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Les scholastiques appellent prédétermination physique ou prémotion le concours de Dieu qui fait agir
les hommes, & qui les fait déterminer dans toutes
leurs actions bonnes ou mauvaises, mais ils observent
que Dieu n'a point de part au péché, parce qu'il
ne prête son concours qu'à ce qu'il y a de physique
dans l'action, & non pas à ce qu'il y a de moral, ou,
comme ils s'expriment en terme d'ecole, parce qu'il
concourt au matériel, & non au formel de l'action.
Voyez
La prédétermination ou prémotion physique est l'action par laquelle Dieu fait agir la cause seconde, ou par laquelle antérieurement à toute opération de la créature, il la meut réellement & efficacement, & lui fait produire ses actions: ensorte que dans cette hypothese tout ce que fait la créature est proprement l'effet de l'opération de Dieu sur elle: jusques - là la créature n'est que patiente par rapport à l'action, d'où il s'en suit que sans cette prédétermination elle resteroit immanquablement dans un état perpétuel d'inaction, & qu'au moyen de cette prédétermination elle ne peut manquer d'agir.
On dispute avec chaleur dans les écoles, savoir si cette prédétermination physique est nécessaire pour l'action des causes naturelles. Les Scotistes prétendent que non, & apportent pour raison que toutes les causes naturelles sont déterminées par leur nature même à une certaine action; qu'ainsi il ne paroît pas, par exemple, que le feu ait besoin pour brûler celui qui s'en approche de trop près d'une nouvelle détermination de la part de Dieu; car, disent - ils, qu'est - il besoin d'une cause nouvelle pour faire agir le feu d'une maniere conforme à sa nature? En chercher une, c'est vouloir multiplier les êtres sans nécessité.
Plusieurs philosophes croyent que cette prédétermination est encore moins nécessaire pour produire
les actes de la volonté; car, disent - ils, on peut toutau - moins accorder à l'ame la même puissance & le
même privilege qu'aux autres causes secondes, &
par conséquent elle est aussi capable qu'aucun autre
agent naturel de produire ses actions par elle - même.
Voyez
Les Thomistes d'un autre côté soutiennent de tout leur pouvoir la prédétermination physique. Un de leurs principaux argumens est tire de la subordination nécessaire des causes secondes à la cause premiere. Lorsqu'il y a, disent - ils, plusieurs agens subordonnés, les agens inférieurs ne produisent aucun acte qu'il n'ayent été mûs & déterminés par le premier, car c'est en cela que consiste l'essence de la subordination.
Il en est de même, ajoutent - ils, du domaine de Dieu sur les créatures. Il est de l'essence de son domaine qu'il meuve & dirige dans leurs actions tous les êtres qui y sont sujets; moralement, si son domaine n'est que moral, & même physiquement, si son domaine est aussi physique. Or, ajoutent - ils, il n'est pas douteux que Dieu a l'un & l'autre domaine sur ses créatures.
La grande difficulté contre ce dernier sentiment
est qu'il paroît anéantir la liberté de l'homme, & que
d'ailleurs le concours immédiat de Dieu semble suffire
pour que la créature agisse, sans avoir recours à
cette prédétermination. Voyez
PRÉDIAL (Page 13:279)
PRÉDIAL, (Jurisprud.) se dit de ce qui est relatif
à quelque héritage, comme loi prédiale, dixme prédiale, servitude prédiale. Voyez
PRÉDICABLE (Page 13:279)
PRÉDICABLE, en terme de Logique, signifie une qualité ou épithete générale, qui peut être appliquée
On réduit dans l'école les prédicables à cinq classes,
savoir, genus, species, proprium, differentia &
accidens; c'est toujours dans quelqu'une de ces cinq
classes qu'est renfermé ce qui est prédicable d'un sujet
quelconque. Voyez
Un prédicable est aussi appellé universale logicum, à cause du rapport qu'il a à des sujets particuliers ou inférieurs; ainsi animal est universel par rapport à l'homme & à la bête
On l'appelle universel logique pour le distinguer de
l'universel métaphysique, qui signifie un être commun, considéré en lui - même, & qu'on nomme pour
cette raison universel in essendo, au lieu que l'universel
logique n'est regardé comme tel que par rapport
à notre idée & à l'application que nous en faisons.
Voyez
Dans l'école, on définit ordinairement le prédicable, unum aptum praedicari de multis, univocè & divisim, ou, ce qui est un peu plus clair, le prédicable est une nature qui peut être prédiquée d'une maniere univoque de toutes les choses auxquelles elle est commune, & qui étant multi pliée dividuellement dans tous ses subor donnés, est prédicable de chacun d'eux en particulier.
Ainsi quand la dénomination de vertu est donnée à la justice, à la prudence, à la tempérance, à la force, à la charité, &c. c'est par une même raison qu'on leur donne à toutes cette dénomination commune, savoir parce que chacune de ces qualités est fondée dans l'habitude de garder un juste milieu, & est conforme à la droite raison, ce qui constitue le caractere de la vertu.
PRÉDICAMENT (Page 13:279)
PRÉDICAMENT, (Logique.) voyez l'article
PRÉDICATEUR (Page 13:279)
PRÉDICATEUR, s. m. (Morale chrétienne.) ecclésiastique qui monte en chaire pour annoncer dans l'église les vérités du Christianisme. On a fait je ne sai combien de livres sur l'éloquence de la chaire, & les devoirs de prédicateur; mais la Bruyere a dit en peu de mots sur ce sujet tout ce que je connois de plus vrai & de plus sensé. Voici sa réflexion.
Prédicateur (Page 13:279)
PREDICATION (Page 13:280)
PREDICATION, s. f. (Théolog.) l'action d'enseigner
& d'annoncer la parole de Dieu en public,
faite par une personne autorisée & placée en un
lieu convenable à ce ministere. Voyez
Quelques - uns font venir ce mot de l'hébreu parasch, exposuit, il a exposé, parce que la prédicat on doit être une exposition de l'Ecriture & des dogmes de la foi.
Anciennement il n'étoit permis qu'aux évêques de prêcher. Nous voyons toutefois S. Chrysostome prêcher à Antioche n'étant que prêtre, & S. Augustin prêcher à Hyppone n'étant que prêtre non plus. Mais ces cas étoient rares, sur - tout en occident. Depuis environ 500 ans plusieurs prêtres, & principalement des réguliers ont fait leur capital de cette fonction, prêchant indifféremment dans toutes les églises, selon qu'ils y sont appellés, au lieu qu'autrefois il n'y avoit que les pasteurs qui instruisissent chacun son troupeau. Dans l'église romaine il faut être au - moins diacre pour prêcher.
Wilkim, évêque de Chester, a fait un traité de l'art de prêcher, qu'il a intitulé, ecclesiastes ou le prédicateur. Nous avons aussi un poëme didactique de l'abbe de Villiers, divisé en plusieurs chants, qui a pour titre l'art de prêcher.
Prédication, Sermon (Page 13:280)
Les jeunes ecclésiastiques qui cherchent à briller s'attachent à la prédication, & négligent la science. La plûpart des sermons sont de la troisieme main dans le débit; l'auteur & le copiste en ont fait leur profit avant l'orateur.
Les discours faits aux infideles pour leur annoncer l'Evangile, se nomment prédications. Ceux qui sont faits aux chrétiens pour nourrir leur piété sont des sermons.
Les Apôtres ont fait autrefois des prédications remplies de solides vérités. Les prêtres font aujourd'hui des sermons pleins de brillantes figures. Le ministere de la prédication est réservé à l'explication des dogmes, ou à la persuasion des préceptes, & non pas à ces sermons d'éclat où l'imagination a plus de part que la raison, & où l'orateur songe moins à édifier qu'à plaire.
Prédication se dit au figuré de ce qui en peut tenir lieu. La vertu de nos ancêtres est une prédication perpétuelle & une censure muette des vices du siecle: sermon au figuré se prend ordinairement pour une remontrance longue & ennuyeuse. (D. J.)
PRÉDICTION (Page 13:280)
PRÉDICTION, s. f. (Divination.) divination & déclaration nette des événemens à venir qui sont hors du cours de la nature ou de la pénétration de l'esprit humain. C'est une chimere que de supposer la possibilité de ces sortes de prophéties. L'historien philosophe de nos jours a embelli de réflexions fort judicieuses la célebre prédiction du Dante au sujet des quatre étoiles voisines du pole austral qui n'ont été découvertes que cent ans après lui.
Cette prédiction, remarque M. de Voltaire, sembloit
bien plus positive que celle de Séneque le tragique,
qui dit, dans sa Médée,
PRÉDILECTION (Page 13:280)
PRÉDILECTION, s. f. (Gramm.) lorsqu'une amitié est partagée inégalement, la prédilection est pour celui qui a la part principale. Jesus - Christ eut de la prédilection pour S. Jean. Un pere ne peut pas toujours se défendre de la prédilection; mais il est rare qu'elle ne jette le trouble dans sa famille, s'il la laisse apperce voir. C'est un bien trop précieux aux enfans pour n'en être pas jaloux. Ils seroient ou mal nés, ou plus équitables qu'il n'est possible de l'être à leur âge, s'ils en reconnoissoient l'équité, & qu'ils s'y soumissent sans murmure.
PRÉDOMINANT (Page 13:280)
PRÉDOMINANT, adj. (Gramm.) ce qui prévaut davantage, ce qui a une supériorité & un ascendant sur d'autres choses. Ainsi on dit que l'amertume est la qualité prédominante pour le goût, & dont il s'apperçoit le plutôt. C'est une regle que le sucre ne doit pas dominer dans les confitures, ni le poivre dans les ragoûts.
PRÉEMINENCE (Page 13:280)
PRÉEMINENCE, (Gramm.) supériorité de rang, de dignité, de droits, de privileges, & plus généralement d'avantages quelconques. L'émétique a la prééminence entre les purgatifs. Un cardinal a la pré<-> éminence sur un prélat; un prêtre sur un diacre.
PRÉEMPTION (Page 13:280)
PRÉEMPTION, s. f. (Hist. mod.) mot formé du
latin proe, devant, & emptio, achat; le droit d'acheter
le premier. Dans presque tous les royaumes
le roi a droit de préemption. Il y a quelques viandes,
poissons ou denrées que les marchands sont obligés
de reserver pour la table du souverain, ou du moins
qu'ils ne doivent vendre aux particuliers qu'après
que les pourvoyeurs du roi en ont pris leur provision
pour la cour. Cette coutume s'étend beaucoup
plus loin en Perse. Voyez
PREEXISTENCE (Page 13:280)
PREEXISTENCE, s. f. (Théolog.) état de ce qui
existe actuellement avant une autre chose. Voyez
Les Pythagoriciens & les Platoniciens ont cru la
préexistence des ames, c'est - à - dire qu'elles existoient
avant que d'être unies aux corps. Voyez
Origene tenoit pour la préexistence éternelle des
ames. Voyez
PRÉFACE (Page 13:280)
PRÉFACE, s. f. (Littérat.) avertissement qu'on
met au - devant d'un livre pour instruire le lecteur de
l'ordre & de la disposition qu'on y a observé, de ce
qu'il a besoin de savoir pour en tirer de l'utilité &
lui en faciliter l'intelligence. Voyez
Ce mot est formé du latin proe & fari, c'est - à - dire parler d'avance.
Il n'y a rien qui demande plus d'art, & en quoi
les auteurs réussissent moins pour l'ordinaire, que
dans les préfaces. En effet, une préface est une piece
qui a son goût, son caractere particulier qui la fait
distinguer de tout autre ouvrage. Elle n'est ni un ar<pb->
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