RECHERCHE | Accueil | Mises en garde | Documentation | ATILF | ARTFL | Courriel |
"883">
Le poirier souffre très - aisément la taille; on peut lui couper en tout tems & à tout âge des branches d'une grosseur moyenne sans inconvénient. Il faut tailler dès l'automne les arbres foibles, & attendre le printems pour ceux qui sont trop vigoureux. On ne taille les arbres de haute tige que les premieres années, pour en façonner la tête; ensuite on se contente d'ôter le bois mort & les branches surabondantes ou nuisibles. Pour donner une belle disposition aux arbres que l'on veut mettre en espalier, ceux qu'on destine à remplir le haut de la muraille, doivent avoir une tige de 5 à 6 piés; à l'égard de ceux qui sont destinés à garnir le bas, il faut les tenir tout près de terre. Ensuite on doit diriger de part & d'autre une quantité suffisante de fortes branches à distances à - peu - près égales pour former exactement l'éventail, en sorte qu'il n'y ait aucun vuide, ni branches qui se croisent; enfin que le tout soit arrêté à sa juste place pour donner aux arbres l'agrément de la forme, & les préparer à une production utile. On s'applique à ménager le cours de la seve, de maniere qu'elle agisse également sur toutes les branches. On retranche, ou on accourcit celles qui se nuisent, qui se croisent, qui s'élancent trop, & qui sont inutiles ou défectueuses; mais on laisse plutôt les branches se croiser que de souffrir un vuide.
Quant aux arbres que l'on veut former en buisson,
la beauté de cette figure consiste à ce que la tige soit
fort basse, le grouppe du buisson parfaitement arrondi,
exactement évuidé dans le milieu, & bien formé
en vase, à ce qu'il ait une égale épaisseur, à ce qu'il
soit garni uni formément dans son contour, & à ce
qu'il ne s'éleve pas à plus de 6 ou 7 piés. Au surplus,
comme en cherchant l'agrément des formes, on ne
doit pas perdre de vue l'utilité qui peut en résulter,
l'attention du jar dinier doit aussi se porter à ménager
la taille, de façon qu'il laisse sur les arbres une
quantité de fruit relative à leur force & à leur étendue. On n'entrera pas ici dans le détail des regles que
l'art du jardinage prescrit pour l'exactitude de la taille;
la nature de cet ouvrage ne le permet pas. Voyez
le mot
L'accroissement du poirier est plus lent que celui du pommier, mais il est bien moins difficile sur la qualité du terrein; il est de plus longue durée, & son bois a plus d'utilité.
Le bois du poirier sauvage est dur, pesant, compacte, d'un grain très - fin, & d'une couleur rougeâtre. Il piend un beau poli, & il n'est point sujet à être piqué par les insectes. Les charpentiers l'emploient pour des jumelles des presses & pour les menues pieces des moulins. Il est recherché par les Menuisiers, les Tourneurs, les Ebénistes, les Luthiers, les Graveurs en bois & les Relieurs de livres. Ce bois prend si bien la couleur noire, qu'il ressemble à l'ébene, & qu'on a peine à les distinguer l'un de l'autre; mais il a le défaut d'être un peu sujet à se tourmenter, & il n'est pas si bon à brûler que celui du pommier.
En exprimant le suc des poires, on fait une boisson que l'on connoît sous le nom de poiré, elle est assez agréable dans la nouveauté, mais elle ne se conserve pas aussi long - tems que le cidre. Le marc des poires peut servir à faire des mottes à brûler.
Nul genre d'arbres que l'on connoisse, n'a produit dans ses fruits autant de variétes que le poirier.
Il y a quelques poiriers qui peuvent être intéressans
pour l'agrément, comme l'espece à fleur double,
& une autre variété que l'on nomme la double
fleur, qui est différente; enfin, le poirier à feuilles panachées
dont la rareté fait le plus grand mérite. (Article de M.
Poirier (Page 12:883)
Une de ses principales qualités est de prendre un aussi beau poli & un noir presqu'aussi brillant que l'ébene; ce qui fait qu'on le substitue à ce dernier en bien des occasions.
Les marchands de bois le font débiter pour l'ordinaire en planches, poteaux & membrures. Les planches sont d'onze à douze pouces de large, sur treize lignes d'épaisseur franc - sciées, & six, neuf ou douze piés de longueur: le poteau a quatre pouces de gros en quarré, depuis six jusqu'à dix piés de long; la membrure a vingt cinq lignes franc - sciées d'épaisseur, sur six, sept & huit pouces de large, & six, neuf & douze piés de long, ainsi que les planches. Dict. du commerce. (D. J.)
POIS (Page 12:883)
POIS, s. m. (Hist. nat. Bot.) genre de plante à
fleur papilionacée. Le pistil sort du calice, & devient
dans la suite une longue silique qui renferme
des semences arrondies. Ajoutez aux caracteres de
ce genre, que les tiges sont creuses, & le plus souvent
foibles; il y a des feuilles qui embrassent les
tiges, de façon qu'elles semblent les traverfer; les
autres feuilles naissent par paires sur des côtes terminées
par des mains. Tournefort, inst. rei herb.
Voyez
Tournefort compte vingt - deux especes de ce genre de plante à fleurs légumineuses; celle qu'on cultive davantage est le pois des jardins, qu'on nomme petit pois, pisum hortense majus, flore, fructuque albo. C. B. P. 342, I. R. H. 394.
Sa racine est grêle, fibreuse; elle pousse des tiges longues, creuses, fragiles, d'un verd blanchâtre, rameuses, lesquelles se répandent à terre, si on ne les soutient par des échalats. Ses feuilles sont oblongues & de la couleur des tiges; les unes qui paroissent être enfilées par la tige, s'embrassent à chaque noeud; & les autres naissent comme par paires, sur des côtes terminées par des mains ou vrilles, qui s'attachent à tout ce qu'elles rencontrent. Ses fleurs qui sortent des aisselles des feuilles, deux ou trois ensemble sur le même pédicule, sont légumineuses & en forme de papillon, blanches, marquées d'une tache purpurine. Cette plante se cultive dans les jardins & dans les champs; elle fleurit au mois de Mai, & son fruit est excellent à manger en Juin. Il lui faut une terre meuble & bien amandée.
Pois verds, Petits pois (Page 12:883)
Une espece de pois qu'on mange avec leur gousse qui est tendre, succulente, grasse & assez sucrée, passe pour moins salutaire; maisil paroît qu'elle n'est que moins agréable.
Les pois mûrs & secs sont un des légumes qui fournissent
la purée la plus délicate, & l'aliment le moins
grossier. Au reste à peine le pois posséde - t - il quelques
qualités diétetiques particuliers, du moins bien connues;
ce que nous en savons de plus positif, c'est
ce que nous avons dit des légumes en général à l'article
Les botanistes n'ont pas manqué de lui trouver plusieurs vertus médicamenteuses, tant pour l'intérieur que pour l'extérieur; mais ces prétendues propriétés sont absolument mé connues ou négligées. (b)
Pois (Page 12:884)
Pois chiche (Page 12:884)
On cultive dans les jardins plusieurs especes de pois chiches, qui ne different que par la couleur des fruits ou même des fleurs; il y en a sur - tout deux especes qui sont d'usage en Médecine, & dans les cuisines; savoir, les pois chiches à fleur blanche, & les rouges que plusieurs botanistes regardent comme une simple variété de la même plante.
Les pois chiches à fleur blanche, sont le cicer sativum flore candido, I. R. H. 389. Les pois chiches rouges sont le cicer floribus & seminibus ex purpurâ rubescentibus, de C. B. P. 347.
La racine de l'une & l'autre de ces plantes est menue, blanchâtre, tirant sur le roux, fibreuse & chevelue. Latige est droite, branchue, velue. Les feuilles sont arrondies, dentelées, cotonneuses, rangées par paires sur une côte terminée par une impaire. Les fleurs sont légumineuses, blanches ou purpurines, & naissent des aisselles des côtes qui portent les feuilles, soutenues sur des pédicules grêles. Leur calice est velu, divisé en six parties pointues. Le pistil se change en un fruit gonflé en maniere de vessie, long d'environ un pouce, & terminé par un filet grêle: il renferme une ou deux graines arrondies, plus grosses que le pois ordinaire, n'ayant qu'un angle aigu; blanches ou rougeâtres, & presque de la figure d'une tête de belier: pour l'usage de la Médecine, on préfere les pois chiches rouges. On les seme dans les champs en plusieurs provinces méridionales
Le pois chiche s'appelle kali en hébreu. Il est dit au IV. liv. des rois, ch. vj. 25. que pendant le siege de Samarie, sous le regne d'Achab, roi d'Ifrael, la famine fut si grande, que l'on vendit jusqu'à cinq sicles, c'est - à - dire quinze schelings, ou environ dix - huit livres de notre monnoie, le quart d'un cab de fiente de pigeon (lecab étoit une mesure qui tenoit un demi septier, un poisson, un pouce cube, & un peu plus); mais on n'entend pas pourquoi la fiente de pigeon se vendoit si cher: aussi est - ce une ridicule interprétation de l'original. Il s'agit ici de pois chiches, nommés par les Arabes usnen ou kali. Or les Hébreux appelloient kali, les pois chiches rotis à la poële, dont on use encore beaucoup dans l'orient, & dont il y a des boutiques au Caire & à Damas, où l'on ne fait autre chose que frire des pois chiches pour la provision des voyageurs. (D. J.)
Pois chiches (Page 12:884)
Il est écrit dans les ouvrages de Médecine, que ce légume fournit une nourriture abondante, mais grossiere, venteuse, & un peu laxative. On n'observe rien de tout cela dans les sujets ordinaires & sains, qui sont cependant les seuls sur qui il faille évaluer les propriétés diététiques.
La décoction de pois chiches est comptée parmi les plus puissans diurétiques, & même parmi ceux dont l'activité peut devenir funeste dans les cas où les voies urinaires peuvent être ulcérées ou déchirées par des graviers, ou même simplement irritées & devenues très - sensibles. Les anciens médecins ont poussé l'opinion qu'ils avoient de cette inefficacité, jusqu'à avancer qu'elle portoit même jusque sur la substance da calcul, que le pois chiche étoit un lithontriptique des plus actifs. Au reste, si on peut compter au moins sur la qualité diurétique, on ne doit pas la chercher dans les pois chiches préparés dans les cuisines, parce que leur premiere préparation consiste à les faire bouillir dans une eau qu'on rejette, & que c'est vraissemblablement dans cette premiere décoction que doit passer le principe diurétique. (b)
Pois (Page 12:884)
Pois de merveille (Page 12:884)
Next page
The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.