5°. Pour ce qui est obscur, caché, secret: Je ne vous envoie à un peu<pb-> [p. 429] ple dont le discours soit obscur, profundi sermonis. Ezech. iij. 6.

Pécher profondément, marque une habitude enracinée au mal. Quand l'impie s'est accoutumé à malfaire (impius cum profundè peccaverit), il méprise tout, & n'écoute plus rien. Prov. xviij. 3. (D. J.)

Profond (Page 13:429)

Profond, en Anatomie, nom de deux muscles fléchisseurs, l'un des doigts du pié, & l'autre des doigts de la main, par opposition avec un autre qui les recouvre, & qu'on appelle sublime. Voyez Perforant.

PROFONDEUR (Page 13:429)

PROFONDEUR, s. f. en Géométrie, &c. est une des dimensions du corps géométrique; on l'appelle autrement hauteur, voyez Hauteur.

La profondeur ou la hauteur d'un escadron & d'un bataillon, est le nombre d'hommes qui forment une file: dans un escadron elle est de trois hommes; dans un bataillon, communément de six. Voyez Escadron, &c.

On dit le bataillon étoit à six de hauteur; la cavalerie ennemie étoit à cinq de hauteur. (E)

PROFONTIÉ (Page 13:429)

PROFONTIÉ, (Marine.) Navire profontié, c'est un navire qui tire beaucoup d'eau, ou à qui il en faut beaucoup pour le faire flotter.

PROFUSION (Page 13:429)

PROFUSION, s. f. (Gramm.) Ce terme se prend quelquefois pour un synonyme de prodigalité; il semble cependant qu'il n'en soit que l'effet. Le prodigue répand ses dons indistinctement sur tout le monde, & avec profusion: d'ailleurs prodigalité ne se prend guere qu'en mauvaise part; au lieu qu'on dit sans blâme que Dieu a répandu ses bienfaits sur l'homme avec profusion, &c.

PROGNÉ (Page 13:429)

PROGNÉ, (Géog. anc.) île que Pline, l. V. cap. xxxj, met aux environs de celle de Rhodes. Le nom de Progné lui avoit été donné à cause de la quantité d'hirondelles qu'on y voyoit. (D. J.)

PROGNOSTIC (Page 13:429)

PROGNOSTIC, s. m. (Médecin. séméiotiq.) ce terme est grec W=ROGNWSTIKON, formé de la préposition PRO\, devant, d'avance, & d'un des tems du verbe GINWSKW, connoître. Il est d'usage en médecine, pour désigner la connoissance qu'on peut acquérir des événemens d'une maladie, avant même qu'ils soient arrivés; quelquefois aussi on s'en sert pour exprimer les signes aux moyens desquels on parvient à cette connoissance, & alors on le prend comme adjectif, qu'on joint le plus souvent au mot signe, & l'on dit les signes prognostics. Voyez Signe.

Le prognostic est sans contredit la partie la plus brillante de la Médecine, & par conséquent la plus favorable pour la réputation du praticien: c'est par - là que le médecin expérimenté, approche le plus de la divinité. Le voile épais qui cache les événemens futurs, tombe devant lui; éclairé par le flambeau lumineux d'une observation multipliée & réfléchie, il voit d'un oeil assuré & les objets préexistens, & ceux qui doivent exister; la succession des phénomenes, l'augmentation ou la diminution des accidens, la terminaison de la maladie, la maniere dont elle aura lieu, les couloirs par lesquels se fera l'évacuation décisive, ne sont à ses yeux qu'une perspective plus ou moins éloignée, mais assez éclairée pour y distinguer nettement les objets; à mesure qu'il avance, les objets ressortent davantage, & sont plus sensibles à ses regards. A - travers les accidens les plus graves & les plus effrayans, il voit se préparer le triomphe de la nature & le rétablissement de la santé; il console avec plus de fermeté un malade inquiet & timide, rassure une famille éplorée, & promet sans hésiter une issue favorable. D'autres fois il voit dans quelques symptomes legers en apparence, le bras de la mort étendu sur le malade; sa faulx est déja levée; elle est prête à en moissonner les jours; cependant le malade tranquille sur son état, ne pense à rien moins qu'à terminer des affaires qu'on differe trop commu<cb-> nément jusqu'aux dernieres extrémités. Il est très important alors d'éclairer un peu ce malalade, pour l'avertir de ses devoirs, ou de les lui faire remplir, sans lui laisser entrevoir le jour affreux qui le menace; il est nécessaire d'instruire les parens, soit pour ce qui les regarde, soit pour ne pas être accusé soi - même de n'avoir pas prévenu le sinistre événement qui paroissoit si éloigné.

Mais quelque avantage que le médecin retire pour lui - même de son habileté dans le prognostic, il n'est pas à comparer à celui qui reflue sur le malade. Si le médecin est assez éclairé pour connoître d'avance & la marche de la nature, & les obstacles qui s'opposeront à ses efforts, & les suites de ces efforts, & la maniere dont ils seront terminés; avec quelle sûreté n'operera - t - il pas; quel choix plus approprié dans les remedes & dans le tems de leur administration? Sans cesse occupé à suivre la nature, à éloigner tout ce qui peut retarder ses opérations & en empêcher la réussite, il proportionnera habilement ses secours & au besoin de la nature, & à la longueur de la maladie; il préparera de loin une crise complette & salutaire, une convalescence prochaine & courte, & une santé ferme & constante.

Un grand inconvénient, attribut trop ordinaire des sciences les plus importantes, savoir l'incertitude & l'obscurité, est ici très - remarquable; & ce n'est que par une étude prodigieuse de l'homme dans l'état sain & malade, qu'on peut espérer de le dissiper. Il faut avoir vu & bien vu une quantité innombrable de malades & de maladies, pour parvenir à des regles certaines sur ce point. Voyez Obser vation. Pour pouvoir décider qu'un dévoyement survenant à une surdité l'emporte, combien ne faut - il pas avoir observé de surdités qui cessoient dès que le ventre couloit? Pour prédire en conséquence du pouls pectoral, par exemple, une expectoration critique, combien ne faut - il pas avoir fait d'observations qui déterminent le caractere de ce pouls, & qui fassent voir ensuite que toutes les fois qu'il a été tel, les crachats ont suivi? Quel travail immense, quelle assiduité, quelle sagacité même ne faut - il pas dans un pareil observateur? Quand on lit tous les axiomes de prognostic qu'Hippocrate nous a laissés, il n'est pas possible d'imaginer comment un seul homme a pu produire un ouvrage de cette espece; on est à chaque instant transporté de surprise & d'admiration. Depuis ce grand homme, ce médecin par excellence, la partie du prognostic, loin d'augmenter & de s'affermir encore davantage, n'a fait que dépérir entre les mains des médecins qui ont voulu soumettre l'observation au joug funeste & arbitraire des theories, & la plier aux caprices de leur imagination, ceux qui se sont les plus distingués dans cette connoissance, & qui ont fait des ouvrages dignes d'être consultés sur cette partie, n'ont presque fait que copier Hippocrate; tels sont Galien, Caelius Aurélianus, Prosper Alpin, qui a fait une riche collection de tout ce qui regarde la séméiotique; Sennert, Fernel, Riviere, Baglivi, Waldschmid, Kenter, &c. Ce n'est que dans ces derniers tems, que le prognostic a reçu un nouveau lustre & plus de certitude par les observations sur le pouls par rapport aux crises. On doit cette importante découverte, & la perfection à laquelle elle a été bien - tôt portée, à Solano, Rihell, & Bordeu, dont les noms par ce seul bienfait mériteroient une place distinguée dans les fastes de la Médecine; leurs écrits méritent d'être lûs, & leur méthode d'être examinée & suivie. On ne sauroit se donner trop de peine pour réussir dans cette partie; ni consulter trop de signes & avec trop d'attention. Voyez l'article Signe, & les différens articles de séméiotique, Pouls, Respiration, Urine, Sueur, Langue , &c. Personne n'ignore l'importance de ce

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