ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"180"> gens de stinés à cette fonction; ils ouvrent les tonneaux, quand elle se trouve d'une bonne qualité, on met les armes de la ville sur le tonneau: on juge de la bonté lorsqu'elle est d'un blanc bleuâtre, en masses solides, pesantes & seches, & d'un goût très - caustique. Si la potasse est d'une qualité inférieure, on fait deux entailles dans une des douves du tonneau, & on l'appelle brack: elle est d'un prix moindre que la premiere; enfin celle qui est encore moins pure se nomme bracks - brack. La potasse qui vient de Konigsberg est moins estimée que celle de Dantzic, & celle qui vient de Riga passe pour la plus mauvaise de toutes.

La potasse a les propriétés de tous les sels alkalis fixes, & peut être employée aux mêmes usages que le sel alkali du tartre, & que les sels tirés de toute cendre; elle ne differe de la soude, que parce que cette derniere est mélée de sel marin. Voyez Soude. On emploie la potasse dans la verrerie, dans les teintures, pour blanchir les toiles, &c. on lui donne quelquefois le nom de cendre de Moscovie. ( - )

POT - DE - VIN (Page 13:180)

POT - DE - VIN, terme de Négoce; ce mot se dit figurément, & alors c'est un présent que l'acheteur fait au vendeur, ou le preneur à ferme au propriétaire qui lui passe bail au - delà du prix convenu entr'eux.

Souvent le pot - de - vin se donne à l'entremetteur, ou à celui qui passe bail pour un autre, ce qui ne se fait guere du consentement des propriétaires des choses vendues ou affermées, qui souvent n'en savent rien, & à qui ces conventions secrettes sont toujours préjudiciables.

Les commissionnaires parmi les marchands sont tenus de faire bon à leurs commettans des pots - de - vin qu'on leur donne pour les marchés, ventes ou achats qu'ils font, à - moins que ces derniers ne consentent qu'ils le retiennent. Savary. (D. J.)

POTE (Page 13:180)

POTE, s. f. (Droit féodal.) le mot de poté, vient de potestas ou potentia, & signifie un territoire, comprenant un certain nombre de bourgades & de familles, qui autrefois étoient de condition servile. Il reste peu de pôtes en France. On n'y connoît guere que la pôte de la Magdeleine de Vezelai, la pôte d'Asnois en Nivernois, & la pôte de Sully - sur - Loire. Les vassaux de la pôte d'Asnois furent affranchis de la servitude par une chartre du sire d'Asnois de 1304, confirmée par Philippe le Bel, qui leur accorda le droit de bourgeoisie. (D. J.)

POTEAU (Page 13:180)

POTEAU, s. m. (Charpent.) c'est toute piece de bois posée de bout, qui est de différente grosseur, selon sa longueur & ses usages. Le mot poteau vient de postellum, qui signifioit un gros pieu de bois fiché en terre de bout, où l'on attache un carcan dans un carrefour.

Poteau cornier, maîtresse piece des côtés d'un pan de bois, ou à l'encoignure de deux, laquelle est ordinairement d'un seul brin, ou au - moins de neuf à dix pouces de gros, parce qu'on y assemble les sablieres dans chaque étage.

Poteau de cloison, c'est un poteau qui est posé à plomb, retenu à tenons & mortaises, dans les sablieres d'une cloison. Ces poteaux sont de quatre à six pouces dans les étages de 10 à 12 piés; de 5 à 7, dans ceux de 14 à 16; de 6 à 8, dans ceux de 18 à 20. Les sablieres sur lesquelles ils posent doivent avoir un pouce de gros d'avantage.

Poteau de charge; poteau incliné en maniere de guette, pour soulager la charge dans une cloison ou un pan de bois.

Poteau de fond; c'est un poteau qui porte à plomb sur un autre dans tous les étages d'un pan de bois.

Poteau de membrure; piece de bois de 12 à 15 pouces de gros, réduite à 7 ou 8 pouces d'épaisseur jusqu'à la console ou corbeau qui la couronne, & qui est pris dans la piece même, laquelle sert à porter de fond les poutres dans les cloisons & pans de bois.

Poteau de remplage; poteau qui sert à garnir un pan de bois, & qui est de la hauteur de l'étage.

Poteau d'huisserie ou de croisée, poteau qui fait le côté d'une porte ou d'une fenêtre. Ces poteaux doivent avoir 6 à 8 pouces de gros. Et quand on veut qu'ils soient apparens dans une cloison recouverte des deux côtés, il faut qu'ils aient au - moins 2 pouces de gros plus que les autres.

Poteau montant; c'est dans la construction d'un pont de bois une piece retenue à plomb par deux contrefiches au - dessus du lit, & par deux décharges au - dessus du pavé, pour entretenir les lices ou gardefous. (D. J.)

Poteau (Page 13:180)

Poteau, (Comm. de bois.) piece de bois de sciage quand elle est au - dessous de 6 pouces, quoique de brin, équarrie ou d'équarrissage: quand elle est au - dessus, elle est ordinairement de chêne, de hêtre, de noyer, de poirier, de cornier ou d'aune.

Poteaux (Page 13:180)

Poteaux d'écurie, s. m. pl. (Charp.) morceaux de bois tournés enfoncés dans la terre, d'où ils sont élevés d'environ quatre piés, & qui ont quatre pouces de gros. Il servent à séparer les places des chevaux dans les écuries.

Poteaux de lucarne; ce sont des poteaux placés à côté d'une lucarne, pour en porter le chapeau.

POTEE (Page 13:180)

POTEE, s. f. (Chimie & Art.) c'est le nom qu'on donne à une chaux d'étain. Lorsque l'on fait fondre de l'étain, il se forme à sa surface une poudre grise, qui n'est autre chose que ce métal calciné, & privé de son phlogistique; c'est cette poudre que l'on nomme potée; elle sert dans les arts à polir le verre & les glaces, les emaux, les pierres pretieuses, & les ouvrages en fer.

POTELETS (Page 13:180)

POTELETS, s. m. pl. (Charpent.) petits poteaux qui garnissent les pans de bois sous les appuis des croisées, sous les décharges, dans les fermes des combles, & les échiffres des escaliers. (D. J.)

POTELEUR (Page 13:180)

POTELEUR, s. m. (Gram. Finan.) nom que les commis des aides donnent aux bourgeois qui vendent leur vin à pot & à pinte, sans cabaret ni taverne.

POTELOT (Page 13:180)

POTELOT, s. m. (Comm. de plomb.) espece de pierre minérale, qu'on appelle communément mine de plomb, & quelquefois plomb minéral, plomb de mine, & crayon; c'est cette pierre que les anciens nommoient plombagine ou plomb de mer. (D. J.)

POTENCE (Page 13:180)

POTENCE, s. f. (Gram.) gibet de bois, composé d'un montant, à l'extrémité duquel il y a un chevron assemblé, lequel chevron est soutenu en - dessous par une piece de bois qui s'emmortaise & avec le montant & avec le chevron. C'est à l'extrémité de ce chevron qu'est attachée la corde que l'exécuteur passe au col du malfaiteur.

Potence (Page 13:180)

Potence, furcilla subalaris, bâton ou béquille en forme de la lettre T, dont les estropiés se servent pour se soutenir. Le bâton est de la longueur du corps depuis le dessous de l'aisselle jusqu'au talon; il est garni à son bout inférieur d'un morceau de fer à plusieurs pointes, afin qu'il ne glisse point sur un terrein uni. La partie supérieure porte une traverse de bois de 7 à 8 pouces, qu'on fait garnir ordinairement d'étoffe rembourrée, pour ne point blesser l'aisselle. Le mot de potence a vieilli dans l'usage vulgaire; on donne à ce soutien le nom de béquille. Les personnes qui ont eu les jambes ou les cuisses fracturées, ou qui ont été tenues long - tems dans l'inaction des parties inférieures, par quelque cause que ce soit, ne peuvent marcher dans les premiers tems de leur guérison qu'avec le secours des potences. Elles leur servent de point d'appui jusqu'à ce que les muscles aient repris leur vigueur, & que les ligamens assouplis cedent à la force motrice.

Si, par quelqu'accident, une jambe demeuroit plus [p. 181] courte que l'autre, le malade seroit boiteux. On remédie à cet inconvénient, lorsqu'il est leger, en portant un talon plus haut que l'autre. Les personnes qui sont dans ce cas ne sont pas fermes, & ont besoin du secours d'une canne. Si la disproporsion est trop considérable pour que l'augmentation de hauteur d'un talon puisse y remédier, on peut se servir utilement de la potence à siege, décrite dans Ambroise Paré, & qu'il dit avoir recouvert de maître Nicolas Picard, chirurgien du duc de Lorraine. Elle a un crochet de fer à la hauteur convenable pour servir d'étrier & porter la plante du pié. Une autre piece de fer en demi - cercle embrasse la cuisse sous le pli de la fesse, & sert de siege; ensorte que le pié est appuyé, & l'estropié est comme assis de ce côté, étant de bout & en marchant.

Ces sortes de machines sont du ressort de la Chirurgie, & appartiennent à l'opération de cet art, connue sous le nom de prothese. Voyez Prothèse. (Y)

Potence (Page 13:181)

Potence, (Commer.) on appelle potence d'un minot à mesurer les grains une verge de ser qui traverse diamétralement le minot d'un bord à l'autre, & qui sert à le lever. C'est par - dessus cette verge qu'on passe la radoire quand on mesure raz & non comble. Voyez Comble, Raz, Radoire & Minot. Dict. de comm.

Potence (Page 13:181)

Potence, terme d'académiste; c'est un certain bâton où l'on met le canon de la bague, lorsqu'on court la bague. On dit brider la potence, lorsque la lance de celui qui court la bague touche ou frappe la potence; ce qui est une maladresse. (D. J.)

Potence (Page 13:181)

Potence, (Arquebusier.) outil d'arquebusier, qui prend son nom de sa figure, qui n'est guere différente de celle de l'équerre; une des branches de la potence a divers trous; elle est toute de fer & sert à limer dessus cette partie des armes à feu, montées sur des fusts, qu'on appelle la platine.

Potence (Page 13:181)

Potence, (Charpent.) piece de bois de bout comme un pointal, couverte d'un chapeau ou semelle par - dessus, & assemblée avec un ou deux liens, ou contre - siches, qui sert pour soulager une poutre d'une trop longue portée, ou pour en sout enir une qui est éclatée.

Potence (Page 13:181)

Potence de brimbale, (Charpenterie.) piece de bois fourchue, qui est soutenue par la pomme, & dans laquelle entre la brimbale. (D. J.)

Potence (Page 13:181)

Potence, en terme de Chauderonnier; est une espece de bigorne à deux bras, dont l'un forme une table, sur laquelle on peut planer, & l'autre une sorte de tas sur lequel on rétraint si l'on veut. Voyez les Pl. du Chauderonnier.

Potence (Page 13:181)

Potence, (Maréchal.) on appelle ainsi une regle de 6 piés de haut, designée & marquée par pié & pouces. Une autre regle qui fait l'équerre avec celle - là, & qui y tient de maniere qu'elle coule tout du long, détermine la mesure de la hauteur des chevaux. On pose la regle de 6 piés droite le long de l'épaule posant à terre près du sabot: on fait ensuite descendre l'autre regle jusqu'à ce qu'elle pose sur le garot, puis regardant à l'endroit où ces deux regles se joignent, comptant les piés & pouces de la grande regle jusqu'à cet endroit, on connoît précisément la hauteur du cheval.

Potence est aussi un bâtis de charpente, en forme de potence, au bout de laquelle on laisse pendre la bague lorsqu'on la veut courre.

Brider la potence, se dit, en terme de Manege, pour signifier toucher avec la lance le bois d'où pend la bague ou l'anneau.

Potence (Page 13:181)

Potence, (Horlogerie.) dans une montre, c'est une forte piéce de laiton qu'on voit dans la cage, elle est quelquefois rivée, mais le plus communément, elle est vissée fermement & perpendiculaire<cb-> ment à la platine du coq, elle sert à contenir la verge du balancier & un des pivots de la roue de rencontre. Voyez nos Planches de l'Horlogerie & leur explication.

On distingue dans une potence ordinaire trois choses, le nez, le taion, & les lardons; le nez est la partie t dans laquelle roule un des pivots de la roue de rencontre; le talon t est celle où roule le pivot d'en bas de la verge du balancier; les lardons sont les petites pieces qui entrent en queue d'aronde dans le nez & le talon. Je dis dans le nez, parce que le plus communément ce nez au lieu d'avoir un petit trou pour recevoir le pivot de la roue de rencontre, il a une petite rainure en queue d'arronde, dans laquelle entre le lardon n, qui porte lui - même le trou pour recevoir ce pivot; cet ajustement est nécessaire pour rendre égales les chutes de la roue de rencontre sur chacune des palettes. Voyez Chute.

On a donne le nom de potence à la royale à des potences que M. Le Roy a imaginées où le nez n, fig. 44. ajustée dans une rainure, y est mobile, au moyen d'une petite clé e qui tourne à vis dans le corps de la potence; par cette disposition on retranche le lardon du nez, & l'on peut rendre égales les chûtes de la roue de rencontre avec beaucoup plus de facilité que dans les potences ordinaires; & cela même quand la montre est remontée, avantage très - considérable, parce qu'il donne le moyen de faire l'échappement avec la plus grande précision. Voyez Chute, Echappi ment, Montre , &c.

On voit cette potence & ses différentes parties dans une suite de plusieurs figures qui la représentent vue par - desius, & attachée à la platine. La figure premiere la représente vue du côté de la contre - potence o, n est le nez du lardon, t le talon, & e la elé, au moyen de laquelle on fait avancer ou reculer le lardon de n en e, il y a une petite vis qui sert à presser le lardon contre la potence, de façon que mobile lateralement, il ne peut avoir de jeu dans aucun sens, ce qui est absolument nécessaire. Les deux suivantes représentent la premiere; le lardon vu en face, & la seconde en est le profil. La quatrieme est la clé dont la virole prend dans une entaille pratiquée au lardon. Les trois fig. 5. 6. 7. représentent la potence vue de trois faces: la premiere sur le côté par - dehors: la seconde dans le sens opposé; & la troisieme par - dessous: 22 p l a est le lardon du talon, qui doit être d'acier trempé dur & bien poli: l'extremité du pivot d'en - bas de la verge du balancier s'y repose quand la montre est sur le cristal. Voyez Tigeron.

Potence (Page 13:181)

Potence, piece du moule servant à fondre les caracteres d'Imprimerie. Cette piece par un trou quarré traverse le blanc, la longue piece & la platine, & joint ces trois pieces ensemble par le moy en de la vis qui est à un de ces bouts; à l'autre extrémité est une tête quarrée & oblongue; cette tête s'emboîte dans la fourchette de la longue piece, & sert de coulisse pour faire agir ensemble & également la piece de dessus & celle de dessous. Voyez Moule, Planche, Figures .

Potence (Page 13:181)

Potence, en terme de Lapidaire, est une sorte de chevron brisé, planté dans la table du moulin, dont le bras placé horisontalement, tient un pivot dans lequel entre l'arbre de la roue à trailler. Voyez les Pl. & fig. du Diamantaire.

Potence (Page 13:181)

Potence de fer, (Serturier.) maniere de grande console en saillie, ornée d'enroulemens & de feuillages detole, pour porter des balcons, des enseignes des marchands, des poulies à puits, des lanternes, &c.

Potencé (Page 13:181)

Potencé, adj. en Blason, croix potencée est une croix recourbée aux extrémités, qui ne differe d'une croix ordinaire qu'en ce qu'au lieu de se terminer en

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