ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"132"> au nord - est de Cadequié; & lorsque les François prirent cette place au commencement du siecle, ils débarquerent au Port - Ligat les troupes & les munitions pour le siege. (D. J.)

Port - Louis (Page 13:132)

Port - Louis, (Géog. mod.) on l'appelloit Blavet avant Louis XIII. ville de France en Bretagne, à l'embouchure de la riviere de Blavet, à 10 lieues au coulant de Vannes. Il y a une citadelle & des fortifications faites par Louis XIII. qui a donné son nom à la ville. Son port est très - bon, & les plus grands vaisseaux peuvent y arriver aisément. Ils passent jusqu'au fond de la baie dans le lieu appellé l'Orient, à l'embouchure de Pontcros. C'est dans ce lieu qu'est le magasin de la compagnie des Indes depuis l'an 1666.

Il se fait à Port - Louis un commerce de sardines & de congres, que les marchands de Saint - Malo débitent par toute l'Espagne, & le long des côtes de la Méditerranée. La pêche du congre se fait dans l'île de Groix sur des bancs de rochers qui y sont; on ne sale pas le congre, mais on le seche comme la morue de Terre - neuve.

Il y a au Port - Louis un gouverneur, un état - major & garnison. Long. 14. 15. lat. 45. 35. (D. J.)

Port - Mahon (Page 13:132)

Port - Mahon, (Géog. mod.) port de l'ile de Minorque, & l'un des plus beaux de la Méditerranée. Il paroît avoir tiré ce nom du fameux capitaine Magon, qui y aborda le premier, & qui rendit tant de services à la république de Carthage dont il étoit sujet.

L'entrée de Port - Mahon est un peu difficile à cause des écueils qu'on y rencontre; mais quand on les a surmontés, & qu'on y est arrivé, on s'y trouve à l'abri de toutes sortes de vents, pendant les mois de Juin, de Juillet & d'Août. Il avance une grande demi lieue dans la terre, & renferme dans son sein trois ou quatre petites îles. Les plus gros vaisseaux entrent dans ce port, dont le fond d'ailleurs est très - bon; on peut carener en divers endroits dans de petites anses, qui ressemblent à des bassins faits à dessein, & que la nature cependant a travaillées elle - même. Les rochers qui bordent une partie de l'île sont d'une pierre fort dure, & leur coupe est horisontale ou de niveau, ce qui prouve que le bassin de la mer y est bien différent de celui du golfe de Palme.

Port Mahon est situé à 70 lieues de Marseille, & à 15 des côtes d'Afrique. Cette île faisoit anciennement partie des îles Baléares. Sa figure est oblongue. Elle a 18 lieues de longueur sur 9 dans sa plus grande largeur.

A main droite du port est le fort Philippe, & plus avant dans la terre on voit la ville qui donne le nom au port. Elle n'est pas grande, mais passablement riche à cause du commerce que les Anglois y soutiennent. On dit qu'elle a été fondée par les Carthaginois; ce qu'il y a de sûr, c'est qu'elle a été connue des anciens. Elle est nommée Mago dans Pline, liv. III. c. v. & dans Pomponius Méla, liv. II. c. vij. Elle est au sud - est de l'île de Minorque, à environ 60 lieues sudest de Barcelone, & à 20 sud de Majorque. Long. 21. 29'. lat. selon le pere Feuillée, 39. 53'. 45".

On mouille ordinairement devant cette ville où on trouve 7 à 8 brasses d'eau. Les Anglois la prirent en trois semaines en 1708 sur les Espagnols; & elle leur a été cédée par l'article xj. du traité d'Utrecht. Les François ont à leur tour pris Port - Mahon sur l'Angleterre en 1756, & ce sera l'objet d'un échange au retour de la paix. (D. J)

Port maudit (Page 13:132)

Port maudit, (Géog. anc.) nom donné autrefois par les Grecs à un port appartenant aux Cyrrhéens; les Amphictions le détruisirent, & le déclarerent maudit, parce que les Cyrrhéens avoient pillé le temple de Delphes; dans la suite, les Amphisiens rétablirent ce port, & y mirent un droit de péage sur les vaisseaux qui passoient; mais les Amphictions le ruinerent une seconde fois.

Port - Maurice (Page 13:132)

Port - Maurice, (Géog. mod.) port de la Méditerranée sur la côte de Genes, & qui a été comblé par ordre de la république, pour faire rechercher le port principal. Près de ce port est un bourg ou petite ville de même nom, située sur une éminence & entourée de murailles. Long. 25. 34'. 30". lat. 43. 52'. 30". (D. J.)

Port - royal (Page 13:132)

Port - royal, (Géog. mod.) aujourd'hui Annapolis, en l'honneur de la reine Anne, ville de l'Amérique septentrionale, capitale de l'Acadie, ou de la nouvelle Ecosse, sur la côte de la baie de Chaleurs. Elle est située à 44d. 40'. de latitude, sur le bord d'un très - beau bassin, qui a près de 2 lieues de long, & 1 lieue de large. Long. 313.

Ce bassin est le port qui donne le nom à la ville. A l'entrée de ce port on trouve 18 à 20 brasses d'eau; de grands vaisseaux y peuvent mouiller, & ils y sont en sûreté. La beauté de ce port lui a valu son nom de Port - royal. On a bâti dans le fond du bassin un fort assez considérable. Les Anglois s'en emparerent ainsi que de la ville en 1690, & finalement toute l'Acadie leur a été cédée par le traité d'Utrecht.

On donne encore le nom de Port - royal à une ville de l'Amérique septentrionale, sur la côte méridionale de la Jamaïque, à quatre lieues ou environ de St. Yago. Il n'est pas de port meilleur ni de plus commode en Amérique; l'ancrage y est bon par - tout; des vaisseaux de mille tonneaux peuvent y aborder, & il est défendu par un des plus forts châteaux, où il y a toujours bonne garnison. Aussi se fait - il dans ce port un prodigieux commerce. Lat. 18. long. 301. (D. J.)

Port - Sainte - Marie (Page 13:132)

Port - Sainte - Marie, (Géog. mod.) en espagnol el Puerto de Santa Maria, ville d'Espagne, dans l'Andalousie, sur le Guadelet, à 7 milles au nord - est de Cadix. Voyez Marie (Sainte.)

Nous ajouterons seulement ici que la ville de Sainte - Marie est la capitale d'un comté érigé en faveur de Louis de la Cerda, premier duc de Médina - coeli. Le port Sainte Marie étoit connu dans l'antiquité sous le nom de Mnesthei portus. Il ne peut y entrer que de petits bâtimens, car il ne reste de basse mer qu'une brasse & demie d'eau en certains endroits, & de haute mer trois brasses. Long. 12. 3'. lat. 36. 34'.

Port - Saint - Julien (Page 13:132)

Port - Saint - Julien, (Géog. mod.) port de l'Amérique méridionale, dans la terre Magellanique, sur la côte de la mer du nord, au pays des Patagons, à l'embouchure de la riviere Saint - Julien. Ce fut en 1520 que Ferdinand Magellan découvrit ce port, & lui donna ce nom.

Port - sur - Saone (Page 13:132)

Port - sur - Saone, (Géog. mod.) bourg considérable de France, dans la Franche - Comté, sur la Saone, à 2 lieues de Vesoul. M. Dunord, & M. le Beuf croient que cet endroit est l'ancien portus Bucini ou portus Abucini, de la notice des Gaules décrite sous l'empereur Honorius. Long. 23. 49. latit. 47. 37. (D. J.)

PORTA AUGUSTA (Page 13:132)

PORTA AUGUSTA, (Géog. anc.) ville d'Espagne chez les Vacciens, selon Ptolomée, liv. II. ch. vj. qui la place entre Viminatium & Antraca. Aucun autre auteur ancien ne parle de cette ville.

PORTAGE (Page 13:132)

PORTAGE, s. m. (Gramm.) action de porter. Il faudra tant d'hommes & tant de chevaux pour le portage de ces marchandises.

Portage (Page 13:132)

Portage, (Marine.) c'est le privilege par lequel chaque officier, ou chaque matelot d'un vaisseau, a pouvoir d'y embarquer pour soi, jusqu'au poids de tant de quintaux, ou jusqu'à un certain nombre de barrils.

Portage, c'est aussi la quantité de poids ou d'arrimage que peuvent porter ou embarquer des passagers sur le prix de leur passage.

Faire portage, c'est - à - dire, porter le canot par [p. 133] rerre avec ce qui est dedans pour passer les chutes d'eau qui se trouvent dans quelques fleuves, tel qu'est celui de Saint - Laurent, où il y a des chutes d'eau qui empêchent de remonter en canot.

Portage (Page 13:133)

Portage, (terme des îles d'Amérique.) c'est un trajet que les coureurs de bois, & ceux des habitans de la nouvelle France à qui on accorde la traite avec les sauvages, qu'ils font ordinairement avec des canots ou petits bateaux sur les rivieres & étangs, aux bords desquels se trouvent les habitations de ces sauvages, sont obligés de faire à pié, lorsqu'ils trouvent des sauts & des endroits difficiles dans leur chemin; pendant cette course ils doivent porter sur leurs dos leurs canots, hardes, marchandises & provisions. (D. J.)

PORTAIL (Page 13:133)

PORTAIL, s. m. (Archit.) c'est la saçade d'un grand bâtiment où est la principale porte; on l'entend néanmoins plus particulierement des églises. Cette partie est très - susceptible du bon goût de l'Architecture, mais les François y ont prodigué les colifichets, comme au portail des grands Jésuites de Paris; ou bien ils ont chargé mal - à - propos leurs portails de plusieurs ordres d'Architecture, comme par exemple, le portail de S. Gervais.

Nous avons de beaux intérieurs d'églises, tels que le dôme des Invalides & du Val - de - Grace, celui des chapelles de Fresne & de Versailles; mais nous n'avons point encore réussi à la composition des portails. Nos plus habiles architectes françois ont affecté d'élever plusieurs ordres d'architecture les uns au - dessus des autres dans la décoration de leurs portails. Cette ordonnance qui a passé comme en usage depuis la réputation du portail de S. Gervais, ne paroît pas naturelle; elle semble donner au - dehors de nos églises l'air d'un édifice ordinaire: car les différens ordres extérieurs ont coutume d'annoncer les différens étages de l'intérieur d'un bâtiment, ce qu'il est ridicule de supposer dans une église.

Outre cela, cette décoration est tout - à - fait contraire à tout ce que l'antiquité nous a laissé de modeles en ce genre. Un seul ordre colossal formant péristile, & couronné par un fronton du côté de l'entrée, est l'unique décoration qui puisse donner au frontispice d'un temple l'air noble & majestueux qui lui convient. C'est ainsi qu'étoient décorés les plus baux temples de la Grece & de l'Italie. C'est ainsi que Michel Ange & Palladio, les deux plus habiles architectes modernes, ont exécuté les différens portails qu'ils ont fait élever à Rome, à Venise & en d'autres lieux.

On pourroit objecter que la grande élévation des couvertures de nos églises oblige d'élever ainsi plusieurs ordres d'architecture, pour pouvoir les cacher; mais on répondra qu'il n'y a qu'à supprimer ces énormes charpentes, qui ne sont qu'un usage abusif sans aucune nécessité. La voûte plein - ceintre de la nef d'une église couverte de pierres à recouvrement, est le seul toît qui convienne au sanctuaire de la divinité. Ainsi étoient couverts les temples des anciens.

Enfin, il résulteroit d'un ordre colossal dans nos portails, qu'en le faisant regner à l'entour de nos églises, leur extérieur qui a coutume d'être si fort négligé, seroit décoré naturellement, & cacheroit les arcs - boutans qui font toujours à l'oeil un effet désagréable; & quoique par la même raison les croisées de la nef ne s'apperçussent pas en - dehors, l'intérieur de nos églises n'en seroit pas bien moins éclairé, comme on peut le remarquer dans celle de St. Pierre de Rome. (Le Chevalier de Jaucourt.)

PORTA SANTA (Page 13:133)

PORTA SANTA, (Hist. nat.) nom que les Italiens donnent à un marbre d'un gris plus ou moins foncé, rempli de taches blanches & d'un rouge pâle; il prend un très - beau poli, & se trouve en Italie.

PORTALEGRE (Page 13:133)

PORTALEGRE, (Géog. mod.) ville de Portugal, dans la province d'Alentejo, au pié d'une haute mon<cb-> tagne, dans une belle campagne, à 20 lieues au nordest d'Evora, & à 37 au nord - est de Lisbonne. Elle est environnée de bonnes murailles. Le pape Paul III. y érigea un évêché suffragant de Lisbonne. Long. 10. 20. lat. 39. 11. (D. J.)

PORTANT (Page 13:133)

PORTANT, s. m. terme de Ceinturier, c'est la partie du baudrier & du ceinturon qui pend depuis la fin d'un des côtés de la bande jusqu'aux pendans, & qui sert à raccourcir ou à alonger soit le baudrier, soit le ceinturon.

Portant (Page 13:133)

Portant, terme de porteur de chaise; fer courbé & attaché au côté des chaises des porteurs, où l'on met les bâtons pour porter les chaises.

Portant (Page 13:133)

Portant, terme de Bahutier; c'est un fer en forme d'anse attaché aux côtés des coffres, des malles, des cassettes & des bahuts, dont on se sert pour les soulever & les porter où l'on veut. (D. J.)

PORTATIF (Page 13:133)

PORTATIF, adj. se dit de ce qui est aisé à porter. On dit, cette machine est d'autant meilleure, qu'elle est portative. On fait à l'armée des ponts, des moulins, des fours portatifs.

Portatif (Page 13:133)

Portatif, (Commerce.) On nomme ainsi à Bordeaux une espece d'agenda ou journal manuel que portent les visiteurs tant d'entrée de mer que d'issue, sur lequel ils mettent un état abrégé des visites qu'ils font sur les vaisseaux qui entrent ou qui sortent du port de cette ville, pour ensuite les mettre tout au long sur leur registre. Dictionn. de Commerce.

Portatif (Page 13:133)

Portatif se dit aussi parmi les commis & employés aux aides, d'un petit registre long & étroit sur lequel ils font leurs extraits lorsqu'ils vont faire la visite dans les caves & celliers des vendans vin. Ces portatifs doivent être signés de deux commis en chaque exercice qui se fait sur chacun desdits vendans vin. Il faut de plus qu'il y soit fait mention que les feuilles ont été delivrées & laissées aux cabaretiers & taverniers chez lesquels le dit exercice a été fait. Dict. de Comm.

PORTE (Page 13:133)

PORTE, s. f. (Architecture.) ouverture pratiquée dans un mur pour entrer dans un lieu clos & pour en sortir.

On appelle proprement porte l'assemblage de menuiserie ou de charpenterie qui ferme cette ouverture.

Les premieres portes étoient quarrées, & les anciens ne donnoient une figure ronde qu'aux arcs de triomphe & aux grands passages publics. Vignole fait la hauteur des portes double de leur largeur; comme Vignole est suivi, cette proportion est presque généralement adoptée. Cependant les dimensions des portes doivent être réglées par les ordres d'architecture qui les accompagnent. D'après cette observation, on a trouvé que dans l'ordre toscan les portes en plein ceintre doivent avoir de hauteur deux fois leur largeur, deux fois & un sixieme dans l'ordre dorique, deux fois & un quart dans l'ordre ionique, deux fois & demi dans l'ordre corinthien, & deux fois & un tiers dans l'ordre composite. A l'égard des portes à plate bande, on détermine leur proportion en divisant leur largeur en douze parties, dont on donne 23 à la hauteur de la porte toscane, 24 à la dorique, 25 à l'ionique, 26 à la corinthienne, & 25 & demie à la composite. Ainsi la porte toscane sera moins haute que le double de la largeur, d'un douzieme; la porte dorique aura sa hauteur double de sa largeur; l'ionique aura un douzieme plus que le double; la corinthienne un sixieme, & la composite un huitieme.

Le mot porte vient de porter; & voici comment Donat le prouve. Anciennement lorsqu'on faisoit le dessein & l'alignement des murs d'une ville, ce qui se faisoit avec observation des cérémonies religieuses, celui qui tenoit le manchereau de la charrue tirée par un taureau & une vache, dont le soc allo t marquant d'une raie le lieu & le contour de la muraille future; quand il étoit arrivé aux endroits où

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