ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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Poitrail (Page 12:894)

Poitrail, terme de Bourrelier; c'estune piece du harnois des chevaux de tirage, qui regne horisontalement devant leur poitrine. Il consiste en une large bande de cuir fort, qui se termine des deux bouts aux anneaux faits en boucles, où aboutissent les reculemens, & est encore soutenu des deux côtés par deux bandes de cuir ou montant qui descendent du coussinet. Le poitrail sert en partie à assujettir les autres pieces du harnois, & en partie à faire reculer l'équipage au moyen de la chaînette qui y est passée. Voyez les Pl. du Bourrelier.

Poitrail (Page 12:894)

Poitrail, s. m. (Charpent.) grosse piece de bois, comme une poutre, destinée à porter sur des piésdroits, ou jambes étrieres, un mur de face ou un pan de bois. Elle doit être posée un peu en talut par dehors, pour empêcher le déversement du pan de bois. (D. J.)

POITRINAL (Page 12:894)

POITRINAL, s. m. (Arme.) c'étoit une arme qui tenoit le milieu entre l'arquebuse & le pistolet; on s'en servoit sous François I, & il en est fait mention dans une relation du siége de Rouen, par Henri IV. en 1592. Cette arme plus courte que le mousquet, mais d'un plus gros calibre, étoit portée à cause de sa pesanteur à un baudrier, & couchée sur la poitrine de celui qui la vouloit tirer, c'est pourquoi elle étoit appellée poitrinal. (D. J.)

POITRINE (Page 12:894)

POITRINE, on comprend communément sous ce nom, tout ce qui répond à l'étendue du sternum, des côtes, des vertebres du dos, soit au - dehors, soit au - dedans: les Anatomistes l'appellent thorax.

On divise le thorax en partie antérieure, nommée particulierement poitrine; en partie postérieure, sous le nom de dos; & en parties latérales, appellées simplement cotés, & distinguées en côté droil & en côté gauche.

Les parties externes du thorax, outre la peau & la membrane graisseuse, sont principalement les mamelles & les muscles qui couvrent la surface externe des côtes, & remplissent leurs intervalles. Les muscles sont principalement ceux - ci: les grands & les petits pectoraux, les sous - claviers, les grands dentelés, les dentelés postérieurs supérieurs, les grands dorsaux, les vertébraux, auxquels on peut ajouter ceux qui couvrent les omoplates. Voyez Sous - clavier, Dentelé, &c.

Les parties internes du thorax sont renfermées dans la grande cavité de cette portion du tronc, à laquelle cavité les anciens ont donné le nom de ventre moyen, comme j'ai dit ci - dessus, & à laquelle les modernes donnent simplement celui de cavité de la poitrine. Cette cavité est tapissée d'une membrane appellée plevre. Voyez Plevre.

Ces parties sont principalement le coeur, le péricarde, le tronc de l'aorte, la grande courbure de l'aorte, le tronc des arteres carotides, les arteres sous - clavieres, les troncs des arteres vertébrales, des arteres axillaires, la portion supérieure de l'aorte descendante, les arteres intercostales, la veine cave supérieure, la veine azigos, les veines sous - clavieres, les troncs des veines jugulaires, des veines vertébrales, des veines axillaires, une portion de la trachée - artere, une portion de l'sophage, le conduit lactée ou canal thorachique, les poumons, l'artere pulmonaire, les veines pulmonaires, &c. Voyez Coeur, Poumon, &c.

Les arteres ou les veines particulieres propres du thorax, sont les arteres & les veines thorachiques supérieures & inférieures, les arteres & les veines mammaires internes & externes, les arteres & les veines intercostales supérieures & inférieures, les arteres & les veines spinales, avec les sinus veineux du canal de l'épine vertébrale. Voyez Artere, &c.

Les nerfs qui se distribuent au thorax, sont les lymphatiques moyens ou la huitieme paire, les lymphatiques universels ou grands lymphatiques, communément dits nerfs intercostaux, la derniere paire cervicale, les 12 paires dorsales, les nerfs diaphragmatiques. Voyez Nerf.

La cavité de la poitrine se termine en bas par le diaphragme, qui la sépare d'avec celle du bas - ventre. Winllow. Voyez Diaphragme.

La poitrine forme dans l'homme une espece de sphéroide applati sur le devant; mais dans les animaux elle est applatie sur les côtés: les efforts violens que font ces animaux en sautant sur les piés de devant, demandoient nécessairement cette figure. Voyez Saut.

Les côtes sont tellement disposées que celles du côté droit ne peuvent se baisser sans avancer vers le côté gauche; il en est de même par rapport à celles du coté gauche: c'est donc une nécessité qu'elles supposent un obstacle mutuel sur le sternum, car elles s'y soutiennent comme autant de cintres; mais ce n'est pas la seule cause qui suspende la poitrine. La premiere côte forme sur l'épine un cercle d'un diametre fort petit; le cercle que forme la seconde côte est beaucoup plus grand: il est donc évident que le premier cercle ne sauroit suivre le second, puisque la partie anterieure du second parcourroit un plus grand arc, au lieu que ce premier cercle seroit obligé d'abandonner le sternum: doncla poitrine doit être suspendue par sa propre structure. Voyez Sternum, &c.

Les intercostaux sont presque les seuls muscles qui élevent les côtes; car quand on a dépouillé la poitrine d'un chien des muscles qui pourroient agir extérieurement sur les côtes, la respiration marche comme auparavant. Voyez Intercostal.

L'usage du plan interne & du plan externe n'a pas paru facile à déterminer. Quelques physiciens ont cru que le plan externe sert à l'expiration, & que le plan interne sert à l'expiration; mais soient deux plans paralleles, soit un de ces plans mobile & l'autre immobile, soient joints ces deux plans par deux cordes qui se croisent obliquement; il est certain que si ces cordes se raccourcissent, le plan mobile s'approchera de l'immobile, & que l'action des deux cordes croisées concourra à rapprocher ces plans: or prenez deux côtes, la premiere & la seconde par exemple, les muscles intercostaux par l'action de leurs deux plans éléveront toujours la seconde côte.

La raison pour laquelle le plan externe des muscles intercostaux finit aux cartilages, n'est pas difficile à trouver, puisque les côtes s'éloignent par la contraction des muscles intercostaux, & que les deux plans approchent de la perpendiculaire, & sont par conséquent presque paralleles, à proportion qu'ils arrivent plus près du sternum. C'étoit donc une nécessité que la nature terminât ce plan avant qu'il arrivât au sternum, puisqu'il est évident que deux pieces paralleles, jointes ensemble par deux cordes paralleles, doivents'approcher quand les cordes se raccourcissent; & que les côtes au contraire sont éloignées lorsque ces deux plans des muscles intercostaux se contractent.

Telle est la caisse qui renferme les poumons; elle est bandée par les muscles intercostaux, & la force avec laquelle ils agissent paroîtroit surprenante si on en jugeoit par certains tours, qui ont souvent attiré l'admiration du public. Il y a des hommes qui ayant une enclume sur la poitrine, souffrent qu'on casse sur cette enclume une barre de fer à grands coups de marteau; c'est dans l'enclume & dans le marteau qu'il faut chercher le noeud de la difficulté. Soit un marteau pesant un quart de livre, & ayant un degré de vitesse; soit une enclume qui pese 600 livres, l'enclume frappée aura 400 fois moins de vitesse que le

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