RECHERCHE | Accueil | Mises en garde | Documentation | ATILF | ARTFL | Courriel |
PRISCILLIANISME (Page 13:377)
PRISCILLIANISME, s. m. (Hist. ecclés.) hérésie qui s'éleva en Espagne sur la fin du iv. siecle; elle fut ainsi nommée de Priscillien, un des plus apparens de la secte. On croit que le premier priscillianite fut un nommé Marc, égyptien de Memphis, & manichéen, qui eut pour premiers disciples une femme nommée Agape, & ensuite le rhéteur Elpidius, qui instruisirent à leur tour Priscillien, homme noble, riche, éloquent; mais enflé des sciences profanes qu'il avoit étudiées avec une curiosité qui l'avoit, dit - on, porté jusqu'à la magie.
Sa doctrine & celle de ses sectateurs étoit la même que celle des Manichéens, mêlée des erreurs des Gnostiques & de plusieurs autres. Ils disoient que les ames étoient de même substance que Dieu, & qu'elles descendoient volontairement sur la terre au - travers de sept cieux & par certains degrés de principautés pour combattre contre le mauvais principe qui les semoit en divers corps de chair; que les hommes étoient dominés par certaines étoiles fatales, & que notre corps dépendoit des douze signes du zodiaque, attribuant le belier à la tête, le taureau au cou, les jumeaux aux épaules, & ainsi du resfe, selonles réveries des astrologues. Ils ne confessoient la Trinité que de parole, soutenant avec Sabellius, que [p. 378]
Jura, perjura, secretum prodere noli. Jure, parjure - toi, mais garde le secret.
Priscillien leur chef ayant été convaincu de ces erreurs, & d'avoir souvent prié nud avec des dévotes de sa secte, fut d'abord condamné dans un concile tenu à Saragosse en 381, & dans un autre tenu à Bordeaux en 385; & en ayant appellé à l'empereur Maxime, qui résidoit à Treves, il y fut de nouveau convaincu & condamné à mort avec plusieurs de ses partisans; les autres furent envoyés en exil, ou poursuivis tant par les évêques que par les empereurs. Il y a apparence que cette secte ne fut pas d'abord entierement extirpée, & qu'il en subsistoit encore quelques restes en Espagne dans le vj. siecle, puisque le concile de Prague tenu en 563 renouvelle la condamnation de leurs erreurs. Fleury, dont les idées sont moins justes que celles de l'auteur de l'article suivant.
The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.