ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"953"> des Mémoires de l'académie royale de Chirurgie. Il serre le pédicule avec un fil d'argent, dont les deux extrémités passent dans deux cylindres creux adossés. La torsion du fil d'argent sait de la maniere la plus simple & la plus sure la constriction du pédicule de la tumeur. Voyez l'ouvrage indiqué. (Y)

POLYPETALE, Fleur (Page 12:953)

POLYPETALE, Fleur, (Botan.) c'est - à - dire fleur à plusieurs pétales ou feuilles, car tout le monde sait qu'on donne le nom de pétale aux feuilles des fleurs, pour les distinguer des feuilles de la plante.

Les fleurs composées, c'est - à - dire qui ont pour enveloppe des petales, sont d'une ou de plusieurs pieces, ce qui les a fait appeller ou monopetales ou polypétales. Il y a des polypétales régulieres & des irrégulieres.

Les polypétales régulieres sont à deux pieces comme dans le circéa, ou à quatre comme dans le géroslier, disposition qui leur fait donner le nom de fleurs en croix: ou ces pieces y sont au nombre de cinq comme dans le fenouil, classe qui porte le nom d'ombellifere; ou elles sont à six pieces comme dans le lis blanc, ce qui a donné lieu d'appeller fleurs en lis celles de cette classe.

De quelque quantité égale ou inégale qu'elles puissent surpasser celles de six pieces, elles forment une autre classe de fieurs polypétales, j'entends celles de fleurs en rose, dans laquelle classe se rangent toutes celles qui, quoique du nombre de trois, quatre, cinq ou six pieces, different neanmoins tellement par leurs fruits de celles de ces classes superieures, qu'on a été obligé de les en séparer: telle est la fleur de plantain aquatique, qui nonobstant qu'elle soit à trois pieces seulement par le rapport néanmoins de sa semence avec celle des renoncules, se range dans cette derniere classe; telle est la fleur de la tormentille, qui, quoiqu'elle soit à quatre pieces, ne peut, à cause de son fruit différent de siliques des fleurs en croix, être placée parmi elles: tel est l'oeillet, qui, quoiqu'à cinq pieces, se met cependant hors de la classe des ombelliferes, parce que son fruit ne se divise pas en deux parties, telle est la fleur de la jonbarbe & des anémones, qui, quoiqu'à six pétales, ne dounent jamais des fruits divises en trois loges, comme ceux des fleurs de lis, & ne peuvent par consé quent appartenir à cette classe.

Les polypétales irrégulieres sont ainsi appellés, à cause de la figure & de la disposition bisarre de leurs pétales en quelque nombre qu'ils puissent être; telles sont celles de deux pieces ressemblant à deux mufles, comme dans la fumeterre, ou celles de cinq pieces ressemblant à des papillons communes à toutes les plantes légumineuses, &c.

Ce mot vient de POLU\, beaucoup, & de PE/TALON, une feuille; polypétale signifie donc qui a beaucoup de feuilles. (D. J.)

POLYPHEME (Page 12:953)

POLYPHEME, (Mytholog.) le plus célebre & le plus affreux des Cyclopes, il passoit pour sils de Neptune. Homere nous a donné le portrait de ce monstre affreux, & de son histoire avec Ulysse. Les Mythologues ont imaginé que Polypheme étoit un roi de Sicile, dont Ulysse enleva la fille nommée Elpé, ce qui fit que ceux des compagnons d'Ulysse qui tomberent entre les mains du roi furent mis à mort, & lui - même poursuivi jusqu'à ce qu'il sortît de l'ile. Euripide a laissé une piece intitulée le Cyclope, qui n'est ni comédie, ni tragédie, mais qui tient de l'une & de l'autre. (D. J.)

POLYPIER (Page 12:953)

POLYPIER, grouppe composée de plusieurs polypes & de leurs loges. On a proposé de donner le nom de polypiers aux productions de mer, qui ont été appellées plantes marines, quoiqu'elles soient produites par des polypes qu'elles renferment; mais cette nouvelle dénomination n'est pas en usage.

POLYPODE (Page 12:953)

POLYPODE, s. m. polypodium, (Hist. nat. Bot.) genre de plante qui n'a point de branches & dont les feuilles sont découpées presque jusqu'à la côte en portions étroites & oblongues. Ajoutez aux caracteres de ce genre le port particulier du polypode. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante.

Dans le sysseme de Linnæus, c'est un genre distinct de plante capillaire qui renferme le polypodium & le lonchitis de Tournesort. Sa fructification est marquée par des taches rondes, qui se trouvent sur la partie inferieure du disque de la feuille.

Des vingt - six especes de polypodes distinguées par Tournefort, nous parlerons seulement de la plus commune, poly podium vulgare, I. R. H. 540.

Sa racine est longue d'un demi - pié, presque de la grosseur du petit doigt, rempante à fleur de terre, garnie de fibres menues comme des poils, relevée de petits tubercules semblables aux piés d'un insecte; elle est brune en - dehors & verdâtre en - dedans, d'un gout douçâtre, légerement aromatique, à la fin un peu acerbe & stiptique.

Elle jette des feuilles qui ressemblent à celles de la fougere mâle, mais beaucoup plus petites, découpées profondément jusques vers la côte, en partie longues & étroites, couvertes sur le dos d'une maniere de poussiere adhérente, rougeâtre, entassée comme par petits tas. Cette poudre examinée au microscope offre un assemblage de coques sphériques & membraneuses, qui s'ouvrent en deux parties comme une boîte à savonnette, & laissent tomber de leur cavité quelques semences menues, jaunes, faites en forme de rein, à - peu - près comme celles de la luzerne.

Cette plante qui est de la classe des capillaires, & par consequent des plantes qui ne fleurissent point, croît dans ies forêts, les vallées, & sur les montagnes ombrageuses, entre les pierres couvertes de mousse, sur les troncs des vieux arbres, comme frene, hêtre, coudrier, aulne, & sur les vieilles murailles. Ce polypode est verd toute l'année, & se peut ramasser en tout tems. Au printems, il pousse de nouvelles feuilles; &, suivant la remarque de Césalpin, les tubercules de la racine ne sont autre chose que les vestiges des feuilles qui tombent chaque année. (D. J.)

Polypode de chne (Page 12:953)

Polypode de chne, (Mat. méd.) les Pharmacologistes ont cru que le polypode qui croissoit sur le chêne étoit une espece particuliere de cette plante, & qu'elle étoit la meilleure pour les usages médicinaux; c'est pourquoi on trouve toujours l'épithete quercinum ou quernum de chêne unie au mot poly pode toutes les fois qu'il est question de cette plante dans les livres de médecine. Il est reconnu aujourd'hui que cette plante est absolument la même en soi, & par rapport à ses vertus médicinales, soit qu'on la cueille sur le chêne, sur d'autres arbres, sur les rochers, sur les murailles, &c.

Ce n'est presque que la racine qui est d'usage en Médecine. Elle a un goût sucré, & elle est légerement laxative, ce qui la fait ranger avec les fruits secs appellés doux, tels que les figues, les dattes, les raisins secs, &c. On l'emploie, comme ces fruits, dans les décoctions pectorales, & dans celles qui servent assez communément d'excipient aux potions purgatives. La douceur de la racine de poly podeconcourt sur - tout assez efficacement à corriger & masquer le mauvais goût du sené; voyez Correctif. Cette racine est employée à ce dernier titre, c'est - à - dire comme correctif dans plusieurs anciens électuaires purgatifs, tels que le catholicum, le lénitif, la confection hamech, le diaprun.

Les feuilles de polypode entrent dans la poudrecontre la rage de paulmier. (b)

POLYPTOTE (Page 12:953)

POLYPTOTE, s. m. (Rhétor.) terme grec qui veut dire les mêmes mots répétés en différens cas. [p. 954] Quintilien, liv. IX. ch. iij. comprend cette figure au nombre de celles qu'il appelle per iterationem, & dit qu'elle se fait en plusieurs manieres. La chose n'est pas assez importante pour nous arrêter long - tems. J'observerai seulement qu'il parle d'une espece de polyptotes que Cécilius appelloit métabole, & qu'il appelle rerum conjunctarum diversitatem. C'est une figure qui paroît consister dans l'union de différentes choses, qui tendent toutes au même but, & qui malgré leur variété, servent à faire naître la même idée. Si l'on jette les yeux sur l'endroit de Quintilien, auquel je renvoie le lecteur, on verra que différentes figures portent le nom de polyptotes, & que les unes appartiennent aux pensées, les autres aux mots. On ne peut pas douter que les polyptotes lorsqu'ils sont figures de pensées, ne puissent contribuer au pathétique, puisqu'ils offrent la même idée sous différens points de vue, & l'on sent que la grande éloquence peut souvent en avoir besoin.

Pour les polyptotes quine sont que figures de mots, & qui font l'emploi d'un nom dans ses différens cas, ou d'un verbe dans les différens tems, à - moins qu'on ne s'en serve bien à - propos, & qu'ils ne soient soutenus du fond même des choses, je ne vois pas qu'ils puissent être d'un grand secours pour le pathétique. L'auteur de la Rhétorique à Hérennius, liv. IV. ch. xxiij. dit avec raison qu'ils diminuent la sévérité, la gravité, l'autorité du discours oratoire. D'où l'on peut conclure que l'usage de la plupart des figures de mots ne doit pas être fréquent. On va voir cependant par un seul exemple de Virgile, Enéid. liv. X. v. 355. que les polyptotes de ce genre ajoutent quelquefois à la force du discours, & servent même à faire image.

Expellere tendunt Nunc hi, nunc illi: certatur limine in ipso Ausoni. Magno discordes there venti Prlia seu tollunt, animis & viribus quis: Nonipsi inter se, non nubila, non mare cedunt, Anceps pugna diù: stant obnixu omnia contra. Haud aliter trojan acies, aciesque latin Concurrunt: hret pede pes, densu sque viro vir.

Voilà des polyptotes de mots heureusement mis en usage. Nunc hi, nunc illi; trojan acies, aciesque latin; pede pes, viro vir. (D. J.)

POLYREN (Page 12:954)

POLYREN, (Géog. anc.) ville de l'île de Crete, selon Etienne le géographe. Polybe, liv. IV. n°. 53. &61. appelie les habitans Polyrrhenii. C'est la même ville qui est appellée Polyrrhenium par Pline, liv. IV. ch. xij. & Polyrrhenia par Ptolomée, liv. IV. ch. xvij.

POLYSPASTON (Page 12:954)

POLYSPASTON, s. m. (Méch.) est le nom que Vitruve a donné à une machine composée de plusieurs poulies: on l'appelle aujourd'hui poulie multiple, ou mouffle. Voyez Poulie & Mouffle. Ce mot est formé des deux mots grecs OLU/, beaucoup, & SPA/W, je tire, parce que la poulie sert à tirer; & que le polyspaston est un assemblage de plusieurs poulies.

Au reste, on appelle ainsi une machine composée de plus de quatre poulies; car celles qui ont trois poulies s'appellent trispaston, celles de quatre tetraspaston, & c. (O)

POLYSCOPE (Page 12:954)

POLYSCOPE, s. m. (Optiq.) verre qui multiplie les objets, c'est - à - dire, qui représente un objet aux yeux comme s'il y en avoit plusieurs. Il est aussi appellé verre à facettes & polyhedre. Voyez Polyhedre.

Ce mot vient des mots grecs SXEPTOMAI, je vois, & OLU/, beaucoup. Voyez aussi Polyoptre. Chambers.

POLYSPERMATIQUE (Page 12:954)

POLYSPERMATIQUE, en Botanique, se dit de ces plantes qui ont plus de quatre semences qui viennent après que la fleur est passée, sans aucun ordre ou nombre certain. Voyez Plante. Ce mot vient du grec POLU & SPERMA, semence.

M. Rai en fait une espece distincte d'herbes, & il les appelle herb semine nudo poly sperm; où il entend par les mots semine nudo, des semences qui ne se dépouillent pas d'elles - mêmes des tégumens ou des enveloppes qu'elles ont, ou qu'elles paroissent avoir, mais qui tombent de la même plante toutes couvertes. Voyez Semence.

On subdivise les herbes polyspermatiques, 1°. en celles qui ont un calice ou périanthium, qui consiste premierement en trois feuilles & une fleur tripétale, tel que le plantain aquatique & la sagittaire, qui sont toutes deux des plantes aquatiques; ou en fleur polypétale, & le calice qui tombe avec elle, comme la petite chélidoine; ou qui reste apres que la fleur est passée, comme dans l'hepatique mobile. Secondement, de cinq feuilles, qui dans quelques - unes tombent avec la seuille, comme dans la renoncule; & dans d'autres sont permanentes, comme dans l'ellébore noire ferulacée; ou annuelles, comme dans la fleur adonis. Troisiemement, de huit feuilles, comme la mauve & l'alcée. Quatriemement, de dix feuilles, comme la caryophille, la fragaria, le pentapsillum, la tormentille, l'argentine, la guimauve & la pentaphilloide.

2°. Celles qui n'ont point de calice ou de périanthium, comme la clematitis, la filipendule, l'ulmaire, l'anémone des forêts, la pulsatille, &c.

POLYSYLLABIQUES (Page 12:954)

POLYSYLLABIQUES, adj. (Phys.) sont ceux qui répetent plusieurs syllabes ou plusieurs mots. Voyez Echo.

POLYSYNDETON (Page 12:954)

POLYSYNDETON, (Belles - Lettres.) figure de Rhétorique qui consiste à multiplier dans une même phrase les conjonctions copulatives; comme dans celle - ci: me pr cteris, & colit, & observat, & diligit. L'asyndeton est opposée à cette figure. Voyez Asyndeton.

POLYTHÉISME (Page 12:954)

POLYTHÉISME, s. m. (Métaphysiq.) le polythéisme est une opinion qui suppose la pluralité des dieux. Il est étonnant dans quels excès l'idolâtrie a précipité ses sectateurs. Lisez - en la description dans le discours de M. de Meaux sur l'Histoire universelle. « Tout étoit dieu, dit ce grand prélat, excepté Dieu lui - même, & le monde que Dieu avoit fait pour manifester sa puissance, sembloit être devenu un temple d'idoles. Le genre humain s'égara jusqu'à adorer ses vices & ses passions; & il ne faut pas s'en étonner, il n'y avoit point de puissance plus inévitable ni plus tyrannique que la leur. L'homme accoutumé à croire divin tout ce qui étoit puissant, comme il se sentoit entraîné au vice par une force invincible, crut aisément que cette force étoit hors de lui, il s'en fit bien - tôt un dieu. C'est par - là que l'amour impudique eut tant d'autels, & que des impuretés qui font horreur, commencerent à être mêlées dans les sacrifices. La cruauté y entra en même tems. L'homme coupable qui étoit troublé par le sentiment de son crime, & regardoit la divinité comme ennemie, crut ne pouvoir l'appaiser par les victimes ordinaires. Il fallut verser le sang humain avec celui des bêtes. Une aveugle fureur poussoit les peres à immoler leurs enfans, & à les brûler à leurs dieux au lieu d'encens. Ces sacrifices étoient communs dès le tems de Moïse, & ne faisoient qu'une partie de ces horribles iniquités des Amorrhéens dont Dieu commit la vengeance aux Israélites. Mais ils n'étoient pas particuliers à ces peuples. On sait que dans tous les peuples du monde, sans en excepter aucun, les hommes ont sacrifié leurs semblables; & il n'y a point eu d'endroits sur la terre où l'on n'en ait servi à ces tristes & affreuses divinités, dont la haine implacable pour le genre humain exigeoit de telles victimes. Au milieu de tant d'ignorances l'homme vint à adorer jusqu'à l'oeuvre de ses mains. Il crut pouvoir renfermer l'esprit divin dans ses statues; & il oublia si »

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