ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"903"> à 90d. de l'équateur. Tout cela se comprend encore mieux à l'inspection du globe que par des explications. Le mot pole vient du gree POLEW, je tourne, parce que c'est par rapport à l'action de tourner que ces deux points ont été ainsi nommés. (D. J.)

Pole (Page 12:903)

Pole, poisson de mer qui est une espece de sole, à laquelle il ressemble par la forme du corps; il est cependant plus epais & moins allonge; ses écailles sont aussi plus petités, & decoupées sur les bords. On distingue encore aisément ce poisson de la sole en ce qu'il a un mauvais goût désagréable. Rondelet, Hist. nat. des poissons, part. I. liv. XI. chap. xij. Voyez Sole, Poisson.

POLEMARQUE (Page 12:903)

POLEMARQUE, (Hist. anc.) magistrat d'Athènes. C'étoit le troisieme des neuf archontes, & son département étoit le militaire sur - tout pendant la guerre, ce qui n'empéchoit pas qu'il ne connût aussi des affaires civiles avec ses autres collegues. On lui donnoit aussi le titre d'archistrateque ou de généralissime dans les guerres importantes. Dans celles de moindre consequence, on se contentoit de créer dix strateques ou généraux, autant qu'il y avoit de tribus à Athènes. Le polémarque devoit consulter ces strateques. Il avoit outre cela sous lui deux hipparques ou généraux de la cavalerie, & dix phylarques qui en enoient comme les mestres de camp, dix taxiarques ou colonels qui commandoient Pinsanterie. Dans la suite, le polémarque devint un magistrat purement civil, dont les fonctions furent renfermées dans le barreau. Chez les Etoliens on donnoit ce nom à celui qui avoit la garde des portes de la ville.

POLEMIENS (Page 12:903)

POLEMIENS, s. m. (Hist. ecelesiast.) hérétiques qui parurent dans le iv. sieclé, & qui furent ainsi nommés de leur chef Polémus, diseiple d'Apollinaire Ils soutenoient entr'autres choses que dans l'incarnation le verbe & la nature humaine avoient été unis si étroitement qu'ils s'etoient confondus l'un dans l'autre. On les a regardés comme un branche des Apollinaristes. Voyez Apollinaristes. Théodoret, lib. IV. hretic. fabular. Baronius, ad ann. Ch. 373.

POLEMIQUE (Page 12:903)

POLEMIQUE, (Théolog.) titre ou épithete qu'on donne aux livres de controverse, principalement en matiere de théologie.

Ce mot vient du grec POLEUES, guerre, co nbat, parce que dans ces sortes d'ouvrages on dispute sur quelque point de dogme ou d'histoire. Ainsi l'on dit theologie polémique, pour signifier une théologie de controverse. La question des ordinations angloues dans ces derniers tems a produit plusieurs écrits polémiques de part & d'autre.

On donne aussi ce nom dans la littérature à tout écrit, où l'on entreprend la défense ou la cedsure de quelque opinion. Les exercitations de Scaliger contre Cardan sont un livre purement polimique.

POLEMONIUM (Page 12:903)

POLEMONIUM, s. f. (Hist. nat. Bot.) genre de plante à sieur monopétale, en rosette & profondément découpée. Le pistil sort du calice, il est attaché comme un clou au milieu de la fleur, & devient dans la suite un fruit ou une coque arrondie qui s'ouvre ordinairement en trois parties, & qui est divisé en trois loges, dans lesquelles on trouve des semences le plus souvent oblongues. Tournefort, Instit. rei herb. Voyez Plante.

POLEMOSCOPE (Page 12:903)

POLEMOSCOPE, s. m. terme d'Optique, c'est une espece de télescope ou de lunette d'approche, qui est recourbée, pour voir les objets qui ne sont pas directement opposés à l'oeil.

Il a été inventé par Hévélius en 1637, qui le nomma ainsi des mots grecs PQLEUOS, combat, & QHEWTOMAI ,je vois, parce que l'on peut s'en servir à la guerre, dans les batailles, &c.

On a présentement quelque chose de semblable dans ce que l'on appelle lorgnettes ou lorgnettes d'opé<cb-> ra, avec lesquelles on peut voir une personne lorsque l'on paroit en regarder une autre. Voyez Lorgnette.

Construction du polémoscope. Tout télescope sera un polémoscope si l'on en fait un tube recourbé semblable au syphon rectangulaire A B D M, fig. 70. Opt. & qu'entre le verre objectif A B & le premier oculaire G H, (s'il y a plusieurs oculaires), on dispose en K un miroir plan de maniere qu'il soit incliné à l'horison de 45 degrés, & que l'image réfléchie soit au foyer du verre oculaire G H.

Car, par ce moyen, les objets situés vis - à - vis le verre ou la lentille A B paroitront vis - à - vis le verre occulaire G H dans la direction G C, de même que s'il n'y avoit point de miroir K, & que le verre objectif & le verre oculaire & les objets fussent dans une même ligne droite.

Si l'on veut regarder par O, & non par M, il faut ajouter un autre miroir plan en N. Wolf & Chambers. (T)

POLENTA (Page 12:903)

POLENTA, s. f. Colum. (Diététiq.) orge nouveau rôti médiocrement, & ensuite moulu. Nous apprenons de Pline que les anciens composoient leur polenta de différentes manieres; les uns arrosoient l'orge, le faisoient sécher pendant une nuit, le fricassoient le lendemain, & d'abord après le réduisoient en sarine. D'autres prenoient de l'orge cueilli fraichement, ensuite battu; & l'ayant arrosé d'eau, ils le lavoient, le séchoient au soleil, le piloient dans un mortier ou le faisoient moudre; d'autres faisoient rôtir l'orge tout simplement, & ensuite moudre bien menu avec un peu de millet: d'autres y ajoutoient de la coriandre, du moût, de l'hydromel, &c. Quoi qu'il en soit, leur polenta servoit de nourriture au peuple, & partieulierement aux soldats. Les Grecs l'appelloient ALFITOV. Hippocrate preserit souvent à ses malades l'A'LFBITOV préparé sans sel. Paul d'Egine en recommande l'usage dans de l'eau pour appaiser la soif. Il paroît par les livres saints que les Juifs s'en servoient déja du tems de David. Les Syriens employoient l'orge rôti dans leur boisson, pour corriger la qualité de l'eau.

Il est assez vraissemblable que les Arabes qui étoient voisins des Syriens, & qui habitoient un pays sec qui produisoit peu d'orge, mais beaucoup de caffé, sans presque aucune culture, imaginerent de faire leur polenta avec les baies de caffé; mais les effets de ces deux boissons sont tout opposés; l'un humecte, rafraîchit; l'autre échauffe, agite, & met les esprits en mouvement. (D. J.)

POLENTINA PLEBS (Page 12:903)

POLENTINA PLEBS, (Littérat. géorgr.) on trouve ce nom dans Suétone, in Tiberio, qui veut désigner par - là les habitans de Polentia: mais comme il y a eu plusieurs villes de ce nom, savoir l'une dans une des îles Baléares, une autre dans le Picenum, & une autre dans les Alpes; voilà la difficulté de décider de laquelle Suétone entend parler. Il semble néanmoins qu'il doit être question de cette derniere. Ce que Suétone ajoute un peu plus bas, du royaume de Cottus, paroit le prouver, car ce royaume étoit dans le quartier des Alpes appellé les Alpes cottiennes. (D. J.)

POLESIN, le (Page 12:903)

POLESIN, le (Géog. mod.) quelques - uns écrivent la Polesine, & l'on dit aussi le Polesin ou la Polesine de Rovigo; c'est une province d'ltalie dans les états de Venise. Elle est ainsi nommée de sa situation entre le Pô, l'Adige, & l'Adigesto, qui en font une presqu'île; car Polesin & presqu'île signifient à - peu - près la même chose.

Cette province est bornée au nord par le Padouan, au midi par le Ferrarois, au levant par le Dogado, & au couchant par le Véronnois. Son étendue est de 50 milles du levant au couchant, & de 20 du midi au nord. Le blé & le bétail font la richesse de [p. 904] ses habitans. Elle est gouvernée par quelques nobles Vénitiens que la république y envoye. Rovigo est la capitale du Polesin; on y trouve aussi l'ancienne ville d'Adria, & tout ce pays étoit sujet aux dues de Ferrare, avant que les Vénitiens l'eussent conquis.

POLETES (Page 12:904)

POLETES, s. m. pl. (Antiq. grecq.) POLUQOS, étoient chez les Athéniens dix magistrats qui, conjointement avec les trois chargés de l'argent consacré aux pompes publiques, avoient la direction de l'argent des impôts, & de la vente des biens confisqués. En outre, leur pouvoir s'étendoit encore jusqu'à vendre à l'encan ceux qui n'avoient pas payé le tribut nommé YETOIXION. Potter, Arch. grc. l. l. c. xiv.

POLI, CIVIL, HONNÊTE, AFFABLE, GRACIEUX (Page 12:904)

POLI, CIVIL, HONNÊTE, AFFABLE, GRACIEUX, (Synon.) nous sommes honnétes par l'observation des usages de la société; nous sommes civils par les honneurs que nous rendons à ceux qui se trouvent à notre rencontre; nous sommes polis par les façons flatteuses que nous avons dans la conversation & dans la conduite, pour les personnes avec qui nous vivons; nous sommes gracieux par des airs prevenans pour ceux qui s'adressent à nous; nous sommes affables par un abord doux & facile à nos inférieurs, qui ont à nous parler.

Les manieres honnétes sont une marque d'attention; les civiles font un témoignage de respect; les polies sont une marque ou démonstration d'estime; les gracieuses sont un moyen de prévenance flatteuse; les affables sont une insinuation de bienveillance: toutes ces choses s'acquierent par l'usage du monde, & ne sont que l'écorce de la vertu.

Poli (Page 12:904)

Poli d'une glace, (Manufact. de glaces.) on appelle le poli d'une glace, la derniere façon qu'on lui donne avec l'émeril ou la potée, & l'on nomme dans les manufactures, l'attélier du poli, le lieu destiné à donner aux glaces cette derniere façon. (D. J.)

Poli (Page 12:904)

Poli, (Orsev.) le poli de l'argent se fait presque tout à l'huile, avec de la pierre ponce à l'huile, & du tripoli à l'huile; il se termine par la potee à sec.

Poli (Page 12:904)

Poli & Polir l'étain, (Potier d'étain.) c'est la même façon que pour l'argent; on se sert de ponce en poudre & de tripoli à l'nuile, qu'on appelle rouge d'Angleterre; ensuite on essuie l'ouvrage avec un linge & du blanc d'Espagne en poudre, Polir c'est degraisser & ôter le suif qu'on a mis sur la vaisselle d'étain avant de la forger, avec un linge & du blanc d'Espagne; & à la poterie & menuiserie d'étain, c'est l'essuyer sur le tour après avoir été brunie, avec un linge qu'on nomme pour cela polissoir.

POLIA (Page 12:904)

POLIA, (Hist. nat.) nom qui a été donné à l'amianthe qui est composé de fils ou de fibres paralleles & flexibles.

Polia (Page 12:904)

Polia, (Géog. mod.) petite ville des états du Turc, en Asie, sur la route de Constantinople à Ispahan. Cette ville, dont Tavernier vous donnera de plus grands détails, est principalement habitée par des Grecs. (D. J.)

POLIADE (Page 12:904)

POLIADE, (Mythol.) Minerve eut deux temples dans la Grece sous le nom de Minerve Poliade; l'un à Erythrès en Achaie, & l'autre à Tégée dans l'Arcadie. La statue de Minerve Poliade à Erythrès étoit de bois, d'une grandeur extraordinaire, assise sur une espece de trône, tenant une quenouille des deux mains, & ayant sur la tête une couronne surmontée de l'étoile polaire. Dans le temple de Minerve Polia - de à Tégée, on conservoit des cheveux de Méduse, dont Minerve avoit fait présent aux Tégéates, disoit - on, en les assurant que par - là leur ville deviendroit imprenable; le temple étoit déservi par un prêtre qui n'y entroit qu'un fois l'année. Poliade signifie celle qui habite dans les villes, ou la patrone d'une ville.

POLICANDRO (Page 12:904)

POLICANDRO, (Géog. mod.) île de l'Archipel, & l'une des Cyclades, à l'orient de l'île de Milo, à l'occident de celle de Siquino, & au midi de celle de Paros & d'Antiparos.

Il y a beaucoup d'apparence que Policandro est l'île nommée Photéganaros par Strabon & par Pline: outre la ressemblance des noms, le premier de ces auteurs marque precisement que navigeant d'los vers le couchant, on rencontre Sicenos, Lagusa, & Pholegandros. Ce qu'Aratus dit de Pholegandros, dans Stiabon, convient bien à Policandro, savoir qu'on l'appessoit une de de fer, car elle est toute hérissée de rochers; Etienne le géographe, qui cite le même passage d'Aratus, assure qu'elle a pris son nom de Pholeganaros, l'un des fils de Minos.

Cette île n'a point de port: le bourg qui en est à trois milles du côté du nord - est, assez près d'un rocher effroyable, n'a d'autres murailles que celles qui forment le derriere des maisons, & contient environ cent fannilles du rite gree, lesquelles en 1700, payerent pour la capitation & pour la taille réelle 1000 ecus.

Quoique cette ile soit pierreuse, seche, pelée, on y recueille assez de blé & assez de vin pour l'usage des habitans. Ils manquent d'huile, & l'on y salé toutes les olives pour les jours maigres. Le pays est couvert du tithymale, arbrisseau que l'on y brùle faute de meilleur bois. L'ile d'ailleurs est assez pauvre, & l'on n'y commerce qu'en toiles de coton: la douzaine de serviettes n'y vaut qu'un écu; mais elles n'ont guere plus d'un pie en quarré: pour le même prix on en donne huit qui sont un peu plus grandes, & bordees de deux côtés d'un passement.

Cette île ne manque pas de papas & de chapelles; celle de la Vierge est assez jolie, située sur la grande roche, tout pres des ruines de Castro, vieux chateau des ducs de Naxie, bâti sans doute sur les ruines de l'ancienne ville, laquelle portoit le nom de Philocandros, suivant Ptolomée. Il reste dans cette chapelle quelques morceaux de colonnes de marbre. Pour la statue ancienne dont parle M. Thevenot, on nous assura, dit Tournefort, qu'elle avoit été sciée, & employée à des montans de porte: on y découvrit, dans le dernier siecle, le pié d'une figure de bronze, que l'on fondit pour faire des chandeliers à l'usage de la chapelle. Au reste, cette île paroit assez gaie dans sa secheresse. Il y a un consul de France, qui fait aussi les fonctions d'administrateur & de vaivode. Il y a encore dans cette effroyable roche, dont on vient de parler, une fort belle grotte. Long. du bourg de l'île, 33. lat. 46. 35.

POLICASTRO (Page 12:904)

POLICASTRO, (Géog. mod.) ville ruinée d'Italie, au royaume de Naples, dans la principauté citérieure, sur la côte méridionale du golfe de même nom, à 22 lieues sud - est de Salerne, & 24 sud - est de Naples. Cette ville se nommoit autrefois Palocastrum, & à ce qu'on croit, avoit été bâtie des ruines de l'ancienne Buxentum, ville de Lucanie; son évêque, suffragant de Salerne, réside à Orsaia, bourg voisin; l'évéche de Policastro étoit érigé des l'an 500. Long. 33. 14. lat. 40. 7. (D. J.)

POLICE (Page 12:904)

POLICE, s. f. (Gouvern.) Ce mot vient de POLIS, ville, dont les Grecs ont fait POLITEIA, & nous police. Il a différentes acceptions qui demandent quelque détail pour être bien entendues. La vie commode & tranquille fut le premier objet des sociétés: mais les erreurs étant plus communes peut - étre, l'amour propre plus rafiné, les passions, sinon plus violentes, du moins plus étendues dans les hommes rassemblés que dans les hommes épars, il est presque arrivé le contraire de ce qu'on s'étoit proposé; & celui qui n'entendant que la valeur des mots, tâcheroit, sur celui de société, de se former une idée de la chose, devineroit exactement le contraire de ce que c'est. On a cherché des remedes à ce terrible inconvénient, & l'on a fait les lois. Les lois sont des regles de conduite

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