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PORTES (Page 13:135)
PORTES D'ENFER, (Mythol.) Selon Virgile, ce sont deux portes appellées les portes du sommeil, l'une de corne, l'autre d'ivoire. Par celle de corne passent les ombres véritables qui sortent des enfers & qui paroissent sur la terre, par celle d'ivoire sortent les vaines illusions & les songes trompeurs. Enée sortit par la porte d'ivoire. (D. J.)
Portes de Rome (Page 13:135)
La premiere & la principale s'appelloit anciennement Flumentana ou Flaminia, aujourd'hui del Popolo, sur le bord du Tibre, vers le couchant d'hiver, selon la description de Marlian, liv. I. ch. viij.
La seconde étoit à main droite en tirant vers la colline des jardinages qu'on appelloit Collatina, par où on sortoit pour aller à Collatie, ville des Sabins, & le grand chemin se nommoit via Collatina.
La troisieme étoit appellée anciennement Quirinalis, parce qu'on passoit par - là pour aller au Quirinal; on la nomme aujourd'hui Porta salasa, parce qu'on amene le sel par cette porte dans la ville.
La quatrieme s'appelloit Viminalis, à cause du mont Viminal: elle est nommée aujourd'hui Momentane ou de sainte Agnès.
La cinquieme est l'Esquiline, ou la Taurine & Tiburtine, parce qu'on y passoit pour aller à Tivoly.
La sixieme étoit porta Coelimontana, par où on alloit au mont Célion.
La septieme se nommoit porte Latine ou Ferentina, qui conduisoit au pays des Latins.
La huitieme s'appelloit Capena, elle étoit au pié
du mont Aventin & proche le Tibre, & elle conduisoit
dans la via Appia; son nom lui venoit d'une petite
ville qui n'étoit pas éloignée de Rome: cette
porte étoit encore appellée Fontinalis, à cause de
plusieurs fontaines dont elle étoit environnée, ce
qui fait dire à Juvénal, en parlant d'Umbricius qui
quittoit Rome: Substetit ad veteres arcus, madidamque
Capenam,
La neuvieme étoit nommee Ostiensis & Trigemina, parce que celui des trois Horaces qui tua les trois Curiaces, entra par - là.
Il y avoit trois portes en trans Tevere, in trans - Tiberina; la premiere auprès du port, nommée Ripa, où abordent les barques qui viennent d'Ostie & de la mer, qu'on appelloit autrefois Portuensis & Navalis. La seconde au haut du Janicule, appellée Aurelia, du chemin qu'un certain Aurelius, homme consulaire, fit paver: on alloit de cette porte le long de la mer Toscane jusqu'à Pise. La troisieme est au pié du Janicule, appellée Septimiana, de Septimus Severus qui la fit faire. (D. J.)
Porte (Page 13:136)
Porte de Suzan (Page 13:136)
Porte d'une place de guerre (Page 13:136)
Porte méridionale (Page 13:136)
Cette purgation étoit appellée jugement de Dieu,
& c'est pour cette raison que l'on faisoit anciennement
de vastes portiques à la porte méridionale des
églises. Voyez
Porte (Page 13:136)
On a remarqué que tout gouvernement despotique devient militaire, dans ce sens que les soldats s'emparent de toute l'autorité. Le prince qui veut user d'un pouvoir arbitraire en gouvernant des hommes, ne peut avoir que de vils esclaves pour sujets; & comme il n'y a aucune loi qui retienne sa puissance dans de certaines bornes, il n'y en a aussi aucune qui la protege, & qui soit le fondement de sa grandeur. Se servant de la milice pour tout opprimer, il est nécessaire que cette milice connoisse enfin ce qu'elle peut, & l'opprime à son tour, parce que ses forces ne peuvent être contrebalancées par des citoyens qui ne prennent aucun intérêt à la police de l'état, & qui cependant dans le cas de la révolte des gens de guerre, font la seule ressource du prince.
Soliman I. connoissant tous les dangers auxquels ses successeurs seroient exposés, fit une loi pour défendre que les princes de sa maison parussent à la tête des armées, & eussent des gouvernemens de provinces. Il crut affermir les sultans sur le trône, en ensevelissant dans l'obscurité tout ce qui pouvoit leur faire quelque outrage. Par cette politique il crut ôter aux janissaires le prétexte de leurs séditions, mais il ne fit qu'avilir ses successeurs. Corrompus par [p. 137]
Malgré les vastes états que possede le grand - seigneur, il n'entre presque pour rien dans le système politique de l'Europe. Les Turcs sont pour ainsi dire inconnus dans la chrétienté, ou bien on ne les y connoît que par une tradition ancienne & fausse, qui ne leur est point avantageuse. Si la Porte entretenoit des ambassadeurs ordinaires dans toutes les cours; que se mêlant des affaires, elle offrît sa médiation & la fît respecter; que ses sujets voyageassent chez les étrangers, & qu'ils entretinssent un commerce reglé, il est certain qu'elle forceroit peu - à - peu les princes chrétiens à s'accoûtumer à son alliance.
Mais il n'est pas vraissemblable que la Porte change de politique; elle pensera toujours que son gouvernement doit avoir pour base l'ignorance & la misere des sujets.
L'Europe n'a pas lieu de craindre beaucoup les forces de la Porte. L'empereur, la Pologne, la Russie, & la république de Venise forment une barriere que les Turcs ne peuvent sorcer. On ne sauroit même douter que ces quatre puissances ne fussent en état de repousser le grand - seigneur en Asie, s'il étoit de l'intérêt des autres princes chrétiens, de leur laisser exécuter une pareille entreprise, ou si elles pouvoient elles - mêmes réunir leurs forces pour un semblable dessein. Ainsi la Porte conservera l'empire qu'elle a acquis en Europe, parce que d'ailleurs sa ruine agrandiroit trop quelques puissances, sur - tout la Russie, & qu'il importe à tous les peuples qui font le commerce du levant, que la Grece & les autres provinces de la domination ottomane, soient entre les mains d'une nation oisive, paresseuse, & qui ignore l'art de tirer parti des avantages que lui présente sa situation. (D. J.)
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