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PORT (Page 13:129)
PORT, (Botan.) en latin plantoe facies exterior; on se sert de ce mot en parlant des plantes, dans le même sens qu'on emploie celui d'air, en parlant des animaux. On dit, cette plante a le port de la ciguë, approche de l'angélique par son port, & non pas cette plante a l'air de la ciguë ou de l'angélique. Le port ne résulte pas de la structure de quelques parties d'une plante, mais plutôt du tout ensemble.
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Port de havre, havre d'entrée, havre de toute marée,
ce sont ceux où les vaisseaux peuvent entrer en tout
tems, y ayant toujours assez de fond. Voyez
Port brute, havre brute, c'est celui qui est fait sans art & sans artifice.
Port de barre, havre de barre, ce sont les ports où
les vaisseaux ont besoin du flot & de la haute marée
poury entrer, parce qu'ils ne sont pas assez profonds,
ou parce que l'entrée en est fermée par quelques
bancs de sable ou de roches. Il y a une infinité de
semblables ports sur l'Océan. Voyez
Port à l'abri par les montagnes qui l'environnent, avoir un port sous le vent; on dit avoir un port sous le
Entrer dans le port, fermer les ports ou ports fermés, c'est empêcher la sortie de tous les bâtimens qui y sont. Quand le roi de France veut faire un enrôlement de matelots pour servir sur ses vaisseaux, il ordonne la clôture des ports, afin de faire une revue des matelots, & de choisir ceux qui sont capables de service. On a permis l'ouverture des ports après un mois de clôture. Fermer un port avec des chaînes, des barres & des bateaux. Conduire heureusement dans le port.
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Comme les vaisseaux ne peuvent pas aborder indifféremment à toutes les côtes, parce qu'elles sont ou trop hautes, ou que la mer qui les lave est trop basse pour porter des bâtimens, parce qu'elles sont garnies d'écueils, ou parce qu'eiles sont trop exposées à la fureur des vents; on a donné le nom de port aux endroits où ces difficultés ne se rencontrent pas, & où les navires peuvent facilement arriver, décharger & demeurer. C'est sur la connoissance de ces ports, & sur celles de la route des vents qui y peuvent porter les vaisseaux, qu'est fondée ce que nous appellons la carte marine, & cette connoissance fait aussi une des parties les plus essentielles de la Géographie.
La figure des ports, comme on a pu le voir par la définition que j'en ai donnée, est ordinairement en forme de petit golfe, d'anse, ou d'enfoncement, & la côte est communément bordée, en tout ou en partie, de montagnes ou de collines qui mettent les vaisseaux à l'abri des vents. La nature a donné elle - même quelques - uns de ces avantages à certains ports: c'est l'industrie des hommes qui les a perfectionnés dans d'autres, ou même qui les leur a entierement donnés. Sur les cartes, pour connoître un port, & la sûreté qu'il y a d'y mouiller, on représente ordinairement la figure d'une ancre.
On donne le nom de port aux places maritimes qui ont des endroits sûrs pour la retraite des vaisseaux, qui y peuvent outre cela charger & décharger leurs marchandises. On les donne aussi aux lieux qui sont destinés pour y construire des vaisseaux, ou pour les y conserver. On le donne encore à quel<pb-> [p. 130]
Le port, ou havre de barre, est un port dont l'entrée est fermée par un banc de roches ou de sable, dans lequel on ne peut entrer que de pleine mer.
Le port de havre, ou de toute marée, est celui où les vaisseaux peuvent entrer en tout tems, y ayant toujours assez de fond.
Le port, ou havre brute, est celui qui est fait par la nature, & auquel l'art n'a en rien contribué. Les Américains donnent le nom de cul - de - sac à ces sortes de ports.
On distingue généralement les ports en naturels & artificiels. Entre les ports naturels il s'en trouve de retirés ou enfoncés dans le rivage en forme d'amphithéatre, propres à mettre en sûreté les navires qui s'y retirent contre l'impétuosité des vents & orages. Les autres anticipent dans la mer, & s'avancent en forme de croissant, dont les cornes recourbées laissent une ouverture propre à recevoir les vaisseaux.
Thucy dide a remarqué que la ville d'Athènes avoit trois ports naturels, aussi bien faits que s'ils eussent été construits par l'industrie des hommes pour leur sûreté & leur commodité. Tel étoit anciennement le port de Carthage la neuve, ville d'Espagne sur la Méditerranée. Ce port étoit le plus assûré de toute l'Espagne, & capable de contenir les plus grandes flottes. Tite - Live le décrit au XXVI. livre de son histoire. C'est sur le modele de ce port que Ludovicus Nonnius, médecin espagnol, dit que Virgile l'a dépeint dans son premier livre de l'Enéïde par ces mots:
Est in secessu longo locus, insula portum Efficit objectu laterum quibus omnis ab alto Frangitur, inque sinus scindit sese unda reductos. Hinc atque hinc vastoe rupes, geminique minantur In coelum scopuli, quorum sub vertice latè AEquora tuta silent.
Il y a d'autres ports naturels qui par l'industrie & le travail des hommes sont devenus beaux, sûrs, & de facile abord. Tels sont presque tous ceux mentionnés dans l'histoire de Strabon, Pline, & d'autres auteurs des livres de Géographie. Les Grecs & les Latins appellent ces ports catones ou cotones, suivant le témoignage de Festus, qui dit catones seu cotones appellantur portus in mari tutiores arte & manu facti. Tel étoit le port de la ville de Carthage en Afrique, par lequel Scipion commença d'y mettre le siege, au rapport d'Appian, qui dit, ineunte deinde vere, Scipio Byrsam simul & portum, quem cotonem vocant, agressus est. Strabon, parlant de la ville de Pouzzole près de Naples, dit qu'elle étoit devenue avec le tems une riche cité, à cause du trafic facilité par les havres & les ports que les habitans y avoient faits. Urbs autem amplissimum factum est emporium, manufactos cotones & stationes habens. On perfectionne les ports naturels par des moles, des jettées, & par des défenses qui les mettent à couvert de l'ennemi.
Au défaut des ports naturels, les souverains peuvent
faire construire des ports artificiels, soit pour
augmenter le négoce établi chez eux, soit pour l'y
attirer, en pourvoyant par ce moyen à la sureté des
vaisseaux qui y aborderont. (Le Chevalier
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Il y avoit deux ports à Tyr. Le plus grand étoit presque ovale, & contenoit plus de 500 bâtimens. Il étoit situé au nord de la ville qui le couvroit des vents du midi. Au côté opposé étoit une petite île de rochers qui lui rompoit la mer; & au levant il avoit la côte de Phénicie, où il étoit abrié par les montagnes du Liban.
Deux moles fondés à pierres perdues à la profondeur de 25 à 30 piés d'eau, dirigés en portion de cercle & s'étendant dans la mer, formoient l'entrée de ce port. Un troisieme mole couvroit l'entrée, & en la garantissant de l'impétuosité des vagues, abrioit les vaisseaux. Deux tours fort élevées, situées aux têtes de ce mole, & sur les extrémités des deux premiers, servoient à défendre les deux embouchures que ces moles formoient, & on y allumoit des fanaux pour indiquer pendant la nuit aux navigateurs, la route qu'ils devoient tenir pour y entrer.
Le second port de Tyr destiné pour les vaisseaux marchands, n'a rien de remarquable que son entrée qui étoit décorée d'une magnifique architecture, & couverte d'un mole avancé pour empêcher que les vent du midi n'en rendissent l'accès difficile.
Le port de Syracuse a été aussi un port très - célebre. Il avoit 10600 toises du nord au sud, & environ 1600 de l'est à l'ouest. La ville l'abrioit du côté du nord, des montagnes du côté du sud & au couchant, & il étoit couvert du côté de la mer par le promontoire Plemmyre & par l'île d'Ortigie.
Les curieux trouveront la description des autres ports dans l'Hydrographie du P. Fournier, & dans l'architecture hydraulique de M. Bélidor, & ils verront aussi les ports de Toulon, de Marseille, d'Antibes, & autres des modernes. (D. J.)
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Il faut remarquer que
O'
Ces sortes de remarques d'érudition ont leur utilité pour l'intelligence des auteurs, & prouvent en même tems la richesse de la langue grecque. (D. J.)
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Il se prend aussi pour les frais de voiture que l'on paye aux messagers, maîtres de carrosse, & autres voituriers, soit par eau, soit par terre.
On le dit aussi du droit taxé pour les lettres qui arrivent par les couriers des postes. Une lettre affranchie de port, ou franche de port, est celle dont le port a été pay é au commis de la poste d'où elle est partie, ou qui n'étoit tenue d'aucun droit, comme sont les lettres pour les affaires du roi, qui sont envoyées des bureaux des ministres & secrétaires d'état, dont le cachet des armes & le nom mis sur l'enveloppe marquent l'affranchissement. Diction. de comm.
Port - franc (Page 13:131)
Les Marchands jouissent de cette franchise dans le
port de Gènes, près duquel il y a un vaste bâtiment
appellé Porto franco, à cause de la liberté dont les
marchandises y jouissent, & où il se trouve des magasins
grands & commodes pour les mettre en dépôt.
Voyez
Port - franc (Page 13:131)
Port - angels (Page 13:131)
Port - aux - prunes (Page 13:131)
Port d'Archangel (Page 13:131)
Ce port ne fut découvert que dans l'année 1553, par des Anglois qui cherchoient de nouvelles terres vers le nord, à l'exemple des Portugais & des Espagnols qui avoient fait tant de nouveaux établissemens au midi, à l'orient & à l'occident. Deux vaisseaux anglois périrent de froid à cette découverte; enfin un troisieme aborda le port d'Archangel sur la Dwina, dont les bords n'étoient habités que par des sauvages. Les anglois crurent pouvoir faire quelques établissemens dans ce port, & ils ont eu raison; car ils devinrent alors presque les seuls maîtres du commerce des pelleterîes précieuses de la Russie; mais ils ne jouissent plus des mêmes avantages depuis la fondation de Pétersbourg.
Port de la Cabrera (Page 13:131)
Port - de - Paix (Page 13:131)
Port - de - Sallagua (Page 13:131)
Port - Desiré (Page 13:131)
Port - du - Prince (Page 13:131)
Port - Fornelle (Page 13:131)
Port - Ligat (Page 13:131)
Port - Louis (Page 13:132)
Il se fait à Port - Louis un commerce de sardines & de congres, que les marchands de Saint - Malo débitent par toute l'Espagne, & le long des côtes de la Méditerranée. La pêche du congre se fait dans l'île de Groix sur des bancs de rochers qui y sont; on ne sale pas le congre, mais on le seche comme la morue de Terre - neuve.
Il y a au Port - Louis un gouverneur, un état - major & garnison. Long. 14. 15. lat. 45. 35. (D. J.)
Port - Mahon (Page 13:132)
L'entrée de Port - Mahon est un peu difficile à cause des écueils qu'on y rencontre; mais quand on les a surmontés, & qu'on y est arrivé, on s'y trouve à l'abri de toutes sortes de vents, pendant les mois de Juin, de Juillet & d'Août. Il avance une grande demi lieue dans la terre, & renferme dans son sein trois ou quatre petites îles. Les plus gros vaisseaux entrent dans ce port, dont le fond d'ailleurs est très - bon; on peut carener en divers endroits dans de petites anses, qui ressemblent à des bassins faits à dessein, & que la nature cependant a travaillées elle - même. Les rochers qui bordent une partie de l'île sont d'une pierre fort dure, & leur coupe est horisontale ou de niveau, ce qui prouve que le bassin de la mer y est bien différent de celui du golfe de Palme.
Port Mahon est situé à 70 lieues de Marseille, & à 15 des côtes d'Afrique. Cette île faisoit anciennement partie des îles Baléares. Sa figure est oblongue. Elle a 18 lieues de longueur sur 9 dans sa plus grande largeur.
A main droite du port est le fort Philippe, & plus avant dans la terre on voit la ville qui donne le nom au port. Elle n'est pas grande, mais passablement riche à cause du commerce que les Anglois y soutiennent. On dit qu'elle a été fondée par les Carthaginois; ce qu'il y a de sûr, c'est qu'elle a été connue des anciens. Elle est nommée Mago dans Pline, liv. III. c. v. & dans Pomponius Méla, liv. II. c. vij. Elle est au sud - est de l'île de Minorque, à environ 60 lieues sudest de Barcelone, & à 20 sud de Majorque. Long. 21. 29'. lat. selon le pere Feuillée, 39. 53'. 45".
On mouille ordinairement devant cette ville où on trouve 7 à 8 brasses d'eau. Les Anglois la prirent en trois semaines en 1708 sur les Espagnols; & elle leur a été cédée par l'article xj. du traité d'Utrecht. Les François ont à leur tour pris Port - Mahon sur l'Angleterre en 1756, & ce sera l'objet d'un échange au retour de la paix. (D. J)
Port maudit (Page 13:132)
Port - Maurice (Page 13:132)
Port - royal (Page 13:132)
Ce bassin est le port qui donne le nom à la ville. A l'entrée de ce port on trouve 18 à 20 brasses d'eau; de grands vaisseaux y peuvent mouiller, & ils y sont en sûreté. La beauté de ce port lui a valu son nom de Port - royal. On a bâti dans le fond du bassin un fort assez considérable. Les Anglois s'en emparerent ainsi que de la ville en 1690, & finalement toute l'Acadie leur a été cédée par le traité d'Utrecht.
On donne encore le nom de Port - royal à une ville de l'Amérique septentrionale, sur la côte méridionale de la Jamaïque, à quatre lieues ou environ de St. Yago. Il n'est pas de port meilleur ni de plus commode en Amérique; l'ancrage y est bon par - tout; des vaisseaux de mille tonneaux peuvent y aborder, & il est défendu par un des plus forts châteaux, où il y a toujours bonne garnison. Aussi se fait - il dans ce port un prodigieux commerce. Lat. 18. long. 301. (D. J.)
Port - Sainte - Marie (Page 13:132)
Nous ajouterons seulement ici que la ville de Sainte - Marie est la capitale d'un comté érigé en faveur de Louis de la Cerda, premier duc de Médina - coeli. Le port Sainte Marie étoit connu dans l'antiquité sous le nom de Mnesthei portus. Il ne peut y entrer que de petits bâtimens, car il ne reste de basse mer qu'une brasse & demie d'eau en certains endroits, & de haute mer trois brasses. Long. 12. 3'. lat. 36. 34'.
Port - Saint - Julien (Page 13:132)
Port - sur - Saone (Page 13:132)
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