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Poudre antispasmodique de la pharmacopée de Paris.
Prenez du bois de gui de chêne une once & demie,
de racine de valeriane sauvage, de dictame blanc &
de pivoine mâle; de semence de pivoine mâle & de
corne de pié d'élan préparée, de chacun demi - once;
semence d'arroche deux gros, corail rouge préparé,
succin jaune, corne de cerf philosophiquement préparée,
de chacun une dragme & demie; castoreum
un scrupule, cinabre factice deux dragmes: faites
selon l'art une poudre très - subtile. Cette poudre, pour
être réellement efficace, doit être donnée à haute
dose dans les maladies nerveuses: la dose ordinaire
qui est d'un demi - gros ou d'un gros tout au plus, paroit
insuffisante. Voyez ci - dessous
Poudre contre les vers, qu'il faut distinguer de la poudre à vers, Voyez
Poudre cornachine, Poudre (Page 13:188)
La poudre cornachine est un mélange à parties égales de diagrede, de crême de tartre & d'antimoine diaphorétique. Le professeur Cornacchini ne fait pas mention de la lotion de son antimoine diaphorétique; mais il paroît que ce n'est - là qu'une omission, car il emploie pour le préparer, six parties de nitre, pour une d'antimoine; & il observe qu'après la calcination, la quantité de la matiere est à - peu - près la même qu'avant cette opération; ce qui ne seroit certainement point, s'il n'avoit enlevé par la lotion une grande partie des sels: quoi qu'il en soit, c'est l'antimoine diaphorétique lavé qu'on emploie dans la composition de la poudre cornachine.
La poudre cornachine est un bon purgatif hydragogue,
qui est rentré depuis qu'il a perdu la vogue
& l'appui de la charlatannerie dans les classes des purgatifs
ordinaires. Voyez
Poudre de guttete vulgaire (Page 13:188)
Cette poudre est regardée comme une espece de spécifique dans les maladies nerveuses, & principalement dans l'épilepsie, le tremblement des membres
Poudre pectorale (Page 13:188)
Poudres sternutatoires (Page 13:188)
Cette poudre est un sternutatoire assez puissant, &
sur - tout à raison des feuilles de cabaret: on ne peut
cependant le regarder que comme un remede tempéré,
en comparaison de beaucoup de remedes violens
dont est pourvue la classe des sternutatoires.
Voyez
Poudre tempérante (Page 13:188)
On croit avec beaucoup de fondement que c'est - là
la poudre que le célebre Stahl employoit beaucoup
dans sa pratique, sous le nom de poudre tempérante
quoiqu'il ne soit pas évident que c'en fût - là positivement
la composition. Quoi qu'il en soit, la poudre que
nous venons de décrire, est un remede trûs - employé
dans la pratique la plus suivie, & dont la vertu réelle
dépend des deux sels neutres; car le cinnabre ne paroît
servir qu'à la colorer: cette poudre s'ordonne
à petite dose, à celle de cinq, six ou dix grains au
plus qu'on réitere plusieurs fois dans la journée, &
cela dans la vue d'opérer l'effet annoncé par le titre
qu'elle porte, savoir de tempérer. Voyez
Poudre de Zell (Page 13:189)
La poudre de Zell est un de ces remedes précieux que la charlatanerie & la crédulité ont mis en vogue en divers tems par la considération même de leur prix, comme si être cher étoit la même chose qu'être bon. Quoi qu'il en soit, la poudre de Zell n'est véritablement, ou du moins évidemment médicamenteuse, que par l'ambre gris (qui est en même tems son ingrédient le plus cher), & par l'huile de cannelle, qu'au reste il seroit plus conforme aux regles de l'art d'unir d'avance au sucre. Ces deux substances sont cordiales, toniques, stomachiques, échauffantes, aphrodisiaques, nervines; les cinnabres qui sont donnés pour posseder cette derniere vertu, & même la vertu anti - spasmodique, sont très - vraisemblablement des substances sans vertu, lorsqu'on les prend intérieurement en substance: d'ailleurs c'est pure charlatanerie ou ignorance grossiere, que d'employer en même tems le cinnabre factice & le cinnabre d'antimoine, & de les employer en des doses si différentes; car le cinnabre factice vulgaire, & le cinnabre d'antimoine ne different point chimiquement ou absolument, & ne different certainement point médicinalement, lors même qu'on les emploie utilement, par exemple dans les fumigations.
Au reste, la poudre de Zell est très - peu usitée en France. (b)
Poudre (Page 13:189)
Poudre (Page 13:189)
Poudre d'Algaroth, Antispasmodique, Contre vers, Cornachine, Voyez sous l'ar - de Guttete, > tielePoudres Pectorale,officinales . Sternutatoire, Tempérante, de Zell,
Poudre de Projection (Page 13:189)
Poudre de Sympathie (Page 13:189)
Poudre d'Algaroth (Page 13:189)
Poudre des Chartreux (Page 13:189)
Poudre du comte de Palma (Page 13:189)
Poudre de Sentinelli (Page 13:189)
Poudre solaire (Page 13:189)
Poudre de sympathie (Page 13:189)
Le chevalier Kénelme Digby irlandois, étant à Rome, acheta d'un moine italien le secret d'une préparation de vitriol, pour arrêter les hémorrhagies. Il la nomma poudre de sympathie, parce que loin de se contenter des éloges que sa poudre pouvoit justement mériter en qualité de styptique dans les légeres effusions de sang, il lui donna des verrus romanesques, prétendant que sa poudre guérissoit toutes sortes de blessures, sans qu'il fût besoin de toucher, ni même de voir les malades. Un seul fait trompeur en imposa à la crédulité de Jacques I. & fit à sa cour la fortune du remede sympathique. La merveille de ce remede passa la mer avec le chevalier Digby: il vint se réfugier à Paris, détailla avec quelque art dans un ouvrage, la relation de ses cures surprenantes, & s'efforça de prouver par des hypothèses, la possibilité des guérisons sympathiques. Il séduisit par son esprit une nation avide des nouveautés, & sur - tout des nouveautés agréables. On ne s'entretenoit que des miracles de la poudre sympathique; & comme tout le monde en vouloit avoir, les charlatans se multiplierent pour en distribuer; ils ne s'embarrasserent plus dans leurs préparations, de purifier le vitriol. Ils firent & debiterent diverses poudres blanches, composées des matieres les plus bisarres qui s'offrirent à leur imagination, d'ongles, de cheveux. d'os calcinés, pulvérisés, & mêlés avec un peu de vitriol.
Les gens de bon sens se récrierent en vain contre la crédulité pitoyable des grands & du peuple; ils ne furent point écoutés: mais ce qu'ils ne purent gagner par des raisonnemens solides, la comédie en triompha par la plaisanterie. Montfleury s'avisa de jouer cette folie sur le théâtre, & y jetta tant de ridicule, qu'il en guérit sa nation pour toujours. C'est dans la piece intitulee la Fille médecin, que notre auteur dramatique a traité ce sujet, & l'a traité si parfaitement, qu'il n'a rien laissé à desirer. La scene de cette piece, où il se moque ingénieusement de la poudre de sympathie, est un modele d'excellent comique. Le lecteur à qui je vais la mettre sous les yeux, ne me dédira peut - être pas: les personnages sont, Géronte, pere de Lucile malade, le medecin sympathique, Eraste, Crispin valet, & Lisette suivante. Il est question de la maladie de la fille de Géronte: écoutons leur conversation. Acte III. scene iv.
Le Médecin sympathique.
Le logis de monsieur Géronte, est - ce - là?
Géronte.
Oui; voici ma maison, monsieur, & me voilà.
Crispin.
Voici le médecin en question sans doute!
A sa mine,
Eraste.
Dans peu nous le saurons, écoute.
Le médecin.
Votre fille a, dit - on, besoin de mon secours,
Monsieur, & je viens mettre une allonge à ses jours.
La santé par mes soins, à qui tout est facile,
Va faire élection chez vous de domicile;
Car je guéris par - tout où je me vois mandé:
Tutò, citò, monsieur, & de plus jucundè.
Géronte.
Mais par malheur pour moi ma fille prévenue,
D'un autre médecin qui dès hier l'avoit vue,
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