ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

RECHERCHE Accueil Mises en garde Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

"424"> sa louange, son sang, son honneur, son tems, ses talens, ses faveurs, sou crédit, ses charmes, les expressions de dévouement, d'amitié, d'estime. Combien de sortes de prodigalités? Et tout bien consideré, celle de la richesse est peut - être la moins déshonorante & la moins funeste.

PRODOMIENS, dieux (Page 13:424)

PRODOMIENS, dieux, (Mytholog.) les dieux prodomiens, en latin, prodomii dii, étoient les dieux qui présidoient aux fondemens des édifices, & c'est pour cela que Romulus leur donna le nom de proestructores, c'est - à - dire, dieux à qui appartient le soin de tout ce qui précede la structure, soit d'un temple, soit d'une maison particuliere. Domitius Calderinus entend par ce mot, les dieux qu'on adoroit dès l'entrée des maisons. Il est certain que c'est dans l'un & l'autre de ces deux sens, qu'on peut expliquer prodomia Juno, Junon prodomienne. (D. J.)

PRODOMÉES (Page 13:424)

PRODOMÉES, s. f. pl. (Mythol.) divinités qui présidoient à la construction des édifices, & qu'on invoquoit avant que d'en jetter les fondemens. Mégaréus sacrifia à ces divinités, dit Pausanias, avant d'entourer de murailles la ville de Mégare. (D. J.)

PRODOMIE (Page 13:424)

PRODOMIE, (Mythol.) surnom de Junon sous lequel elle avoit un temple à Sicyone; c'est comme si l'on disoit, Junon au vestibule, car W=RO/DOMOS2 signifie vestibule. (D. J.)

PRODROME (Page 13:424)

PRODROME, s. m. (Gram.) signifie à la lettre, un avant - coureur. De là est venu prodromus morbus, qui signifie en médecine, une maladie qui en précede une autre; ainsi le trop peu de capacité de la poitrine, est le prodrome de la consomption, &c. le vertige est le prodrome de l'apoplexie: Voyez Phthisie, Apoplexie, Vertige , &c.

PRODUCTION (Page 13:424)

PRODUCTION, s. f. (Gram.) tout phénomène de la nature, dont l'existence d'un plante, d'un arbre, d'un animal, d'une substance quelconque est la fin. La nature est aussi admirable dans la production de la souris, que dans celle de l'élephant. La production des êtres est l'état opposé à leur destruction. Cependant, pour un homme qui y regarde de près, il n'y a proprement dans la nature aucune production, aucune destruction absolue, aucun commencement, aucune fin; ce qui est a toujours été & sera toujours, passant seulement sous une infinité de formes successives.

Production (Page 13:424)

Production, s. f. (Jurisprudence.) c'est tout ce qui est mis par - devers le juge pour instruire une instance ou procès par cet écrit.

Chaque partre produit ses titres & ses procedures. Il est d'usage de les assembler par cottes, qui sont chacune marquées d'une lettre.

Pour la conservation de ces pieces, le procureur fait un inventaire de production, dans lequel les pieces sont comprises sous la même lettre que l'on a mis sur la cotte: on y tire aussi les inductions des pieces.

On appelle production principale, celle qui a été faite devant les premiers juges; & quand on a de nouvelles pieces à produire devant le juge d'appel: on fait par requête une production nouvelle.

Les productions que l'on fournit dans les appointés à mettre, doivent être faites dans trois jours.

Dans les appointemens en droit ou au conseil, on doit produire dans huitaine, & contredire dans le même delai.

Faute de contredire les productions dans les delais de l'ordonnance, on en demeure forclos. Voyez l'ordonnance de 1667. tit. 11. (A)

PRODUIRE (Page 13:424)

PRODUIRE, v. act. (Gram.) terme relatif de la cause à l'effet. C'est la cause qui produit. C'est l'effet qui l'est. La nature ne produit des monstres que par la comparaison d'un être à un autre; mais tout naît également de ses lois, & la masse de chair informe, & l'être le mieux organisé. La terre produit des fruits. Une ferme produit tant à son cultivateur. Il n'y a rien qui soit plus uni à J. C. que le prêtre, il le produit. Notre siecle a produit des ouvrages en tout genre, comparables à ceux des siecles passés; & quelques-uns dont il n'y avoit auparavant aucun modele. Faites - vous produire à la cour. Les petites passions ne produisent que de petits plaisirs. Il y a quelquefois autant de vanité à se cacher qu'à se produire, &c.

PRODUIT (Page 13:424)

PRODUIT, s. m. en terme d'Arithmétique & de Géométrie, signifie le résultat de la multiplication de deux nombres, l'un par l'autre, ou la quantité qui provient de la multiplication mutuelle de deux nombres, ou de deux lignes.

Ainsi, si on multiplie 6 par 8, le produit est 48. Voyez Multiplication.

Le produit de deux lignes, & quelquefois celui de deux nombres, s'appelle rectangle de deux lignes, ou de ces deux nombres. Voyez Rectangle ; voyez aussi Parallelogramme & Multiplication. Chambers. (E)

Produit (Page 13:424)

Produit, s. m. (Chimie.) en terme chimique, s'explique assez de lui - même; tout le monde entend ce que c'est que le produit, que les produits d'une certaine opération chimique.

Lorsqu'on substitue cette expression à celle de principes, pour désigner les diverses matieres sournies par la distillation analytique, on s'exprimebeaucoup plus exactement, parce que ce mot produit est sans prétention; au lieu que le mot principe exprime une opinion, une théorie, ce qui seroit un inconvenient, quand même cette opinion seroit vraissemblable, & même vraie, à plus forte raison puisqu'elle est fausse. Voyez Principe. (b)

Produit (Page 13:424)

Produit, en termes de finances & de ferme du roi, se dit aussi de ce à quoi monte une ferme. Le produit des aides de cette élection est de deux cens mille francs par an; pour dire que les droits que les fermiers reçoivent chaque année se montent à cette somme.

Produit (Page 13:424)

Produit signifie aussi dans le commerce le profit qui revient d'une chose ou d'une société, le capital ou le sonds qu'on y a mis, & les dépenses déduites. Le produit de notre société a été de dix mille écus en trois ans pour chacun des associés. Dictionnaire de commerce.

PRODUISANS (Page 13:424)

PRODUISANS, s. m. pl. en terme d'Arithmétique, sont les nombres sur lesquels on opere dans la multiplication: on les appelle aussi facteurs. Voyez Facteur & Coefficient.

Les produisans sont le multiplicateur & le multiplicande. Voyez Multiplication. Chambers. (E)

PROEDRE (Page 13:424)

PROEDRE, s. m. (Antiq. grecque.) sénateur d'Athènes dans le sénat des cinq cens. On appelloit proèdres les dix sénateurs d'entre les cinquante prytanes, qui présidoient par chaque semaine, & qui exposoient le sujet de l'assemblée; le président de jour des proèdres s'appelloit épistale. Voyez Epistale, Prytane, Sénat des cinq cens .

Les proèdres etoient ainsi nommés, parce qu'ils jouissoient du privilege d'avoir les premieres places aux assemblées. Potter prétend que c'étoit eux qui proposoient au peuple les affaires sur lesquelles il devoit déliberer. Voyez ses archoeol. grecq. l. I. c. xvij. (D. J.)

PROEME (Page 13:424)

PROEME, s. m. (Belles - lettres.) mot purement grec, qui se prend en général pour un prologue, une préface, un avant - propos, un prélude, d'où les latins ont fait proemium, qui exprime toutes ces choses. Mais il a une signification plus particuliere, & se prend aussi pour une sorte d'hymne ou de cantique adressé aux dieux. On le trouve en ce sens dans un passage de Thucidide, liv. III. où cet historien cite quelques vers d'Homere, tirés du poëme PROIMID d'Apollon; & qu'on lit aujourd'hui dans l'hymne d'Homere adressée à ce dieu. Sur quoi l'ancien Scholiaste observe que les hymnes s'appelloient PROIMIA, terme dé<pb-> [p. 425] rivé d'OIMH, pris dans la signification de cantus, chant, cantique, suivant l'opinion la plus commune, ou dans celle de via, chemin; parce que l'on chantoit ces airs sur les grands chemins. C'étoit par ces sortes de cantiques ou d'invocations que préludoient, pour ainsi dire, les anciens poëtes musiciens, avant que de chanter les poëmes de leur composition, ou ceux d'autrui. Ces hymnes ou poëmes qui se chantoient au son de la cithare étoient ordinairement en vers héroïques EN EPESIN. Notes de M. Burette sur le traité de la musique de Plutarque. Mém. de l'acad. des Belleslettres, t. X.

PROEMPTOSE (Page 13:425)

PROEMPTOSE, s. f. terme d'Astronomie & de Chronologie; on dit qu'il y a proemptose quand la nouvelle lune arrive un jour plutôt qu'elle ne devroit, suivant le cycle des épactes. On est alors obligé de changer ce cycle: comme les nouvelles lunes retrogradent d'environ un jour en 300 ans; ce changement se feroit régulierement de 300 ans en 300 ans, si l'on n'étoit obligé d'avoir égard à un autre changement occasionné par les années séculaires non bissextiles, & par la bissextile intercalaire qu'on ajoute au bout de quatre siecles. Voyez Métemptose & Lunaison.

Ce mot est grec, PROEMPTO/SIS2; il vient de PI/PTW, je tombe, & PRW\, devant. (O)

PROESME ou PROME ou PR (Page 13:425)

PROESME ou PROME ou PRME, (Jurisprud.) sont de vieux mots françois qui viennent du latin proximus, & qui sont usités dans quelques coutumes, comme Artois, pour exprimer le plus proche parent du défunt ou du vendeur. Voyez Retrait lignager & Succession. (A)

PROETIDES (Page 13:425)

PROETIDES, s. f. pl. (Mythol.) ce sont les filles de Proetus; elles eurent une singuliere manie, elles se crurent changées en vaches, & courant à travers les campagnes pour empêcher qu'on ne les mît à la charrue, elles faisoient retentir tous les lieux de leurs cris, semblables à des mugissemens. C'étoit dit la fable, un effet de la vengeance de Junon, qu'elles avoient vivement outragée, en osant comparer leur beauté avec celle de la déesse. Peut - être que ces filles étoient attaquées d'accès d'hyppocondrie qui leur faisoient courir les champs. Proetus implora le secours d'Apollon, c'est - à - dire de la Médecine, pour les guérir de leur état, & ayant obtenu leur guérison, il fit bâtir un temple à te dieu dans la ville de Sycione, où il croyoit avoir été exaucé. (D. J.)

PROFANATEUR (Page 13:425)

PROFANATEUR, s. m. PROFANATION, s. f. (Gram.) le profanateur est celui qui profane, voyez Profane; profanation, est l'action du profane.

PROFANATION (Page 13:425)

PROFANATION, s. f. (Théolog.) mépris ou abus d'une chose sainte ou sacrée; ainsi l'usage des paroles de l'Ecriture pour des opérations magiques ou superstitieuses, est une profanation. C'est une profanation que de faire servir à des usages ordinaires, les vases ou les ornemens consacrés au culte de Dieu. L'action de Balthasar, en faisant servir dans un festin les vases du temple de Jérusalem destinés aux sacrifices, fut une véritable profanation.

PROFANE (Page 13:425)

PROFANE, (Critiq. sacrée.) en grec BE/BH/LOS2, en latin profanus, qui vient de fanum, comme qui diroit procul à fano; mot opposé à initié. èBE/BHLOS2 KAI\ A)/TE/LESTOS2 TW= QEW=, dit AElien, Var. hist. lib. VIII. ch. ix. c'est un profane qui n'est pas initié aux mysteres de la divinité. Dans les sacrifices & dans les cultes publics qu'on rendoit aux dieux, les Grecs avoient coutume de crier, EKA\S2, E(KA\S2 ESTI BE)BELOI, E)\U FHMEI=TE; & les Latins procul este profani, favete linguis: éloignez - vous, profanes; & vous initiés, soyez attentifs, ou ne prononcez que des paroles convenables au jour & à la cérémonie que l'on célebre. Profane est donc celui qui n'est pas initié aux choses saintes, mais souvent dans l'Ecriture, ce mot se prend pour celui qui méprise les choses saintes, & qui leur préfere les plaisirs & les biens temporels. Esaü étoit un profane, coupable d'impiété vis - à - vis de son propre pere, en dédaignant ses tendres supplications, & en en faisant moins de cas que d'un potage de lentilles. Josephe voulant peindre la piété des Esséniens, observe qu'avant le lever du soleil, ils ne proferent aucune parole profane; cela signifie qu'ils ne s'entretiennent point des choses de la terre. Le mot profane dans le vieux Testament, signifie presque toujours un homme impur, ou celui qui viole les cérémonies de la loi; si quelqu'un mange des sacrifices le troisieme jour, il sera profane & coupable d'impiété, dit le Lévitique, xix. 7. (D. J.)

PROFANER (Page 13:425)

PROFANER, v. act. manquer de respect aux choses qu'on regarde comme sacrées ou qui le sont.

PROFECTICE (Page 13:425)

PROFECTICE, adj. (Jurisprud.) se dit de ce qui provient d'ailleurs, comme on appelle pécule profectice, le gain que le fils de famille a fait avec l'argent que son pere lui a donné. Voyez Pécule. (A)

PROFERER (Page 13:425)

PROFERER, v. act (Gram.) prononcer, faire entendre par le moyen de la voix. Il n'étoit pas permis aux juifs de proférer le nom de Dieu.

Il est défendu aux chrétiens de la proférer en vain; il est resté si interdit qu'il n'a pas proféré un mot.

PROFÈS (Page 13:425)

PROFÈS, s. m. (Jurisprud.) est celui qui a fait ses voeux de religion, soit dans quelque ordre régulier, tel que l'ordre de Malthe, soit dans quelque monastere ou congrégation de chanoines réguliers; les religieux profès sont les seuls qui aient voix en chapitre; ils sont morts civilement du jour de leur profession. Voyez ci après Profession. (A)

PROFESSER (Page 13:425)

PROFESSER, v. act. pratiquer, avouer, reconnoître publiquement; c'est ainsi qu'il convient de professer sa religion; c'est ainsi que les martyrs l'ont professée; c'est ainsi que Socrate professa l'unité de Dieu au milieu des idolâtres. Il signifie aussi donner des leçons publiques; il professe les humanités, la rhétorique, &c.

PROFESSEUR (Page 13:425)

PROFESSEUR, s. m. (Hist. littér.) dans les universités, homme de lettres qui fait des leçons publiques sur quelque art ou quelque science, dans une chaire où il est placé pour ce sujet. Voyez Chaire.

Les professeurs dans nos universités, enseignent la grammaire & les humanités, en expliquant de vive voix les auteurs classiques & en donnant à leurs écoliers des matieres de composition, soit en vers, soit en prose, qu'ils corrigent pour leur montrer l'application des regles. Ceux de Philosophie, de Droit, de Théologie & de Médecine, dictent des traités que copient leurs auditeurs, auxquels ils les expliquent ensuite.

Les professeurs des universités d'Angleterre font seulement des lettres publiques pendant un certain tems.

On compte en Angleterre un grand nombre de professeurs, les uns prennent leur nom des arts ou de la partie des Sciences sur laquelle ils donnent des leçons, comme professeur des cas de conscience, professeur d'hébreu, professeur de Physique, de Théologie, de Droit, &c. d'autres tirent le leur des personnes qui ont fondé leurs chaires ou qui y ont attaché des revenus, comme les professeurs Saviliens, d'Astronomie & de Géométrie; le professeur Lucanien, pour les Mathématiques; le professeur Margaret qui enseigne la Théologie, &c.

Dans l'université de Paris, après un certain nombre d'années d'exercice, qui est de vingt ans dans quelques nations, & simplement de seize dans d'autres; les professeurs sont honorés du titre d'émerite & gratifiés d'une pension qu'ils touchent, même après avoir quitté leurs chaires; récompense bien juste & bien propre à exciter l'émulation.

Il n'y a pas encore long - tems que les professeurs

Next page


The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.

PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.