ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS
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Il dépend de la prudence du juge d'avoir tel égard
que de raison aux présomptions.
Voyez au digeste & au code le titre de probationibus,
& le traité de Mascardus de probat. & les traités de
proesomptionibus par Barthole, Guypape, Alciat, &c.
Voyez aussi les mots Indice & Preuve. (A)
PRÉSOMPTUEUX
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PRÉSOMPTUEUX, adj. (Gramm.) celui qui se
connoît mal, qui n'a pas une idée juste de son crédit,
de ses forces, de son esprit, de son talent, en un
mot qui s'est surfait à lui - même toutes les ressources
naturelles ou artificielles, à l'aide desquelles on réussit
dans une entreprise; & qui ajoute à cette ignorance
funeste le ridicule de la vanisé mal fondée. La
présomption qui ne doute de rien est le vice des jeunes
gens; & la mefiance qui doute de tout, celui des
hommes expérimentés.
PRÉSQU'ISLE
(Page 13:319)
PRÉSQU'ISLE, s. f. (Géogr.) est la même chose
que péninsule. Voyez Péninsule.
Presqu'isle
(Page 13:319)
Presqu'isle, (Géogr. mod.) Presqu'isle, que les
Grecs appelloient Chersonese, est une partie de terre
jointe à une autre par une gorge étroite, & environnée
de mer de tous les autres côtés; cette gorge
ou passage étroit, par où un pays communique avec
un autre par terre, s'appelle isthme. Nous devons
aussi observer ici ces parties de terre qui s'avancent
dans la mer, & qui sont jointes au reste du continent
par un trajet plus large; car ces parties étendues forment
une espece de Presqu'isle, & peuvent en quelque
sorte être appellées de ce nom.
Telles sont l'Italie, l'Espagne, une partie de l'Angleterre, la Grece & l'Achaïe proprement dite, l'Asie mineure, la Norvege avec la Suede & le Lapland,
l'Indolstan, la nouvelle Guinée dans le continent méridional,
la nouvelle Hollande, la nouvelle Bretagne & la nouvelle Ecosse en Amérique; Cambodie,
Patagon, les extrémités de l'Afrique, &c.
Table des principales Presqu'isles.
Jutland, L'Allemagne,
En Europe. > La Morée, La Grece.
La Taurique Chersonese. La petite Tartarie.
La Presqu'isle de l'Inde, Le contin. d'Asie,
En Asie. > au - dedans & au - dehors La Presqu'isle de
du Gange, l'Inde au - dedans
Malaca, Chersonese d'or. du Gange.
L'Afrique n'en a point. > Contiguës à > L'ouest de l'Asie.
En Afrique. > d'autre que l'Afrique
elle - même.
Le Méxique, ou Améri - Amérique méri - En Amérique. > que septentrionale, dionale.
Le Pérou, ou Amérique Amérique septen
méridionale. trionale.
Voyez aussi Peninsule, Peninsula, & Quersonese. (D. J.)
Presqu'isle
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Presqu'isle en - deçà du Gange, (Géog. mod.) La
presqu'ile en - deçà du Gange est cette longue terre qui
s'avance vers le midi, & finit au cap Comorin. Sa
côte occidentale est nommée côte de Malabar, & sa
côte orientale est appellée côte de Coromandel. En allant
du nord - nord - ouest de cette presqu'ile vers le sudsud - est, on trouve le pays de Concan, les royaumes
de Visapour & de Canara, les états de Samorin & de
Travançor: delà en retournant vers le nord occidental,
on côtoie le royaume de Maduré, le Marava,
les royaumes de Tanjaour, de Guingi, de Carnate,
de Golconde, de Cicocicol, & le pays de Jagrenat.
Le petit royaume de Maissour est dans l'intérieur du
pays. Le grand - mogol a conquis une grande partie
de cette presqu'ile, & plusieurs rois n'y sont en quelque
maniere que ses fermiers. (D. J.)
Presqu'isle
(Page 13:319)
Presqu'isle au - delà du Gange, (Géog. mod.) La
presqu'île au - delà du Gange comprend les royaumes
d'Ava, de Leos, de Cochinchine, de Siam, & la
presqu'île de Malaca. Voyez ces articles en particulier.
PRESSANT
(Page 13:319)
PRESSANT, adj. (Gram.) qui ne permet aucun
délai, qui exige de la diligence, &c. Un besoin pressant, un devoir pressant, une affaire pressante, un
homme pressant.
PRESSE
(Page 13:319)
PRESSE, s. f. (Méchanique.) machine de fer, de
bois, ou de quelqu'autre matiere, qui sert à serrer
étroitement quelque chose.
Les presses ordinaires sont composées de six pieces;
savoir de deux ais ou planches plates & unies, entre
lesquelles on met les choses qu'on veut presser; de
deux vis qui sont attachées à la planche de dessous,
& passent par deux trous dont la planche de dessus
est percée, & de deux écrous taillés en forme d'S qui
servent à presser la planche de dessus qui est mobile,
contre celle de dessous, qui est stable & sans mouvement.
(D. J.)
Presse pour les liqueurs
(Page 13:319)
Presse pour les liqueurs, (Outil de divers
artisans.) Les presses pour exprimer les liqueurs sont
de plusieurs sortes: les unes ont presque les mêmes
parties des presses communes, à la réserve que la
planche de dessous est percée de quantité de trous,
pour faciliter l'écoulement des sucs qu'on exprime,
& qu'il y a au - dessous une espece de cuvette pour les
recevoir; d'autres n'ont qu'une vis ou arbre au lieu
auquel est attachée la planche mobile, qui descend
dans une espece de boîte ou vaisseau de bois quarré
percé de tous côtés, par où s'écoulent les sucs & les
liqueurs à mesure qu'on tourne l'arbre par le moyen
d'un petit levier ou de fer ou de bois, suivant la matiere
de la presse. (D. J.)
Presse
(Page 13:319)
Presse, en terme de Batteur d'or, c'est un instrument
de fer ayant pour base une plaque immobile au - dessus
de laquelle en est une autre qui coule le long
de deux branches arrêtées l'une à l'autre par une
traverse au milieu de laquelle passe une vis perpendiculaire
à la plaque mouvante. Cette vis est couronnée
par deux especes de bras de croix qui servent
de poignées à l'ouvrier. Cette presse sert à sécher les
chaudrais, les cochers & les moules, ce qui se fait
à chaque fois qu'on se sert de ces outils. Voyez ces
mots à leur article.
La plaque supérieure est bordée d'une bande de
fer pour retenir les charbons; l'autre s'appuie sur
une sorte de trépié au - dessus d'une poële pleine de
feu. Il est important de ne point mettre trop de feu,
on perdroit par - là des outils qui sont chers.
Presse
(Page 13:319)
Presse, (Cartier.) est une machine dans laquelle
on pose des paquets de cartes en sortant de la main
des colleurs, & après lès avoir fait sécher, & dans
cet état on les presse en faisant descendre la vis de la
presse sur la planche qui est posée sur ces cartes. Voyez
Presse ordinaire.
Presse
(Page 13:319)
Presse, (Cartonnier.) Les Cartonniers se servent
d'une presse assez semblable à celle dont on fait usage
dans les papeteries. Elle est composée de deux jumelles
ou montans, d'un écrou qui sert de traverse
en - haut pour assujettir les deux jumelles; d'une vis
terminée par une lanterne; d'une piece de bois qui
glisse entre les jumelles, & qu'on appelle le sommier
pendant; & d'un entablement ou traverse d'en bas.
Quand on veut presser le carton, on pose sur l'entablement
un tiroir sur lequel on pose les feuilles de
carton les unes sur les autres en piles: on met par - dessus
des ais & des billots, après quoi on fait descendre
la vis par le moyen d'un levier que l'on pousse
à bras, ou par le moyen d'un cable avec un moulinet
garni d'un arbre tournant & de deux leviers. Voyez
nos Pl. du Cartonnier.
Presse
(Page 13:319)
Presse, en terme de Cirier, c'est une machine dont
on peut voir le méchanisme ailleurs. Nous n'en parlerons
ici que par rapport à l'usage que les Ciriers en
font. Ils l'emploient particulierement pour exprimer
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la cire des meches des vieux cierges & des flambeaux
recouverts. Elle est garnie d'un seau à claire voie, à
travers lequel la cire passe & tombe dans un récipient
placé au - dessous.
Presse d'Ebéniste
(Page 13:320)
Presse d'Ebéniste, outil de menuisier en marqueterie. La presse des Ebénistes ou ouvriers en marqueterie,
est presque semblable à celle des Menuisiers, à
la réserve que les bois en sont plus épais, & qu'il n'y
en a qu'un de mobile; l'autre est fait en forme de
chevalet, étant soutenu par deux jambes ou piliers
emboîtés à tenons dans chacune de ses extrémités,
qui sont fortement scellées dans le plancher. Cette
presse sert à refendre & scier de bout les bois propres
à ces sortes d'ouvrages; quand les pieces sont trop
longues, on leur donne de l'échapée dans un trou
qui est fait au - dessous dans la terre, ou dans le plancher.
(D. J.)
Presse
(Page 13:320)
Presse, outils dont les facteurs d'instrumens de musique se servent pour tenir appliquées les unes
contre les autres les pieces qu'ils sont obligés
de coller. Ces presses, dont ils ont de différentes
grandeurs pour servir au besoin, sont composées de
deux pieces de bois A D B E, assemblées dans des
traverses D E, d e, ensorte que cette machine a la
figure d'un U. L'extrémité de l'une des branches est
taraudée pour recevoir la vis de bois C m, entre l'extrémité
m de laquelle & l'autre branche A on met
les pieces que l'on veut serrer, que l'on comprime
autant que l'on veut par le moyen de la vis C m.
Voyez la fig. 11. Pl. XVII. de Lutherie.
Presse de Fondeurs
(Page 13:320)
Presse de Fondeurs, outil de Fondeurs; cette
presse, autrement dite presse à coins, est composée de
forts chassis de quatre pieces de bois quarrées, bien
emboitées les unes dans les autres par des tenons &
des chevilles; elles sont en diverses largeurs, suivant
l'épaisseur des chassis à moule, qu'on y doit mettre.
Il en faut deux pour chaque moule, aux deux bouts
desquels on les place; ensorte qu'en chassant avec
des maillets des coins de bois entre le moule & les
côtés de la presse, on puisse fortement unir les deux
chassis, dans lesquels on doit couler le métal: quand
les chassis des moules sont peu épais, ou se sert de la
presse commune. (D. J.)
Presse a river
(Page 13:320)
Presse a river, outil d'Horlogerie, voyez nos
Pl. de l'Horlogerie, est un instrument sur lequel on
rive certaines roues, dont les pignons devant passer
par les trous d'un banc à river, avant que les assiettes
puissent porter dessus, les empêcheroient absolument
de pouvoir y être rivées. Pour se servir de cet instrument,
on met les parties A A dans l'étau; on
place la tige de la roue dans une des coches C C de la
presse; on serre l'étau de façon que cette tige se trouve
prise entre les coches comme dans un trou, &
que l'assiette porte sur les parties C C; on ride ensuite
la roue comme on l'a vu, art. Banc a river.
Presse des estampes
(Page 13:320)
Presse des estampes, outil des Imprimeurs en
taille - douce; cette machine avec laquelle les Imprimeurs en taille - douce impriment ou tirent leurs estampes
& images, elle est moins composée que celle
des Imprimeurs de livres. Voyez Imprimerie en
taille - douce. (D. J.)
Presse d'imprimerie
(Page 13:320)
Presse d'imprimerie, qui sert à imprimer les
caracteres: c'est une machine très composée; ses
pieces principales de menuiserie sont, les deux jumelles,
les deux sommiers, la tablette, le berceau,
les petites poutres ou bandes, le rouleau, le coffre,
la table, le chevalet, les patins, le train de derriere
& les étançons: les principales pieces de serrurerie
sont la vis, l'arbre de la vis, le pivot, la platine, la
grenouille, le barreau, les cantonnieres ou cornieres,
les pattes ou crampons, la broche du rouleau,
la clé de la vis, les clavettes & les pitons. Pour connoître
chaque piece dont est construite une presse, &
l'usage & les proportions de chaque piece, voyez
chaque article à l'ordre alphabétique, ainsi que toutes
les autres pieces qui ont rapport à la presse.
Les presses ne sont pas également construites dans
toutes les imprimeries, ou de France, ou des pays
étrangers; mais les parties, quoique de configuration
un peu différente, ont toutes le même objet &
le même effet. Voyez nos Pl. d'Imprimerie, & l'article
Imprimerie.
Presse
(Page 13:320)
Presse, (Droit polit.) on demande si la liberté de la
presse est avantageuse ou préjudiciable à un état. La réponse
n'est pas difficile. Il est de la plus grande importance
de conserver cet usage dans tous les états fondés
sur la liberté: je dis plus; les inconvéniens de cette liberté
sont si peu considérables vis - à - vis de ses avantages,
que ce devroit être le droit commun de l'univers, & qu'il
est à - propos de l'autoriser dans tous les gouvernemens.
Nous ne devons point appréhender de la liberté de
la presse, les facheuses conséquences qui suivoient
les discours des harangues d'Athènes & des tribuns
de Rome. Un homme dans son cabinet lit un livre ou
une satyre tout seul & très - froidement. Il n'est pas à
craindre qu'il contracte les passions & l'enthousiasme
d'autrui, ni qu'il soit entraîné hors de lui par la vehémence
d'une déclamation. Quand même il y prendroit
une disposition à la révolte, il n'a jamais sous
la main d'occasions de faire éclater ses sentimens La
liberté de la presse ne peut donc, quelque abus qu'on
en fasse, exciter des tumultes populaires. Quant aux
murmures, & aux secrets mécontentemens qu'elle
peut faire naître, n'est - il pas avantageux que, n'eclatant
qu'en paroles, elle avertisse à tems les magistrats
d'y remédier? Il faut convenir que partout le
public a une très - grande disposition à croire ce qui
lui est rapporté au désavantage de ceux qui le gouvernent;
mais cette disposition est la même dans les
pays de liberté & dans ceux de servitude. Un avis à
l'oreille peut courir aussi vîte, & produire d'aussi
grands effets qu'une brochure. Cet avis même peut
être également pernicieux dans les pays où les gens
ne sont pas accoutumés à penser tout haut, & à discerner
le vrai du faux, & cependant on ne doit pas
s'embarrasser de pareils discours.
Enfin, rien ne peut tant multiplier les séditions &
les libelles dans un pays où le gouvernement subsiste
dans un état d'indépendance, que de defendre cette
impression non autorisée, ou de donner à quelqu'un
des pouvoirs illimités de punir tout ce qui lui déplaît;
de telles concessions de pouvoirs dans un pays
libre, deviendroient un attentat contre la liberté, de
sorte qu'on peut assurer que cette liberté seroit perdue
dans la Grande - Bretagne, par exemple, au moment
que les tentatives de la gêne de la presse réussiroient;
aussi n'a - t - on garde d'établir cette espece d'inquisition.
(D. J.)
Presse
(Page 13:320)
Presse, (Manufact. de lainage.) dans les manufactures
de lainage, c'est une grande machine de bois
qui sert à presser les draps, les ratines, les serges,
&c. pour les rendre plus unies, & leur donner le cati,
qui est cet oeil luisant que l'on remarque à la plûpart
des étoffes de laine.
Cette machine est composée de plusieurs pieces,
dont les principales sont les jumelles, l'écrou & la
vis, accompagnée de sa barre, qui sert à la faire
tourner, & descendre perpendiculairement à force
de bras sur le milieu d'un épais plateau ou planche
de bois quarré, sous laquelle on place les pieces d'étoffes
que l'on veut presser ou catir.
Il y a une autre sorte de presse plus petite que la
précédente, à laquelle l'on donne le nom de guindo,
dont on se sert aussi à presser les étoffes de laine. La
calandre est encore une espece de presse, qui sert à
presser ou calandrer certaines étoffes & toiles.
Il y a quantité de marchands qui ont chez eux de
petites presses portatives qui leur servent à presser les
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