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Quant à ce qui regarde l'harmonie du vers, en tant
que composé de syllabes reglées par des mesures, &
soumises à des regles fixes & positives, voyez
Poétique, style (Page 12:849)
Le sly le poétique doit non - seulement frapper, enlever, peindre, toucher, mais même ennoblir des choses qui n'en paroissent pas susceptibles. Rien de plus simple que de dire que le vers iambe ne conviendroit pas à la tragédie, s'il n'étoit mêlé de spondées; c'est ainsi qu'on parleroit en prose; mais Horace, en qualité de poëte, personnifie l'iambe, qui, pour arriver aux oreilles d'un pas plus lent & plus majestueux, fait un traité avec le grave spondée, qu'il associe à l'héritage paternel; à condition qu'il n'usiurpera ni la seconde, ni la quatrieme place.
Tardior, ut paulo, graviorque veniret ad aures Spond>os stabiles, in jura paterna recepit, Commodus & patiens, non ut de sede secundâ Cederet, aut quartâ socialiter. De même lorsque Boileau veut nous apprendre qu'il a 58 ans, il se plaint que la vieillesse
Sous ces faux cheveux blonds, déja toute chenue A jetté sur sa tête avec ses doigts pesans Onze lusires complets surchargés de trois ans.
Le style poétique abandonne les termes naturels pour en emprunter d'étrangers: il parle le langage des dieux dans l'olympe; & quand il chante les combats, on croit voir Mars ou Bellone. Enfin dans le siyle poétique qui est fait pour nous enchanter,
Tout prend un corps, une ame, un esprit, un visage. Chaque vertu devient une divinite: Minerve est la prudence, & Vénus la beat té: Ce n'est plus la vapeur qui produit le tont erre: C'est Jupiter armé pour effrayer la terre. Un orage terrible aux yeux des matelots, C'est Neptune en courroux qui gourmande les flots. Echo n'est plus un son qui dans l'air retentisse: C'est une nymphe en pleurs qui se plaint de Narcisse. Ainsi dans cet amas de nobles fictions, Le poëte s'égaie en mille inventions, Orne, éleve, embellit, agrandit toutes choses; Et trouve sous sa main des fleurs toujours écloses. (D. J.)
Poétique, composition (Page 12:849)
Il faut encore que les personnages soient placés avec discernement & vétus avec décence, par rapport à leur dignité, comme à l'importance dont ils
POGE (Page 12:849)
POGE, s. m. (Com.) droit de coutume qui est dû à l'éveque de Nantes sur le hareng ou sardine blanc ou soret passant le trepas S. Mazaire; ce droit est de demi - obole par millier. Diction. de comm.
Poge (Page 12:849)
POGGIO (Page 12:849)
POGGIO, (Géog. mod.) bourg d'Italie, dans la Toscane, à dix milles de Florence, & à égale distance de Pistoie. Poggio est fameux par la maison de plaisance des grards - ducs. Ce palais fut commencé par Laurent de Médicis surnommé le magnifique, continué par Léon X. & achevé par le grand - duc François de Médicis. André del Sarto, Jacques Pontorno, & Alexandre Allori, l'ont enrichi de leurs peintures qui font autant d'allusions aux événemens de la vie de Médicis. (D. J.)
POIDS (Page 12:849)
POIDS, s. m. (Phys.) est l'effort avec lequel un
corps tend à descendre, en vertu de sa pesanteur ou
gravité. Il y a cette difference entre le poids d'un corps
& la gravité, que la gravité est la force même ou cause
qui produit le mouvement des corps pesans, & le
poias comme l'effet de cette cause, effet qui est d'autant
plus grand que la masse du corps est plus grande,
parce que la force de la gravité agit sur chaque particule
du corps. Ainsi le poids d'un corps est double
de celui d'un autre, quand sa masse est double; mais
la gravité de tous les corps est la même, en tant
qu'elle agit sur de petites parties égales de chaque
corps. Voyez
M. Newton a prouvé que le poids de tous les corps
à des distances égales du centre de la terre est proportionnel
à la quantité de matiere qu'ils contiennent;
& il suit de là que le poids des corps ne dépend en aucune
maniere de leurs formes ou de leur texture, &
que tous les espaces ne sont pas également remplis de
matiere. Voyez
Le même M. Newton ajoute que le poids du même
corps est différent à différens endroits de la surface
de la terre à cause qu'elle n'est point sphérique, mais
sphéroïde. En effet l'élévation de la terre à l'équateur
fait que la pesanteur y est moindre qu'aux poles,
parce que les points de l'équateur sont plus éloignés
du centre que les poles; c'est ce qu'on a vérisié par
les expériences des pendules. Voyez
Un corps plongé dans un fluide qui est d'une pesanteur spécifique moindre que lui, perd de son poids une partie égale à celle d'un pareil volume du fluide; en effet, si un corps étoit du même poids que l'eau, il s'y soutiendroit en quelque endroit qu'on le plaçât, puisqu'il seroit alors dans le même cas qu'une portion [p. 850]
Par conséquent un corps perd plus de son poids
dans un fluide plus pesant que dans un fluide qui l'est
moins, & pese par conséquent plus dans un fluide
plus léger que dans un plus pesant. Voyez
Trouver le poids d'une quantité donnée de fluide, par exemple, du vin contenu dans un muid. Trouvez d'abord la quantité de liqueur par les regles de jaugeage; suspendez ensuite dans cette liqueur un pouce cube de plomb par le moyen d'un crin, & voyez à l'aide de la balance hydrostatique ce que ce pouce cube de plomb perd de son poids, & vous aurez par ce moyen le poids d'un pouce cube du fluide donné. Cela fait, le fluide étant supposé homogène, & par conséquent proportionnel au volume, vous aurez le poids total par la regle de trois. Si, par exemple, la capacité du muid est de 86 piés cubes, & que le pié cube de vin pese 68 livres, le poids de tout le vin sera de 5984 livres.
Le poids du pié cube d'eau a été déterminé par plusieurs personnes; mais comme dans les différentes fontaines, &c. les poids de l'eau est different, & que le poids de la même eau ne reste pas constamment le même dans tous les tems, les différens auteurs qui en ont parlé, ne se sont pas accordés. On fixe ordinairement le poids du pié cube d'eau commune ou douce à 70 livres. Le pié cube d'eau de mer pese environ 2 livres de plus
Poids de l'air. On a trouvé par plusieurs expériences non - seulement que l'air pese, mais aussi la quantité précise du poids d'une certaine portion d'air déterminée.
Trouver le poids d'un pouce cube d'air. Pesez un vaisseau
rond rempli d'air commun avec toute l'exactitude
possible: tirez ensuite l'air, & pesez le vaisseau
dont l'air aura été tiré: soustrayez le dernier poids du
premier, & le reste sera le poids de l'air ôté. De plus,
trouvez l'espace que contient le vaisseau par les lois
de la stéréométrie (Voyez
Ayant donc par ce moyen le poids & le volume de l'air ôté qu'on a tiré, on aura par la regle de trois le poids d'un pouce cube d'air.
Otto Guericke est le premier qui ait employé cette
Poids de l'eau de mer. Le poids de l'eau de mer varie suivant les climats. M. Boyle ayant recommandé à un habile physicien qui alloit en Amérique, de peser de tems en tems l'eau de mer pendant le cours de son voyage avec une balance hy drostatique qu'il lui fournit, apprit par ce physicien qu'il avoit trouvé l'eau de mer plus pesante, à mesure qu'il approchoit de la ligne jusqu'à ce qu'il fut arrivé à la latitude d'environ 30 degrés, après quoi elle resta constamment du même poids jusqu'à ce qu'il arrivât aux Barbades. Voyez Trans. phis. n° 18. Wolf & Chambers. (O)
Poids se dit aussi en général pour marquer un corps pesant; ainsi on dit cet homme porte sur ses épaules un poids très - considérable; on donne aussi le nom de poids à un corps d'une certaine pesanteur connue, dont on se sert pour peser les autres, comme la livre, l'once, le marc, &c. Poids se dit aussi dans un sens figuré, des choses pénibles & difficiles: ce prince, dit - on, soutient avec beaucoup de capacité le poids des affaires: cet homme est accablé du poids de ses malheurs, &c.
Poids en méchanique se dit de tout ce qui doit être
élevé, soutenu ou mu par une machine, ou de ce qui
résiste, de quelque maniere que ce soit, au mouvement
qu'on veut imprimer. Voyez
Dans toutes les machines il y a une proportion
nécessaire entre le poids & la puissance motrice. Si
on veut augmenter le poids, il faut aussi augmenter
la puissance, c'est - à dire, que les roues ou autres
agens doivent être multipliés, ou, ce qui revient au
même, que le tems doit être augmenté ou la vitesse
diminuée. Voyez
Le centre de gravité F (
Imaginez qu'il y ait au centre de gravité F. un poids égal à celui du corps H, & trouvez le centre commun de gravité M de ce poids & du poids G, le point M sera le point qu'on demande.
Supposons, par exemple, que F soit le centre de
gravité d'un bâton éloigné de 18 pouces de son extrémité,
le poids du sceau d'eau G de 24 livres, le
poids du bâton de 2 livres, on aura L M = L F. F:
(G + F) = 18. 2:26 = 18:13; c'est - à - dire, environ
un pouce & demi; il n'est donc pas étonnant
que le sceau pende après le bâton qui est couché sur
la table sans le faire tomber. Si on met un poids sur
l'extrémité d'une table, il ne tombera point, tant que
le centre de gravité de ce corps sera appuyé sur la table;
car le centre de gravité est le point où se réunit
tout l'effort de la pesanteur. Ainsi un fort long bâton
peut se soutenir sur une table, pourvu que la partie
de ce bâton qui est hors de la table, soit un peu moins
longue que celle qui porte sur la table; car le centre
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