ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"142"> Eoliens qui habitoient Arne & les lieux circonvoisins, en étant sortis pour obéir à un oracle, vinrent ravager le territoire de Thèbes, qu'assiegeoient alors les Pélasges. Les deux armées se trouvant en même tems dans l'obligation de chommer une fête d'Apollon, il y eut suspension d'armes, pendant laquelle les uns couperent des lauriers sur l'Hélicon, les autres sur les bords du fleuve Mélas, & tous en firent au dieu une offrande. D'un autre côté Polémathas, chef des Béotiens, vit en songe un jeune garçon qui lui faisoit présent d'une armure complette, avec ordre de consacrer tous les neuf ans des lauriers au même dieu; & trois jours après ce songe, ce général défit les ennemis. Il eut soin de célebrer la fête ordonnée, & la coutume s'en est depuis conservée religieusement. Voici maintenant en quoi consistoit cette fête.

On prenoit le bois d'un olivier, on le couronnoît de lauriers & de diverses fleurs, & on en décoroit le sommet d'une sphére de cuivre, à laquelle on en suspendoit d'autres plus petites. Le milieu de ce bois étoit environné de couronnes pourpres, moindres que celles qui en ornoient le sommet, & le bas étoit enveloppé d'une étoffe à frange de couleur jaune. La sphere supérieure désignoit le soleil, qui étoit Apollon; la seconde représentoit la lune; & les plus petites figuroient pour les autres planetes & pour les étoiles. Les couronnes, qui étoient au nombre de 365, offroient une image de la révolution annuelle. Un jeune garçon, ayant pere & mere, menoit la marche, & son plus proche parent portoit devant lui l'olivier couronné, qu'on appelloit KOPW\. Le jeune garçon le suivoit le laurier à la main, les cheveux épars, la couronne d'or sur la tête. Il étoit vétu d'une robe brillante qui lui descendoit jusqu'aux piés, & ayant pour chaussure celle qui devoit son nom à Iphicrate. Il étoit suivi d'un choeur de jeunes filles, portant des branches de laurier, chantant des hymnes, en équipage de suppliantes; & la procession se terminoit au temple d'Apollon Isménien. (D. J.)

PORTE - LETTRE (Page 13:142)

PORTE - LETTRE, qu'on nomme autrement portecédule. Voyez Porte - cédule.

PORTE - LISSES (Page 13:142)

PORTE - LISSES, s. m. (Ruban. en soie.) est un chassis emmortoisé, posé sur les grandes traverses du haut du métier: les deux grandes pieces de ce chassis peuvent s'approcher ou se reculer, au moyen de deux petites traverses qui les unissent; ce chassis peut lui - même s'approcher ou se reculer du battant, en le faisant glisser sur ses mortaises le long des grandes traverses du métier; les deux pieces paralléles de ce chassis ainsi composé, sont percées horisontalement de plusieurs trous qui se répondent, c'est - à - dire, qui sont percés vis - à - vis les uns des autres pour recevoir les broches qui portent les poulies.

PORTE - MANCHON (Page 13:142)

PORTE - MANCHON, s. m. terme de Fourreur; c'est un grand anneau d'argent avec un bouton de même métal qu'on met aux manchons, & au travers duquel anneau passe un ruban qu'on attache à la ceinture, & qui sert à soutenir le manchon. (D. J.)

PORTE - MANTEAU (Page 13:142)

PORTE - MANTEAU, s. m. (Hist. mod.) se dit d'un officier de la maison du roi de France. Il y en a 12. Leur charge consiste à garder le chapeau du roi, ses gants, sa canne, son épée, &c. de les recevoir de sa main, & de les lui apporter quand il en a besoin. Le portemanteau suit le roi à la chasse, avec une valise ou porte - manteau garni de mouchoirs, chemises, & autre linge de corps, afin que S. M. puisse changer en cas de besoin.

Le dauphin a aussi son portemanteau. Les cardinaux à Rome ont des officiers ecclésiastiques qu'on nomme caudataires, parce qu'ils portent la queuc traînante de leur robe, & en France des valets - dechambre chargés du même office, qui ont quelque rapport avec le portemanteau.

Les évêques de l'église romaine ont aussi leur portecroix, leur porte - mitre, &c. c'est - à - dire, des porteurs de croix, des porteurs de mitre, &c.

Portemanteaux (Page 13:142)

Portemanteaux, ouvrages de menuiserie qu'on attache contre la muraille, dans les garderobes & dans les armoires, servant à suspendre les chapeaux, manteaux, habits, &c.

PORTE - MIROIR (Page 13:142)

PORTE - MIROIR, s. m. (Hist. nat.) c'est le nom que les Hollandois donnent à un papillon de Surinam; il est de couleur d'or & rouge, avec des raies blanches sur les aîles, dont chacune est ornée d'une tache transparente comme du verre, environnée d'un cercle blanc & noir, ce qui lui a valu son nom. Ce papillon est produit par une chenille qui se trouve sur les citronniers du pays; elle a le dos jaune, le ventre rouge, & sur le dos une double raie qui forme une flamme; elle produit une soie plus épaisse que la soie ordinaire, mais cette chenille est assez rare.

PORTE - MISSEL (Page 13:142)

PORTE - MISSEL, s. m. (Menuiserie.) sorte de petit pupitre avec un pié & des rebords, qu'on met sur l'autel, & dont on se sert pour soutenir le missel lorsqu'on dit la messe. (D. J.)

PORTE - MOUCHETTE (Page 13:142)

PORTE - MOUCHETTE, s. m. terme de Fondeur; instrument de métal qui a des rebords, & un peu plus que la longueur des mouchettes; il sert à mettre dessus les mouchettes, quand on ne s'en sert pas.

Les porte - mouchettes commencent déja à tomber de mode, parce qu'on ne fait plus usage que de bougies, & que pour les moucher, on se sert de mouchettes d'acier d'Angleterre, qui n'ont point besoin de porte - mouchettes. (D. J.)

PORTE - OR (Page 13:142)

PORTE - OR, s. m. (Hist. nat.) nom d'un marbre très - estimé, qui est d'un beau noir, & rempli de veines & de taches jaunes comme de l'or. Ses veines sont ordinairement assez fines, & elles se croisent en tout sens; quelquefois on y trouve aussi des veines blanches. Ce marbre étoit connu des anciens, qui l'appelloient marmor thebaicum. Bruckman dit qu'il s'en trouve en Carniole, & Scheuchzer prétend qu'il y en a en Suisse dans le canton de Berne.

PORTE - OUTIL (Page 13:142)

PORTE - OUTIL, s. m. en terme de Boursier, espece d'étui ou de trousse, où les soldats enferment le tranchant de leurs pioches, haches, bêches; on l'attache sur le col par une bande de cuir, qui prend aux deux côtés du porte - outil, & qui est garnie d'anneaux aussi de cuir, pour retenir les manches de chaque outil.

PORTEPAGE (Page 13:142)

PORTEPAGE, s. m. dans l'Imprimerie, est un morceau de papier fort, ou plusieurs feuilles pliées doubles les unes sur les autres; sur ce portepage le compositeur pose les pages, d'une moyenne ou petite forme, après les avoir liées d'une ficelle, comme in - 8°. in - 12. &c. pour les mettre ensuite en rang sur une planche qui est dessous sa casse. Une page posée sur un portepage est maniable, & peut se transporter sans craindre que rien ne s'en détache. Pour les pages in - 4°. & in - folio on les laisse sur la coulisse. Le compositeur qui va en paquet met aussi chaque paquet sur un portepage. Le portepage doit déborder la page ou le paquet d'un doigt au moins tout - au - tout.

PORTENDIC (Page 13:142)

PORTENDIC, (Géog. mod.) baie sur la côte occidentale d'Afrique, entre Arguim & le Sénégal. Deux grands bancs de sable, & qui joignent des deux côtés le continent, lui servent de défense naturelle, & forment un canal d'environ 80 brasses de largeur. Les François y ont un comptoir sous la dépendance de celui d'Arguin. Latit. 18. 6. (D. J.)

PORTEPLEIN (Page 13:142)

PORTEPLEIN, (Marine.) les voiles ou simplement porteplein; c'est un commandement que fait le pilote, le capitaine, ou quelque officier qui s'apperçoit le premier que le timonnier serre le vent de trop près, & fait barbeyer ou friser la voile du côté du lof. A ce commandement on arrime tant - soit - peu pour faire porter plein, & empêcher de prendre le vent sur la voile ou autrement, de prendre vent de<pb-> [p. 143] vant. Enfin, c'est un commandement pour gouverner, ensorte que les voiles soient toujours pleines. Ce n'est pas un avantage de chicaner le vent, surtout dans les longues routes, & il vaut mieux faire porter plein.

Porte à toute; c'est quand, par accident, on a été contraint de courir sur un autre air de vent que celui de la route, & qu'on commande au timonnier de se remettre sur ce rhumb.

Porte tant de long, tant de gros. On dit qu'une piece de bois porte tant de long & tant de gros, pour dire que cette piece de bois a tant de longueur & tant de grosseur.

PORTE - PRESSE (Page 13:143)

PORTE - PRESSE, qui se nommoit anciennement un âne, est un meuble utile aux Relieurs; il est composé de quatre piliers, d'un fond, de deux bouts, de deux côtés, & de deux barres sur lesquels porte la presse. Voyez les Pl. de la Relieure.

PORTE - PUTAINS (Page 13:143)

PORTE - PUTAINS, petit bateau pêcheur de cayeux; terme de pêche usité dans l'amirauté de Saint Vallery en Somme.

PORTE - RAMES (Page 13:143)

PORTE - RAMES, s. m. (Manufact.) c'est une planche percée d'une large rainure, au milieu de laquelle est un cylindre roulant, sur lequel glissent les ficelles qui s'appellent rames. On s'en sert dans les métiers de plusieurs ouvriers qui travaillent de la navette, particulierement dans ceux des Tissutiers - Rubaniers.

PORTE - ROSTEINS (Page 13:143)

PORTE - ROSTEINS, instrument du métier d'étoffe de soie. Les porte - rosteins sont des bois ronds de la longueur d'un pié, d'un pouce de diametre; on les cloue aux piés de métier de derriere; ils entrent de pointe dans le rostein, sur lequel est la cordeline; elle se dévide à mesure que l'etoffe se fabrique, le rostein ayant la liberté de tourner sur le porte - rostein, & étant fixé seulement par un contrepoids qui monte à mesure que le rostein tourne. Le rostein sert aussi pour le cordon.

PORTE - SOUDURE (Page 13:143)

PORTE - SOUDURE, (Hydr.) Voyez outil de Fontenier, au mot Fontenier.

PORTE - TAPISSERIE (Page 13:143)

PORTE - TAPISSERIE, s. m. (Menuiserie & Serrur.) machine composée de plusieurs tringles de bois, & quelquefois de fer, & qu'on attache souvent au haut des portes pour soutenir un pan de tapisserie qui tient lieu de portiere, & qui va & vient avec la porte.

PORTE - TAREAU (Page 13:143)

PORTE - TAREAU, outil d'Arquebusier, c'est un morceau de fer long de deux ou trois pouces, quarré & épais d'environ un pouce, creux en - dedans de la profondeur d'un pouce, dans lequel les Arquebusiers mettent la tête du tareau pour le faire travailler plus aisément.

PORTE - TARRIERE (Page 13:143)

PORTE - TARRIERE, s. m. (terme d'Armurier.) outil d'Arquebusier qui sert à enmancher les tarrieres. (D. J.)

PORTE - TORCHE (Page 13:143)

PORTE - TORCHE, s. m. (Antiq. greq.) Voyez Lampadophore; j'ajoute en passant, que c'étoit un office considérable dans les fêtes de Cérès, parce que celui qui en jouissoit, étoit admis aux mysteres les plus secrets d'Eleusis. Dans le tems de leur célébration, on le reconnoissoit à ses longs cheveux étalés, & à sa tête ceinte d'un bandeau.

PORTE - TRAIT (Page 13:143)

PORTE - TRAIT, s. m. (terme de Bourlier.) petit morceau de cuir plié en deux, pour soutenir le trait des chevaux de carosse.

PORTE - VERGUES (Page 13:143)

PORTE - VERGUES, (Marine.) ce sont des pieces de charpenterie en forme d'arc, ou à peu près, & qui faisant la partie la plus élevée de l'éperon dans un vaisseau, regnent sur l'aiguille depuis le chapiteau ou bastion, jusqu'au - dessous des bosseurs. Voyez Planche IV. figure 1, n°. 188, les porte - vergues.

Ce sont les porte - vergues qui donnent à tout l'éperon l'air qu'il doit avoir: ils s'étendent jusqu'au revers; & il y en a ordinairement trois de chaque côté; le plus haut s'étend depuis le bout de la herpe d'éperon jusqu'au revers, où il est cloué sous la cagouille; on y met un marmot sur le bout qui est du côté de la herpe. Par ce même bout il doit avoir de largeur la moitié de la largeur de l'étrave en - dedans, & le quart de la même largeur de l'étrave par le bout du devant.

Les Charpentiers qui ont proportionné le vaisseau de 134 piés de long, donnent au plus haut portevergue 8 pouces de large par - derriere, & quatre pouces & demi d'épais. Ils donnent au second portevergue 6 pouces de large & quatre pouces & demi d'épais par - derriere; quatre pouces & demi de large, & trois pouces & demi d'épais par - devant. Ils donnent au plus bas porte - vergue six pouces & demi de large, & quatre pouces d'épais par - derriere, & cinq pouces de large par devant. Voyez la figuie des porte - vergues dans celle d'un éperon sous le mot Eperon.

PORTE - VENT (Page 13:143)

PORTE - VENT de bois, (Luth.) c'est le tuyau de bois fig. 27, Pl. d'orgue, par lequel le vent des soufflets est porté aux sommiers. Ils sont faits avec du trois quarts Hollande, qui après avoir été bien corroyé & dressé sur tous les sens est assemblé à rainures & languettes, comme les tuyaux de bourdon; on met ensuite des vis appellées vis en bois, qui traversent les planches à rainures, & se vissent dans les planches à languettes, ce qui les fait joindre les unes contre les autres. On en colle tous les joints avant d'assembler les pieces, qui après qu'elles sont vissées, sont enduites une seconde fois de colle que l'on fait rechauffer, en faisant passer la flamme des copeaux que l'on allume dans le tuyau, dont on couvre ensuite tous les joints avec du parchemin ou de la peau de mouton parée. Voyez les articles Soufflets & Bourdon de 16 piés, de 8 piés bouché.

Porte - vents (Page 13:143)

Porte - vents de plomb, (Luth.) dans les orgues sont des tuyaux de ce métal dont l'usage est de porter le vent du sommier à un tuyau de montre ou autre que son volume empêche d'être placé sur le sommier.

PORTE - VIS (Page 13:143)

PORTE - VIS, terme d'Arquebusier, c'est une piece d'ornement qui se place du côté gauche d'un fusil, vis - à - vis la platine, dont les deux bouts sont percés pour recevoir les deux grandes visses de la platine, & leur servir d'écrou.

PORTE - VOIX (Page 13:143)

PORTE - VOIX, s. m. (Phys.) instrumens à l'aide desquels on augmente le son, & on le porte même beaucoup plus loin, que si on ne se servoit pas de ces instrumens. Le son est augmenté par la force élastique du porte - voix; car des qu'elle a une fois commencé à frémir à l'aide du son qui la met en mouvement, ce frémissement continue quelque tems; lorsqu'il y a un long intervalle entre le premier son & les derniers frémissemens de la trompette, nous pouvons alors distinguer le premier son du dernier; ce qui produit un éclat ou retentissement, lequel fait que le son qui part du porte - voix, n'est pas si distinct, que si l'on parloit sans l'aide de cet instrument: par conséquent, si on veut se faire entendre à une grande distance par le moyen d'un porte - voix, il faut prononcer chaque parole bien distinctement, afin que le bourdonnement ne cause aucune confusion.

On dit qu'Alexandre avoit un semblable porte - voix, à l'aide duquel il rassembloit son armée, quelque grande & quelque dispersée qu'elle pût être, & lui donnoit ses ordres, comme s'il se trouvoit en présence de chaque soldat, & qu'il parlât à chacun d'eux en particulier. Kircher a donné la figure de cette sorte de trompette, & en a fait faire une sur son modele. Mais depuis que le chevalier Morland s'est appliqué à perfectionner ces trompettes, elles ont commencé à être bien connues. La trompette entiere A B (fig. 16, n°. 4. Pneum.) est composée d'une portion elliptique A C, & d'une autre portion parabolique C B: on introduit la bouche dans le foyer de l'ellipse A, d'où partent tous les rayons sonores,

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