ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"146"> au nom d'une assemblée, d'un corps. Dans chacun des six corps des marchands de la ville de Paris, c'est le grand garde qui porte la parole: les syndics & les jurés dans les communautés des arts & métiers, portent la parole chacun pour leur corps.

Porter (Page 13:146)

Porter, (Marine.) toutes les voilent portent, le vent est dans les voiles; porter peu de voiles, c'est n'en déployer qu'une petite partie: porter, c'est - à - dire, gouverner, faire route, courir ou faire voiles; ainsi l'on dit d'un vaisseau, qu'il porte au sud, qu'il porte le cap au sud, pour dire qu'il fait route au sud. On dit qu'il est porté d'un vent de sud, qu'il est porté d'un vent d'est, pour dire qu'il est conduit par l'un ou l'autre de ces vents: on dit aussi qu'il est porté d'un vent frais.

Porter sur l'ennemi, porter sur l'escadre rouge. Voyez Capporter le cap, Gouverner

Porter à route, c'est aller en droiture sans louvoyer, au lieu où l'on doit aller.

Porter (Page 13:146)

Porter, se dit quelquefois de la charge dont un vaisseau marchand est capable, & des équipages & canons dont il est monté. Ce vaisseau porte vingt pieces de canons, cent soldats, à proportion de matelots & d'officiers, & plus de deux mille tonneaux de marchandises.

Porter (Page 13:146)

Porter, terme de Blason, l'on dit de quiconque a des armes, qu'il porte les différentes pieces dont est chargé son écusson: si, par exemple, il y a trois lions rampans, on dit qu'il les porte. Voyez Piece, &c.

Porter (Page 13:146)

Porter, v. act. (Archit.) ce terme a plusieurs significations dans l'art de bâtir. On dit qu'une piece de bois ou qu'une pierre porte tant de long & de gros, pour dire qu'elle a tant de longueur & de grosseur. Par exemple, les deux pierres servant de cimaise au fronton du portail du Louvre, portent chacun 52 piés de long, sur 8 piés de large, & sur 18 pouces d'épaisseur.

Porter de fond, c'est porter à plomb, & par empattement dès le rez - de - chaussée.

Porter à cru; on dit qu'un corps porte à crû, lorsqu'il est sans empattement ou retraite. Telle étoit anciennement la colonne dorique.

Porter à faux, c'est porter en saillie, & par encorbellement, comme un balcon en saillie, & le retour d'angle d'un entablement; tel est celui, par exemple, de l'ordre toscan de la grotte de Meudon. On dit qu'une colonne ou qu'un pilastre porte à faux, quand il est hors de son aplomb. Dict. d'Archit.

Porter (Page 13:146)

Porter, (Jardinage.) on dit que les arbres qui sont chargés de beaucoup de fruits, portent beaucoup cette année.

Porter (Page 13:146)

Porter, en terme de Manége, signifie pousser un cheval, le faire marcher en avant d'un côté & d'autre, d'un talon sur l'autre; le porter de côté, c'est le faire marcher sur deux pistes dont l'une est marquée par les épaules & l'autre par les hanches. Porter un cheval d'un côté & d'autre sur deux lignes paralleles, le porter d'un talon sur l'autre. Porter, chasser un cheval en avant.

On dit aussi qu'un cheval porte beau, ou en beau lieu, lorsqu'il a une encolure belle, haute, tournée en arc à la façon des cignes; & qu'il tient la tête haute sans contrainte, ferme & bien placée. On dit qu'il porte bas, quand il a l'encolure molle, mal tournée, & qu'il baisse la tête. Tout cheval qui s'arme, porte bas; mais il peut porter bas sans s'armer. Voyez s'Armer.

Lorsqu'il s'arme, il a l'encolure trop souple, & veut fuir la sujétion de la bride; & quand il porte bas, il a l'encolure mal placée & mal tournée.

On dit qu'il porte au vent, quand il leve le nez aussi haut que les oreilles, & ne porte pas en beau lieu: la différence de porter au vent & de battre à la main, est que le cheval qui bat à la main, secoue la tête, & résiste à la bride; & celui qui porte au vent, leve la tête sans la secouer, & quelquefois bat à la main: le contraire de porter au vent, est de s'armer & de porter bas. La martingale ramene quelquefois des chevaux qui portent au vent. Voyez Martingale.

Porter (Page 13:146)

Porter, en terme de Manufacture & de Commerce d'étoffes & de tapisserie; signifie la longueur & la largeur qu'elles ont. Ce drap porte vingt aunes de longueur sur une aune de largeur: cette tapisserie porte quinze à seize aunes. Voyez Aune.

Porter (Page 13:146)

Porter, terme de Paumier, qui signifie l'action d'une balle, qui frappe, soit de volée, soit du premier bond contre le mur de l'une ou l'autre des extrémités du jeu de paume.

PORTEREAU (Page 13:146)

PORTEREAU, s. m. (Archit. hydraul.) c'est une construction de bois qu'on fait sur de certaines rivieres, pour les rendre plus hautes en retenant l'eau; ce qui facilite la navigation. Cette construction forme une espece de bonde d'etang; elle consiste en une grande pale de bois qui barre la riviere, & qui s'éleve par le moyen d'un grand manche tourné en vis, quand quelque bateau arrive: ce manche est dans un écrou, & placé au milieu d'un fort chevalet.

On appelle encore portereau, en charpenterie, un bâton court de bris, qui sert pour porter des pieces au chantier, & de - là au bâtiment.

PORTEUR (Page 13:146)

PORTEUR, (Commerce.) celui qui porte pour autrui. Il y a à Paris des porteurs de sel, des porteurs de grains & farines, & des porteurs de charbon, qui sont des officiers du roi ou de la ville.

Les porteurs de sel que l'ordonnance de la ville de l'an 1672 nomme jurés hanouards (vieux terme qu'on trouve dans une ordonnance du roi Jean en 1350), ont été établis pour porter le sel du bateau au grenier, & du grenier aux maisons des bourgeois, moyennant un certain droit qui leur est attribué par minot.

Les jurés porteurs de grains & farines doivent résider dans la ville, se trouver sur les ports & places, y décharger les sacs de grains & farines, les charger après que la vente en a été faite; en quoi ils peuvent se faire aider par des gagne - deniers ou plumets qu'ils sont tenus de payer, sans que ceux - ci puissent rien exiger des marchands & bourgeois. Les jurés porteurs de grains ne doivent point s'entremettre d'achats de grains sur les ports & places, s'ils n'ont avec eux les bourgeois acheteurs, ni prendre des grains en payement de leurs droits.

Les jurés porteurs de charbon sont obligés de se rendre tous les jours sur les ports & places de la ville, pour porter le charbon chez le bourgeois, & peuvent se faire aider dans cette fonction par des gagne - deniers, aux mêmes conditions que les porteurs de grains. Ce sont eux enfin qui doivent porter au bureau de la ville les échantillons des charbons qui doivent servir à en fixer le prix, sur le rapport des jurés mesureurs. Dict. du Commerce.

Porteurs d'argent (Page 13:146)

Porteurs d'argent, (Comm.) c'est le nom que dans les caisses considérables & chez les gros marchands, négocians & banquiers, on donne à certains serviteurs qui sont uniquement employés à porter l'argent sur leur dos dans de petites hottes ou paniers d'osier faits exprès.

Ce sont ordinairement ces porteurs d'argent qui vont faire accepter les lettres - de - change; qui les reçoivent à leurs échéances, & qui ont soin de faire faire des protêts faute de payement ou d'acceptation. Ils aident pareillement à peser & compter les sacs, à reporter ceux qui ne sont pas bons, & font tout le gros ouvrage de la caisse.

Ceux qui sont obligés à se servir de ces porteurs, n'en doivent point prendre sans répondant, ni qui ne sache lire & écrire, pour tenir bordereau de toutes les parties qu'ils vont recevoir en ville. Dict. de Com.

Porteur (Page 13:146)

Porteur, Jurisprud.) On appelle un billet au porteur, celui qui n'est rempli du nom de personne [p. 147] en particulier, mais par lequel on promet de payer à celui qui en sera le porteur. Voyez Billet au porteur.

Porteur d'ordre est celui au profit duquel on a passé l'ordre d'un billet payable à ordre. Voyez Billet a ordre & Ordre.

Porteur de pieces, se dit d'un huissier ou sergent, entre les mains duquel on a remis un arrêt, sentence ou obligation & autres pieces, pour pouvoir exercer des contraintes contre quelqu'un. Voyez Contrainte, Exécution, Huissier, Sergent . (A)

Porteur (Page 13:147)

Porteur, (Maréchal.) cheval porteur, est celui sur lequel le postillon est monté, quand un équipage est attelé de plusieurs chevaux.

PORTHMUS (Page 13:147)

PORTHMUS, (Géog. anc.) 1°. ville de l'Eubée, sur la mer Egée. Pline, liv. IV. c. xij. Suidas & Demosthene, Orat. in Philip. parlent de cette ville: elle étoit fixée à l'occident de l'île de Chios, & au midi de celle de Scyros: la notice de Hiéroclès en fait une ville épiscopale. 2°. Pline, liv. III. c. v. dit aussi que les Grecs donnoient ce nom au détroit que les Latins appelloient Gaditanum fretum, aujourd'hui le détroit de Gibraltar. Porthmus, *PORQMO\S2, signifie simplement un détroit. (D. J.)

PORTICI (Page 13:147)

PORTICI, (Géog. mod.) village d'Italie, dans la terre de Labour, à six milles de Naples, & à un mille de la mer, vis - à - vis le mont Vésuve. Je ne parle de ce village, que parce qu'il est devenu fameux par la maison de plaisance du roi des deux Siciles, dans laquelle il a rassemblé les morceaux d'antiquité tirés des ruines d'Herculanum. Voyez Herculanum.

PORTICO (Page 13:147)

PORTICO, (Géog. mod.) petite ville, ou plutôt bourg de la Romagne, illustré pour avoir été la patrie d'Ambroise le camaldule, homme aimable & savant dans un siecle d'ignorance; car il mourut en 1439, après avoir publié plusieurs ouvrages, & même une traduction de Diogene Laerce. L'étude, dit Paul Jove, ne le rendit point farouche, la piété ne le rendit point sévere, & il étoit toujours d'une humeur agréable. Fuit hic vir, quod rarò evenit, sine oris tristitiâ, sanctus, semper utique suavis atque serenus. (D. J.)

PORTIER (Page 13:147)

PORTIER, s. m. (Gram.) celui qui est commis à une porte pour la garder, & pour avertir les maîtres & les autres personnes qui habitent, qu'on les demande, écrire les visites rendues, recevoir les lettres, &c.

Portier (Page 13:147)

Portier, s. m. (Théolog.) ostiarius ou janitor, celui qui a la garde ou le soin des portes. Ministre ecclésiastique dont l'ordre est un des quatre ordres mineurs. Voyez Ordre.

Les Grecs les nommoient PULWROI, ou préposés aux portes; mais il ne paroît pas qu'ils ayent compté cette fonction parmi les ordres mineurs. Car outre que dans leurs rituels on ne trouve point d'ordination particuliere pour les portiers, le concile in Trullo, qui fait l'énumération de tous les ordres, ne parle point de celui - là. Jean, évêque de Citre, & Codin, cités par le pere Morin, comptent les portiers parmi les officiers de l'église de Constantinople; mais il ne font pas de leur emploi un ordre particulier. Coutelier, dans ses notes sur le II. liv. de Constitutions apostoliques, remarque que la garde des portes n'étoit point un ordre, mais un office qu'on confioit quelquefois à des diacres, à des soûdiacres, à d'autres clercs inférieurs, & même à des laïques.

Dans l'Eglise latine l'ordre des portiers a toujours été regardé comme un des ordres mineurs. Il en est fait mention dans l'épître du pape S. Corneille à Sabin d'Antioche, rapportée par Eusebe, Hist. ecclés. lib. VI. c. xliij. dans le quatrieme concile de Carthage, tenu en 398; dans le sacramentaire de S. Gregoire, Isidore de Séville, Alcuin, Amalaire, Raban Maur, & tous les autres anciens liturgistes, aussi - bien que dans S. Cyprien, epist. 34. & dans le premier concile de Tolede, can. 4.

Les portiers, dit M. Fleury, étoient nécessaires du tems que les Chrétiens vivoient au milieu des infideles, pour empêcher ceux - ci d'entrer dans l'église, de troubler l'office, & de profaner les mysteres. Ils avoient soin de faire tenir chacun en son rang, le peuple séparé du clergé, les hommes des femmes, & de faire observer le silence & la modestie; à quoi l'on peut ajouter que lorsque la messe des catéchumenes étoit finie, c'est - à - dire après le sermon de l'évêque, ils faisoient sortir non - seulement les catéchumenes & les pénitens, mais encore les Juifs & les infideles, auxquels on permettoit d'entendre les instructions, & généralement tous ceux qui n'avoient pas droit d'assister à la célébration des saints my steres, & alors ils fermoient la porte de l'église.

Dans le pontifical romain, les fonctions marquées par l'instruction que leur donne l'évêque à l'ordination, & par les prieres qui l'accompagnent, sont de sonner les cloches, & de distinguer les heures de la priere, garder fidelement l'église jour & nuit, & avoir soin que rien ne s'y perde, ouvrir & fermer à certaines heures l'église & la sacristie, ouvrir le livre à celui qui prêche. En leur donnant ou leur faisant toucher les clefs de l'église, il leur dit: « gouvernez - vous, comme devant rendre compte à Dieu des choses qui sont ouvertes par ces clefs ». Sic age, quasi redditurus Deo rationem de his rebus quoe his clavibus recluduntur. C'est la formule de leur ordination prescrite par le iv. concile de Cartage. Les portiers devoient enfin avoir soin de la netteté & de la décoration des églises. En rassemblant toutes ces fonctions, on voit qu'ils avoient de quoi s'occuper; aussi étoient - ils plus ou moins nombreux, selon la grandeur des églises, & l'on en comptoit jusqu'à cent dans celle de Constantinople. Cet ordre se donnoit à des gens d'un âge assez mûr pour pouvoir l'exercer: plusieurs y demeuroient toute leur vie; quelques - uns devenoient acolythes ou mêmes diacres. Quelquefois on donnoit cette charge à des laïques; & c'est à - présent l'usage le plus ordinaire de leur en laisser les fonctions. Fleury, inslit. au droit ecclés. tom. I. part. I. chap. vj. Voyez aussi Bingham, orig. ecclésiastiq. tom. II. liv. III. c. vij. §. 123. & seq.

Portier (Page 13:147)

Portier du Temple, (Critiq. sacrée.) les lévites faisoient les fonctions de portiers du temple la nuit & le jour: David mit dans ce poste les fils d'Idithum, I. Paral. xvj, 42. Cette charge étoit de confiance, parce que les portiers gardoient les trésors du temple & ceux du roi; c'étoit un emploi laborieux, parce qu'ils avoient soin des réparations du temple: ce qui leur donnoit une grande autorité. Enfin ils exerçoient quelquefois les fonctions de Juges dans les matieres qui concernoient la police du temple; mais ils devoient surtout veiller soigneusement à ne laisser entrer dans le temple personne qui fût impur. II. Paralip. xxiij, 19. (D. J.)

PORTIERE (Page 13:147)

PORTIERE, (Littérat.) le véritable mot latin est protyrum, qui signifie une avant - porte, une portiere. Les Romains mettoient des pieces d'étoffe magnifiques devant les portes de leurs galeries ou de leurs portiques, témoin ces vers de Properce, lib. II. eleg. 32, v. x, 11.

Scilicet umbrosis sordet Pompeia columnis Porticus auloeis nobilis attalicis. Ulpien, dans la loi Quoesitum, de instrument. & instruc. leg. distingue quatre especes de voiles, propylea. 1°. Il y en avoit dont on se servoit dans les maisons, pour y donner du frais. 2°. D'autres étoient disposés pour éloigner le vent, & s'opposer à la pluie. 3°. On couvroit les statues de certains voiles. 4°. Enfin il y avoit un voile appellé penula, dont on couvroit la

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