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PORQUES (Page 13:128)
PORQUES, s. f. pl. (Marine.) ce sont des pieces de charpente qui se mettent sur la carlingue, & qui sont paralleles aux varangues. Leur usage est de faire la liaison des pieces qui forment le fond du bâtiment, & chaque porque a ses alonges qui servent à entretenir & à lier toute la masse du bâtiment.
Porques de fond. Celles - ci se mettent vers le milieu
de la carlingue, & sont moins cintrées & plus
plates que les porques nommées porques acculées,
parce que le fond du vaisseau est plus plat vers le milieu
de la carlingue. Voyez
Dans les navires de guerre on met des porques sur le serrage du fond, à huit ou dix piés les unes des autres: elles font le même effet sur le serrage que les varangues sur le bordage. On proportionne leur largeur & épaisseur à leur longueur & à la grandeur du navire. En général on tient celles qui sont au milieu toutes aussi grosses qu'il se peut, mais on ne les tient pas si grosses dans les bouts. On n'en met point dans les vaisseaux marchands; elles occuperoient trop d'espace dans le fond de cale.
Il y a deux porques au pié du grand mât; elles ont quatorze pouces de large, & douze pouces d'épais.
Elles sont posées dans un vaisseau de cent trente - quatre piés de long de l'étrave à l'étambord, à trois piés & demi l'une de l'autre. Celle qui est au côté de l'avant répond au derriere du ban de la grande écoutille.
Elles sont fortifiées de quatre genoux, dont il y en a deux du côté de l'avant & deux du côté de l'arriere: ils ont dix pouces d'épais, & par le bas leur largeur est égale à celle des porques. Leurs branches d'en - bas ont huit piés de long, & celles d'en - haut ont sept piés, & sont moins larges de deux pouces que celles d'en - bas.
A chaque côté de la carlingue il y a un traversin,
qui la surmonte de quatre pouces, & il y a quatre
pouces d'épais. Les porques au - dessus & au - dessous du
pié du mât de misene, doivent avoir douze pouces
de large & dix pouces d'épais. Il y a quatre genoux par
le bas & deux par le haut, larges de dix pouces &
épais de neuf. Voyez
Porques acculées. On met ces porques vers les extrémités
de la carlingue à l'arriere. Voyez
On met dans l'arriere quatre porques acculées, c'est - à - dire, dans un vaisseau de cent trente - quatre piés de long, & chacune a ses genoux, elles ont dix pouces de large, & sept pouces & demi d'épais: les branches des genoux ont six, sept, ou huit piés de long.
Alonges de porques. Ce mot a été omis sous la lettre A. Ce sont des alonges qui viennent joindre les porques, & qui sont dans les côtés des plus grands vaisseaux par - dessus le serrage.
PORQUEROLES ou PORQUEYROLES (Page 13:128)
PORQUEROLES ou PORQUEYROLES, (Géog.
mod.) île de France, sur la côte de Provence; cette
île qui est la plus grande des îles Staecades des anciens,
& qui, à cause de cela, fut nommée en grec
PORRACÉE (Page 13:128)
PORRACÉE, adj. en terme de Médecine, c'est un mot dont on se sert pour faire entendre que la bile, les excrémens, &c. ont une couleur verte qui appro<cb->
La bile porracée & érugineuse est très - âcre & corrosive;
elle produit de cruelles maladies, telles que
les volvulus, les inflammations d'entrailles, les dyssenteries,
& autres maladies qui dépendent de l'irritation
des intestins. Voyez
PORREAU ou POIREAU (Page 13:128)
PORREAU ou POIREAU, s. m. (Botan.) Ses bulbes ou racines sont oblongues, étroites, presque cylindriques, & revêtues de plusieurs membranes, qui deviennent en se développant des pellicules unies & quelquefois carinées. Sa fleur est à six pétales, faite en forme de cloche, ornée d'étamines larges, applaties, & terminées par trois filets, dont celui du milieu porte un sommet. Cette fleur est presque disposée en bossette. L'ovaire se change en un fruit arrondi, divisé en trois loges, remplies de semences presque rondes.
Tournefort compte six especes de porreau; je décrirai le porreau commun, porrum commune capitatum, C. B. P. 72. I. R. H. 382. en anglois, the common headed - leek.
Il a une racine longue de quatre à cinq doigts, grosse d'un ou de deux pouces, presque cylindrique, composée de plusieurs tuniques blanches, lisses, luisantes, jointes les unes aux autres, garnies en - dessous de plusieurs fibres: elle est d'un goût plus doux que celle de l'oignon, croissant, s'élevant, se développant, & devenant des feuilles longues d'un pié, assez larges, situées alternativement, plates, ou pliées en gouttiere, d'un verd pâle, d'un goût d'oignon.
Il sort d'entre ces feuilles une tige qui se porte à la hauteur de quatre ou cinq piés, grosse d'un doigt & plus, ferme, solide, remplie de suc; cette tige soutient en son sommet un gros bouquet de petites fleurs blanches tirant sur le purpurin, composées chacune de six pétales, disposées en lis, & attachées à une pédicule avec autant d'étamines larges & cylindriques. Après que ces fleurs sont tombées, il leur succede des fruits presque ronds, triangulaires, noirs, divisés intérieurement en trois loges, remplies de plusieurs semences oblongues.
Toute cette plante a une odeur d'oignon potager & culinaire, mais moins pénétrante; elle fleurit en Juillet, & sa graine est mûre au mois d'Août. Elle demande une terre grasse & fumée; & elle peut se conserver trois ans. (D. J.)
Porreau (Page 13:128)
Quant aux vertus du porreau employé à titre de remede, son suc est évidemment diurétique comme celui d'oignon, quoique vraissemblablement en un degré un peu inférieur; aussi est - il presque entierement inusité à ce titre. Le porreau passe pour emmenagogue, remédiant à la stérilité des femmes, & augmentant la secrétion de l'humeur séminale. Hippocrate s'en servoit dans les maladies des femmes tant intérieurement qu'extérieurement. Le porreau passe aussi pour fort utile contre l'asthme humide, les toux invétérées & pituiteuses, l'extinction de voix, &c. Les semences du porreau sont diurétiques. La maniere ordinaire de les donner est de les concasser & de les [p. 129]
Porreau (Page 13:129)
Porreau (Page 13:129)
PORRETAIN (Page 13:129)
PORRETAIN, s. m. (Hist. ecclés.) nom de secte, sectateur de Gilbert de la Porrée, évêque de Poitiers, qui fut condamné dans le XII. siecle, pour avoir été soupçonné d'admettre une distinction physique entre Dieu & ses attributs: ou bien comme dit Marsham, pour avoir écrit trop curieusement du mystere de la Trinité; car on ne sait point trop bien quel étoit son sentiment.
Quel qu'il fût, il donna occasion aux soupçons
que l'on conçut de lui, en soutenant que cette proposition,
Deus est bonitas, n'étoit pas vraie, si on ne
la réduisoit à celle - ci, Deus est bonus; & il y a des
endroits de Saint Bernard qui écrit fortement contre
lui, où il semble admettre une distinction réelle entre
la nature de Dieu & ses attributs. Les Porrelains sont
opposés aux Nominaux. Voyez
On accusoit encore Gilbert de la Porrée d'avoir soutenu que l'essence divine n'étoit point Dieu, qu'il n'y avoit point de mérite que celui de Jesus - Christ, & que personne n'étoit véritablement baptisé, s'il n'étoit sauvé. Ces erreurs furent condamnées par Eugene III. dans le concile de Rheims tenu en 1147. Gilbert se soumit aux décisions du concile, & gouverna encore son église jusqu'en 1154; ainsi l'on ne doit point le compter au nombre des hérétiques. Ses disciples n'imiterent pas sa soumission: c'est pourquoi nous les avons ici qualifiés de sectaires.
PORRICERE (Page 13:129)
PORRICERE, (Lang. lat.) terme des sacrifices des Romains; il signifie jetter les entrailles de la victime dans le feu du sacrifice, après les avoir considérées, pour en tirer de bons ou de mauvais présages; de là ces mots qu'on trouve souvent dans les auteurs, inter coesa & porrecta, entre l'égorgement de la victime & l'inspection des entrailles: proverbe employé par Ciceron même, pour marquer un incident qui survient, lorsqu'on est sur le point de finir une affaire, & qui l'empêche d'être terminée. (D. J.)
PORT (Page 13:129)
PORT, (Botan.) en latin plantoe facies exterior; on se sert de ce mot en parlant des plantes, dans le même sens qu'on emploie celui d'air, en parlant des animaux. On dit, cette plante a le port de la ciguë, approche de l'angélique par son port, & non pas cette plante a l'air de la ciguë ou de l'angélique. Le port ne résulte pas de la structure de quelques parties d'une plante, mais plutôt du tout ensemble.
Port (Page 13:129)
Port de havre, havre d'entrée, havre de toute marée,
ce sont ceux où les vaisseaux peuvent entrer en tout
tems, y ayant toujours assez de fond. Voyez
Port brute, havre brute, c'est celui qui est fait sans art & sans artifice.
Port de barre, havre de barre, ce sont les ports où
les vaisseaux ont besoin du flot & de la haute marée
poury entrer, parce qu'ils ne sont pas assez profonds,
ou parce que l'entrée en est fermée par quelques
bancs de sable ou de roches. Il y a une infinité de
semblables ports sur l'Océan. Voyez
Port à l'abri par les montagnes qui l'environnent, avoir un port sous le vent; on dit avoir un port sous le
Entrer dans le port, fermer les ports ou ports fermés, c'est empêcher la sortie de tous les bâtimens qui y sont. Quand le roi de France veut faire un enrôlement de matelots pour servir sur ses vaisseaux, il ordonne la clôture des ports, afin de faire une revue des matelots, & de choisir ceux qui sont capables de service. On a permis l'ouverture des ports après un mois de clôture. Fermer un port avec des chaînes, des barres & des bateaux. Conduire heureusement dans le port.
Port (Page 13:129)
Port (Page 13:129)
Port (Page 13:129)
Comme les vaisseaux ne peuvent pas aborder indifféremment à toutes les côtes, parce qu'elles sont ou trop hautes, ou que la mer qui les lave est trop basse pour porter des bâtimens, parce qu'elles sont garnies d'écueils, ou parce qu'eiles sont trop exposées à la fureur des vents; on a donné le nom de port aux endroits où ces difficultés ne se rencontrent pas, & où les navires peuvent facilement arriver, décharger & demeurer. C'est sur la connoissance de ces ports, & sur celles de la route des vents qui y peuvent porter les vaisseaux, qu'est fondée ce que nous appellons la carte marine, & cette connoissance fait aussi une des parties les plus essentielles de la Géographie.
La figure des ports, comme on a pu le voir par la définition que j'en ai donnée, est ordinairement en forme de petit golfe, d'anse, ou d'enfoncement, & la côte est communément bordée, en tout ou en partie, de montagnes ou de collines qui mettent les vaisseaux à l'abri des vents. La nature a donné elle - même quelques - uns de ces avantages à certains ports: c'est l'industrie des hommes qui les a perfectionnés dans d'autres, ou même qui les leur a entierement donnés. Sur les cartes, pour connoître un port, & la sûreté qu'il y a d'y mouiller, on représente ordinairement la figure d'une ancre.
On donne le nom de port aux places maritimes
qui ont des endroits sûrs pour la retraite des vaisseaux,
qui y peuvent outre cela charger & décharger
leurs marchandises. On les donne aussi aux lieux
qui sont destinés pour y construire des vaisseaux, ou
pour les y conserver. On le donne encore à quel<pb->
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