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POIRE (Page 12:880)
POIRE, s. f. (Botan.) c'est un fruit charnu, plus mince ordinairement vers la queue que ver, l'autre bout, ou il est garni d'un nombril forme par les découpures du calice. On trouve dans soninterieur cinq loges remplies de pepins, c'est - à - dire des semences couvertes d'une peau cartilagineuse.
Quoiqu'on ne voie dans une poire, à l'exception des pepins, qu'une chair, un parenchime un> qui n'a point de parties distinctes les une, d> au>, cependant quelques grands observateurs ont trouve par la macération & par d'autres voies, l'art de séparer ses parties, & d'en faire la dissection. M. D. > mel distingue quatre membranes dans l> pelle la premiere épiderme, la feconde > à cause d'une certaine viscofite; latroisieme > reux, & la quatrieme tissu fibreux.
L'epiderme de la poire semble destiné à la dése> des injures du dehors, & à réduire la transpir> du fruit à être de la quantité nécessaire, parce que son tissu serré en empêche l'excès, & parce que le grand nombre de pore, dont il est percé ouvre ass> de passiges. Cet épiderme tombe par petites éca> comme celle de l'homme, & se régénere de même sans, laisser de cicatrice.
Le tissu muqueux, immédiatement posé sous l'ép> derme, & très - difficile à s'en détacher, est pout - > formé par un entrelacement de vaisseaux très - dé> & pleins d'une liqueur un peu visqueuse. Il est verd naturellement; mais quand la poire a pris du rouge par le soleil, quelquefois cette couleur ne passe pas l'épiderme, quelquefois elle pénétre jusqu au > muqueux, & le penetre même tout entier. Il est > à des accidens & à des maladies; les coups de grêle le meurtrissent & le dessechent, la trop gran de h> dité le corrompt; quelques chenilles s'en noarr> après avoir détruit l'épiderme, une très - petite > qui n'a point entamé l'épiderme, va le m> Quand il est détruit dans toute son épaisseur, il n> régénere point, il se forme à sa place une espece de gale gommeuse.
La troisieme enveloppe ou partie de la peau totale de la poire, est le tissu pierreux. On sait asse ce que c'est que ce qu'on appelle pierres dans la p>, ces grumeaux plus durs que le reste de sa substance, tantôt plus, tantôt moins gros, & quelquefois amoncelés en petits rochers. On nomme les poires cassantes ou fondantes, selon qu elles en ont ou n'en oat p> ou en ont moins. Ces pierres n'appartiennant pas leulement à cette enveloppe, qui est le tissu pie> elles se trouvent répan dues dans tout le reste du fruit, mais elles sont arrangées dans ce tissu pl> ment les unes à cette des autres, & enfin elle, le sont d'une maniere à former une enyeloppe, ce qui fassit ici. Comme elles sont de la même nat ire que le, autres, il sera à - propos de les consieérer toutes ensemble.
Elles commencent des la queue de la poire, & setendent sur toute sa longueur, posées entreles tgeumens de cette queue, & un faiseeau de vaisseaux qui en occupent l'axe. Quand elle, sont entree, dans son fruit, il y en a une partie qui s'epanouit & va former le tissu pierreux, en tapissant toute la surface intérieure du tissu muqueux; l'autre partie se tient serrée le long de la queue prolongée, ou de l'axe de la poire, & y forme un grand canal pierreux d'une certaine largeur. Ce canal arrivé à la région des pepins, se partage à droite & à gauche, prend plus de largeur de part & d'autre, & ensuite va se réunir au<pb-> [p. 881]
Cela n'empêche pas qu'il n'y ait des parties jettées çà & là moins régulierement dans le reste du corps de la poire; elles sont liées par une substance plus molle & plus douce; il y en a, mais de beaucoup plus petites, jusque dans les poires que l'on appelle fondantes. Ces pierres ne sont pas sensibles dans les fruits nouvellement noués; ce ne sont que de petits grains blancs sans solidité, mais ils durcissent ensuite & grossissent à tel point, que les fruits encore fort petits, ne sont presque que des pierres, moins dures cependant qu'au tems de la maturité, mais en plus grand nombre, par rapport au volume du fruit; car à mesure que le fruit croît depuis un certain point, les pierres ou croissent moins ou ne croissent plus, & même il en disparoît. Quand elles sont dans leur parfaite grosseur, on peut voir quantité de filets ou qui y entrent ou qui en sortent; leur substance n'est point formée par lames ou par couches, mais par grains.
La quatrieme enveloppe qui fait partie de la peau de la poire, & qui est posée sur le tissu pierreux, paroît formée d'un entrelacement perpetuel de vaisseaux anastomosés les uns avec les autres; nous les nommons vaisseaux par analogie, car on n'y voit aucune cavité, mais seulement une espece de duvet remplissant l'intérieur de ce vaisseau, qui n'est donc plus qu'un simple filet solide; cependant l'idée de vaisseaux est trop nécessaire pour être abandonnée.
Il nous reste à considérer la partie la plus importante de tout le fruit, celle à laquelle tout le reste paroît subordonné, parce qu'elle assure la perpétuité de l'espece: ce sont les pepins ou semences de la poire dont je veux parler. Ils sont logés deux à deux en cinq capsules, vers le milieu de l'axe, & même de tout le corps du fruit. Il est à remarquer que les filets ou vaisseaux qui font de ce milieu une espece de globe qu'ils enveloppent, ont dix branches plus grosses que les autres, dont cinq répondent assez exactement aux capsules des pepins, & les cinq autres aux intervalles qu'elles laissent entr'elles: de sorte que toute la poire divisée selon la position & dans le sens de ces vaisseaux, le seroit en dix parties égales. Mais la méchanique des pepins & de tout ce qui leur appartient, n'est point connuc; le fin de tout le mystere, la maniere dont se fait la génération du fruit, échappe à tous les yeux. Cependant le lecteur trouvera des choses bien curieuses sur cette matiere, dans Malpighi, dans Grew, Leewenhoek, Ruysch, & dans trois memoites sur l'anatomie de la poire, par M. Duhamel, insérés dans le ricueil de l'académie des Sciences, années 1730, 1731, & 1732, avec figures.
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