ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"249"> pissement pour s'emparer entierement des corps; l'action de l'air est nécessaire pour favoriser les progrès de la pourriture. Ce n'est pas un mouvement de pourriture qui opere la digestion. La pourriture contribue à la digestion par la macération qu'elle cause dans les alimens. Les effets de la pourriture sont remarquables dans la digestion, & elle se déclare par la mauvaise odeur des alimens passés dans les intestins mêlés avec la bile.

Pourriture (Page 13:249)

Pourriture, (Médec.) l'espece de corruption produite dans les humeurs par un mouvement automatique, laquelle corruption change le sel naturel en alkali volatil, & la graisse en une masse fétide, noirâtre, âcre, en partie tenace & en partie tenue, s'appelle pourriture.

Elle est causée par le ralentissement de la circulation, par une stagnation trop longue, par une combinaison de chaleur & d'humidité, par l'intromission de l'air, par le défaut d'alimens, ou pour en avoir pris des pourrissans, par la rétention d'une humeur inutile ou morbifique, enfin une constitution endémique ou épidémique; une trop grande chaleur jointe à l'augmentation de la circulation, produisent assez promptement cet état.

La pourriture varie suivant la nature des humeurs qu'elle attaque; elle est differente dans le sang, dans la graisse, dans la moëlle, dans la bile, dans la gelée, dans la lymphe, dans le pus, dans l'urine, dans les excrémens, dans la mucosité & dans le chyle.

De la différence de ces humeurs, du commencement & du progrès de la pourriture, des différentes parties qu'elle attaque & des causes qui la produisent, naissent un grand nombre de symptomes différens. Les solides se relâchent & deviennent fragiles, quelquefois ils se détruisent; les humeurs sont en partie liquides, & en partie tenaces; elles acquierent un degré de fét dité & de noirceur, & perdent absolument leur caractere naturel. De - là les vents, les évacuations abondantes, les douleurs, une chaleur brûlante, l'affoiblissement, & même le dérangement des fonctions du corps.

La méthode curative demande qu'on fasse attention aux causes, pour les éloigner ou les éviter; dans l'impossibilité de pouvoir corriger ce qui est pourri, il faut employer intérieurement & extérieurement les antiputrides, les remedes capables de préserver de la corruption les humeurs qui restent. Il faut avoir recours aux échauffans dans la pourriture froide; mais dans la chaude, il convient d'employer les rafraîchissans. Enfin il est nécessaire de faire sortir peu - à - peu les humeurs pourries par un émonctoire convenable. (D. J.)

POURSUITE (Page 13:249)

POURSUITE, s. f. (Jurisp.) ce terme signifie quelquefois en général toutes les démarches & diligences que l'on fait pour parvenir à quelque chose, comme quand on dit que l'on poursuit le recouvrement d'une créance, la liquidation d'un compte; que l'on poursuit sa réception dans un office.

Quelquefois le terme de poursuite ne s'entend que des procédures qui sont faites en justice contre quelqu'un, notamment contre un débiteur, pour le contraindre de payer.

Enfin le terme de poursuite s'entend quelquefois spécialement de la conduite & direction d'une procédure, comme quand on dit la poursuite d'une instance de préférence ou de contribution; la poursuite d'une saisie réelle, la poursuite d'un ordre.

Celui qui a la poursuite, & qu'on appelle le poursuivant, est celui qui fait toutes les diligences & opérations nécessaires; les autres créanciers sont seulement opposans pour la conservation de leurs droits. Si le poursuivant est négligent, un autre créancier peut se faire subroger à la poursuite.

Les frais de poursuite sont privilégiés sur la chose, parce qu'ils sont faits pour l'intérêt commun; c'est pourquoi lorsque le poursuivant obtient quelque condamnation de dépens contre ceux avec lesquels il a des contestations en sa qualité de poursuivant, il a soin de faire ordonner qu'il pourra les employer en frais de poursuite. Voyez le Traité de la vente des immeubles par decret, de M. d'Héricourt, & ci - après le mot Poursuivant.

POURSUIVANT (Page 13:249)

POURSUIVANT, (Jurisp.) est celui qui fait des diligences pour parvenir à quelque chose. On dit d'un récipiendaire, qu'il est poursuivant sa réception dans un tel office.

On appelle aussi poursuivant, celui d'entre les créanciers qui a le premier introduit une instance de préférence ou de contribution, de saisie réelle, d'ordre, & qui fait les diligences nécessaires pour mettre ladite instance à fin.

On appelle poursuivant la saisie réelle, criees, vente & adjudication par decret, celui qui a fait saisir réellement un immeuble de son débiteur, pour le faire vendre, & être payé sur le prix.

Quand l'adjudication est faite, celui qui étoit poursuivant la saisie réelle devient poursuivant l'ordre & distribution du prix de l'adjudication. Voyez ci - devant Poursuite. (A)

Poursuivant (Page 13:249)

Poursuivant d'amour, (Hist. de la Cheval.) on vitautrefois à la guerre plusieurs chevaliers prendre le nom de poursuivant d'amour, & d'autres titres pareils; se parer du portrait, de la devise & de la livrée de leurs maitresses; aller serieusement dans les siéges, dans les escarmouches, & dans les batailles; offrir le combat à l'ennemi, pour lui disputer l'avantage d'avoir une dame plus belle & plus vertueuse que la sienne, & de l'aimer avec plus de passion. Un écuyer anglois, capitaine du chateau de Beausort, qui en 1369 prit parti pour la France, se nommoit le poursuivant d'amour. Il est encore fait mention de lui sous ce nom dans l'histoire de Bertrand du Guescliu. Saint - Palais, Hist. de la Chevalerie.

Poursuivant (Page 13:249)

Poursuivant d'armes, (chevalier anc.) ce mot s'est dit autrefois des gentilhommes qui s'attachoient aux hérauts pour aspirer à leur charge, à laquelle ils ne pouvoient parvenir qu'après sept ans d'apprentissage passés dans cet exercice. Ils étoient de la dépendance des hérauts, & assistoient à leur chapitre. Un seigneur banneret pouvoit avoir des poursuivans sous l'aveu de quelque héraut.

Leurs cottes d'armes étoient différentes de celles des hérauts: les poursuivans la portoient tournée sur le bras, les hérauts devant & derriere; & le roi d'armes la portoit semée de lys, la couronne sur l'écu.

Le détail des fonctions de leur ministere est amplement expliquée dans un manuscrit composé par René d'Anjou, roi de Sicile, & qui se conserve dans la bibliothèque du roi. Dans un état de France fait & arrêté en 1644, il y a trois poursuivans d'armes: le premier ayant 200 livres de gages, & les autres chacun 100 liv.

La cérémonie de l'institution des poursuivans d'armes, étoit des plus folemnels. Ils étoient présentés par un héraut d'armes en habit de cérémonie à leur seigneur & maître pour être nommés. Ils ne devoient point être faits pendant une moindre fête qu'un dimanche. Le heraut les conduisoit par la main gauche au seigneur, & en présence de plusieurs témoins appellés à cet effet, il lui demandoit quel nom il lui plaisoit que portât son poursuivant d'armes; & le seigneur l'ayant déclaré, le héraut l'appelloit de ce nom. Ces noms arbitraires contenoient souvent des devises énigmatiques, qu'on appliquoit aux poursuivans d'armes pour les distinguer. Il y en a plusieurs exemples dans les anciens titres: cependant le poursuivant ne fait nul serment aux armes, & peut ren<pb-> [p. 250] dre ses armes sans rien méfaire; ce sont les termes d'un ancien manuscrit cité par le P. Ménetrier dans son livre de la chevalerie. (D. J.)

POURSUIVRE (Page 13:250)

POURSUIVRE, v. act. (Gramm.) courir après quel qu'un ou quelque chose. On poursuit un ennemi, un lievre, son chemin, sa pointe, son récit, une place, une femme, un procès, un criminel. D'où l'on voit que poursuivre se dit des choses & des personnes, & qu'il est quelquefois synonyme à continuer.

POURTOUR (Page 13:250)

POURTOUR, s. m. (Archit.) mot dont les ouvriers se servent pour exprimer circuit. C'est l'étendue du contour d'un espace. Ainsi, on dit qu'une souche de cheminée, une corniche de chambre, un lambris, &c. ont tant de pourtour, c'est - à - dire, tant de longueur ou d'étendue dedans ou dehors oeuvre. (D. J.)

POURVOIR (Page 13:250)

POURVOIR, (Jurisprud.) signifie mettre ordre à quelque chose, en disposer.

Celui qui présente requête au juge, & qui se plaint de quelque trouble, entreprise ou spoliation qui se fait à son préjudice, conclut à ce qu'il plaise au juge y pourvoir, c'est - à - dire, y mettre ordre.

On se fait pourvoir d'un office ou d'un bénéfice. Cela s'appelle aussi pourvoir, parce que celui qui donne des provisions pourvoit à ce que l'office ou le bénéfice soit rempli & desservi. Voyez Bénéfice, Office, Provision . (A)

POURVOYEUR (Page 13:250)

POURVOYEUR, s. m. (Hist. mod.) un officier d'une grande maison, qui a soin de la pourvoir de blé & d'autres vivres qu'il achete.

Le nom de pourvoyeur du roi étoit autrefois un terme si odieux en Angleterre, qu'il fut changé en celui d'acheteur, par le stat. 36. edw. 3. l'office même de pourvoyeur fut très - limité par le stat. 12. cor. 2. Voyez Pourvoyance & Achat.

POUSE (Page 13:250)

POUSE, s. f. (Gram.) breuvage indien qui se fait avec le limon & le sucre.

POUSET (Page 13:250)

POUSET, s. m. (Teinture.) c'est le pastel, c'est - à - dire, cette couleur rouge qui se trouve dans la graine d'écarlate, & qui sert pour la teinture. (D. J.)

POUSSE (Page 13:250)

POUSSE, s. f. (Droguerie.) c'est la poussiere ou le grabeau du poivre, & de quelques autres drogues & épiceries, entr'autres du gingembre, de la muscade, du macis & de la graine d'écarlate.

Pousse, Pousses (Page 13:250)

Pousse, Pousses, (Jardinage.) se dit de la premiere pousse des arbres au mois de Mai, quand la seve est dans sa grande vigueur. Ce sont de jeunes jets vigoureux qui promettent la plûpart du fruit.

On dit nos arbres, nos blés, nos avoines, nos orges poussent très - bien.

Pousse (Page 13:250)

Pousse, (Maréchal.) maladie du cheval, qui consiste dans une altération & un battement de flanc occasionné par une oppression qui l'empêche de respirer, ou par quelqu'opilation des vaisseaux poulmonaires.

La pousse est un cas redhibitoire, & le vendeur est tenu de reprendre un cheval poussif dans les neuf jours. Il y a des remedes pour retenir quelque tems la pousse.

POUSSE - BALLE (Page 13:250)

POUSSE - BALLE, s. m. (Artillerie.) c'est un petit instrument cylindrique de fer, de la longueur environ de 7 ou 8 pouces, ayant la tête un peu plus large que le reste, dont se servent les carabiniers. On s'en sert pour commencer à enfoncer la balle de plomb à coups de marteau dans la carabine, qui est rayée depuis l'entrée jusqu'à la culasse. Lorsqu'on a fait entrer la balle de force avec le pousse - balle; on acheve de la pousser jusques sur la platte - forme de la poudre avec la baguette de fer. (D. J.)

POUSSE - BARRE (Page 13:250)

POUSSE - BARRE, (Marine.) c'est un commandement que l'on fait à ceux qui tirent au cabestan pour obliger à travailler plus fortement.

POUSSE - BROCHE (Page 13:250)

POUSSE - BROCHE, en terme d'Epinglier; c'est une espece de ciseau plat & émoussé, dont on se sert pour enruner le poinçon sur l'enclume. Voyez Enruner, Poinçon & Enclume.

POUSSÉE (Page 13:250)

POUSSÉE, s. f. (Archit.) effort que fait le poids d'une voûte contre les murs sur lesquels elle est bâtie. C'est aussi l'effort que font les terres d'un quai, ou d'une terrasse, & le corroi d'un bâtardeau. Dans les voûtes, cet effort est celui que font les voussoirs, à droite & à gauche de la clé, contre les piés droits. Il est de la derniere importance de connoître cette poussée, afin d'y opposer une résistance convenable, pour que la voûte ne s'écarte pas. Ce n'est assurément point une chose aisée que de déterminer cette poussée, qui dépend de la direction des voussoirs, c'est - à - dire, de la convexité de la voûte, abstraction faite de la liaison du mortier & du ciment. On sent bien que plus un arc est large & surbaissé, plus il a de poussée. Mais est - ce là la seule considération à laquelle on doive avoir égard? Voici ce qu'a reconnu M. Belidor, qui a examiné cette question avec beaucoup de soin.

1°. Dans une voûte où l'on suppose que les voussoirs ne sont entretenus par aucun ciment, plus leur tête sera petite, plus la voute aura de poussée: 2°. plus la voute aura d'épaisseur, plus la poussée sera grande: 3°. plus les piés droits qui soutiennent une voute seront élevés, plus il leur faudra d'épaisseur pour soutenir la poussée de la voûte. Voyez la science des Ingénieurs.

On appelle faire le trait des poussées des voûtes, chercher & marquer les épaisseurs que doivent avoir les murs & les piliers boutans, qui sont des corps saillans qui portent & appuient les voûtes. Dictionn. d'Architect. (D. J.)

POUSSE - PIE (Page 13:250)

POUSSE - PIE, terme de Pêche, usité dans le ressort de l'amirauté de Bourdeaux; c'est le petit bateau qu'on appelle acon.

Pousse - pié, Tosses (Page 13:250)

Pousse - pié, Tosses ou l'Acon, est composé seulement de trois planches, longues de 6 à 7 piés, & large de deux environ; quarrées par un bout, & un peu relevées par l'autre. Le pêcheur se met sur le côté ou sur le bout de l'arçon, d'où agitant son pié en le poussant sur les vases, il coule dessus & se transporte où il lui plaît: sans cette espece de bateau les pêcheurs ne pourroient aborder leurs pêcheries, où l'on ne peut aller que dans les marées des vives eaux; aux autres tems elles sont inutiles, la marée n'y montant que très - peu, ou même point du tout.

Les pêcheurs du port des Barques, dans le ressort de l'amirauté de Marennes, ont, outre les deux especes de bateaux pêcheurs, traversier & filadieres, une espece de petit canot particulier qu'ils nomment acon, bien différent pour sa construction de celui dont nous avons parlé ci - dessus, & dont nous ferons mention ci - après: le plan représente un ancien écu d'arme; les côtés sont formés de trois planches posées à clin; le fond ou la semele est aussi formée de planches plates, sur lesquelles il y en a trois autres, une aux deux côtés, & une troisieme au milieu pour renforcer le fond, qui est aussi tout plat, & le faire mieux couler sur ces vases où l'on le pousse lorsque la mer est basse, les bords de la Charante, depuis le port des Barques jusqu'au - dessus de Tonnay - Charante, étant bordée de vase & de bourbe, les bateaux pêcheurs n'en peuvent point approcher.

Ces acons vont aussi à la rame; l'arriere n'a point d'étambot étant coupé tout à plat, & de la largeur de l'acon, il peut avoir au plus un pié de queste par l'estrave; les acons n'ont que trois varangues toutes plates, & autant de genoux, dont le bout déborde pour servir de toles à rames; ces petits acons peuvent cependant porter jusqu'à trois quarts de ton<pb->

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