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Priape étoit représenté le plus souvent en forme d'Herme ou de Terme, avec des cornes de bouc, des oreilles de chevre, & une couronne de feuilles de vigne ou de laurier. Ses statues sont quelquefois accompagnées des instrumens du jardinage, de paniers pour contenir toutes sortes de fruits, d'une faucille pour moissonner, d'une massue pour écarter les voleurs, ou d'une verge pour faire peur aux oiseaux. C'est pourquoi Virgile appelle Priape, custos furum & avium, le gardien des jardins contre les voleurs & les oiseaux. On voit aussi sur des monumens de Priape, des têtes d'âne, pour marquer l'utilité qu'on tire de cet animal pour le jardinage & la culture des terres; ou peut - être parce que les habitans de Lampsaque offroient des ânes en sacrifice à leur dieu. Priape étoit particulierement honoré de ceux qui nourrissoient des troupeaux de chevres & de brebis, ou des mouches à miel.
Il est parlé de Priape en quelques endroits de l'Ecriture, où il est dit que les dames de Jérusalem lui offroient des sacrifices; & que Maacha, mere d'Asa, roi de Juda, étoit sa principale prêtresse; mais le prince ayant brûlé la statue de cette infâme divinité, & démoli son temple, obligea la reine Maacha sa mere, à renoncer à ce culte idolâtre, III. Rois, xv. 13. L'hébreu porte miphileseth, que quelques - uns traduisent par épouventail; ce qui revient néanmoins à une des fonctions de Priape, celle de servir d'épouventail dans les jardins. (D. J.)
PRIAPÉE (Page 13:358)
PRIAPÉE, s. f. (Belles Lettr.) terme de Poésie; est
un nom qu'on a donné aux épigrammes & aux pieces
obscenes & trop libres, & qui ont été composées sur
Priape, dont il y a plusieurs exemples dans les catalectes
des anciens. Voyez
PRIAPISME (Page 13:358)
PRIAPISME, s. m. (Med. prat.) priapismus,
Il paroit par - là que le priapisme est produit par la convulsion des muscles érecteurs de la verge, la mê<cb->
Il ne faut pas chercher les causes éloignées du
priapisme dans quelque vice de la semence; cette humeur
trop abondante ou trop active, donne lieu à
des érections fréquentes, presque continuelles; mais
elle fait naître en même tems un appétit violent pour
le plaisir d'autant plus naturel, qu'il est fondé sur le
besoin; le malade attaqué du priapisme n'a comme
nous l'avons déja observé, aucun desir; il n'éprouve
que de la douleur & de l'incommodité d'un état qui
chez les autres, est la source, le principe & l'avantcoureur
du plaisir. Les causes de cette maladie ne sont
pas aussi momentanées; elles agissent longtems & insensiblement
avant de produire cet effet, qui en est
par - là même plus solidement établi. Les personnes
qu'une aveugle passion a entrainées dans d'infâmes pratiques
que la pudeur défend presque de nommer, &
qu'elle devroit sur - tout faire abolir, voyez
Le priapisme passe pour être une maladie très - grave & très - dangereuse, qui dépeche bientôt le malade & qui se guérit difficilement; AEtius assure que les ma<pb-> [p. 359]
Les différens auteurs qui ont écrit sur cette matiere
sont peu d'accord sur la méthode qu'il faut suivre
dans le tr>itement du priapisme; les uns vantent
beaucoup l'efficacité des rafraichissans, des émulsions,
des semences de chanvre, d'agnus castus, des boissons
nitrées, &c. les autres conseillent les émétiques,
les échauffans stomachiques, carminatifs, cordiaux,
le camphre, l'eau de canelle, l'huile de rhue, l'eau
de chasteté de Riviere ou de Quercetan. Platerus recommande
& dit avoir éprouvé avec succès les pilules
aromatiques chargées de mastic. Zacutus Lusitanus, l'eau distillée de clous de gérofle verds; Joel,
des décoctions de rhue & de cumin; Poterius, l'or
diaphorétique, &c. D'un autre côté, Lindanus, Etmuller, Baillou, sont pour les émulsions, le nitre,
le nymphea, &c. De chaque côté il y a des observations
authentiques; il est bien difficile de concevoir
comment deux méthodes si opposées produisent les
mêmes effets; d'où vient donc cette diversité dans la
façon de penser & d'agir, & cette ressemblance dans
les succès? La source est dans l'erreur de la plûpart
de ces médecins, qui ont confondu le priapisme &
le satyriasis, & qui n'ont pas même bien distingué
les causes de ces maladies: les rafraichissans conviennent
très - bien au satyriasis; telle étoit la maladie que
Baldassar Timuaeus guérit avec du nitre (casuum medic.
lib. III.). Les remedes un peu actifs, toniques, nervins,
roborans, paroissent plus appropriés dans le
priapisme; ils combattent & détruisent plus efficacement
ses causes; les bains froids, les extraits amers,
les martiaux, quelque peu de camphre, & sur - tout
le quinquina, sont les plus assurés, les émétiques ne
doivent pas être négligés lorsque ce sont les causes
ordinaires des convulsions, de l'épilepsie qui ont
produit le priapisme; mais tous ces remedes seroient
pernicieux s'il étoit la suite & l'effet de l'usage des
cantharides, ou autres remedes de cette nature. Le
remede qu'une observation constante a consacré
comme le plus propre à réparer leur mauvais effet,
est le lait des animaux qu'on peut couper avec les
deux tiers d'eau pour en former un hydrogala, ou
celui qu'on fait avec les semences émulsives, en étendant leur huile dans une suffisante quantité d'eau commune,
ou si on veut, la rendre plus rafraichissante,
on substitue à l'eau la décoction de nymphea. dans le
priapisme qui succede à la manustupration, ou à quelqu'autre cause semblable, on doit sur - tout attendre
la guérison d'un régime convenable, d'une diete restaurante,
analeptique; il ne faut pas négliger les secours
moraux qui peuvent faire effet sur quelques esprits;
on doit aussi beaucoup compter sur la dissipation
& les plaisirs qui éloigneront ces malades de leurs
idées lascives, & plus encore de leur détestable pratique;
tels sont les spectacles châtiés, les concerts,
les promenades, &c. On peut seconder leurs actions
par l'usage des médicamens proposés plus haut, des
toniques, nervins, antispasmodiques, &c. Voyez
PRIAPUS (Page 13:359)
PRIAPUS, (Géog. anc.) ville de l'Asie mineure, dans la Mysie, selon Strabon, l. XIII. p. 587. qui la place entre l'embouchure du Granique, & la ville Parium. Pline, liv. IV. c. xij. & liv. V. c. xxxij.
PRIEZ - DIEU (Page 13:359)
PRIEZ - DIEU, s. m. terme d'Eglise; c'est une espece de banc d'église ou d'accoudoir un peu relevé, au haut de cet accoudoir regne un petit ais en forme de pupitre, sur lequel on peut s'appuyer, mettre son chapelet & ses heures, & devant lequel on est de bout ou à genoux. On prépare des priez - Dieu couverts de velours, avec des galons ou des crépines d'or aux grandes cérémonies, pour les personnes du premier ordre. Ce luxe peu sensé qui s'est établi dans les églises catholiques, consacrécs à l'humiliation devant l'être suprème, a peut - etre même en bonne politique, plus d'inconvéniens que d'avantage. Quoi qu'il en soit, le mot de priez - Dieu se prend encore pour une sorte de petite chapelle dans une chambre d'un palais ou d'une maison devant laquelle on prie Dieu.
PRIENE (Page 13:359)
PRIENE, (Géog. anc.)
Priène se souvint toujours d'avoir produit Bias un
des sept à qui les Grecs donnerent le nom de sages, voyez sa vie dans Plutarque. Il florissoit sous
le regne d'Alyattes, roi de Lydie, vers la quarantedeuxieme
olympiade, 610 ans avant J. C., & l'an
144 de Rome; c'est lui qui dans une tempête entendant
des impies invoquer les dieux, leur dit:
Priène n'étoit pas moins glorieuse d'avoir donné la naissance à Archelaüs, l'un des plus excellens sculpteurs de l'antiquité. Plusieurs savans prétendent qu'il fleurissoit du tems de l'empereur Claude, & que ce fut ce prince amateur des ouvrages d'Homere, qui lui fit faire en marbre l'apothéose de ce divin poëte. Quoi qu'il en soit, ce marbre qui est d'une beauté singuliere, & qui prouve la sagesse, l'étendue de génie, le grand savoir, & l'habileté de cet illustre sculpteur, fut trouvé en 1658 dans un lieu nommé Frattochia, appartenant aux princes Colonnes, & où l'empereur Claude avoit autrefois une maison de plaisance; il n'y a point de curieux qui ne sachent qu'il fait aujourd'hui l'un des plus beaux ornemens du palais de ces princes à Rome. Dès le moment qu'on l'eut découvert, il fut dessiné & gravé à Rome, par Jean - Raptiste Galostruccius, peintre de Florence, & depuis il a paru dans plusieurs ouvrages d'antiquité, entr'autres dans ceux du P. Kircher, de Cuper, de Spanheim, & dans l'ouvrage des pierres antiques, gravées de Stosch.
Il n'est presque point de célébre antiquaire qui
n'ait travaillé à son explication; non - seulement elle
a été donnée par les savans qu'on vient de nommer,
mais encore par Nicolas Heinsius, critique de grande
réputation, par Jacques Gronovius, dans le second
tome de son Thesaurus antiquitatum groecarum
exp. 21. par Jean - Rodolphe Wetstein dans sa disser<pb->
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