ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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PONDÉRATION (Page 13:24)

PONDÉRATION, s. f. (Peint.) Ce mot se dit d'une figure & de la composition d'un tableau.

En fait de figure, c'est l'égalité du poids de ses parties balancées, & reposées sur un centre qui la soutiennent, soit dans une action de mouvement, soit dans une attitude de repos.

En fait de composition d'un tableau, c'est son ordonnance tellement ménagée, que si quelque corps s'éleve dans un endroit, il y en ait quelqu'autre qui le balance, ensorte que la composition présente dans ses différentes parties une juste pondération.

Plus dans un tableau, suivant la remarque de M. de Watelet, les contrastes sont justes & conformes à la pondération nécessaire, plus ils satisfont le spectateur, sans qu'il se rende absolument compte des raisons de cette satisfaction qu'il ressent. C'est, ajoutet - il, de la proportion de l'ensemble, & de ce qui concerne l'équilibre des figures, & de leur mouvement, que naissent la beauté & la grace. Or, comme ces mots équilibre & pondération sont tout - à - fait synonymes en Peinture, on s'instruira completement en lisant l'article Equilibre, Peinture.

J'ajoute seulement que Léonard de Vinci, & quelques autres peintres qui ont le plus réfléchi sur cette partie essentielle de l'art, ont fait les remarques suivantes, qui passent pour autant d'axiomes reçus dans la Peinture.

Ils ont observé que la tête doit être tournée du côté du pié qui soutient le corps; qu'en se tournant, elle ne doit jamais passer les épaules; que les mains ne doivent pas s'élever plus haut que la tête, le poignet plus haut que l'épaule, le pié plus haut que le genou; qu'un pié ne doit être distant de l'autre que de sa longueur; que lorsqu'on représente une figure qui éleve un bras, toutes les parties de ce côté - là doivent suivre le même mouvement; que la cuisse, par exemple, doit s'alonger, & le talon du pié s'élever; que dans les actions violentes & forcées, ces mouvemens à la vérité ne sont pas tout - à - fait si compassés, mais que l'équilibre ne doit jamais se perdre; qu'enfin, sans cette juste pondération, les corps ne peuvent agir comme il faut, ni même se mouvoir. Les mouvemens ne sont jamais naturels, si les membres ne sont également balancés sur leur centre dans une égalité de poids, qu'ils ne se contrastent les uns les autres. (D. J.)

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