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On ne doit pas s'attendre que dans cet exposé nous
puissions nous asservir à l'ordre que nous avons suivi
jusqu'ici; la collection des faits n'est que très - difficilement susceptible d'extraits; elle est souvent irréguliere,
& ne sauroit se prêter à une distribution méthodique,
différente en cela des systèmes qu'enfante
l'imagination où toutes les idées se lient, s'enchaînent
& se soutiennent mutuellement, où elles naissent
les unes des autres avec plus ou moins d'ordre,
de facilité & de vraissemblance, suivant le génie &
l'habileté du compositeur. Rien n'arrête l'historien
hardi, que les bornes de son imagination; l'observateur
est asservi à la nature, il ne peut s'en écarter
sans cesser dêtre vrai. Voyez
Différence & présage du pouls. L'auteur a retenu quelques différences observées par Galien & Solano qu'il a cependant rectifiées, il a découvert plusieurs caracteres qui leur avoient échappés, il s'est sur - tout appliqué à déterminer la valeur & la signification de ces modifications, ou qu'on n'avoit pas saisie avant lui, ou dont on n'avoit pas songé à tirer avantage, les regardant comme des variations bisarres & sans conséquence, & il est parvenu à ce point en comparant soigneusement, d'après une observation scrupuleuse, la marche, les phénomenes, & les évenemens des maladies livrées à elles - mêmes, ou traitées suivant les préceptes de l'art avec toutes les modifications critiques du pouls observées pendant les différens tems, les différens degrés, & les diverses tour<cb->
Pour juger & connoitre les différentes especes de pouls, pour déterminer combien leur état est contre nature, il faut établir un pouls qui serve de point fixe & de mesure constante; ce pouls naturel se trouve chez un très - petit nombre d'adultes jouissant d'une santé robuste & bien constitués de tout point; on l'observe chez eux égal, mollet, souple, libre, point fréquent, point lent, sans paroître faire aucune sorte d'effort, ses pulsations se ressemblent parfaitement, elles sont à des distances parfaitement égales. Les altérations que la machine éprouve par le sommeil, les veilles, la digestion, les passions, quelque effort, quelque légere douleur, &c. se transmettent aussitôt au pouls & en troublent l'harmonie; les âges apportent aussi beaucoup de différence dans le pouls; dans les enfans & les vieillards il s'éloigne également de ce milieu. Celui des premiers est vif, serré, précipité; à mesure qu'ils grandissent leur pouls se dilate, se ralentit, acquiert du corps & de l'aisance, jusqu'à ce qu'il soit parvenu à ce degré de maturité & de consistance qui caractérise le pouls des adultes; dès que cet âge est passé, le pouls en perd les qualités, il devient moins souple, moins vigoureux, moins libre, il se durcit, se resserre, s'embarrasse, s'éteint. Le pouls naturel des femmes est en général plus vif, plus rapproché de celui des enfans & de la jeunesse que celui des hommes, il a ses degrés particuliers, sa jeunesse, son âge moyen & sa vieillesse; du - reste, [p. 231]
Les dérangemens du pouls sont beaucoup plus sensibles dans les maladies, & sur - tout dans les aiguës ou fébriles; ces maladies sont analogues au travail de la digestion, ou de quelque excrétion difficile, ne sont autre chose qu'un effort plus considérable de la nature, c'est - à - dire du sang & des vaisseaux, pour rappeller ou suppléer une évacuation suspendue ou dérangée, & dépurer le sang qui a été altéré. On peut y distinguer trois tems tres - bien connus par les anciens sous le nom de crudité, de coction, & de crise, qui répondent à ceux que l'auteur appelle d'irritation, de coction, & d'excrétion. Ces trois tems sont très - distincts dans les maladies simples, ils sont plus ou moins longs, & se confondent diversement dans les maladies graves & compliquées. Le premier tems n'est, pour ainsi - dire, que l'appareil de tous les symptomes essentiels dans lesquels toutes les forces du corps se concentrent & se rassemblent, il est marqué par un état de spasme & d'irritation; le pouls est constamment alors vif, serré, convulsif, non critique, dur, sec, & pressé; on appelle ce pouls, pouls d'irritation, nerveux, convulsif, non critique, &c. Cette révolution a sa crue, sa gradation jusqu'à l'établissement complet de la maladie; alors commence une seconde révolution qui n'est que la détermina tion des forces, ou le méchanisme qui sert à préparer la crise, les forces concentrées commencent à se développer, les humeurs sont alterées & rendues propres à être séparées; les organes qui doivent y servir éprouvent un changement remarquable; dans ces circonstances le pouls se dilate, se developpe sensiblement, il devient plus plein, plus sort & plus libre, mais sans aucune détermination particuliere & susceptible de les recevoir toutes indifféremment; on l'appelle simplement pouls développé. Cette révolution dure jusqu'au troisieme tems où les humeurs préparées & les organes bien disposés obéissent au dernier effort qui fait la crise, détermine les excrétions & finit la maladie; le pouls prend alors un caractere particulier qui varie suivant le couloir par lequel se doit faire l'excrétion critique.
Le pouls d'irritation n'est point par conséquent un mauvais signe au commencement des maladies, c'en est un caractere essentiel, mais il ne doit pas durer trop long - tems; tant qu'il persiste il ne se fait aucune excrétion salutaire, il accompagne la maladie jusqu'à la fin, quand elle a une issue peu favorable ou qu'elle laisse après elle des convalescences pénibles. Il est entretenu dans cet état par la gravité de la maladie, la variété, la violence & l'anomalie des symptomes, & plus souvent encore par l'inopportunité des remedes; ce pouls a peu de variétés, ou pour mieux dire, elles ne sont pas encore connues ou détaillées; le pouls développé a toujours à - peu - près les mêmes caracteres; il peut être plus ou moins décidé; il est toujours de bon augure.
Le pouls critique est toujours accompagné & précédé du pouls développé, il emporte & fait cesser son indifférentisme, il n'est proprement que ce pouls auquel la modification critique est sur - ajoutée. Ce pouls paroît sur la fin des maladies; sa présence indique la fin du combat, la victoire de la nature, & la
Comme il y a plusieurs organes sujets aux évacuations critiques, au - dessus & au - dessous du diaphragme, il y a aussi plusieurs especes de pouls, supérieurs & inférieurs, qui ont tous, outre le caractere général propre à leur classe, des caracteres particuliers qui les distinguent les uns des autres; cette multiplicité d'organes donne lieu à d'autres divisions; car il peut se faire qu'un seul organe travaille à l'excrétion, alors le pouls n'est modifié que par ce seul effort, & il est critique simple, si la maladie se juge par différentes excrétions, l'action simultanée des différens organes qui y concourent fera autant d'impression sur le pouls; les caracteres propres à chaque couloir combinés, forment le pouls qu'on appelle critique composé, qu'il ne faut pas confondre avec le pouls compliqué qu'on observe lorsque la crise n'est point parfaite & qu'elle est contrariée par l'état d'irritation subsistant; alors le pouls est critique & non critique en même tems.
Trois principaux couloirs situés au - dessus du diaphragme servent aux excrétions critiques; les poumons, la gorge, & le nez; on compte aussi autant de pouls superieurs critiques simples relatifs à chacun de ces couloirs, savoir le pouls pectoral, guttural & nasal.
Les caracteres distinctifs du pouls pectoral simple
bien décidé sont les suivans:
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