ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"779"> un plomb qui s'appose aux étoffes de laine dans les foires & marchés, ou lieux de fabrique, par ceux qui ont droit de les contrôler, & de percevoir quelques droits sur chaque piece.

Plomb (Page 12:779)

Plomb, (Coutellerie.) les maîtres Couteliers appellent le plomb, une masse de ce métal sur laquelle ils coupent avec le rosettier, ces petites rosettes dont ils se servent pour monter les lancettes & les rasoirs. (D. J.)

Plomb la main (Page 12:779)

Plomb la main, terme des Graveurs en médailles, c'est une maniere de tirer l'épreuve du coin qu'ils gravent. Pour cet effet ils font fondre du plomb qu'ils versent sur un morceau de papier, & sur lequel avant qu'il ait cessé d'être coulant, ils appliquent le quarré du côté de la gravure, ils frappent en même tems avec la paume de la main sur le côté opposé, le coin s'enfonce facilement dans le plomb fondu, que l'on laisse prendre en cet état; on ôte ensuite le coin, & on a une épreuve fidele de la gravure.

Plomb (Page 12:779)

Plomb, (Monn.) ce mot est pris bien souvent pour signifier toute la sonde, parce que la principale partie est de ce métal: on dit, les côtes de Hollande sont si dangereuses, qu'il faut toujours avoir le plomb à la main. Voyez Sonde.

Plomb de sonde (Page 12:779)

Plomb de sonde, c'est un plomb fait en cône, & attaché à une corde nommée ligne, avec lequel on sonde à la mer, pour savoir combien il y a de brasses d'eau, & de quelle qualité est le fond, s'il est de roche, de vase ou de sable, &c. Plomb de 6, de 12, de 25, de 36, &c.

Plomb (Page 12:779)

Plomb, terme de Miroitiers. L'on appelle plomb, parmi les ouvriers de ce métier qui mettent les glaces au teint, des plaques de plomb longues d'un pié, larges de cinq à six pouces, & de trois à quatre lignes d'épaisseur, avec une poignée de fer par - dessus pour les prendre & manier commodément.

Ces plombs servent à charger la glace quand elle a été placée sur le vif - argent, après néanmoins avoir pris la précaution de la couvrir de revêche ou de molleton, de crainte qu'ils ne la rayent ou ne la gâtent. Quelques - uns mettent des boulets de canons posés dans des especes de sébilles de bois, à la place des plombs; mais les bons ouvriers ne se servent de boulets que pour arrêter les glaces, & non pour les charger. Savary. (D. J.)

Plomb (Page 12:779)

Plomb, en terme de Marchand de mades, est une espece de coffret de bois garni d'un tiroir, couvert d'une étoffe quelconque, & terminé en dos - d'âne en dessus, lequel est chargé de plomb pour l'appesantir, de son pour y piquer les épingles ou aiguilles, & d'un cordon attaché à chaque bout, devant & derriere le plomb, qui sert de poignée pour le prendre & lestransporter. Ces sortes de plombs servent à retenir l'ouvrage qu'on travaille, soit enlesplaçant dessus, soit en attachant des ouvrages creux.

Plomb (Page 12:779)

Plomb de Monoyage, sert à l'asfinage de l'argent, & cet afnnage s'éxécute dans une grande coupelle que l'on fait dans un fourneau, couvert d'un chapiteau de brique pour déterminer la flamme à réverbérer sur les matieres, ce qu'on appelle seu de réverbere. On chauffe ce fourneau par un grand feu de bois. & l'on met du plomb dans la coupelle, à proportion de la quantité & de la qualité des matieres à affiner. Quand le plomb a bouilli quelque tems, on jette les matieres dans la coupelle, ce qu'on appelle charger la coupelle; & quand elles ont bouilli, on se sert d'un gros soufflet pour souffler la surface des matieres, afin de les faire tourner & circuler, & qu'en circulant elles chassent la litharge ou l'impureté des métaux qui vient en écume au bord de la coupelle; cette écume coule par un conduit que l'on fait au bord de la coupelle, & l'échancrant en un endroit, on continue le vent du soufflet usqu'à ce que l'argent ait paru de couleur d'opale, ce qui fait connoître que tout l'impur en a été chassé, & que l'argent est pur, c'est - à - dire, à onze deniers dix - neuf à vingt grains.

Plomb mineral (Page 12:779)

Plomb mineral, (Poterie.) Il y en a de diverses sortes; celui que l'on nomme ordinairement alquifoux, n'a autre usage en France que pour les Potiersde - terre qui s'en servent, après l'avoir pulvérisé, à vernir leur poterie. (D. J.)

Plomb blanchi (Page 12:779)

Plomb blanchi, (Plomberie.) Les Plombiers appellent du plomb blanchi, les tables de plomb qu'ils ont étamées ou colorées avec de l'étain, de même que le fer blanc. Dans les bâtimens neufs, les Plombiers sont obligés, suivant l'article 33 de leurs nouveaux statuts, d'employer du plomb blanchi sur les enfaîtures, énusures & amortissemens, chesneaux, cuvettes, tuyaux de descente, & autres endroits qui sont en vue.

Le plomb en culot est du vieux plomb qui a servi, & qu'on a fait refondre & épurer dans une poële de fer. On lui donne le nom de plomb en culot, à cause de la forme ronde de culot, que le fond ou cul de la poële lui a donnée, ou pour le distinguer du plomb neuf, qui s'appelle du plomb en saumon, ou navette. Il est défendu en France à toutes personnes autres que les maîtres Plombiers, d'acheter, fondre, & mettre en culot les vieux plombs.

Plomb en poudre (Page 12:779)

Plomb en poudre, (Arts méchan.) Les Potiersde - terre s'en servent au lieu de l'alquifoux, ou plomb minéral pour vernir leurs ouvrages. Il se fait en jettant du charbon pilé dans du plomb bien fondu, & en les remuant long - tems. Pour en séparer le charbon, l'on n'a qu'à le laver dans l'eau, & le faire sécher. Les Potiers se servent aussi de la cendre ou écume de plomb, qui n'est autre chose que les scories du plomb que l'on a purifié pour quelque usage, ou qu'on a employé pour faire du même plomb, & de la dragée. Dict. du Comm.

Plomb en table (Page 12:779)

Plomb en table, (Plomberie.) plomb fondu & coulé de plat sur une longue table couverte de sable bien uni. Sa largeur ordinaire est depuis quinze pouces de roi, jusqu'à soixante & douze, & son épaisseur plus ou moins forte, suivant les choses à quoi il peut être destiné.

Les maîtres Plombiers sont tenus, suivant l'article 35 de leurs statuts, de jetter le plomb en table avec telle égalité, que tous les bouts, endroits & côtés soient d'une épaisseur pareille, sans qu'ils en puissent vendre, ni mettre en oeuvre, qu'elles ne soient débordées, c'est - à - dire, que les deux côtés ou bords des tables n'ayent été coupés, & unis avec la plane, qui est un outil tranchant, propre à cet usage. Savary. (D. J.)

Plomb (Page 12:779)

Plomb, terme de Saline, espece de chaudiere plate & quarrée, & faite de plomb, dans laquelle on travaille au sel blanc dans les salines de Normandie. Chaque plomb est environ de trois piés de long, de deux de large, & de six pouces de profondeur; quatre plombs font une saline. (D. J.)

Plomb (Page 12:779)

Plomb qui sert à rouler les étoffes de soie. Ce qu'on appelle communément plomb à rouler, est une caisse de bois très - forte, de huit pouces de large sur deux piés de long, de la hauteur de quatre pouces, dans laquelle on met environ cent livres de plomb; cette caisse bien apée, est enveloppée de peau de veau, & bien rembourrée. Il y a d'un côté deux fers, au bout desquels il y a deux roulettes, & de l'autre deux poignées, avec lesquels on souleve cette machine; & au moyen desdites roulettes, une personne seuie la fait mouvoir d'un bout d'une banque à l'autre, & ensuite on la laisse aller sur l'étoffe qui est étendue sur cette banque; ensuite on roule l'étoffe à l'autre bout de banque sur un plateau, & à mesure que l'étoffe se roule sur le plateau, le plomb avance du bout de la banque à l'autre, & au moyen des rou<pb-> [p. 780] lettes, on le transporte facilement, & jusqu'à la sin de la piece.

Plombs (Page 12:780)

Plombs, terme de Tondeur. Les Tondeurs de draps & autres étoffes de laine, appellent plombs, certaines masses de plomb, ordinairement du poids de cinq, dix & vingt livres, dont ils se servent pour charger plus ou moins les forces dont ils tondent les étoffes. Plus la force est chargée de ces plombs, & plus elle tond de près. (D. J.)

Plomb de vitres (Page 12:780)

Plomb de vitres, (Vitrerie.) Plomb fondu par petits lingots ou bandes dans une lingotiere, & ensuite étiré par verges à deux rainures dans un tire<-> plomb, pour servir à entretenir & former les panneaux des vitres; ou à une rainure pour les grands carreaux; mais on ne s'en sert presque plus, parce qu'il ne défend pas du vent coulis.

La meilleure maniere d'employer le plomb, est d'arrêter ces carreaux avec une espece de mastic qui s'endurcit à l'air, & qui couvre la vitre de deux ou trois lignes au circuit, comme on le pratique dans la plûpart des grands hôtels, ou bien avec des pointes & des bandes de papier.

Un tire - plomb est la machine avec laquelle les Vitriers forment le plomb qu'ils emploient pour assembler les vitres ensemble. Cette machine est composée des pieces qui suivent; savoir, de deux jumelles de fer, A B C D, de deux arbres ou axes, E F à un bout de chacun de ses pignons I K, & à l'autre bout de l'arbre de dessous, de la manivelle N, qui sert à faire tourner ledit arbre, lequel fait mouvoir celui de dessus par le moyen de l'engrenement des deux pignons, de deux étoquiaux L M, ayant vis à écroux à chaque bout, servent à assembler lesdites deux jumelles de deux coussinets d'acier O P: entre lesdits coussinets sont les deux roues R Q, qui servent à former les fentes & coeur du plomb, elles sont montées sur lesdits arbres E F.

PLOMBAGINE (Page 12:780)

PLOMBAGINE, s. f. (Hist. nat Min.) plumbago scriptoria. C'est le nom que l'on donne à une substance minérale, plus connue sous le nom de crayon ou de mine de plomb; on s'en sert pour dessiner. La plus pure est celle qui vient d'Angleterre; celle d'Allemagne, est beaucoup plus grossiere, & paroît mêlée de substances étrangeres, & même de soufre, ce qui empéche que l'on ne puisse la tailler avec la même facilité que celle d'Angleterre qui est très - luisante, très - tendre, quoique d'un tissu si compacte, que l'on ne peut distinguer les parties dont elle est composée. Voyez l'article Crayon.

Cette substance qui résiste à l'action du feu, paroît une combinaison de fer, de soufre & de zinc, de la nature de celle qui constitue la blende. Voyez Blende. ( - )

PLOMBATEUR (Page 12:780)

PLOMBATEUR, s. m. (Jurisprud.) est un officier de la chancellerie romaine ainsi appellé, parce qu'il scelle les bulles en plomb. Voyez Bulles.

PLOMBE (Page 12:780)

PLOMBE, participe, voyez Plomber & Plomb.

Plombe (Page 12:780)

Plombe, marqué avec un plomb, (Comm.) on appelle étoffe, marchandise, balle plombée, celles sur lesquelles il a été apposé un plomb ou marque particuliere. Voyez Plomb.

Les réglemens des manufactures de France veulent que toutes les étoffes de laine qui se fabriquent dans le royaume soient plombées des plombs & marques de fabrique, & des plombs de visite ou de vue.

Les caisses & balles de marchandises qui ont été une fois plombées dans les bureaux de douanes ou traites, ne doivent point être ouvertes en chemin, si ce n'est au dernier bureau de la route où elles doivent être controllées, pour connoître s'il n'y a point eu de fraude. Diction. de comm.

Plombé (Page 12:780)

Plombé, terme de Relieur; terme en usage chez les marchands Libraires & parmi les Relieurs; il se dit d'une certaine composition faite de mine de plomb & de colle détrempée & broyée avec de l'eau, qui sert à plomber & colorer la tranche de quelques livres d'église ou de prieres, particulierement de ceux destinés pour les religieux & religieuses, ou pour les personnes qui sont en deuil. (D. J.)

PLOMBER (Page 12:780)

PLOMBER, en terme de Pêche; on dit plomber des filets, c'est y attacher des plombs pour les faire descendre au fond de l'eau.

Plomber (Page 12:780)

Plomber, opération de Chirurgien dentiste, qui consiste à mettre du plomb en feuille dans le creux d'une dent cariée, pour la conserver.

Pour plomber une dent, il faut nettoyer le creux que la carie a fait: on se sert à cet effet d'un instrument d'acier convenable. Ensuite on introduit à différentes reprises un petit bouton de coton proportionné à l'ouverture, afin d'emporter les ordures, les débris d'alimens qui pourroient s'y être introduits. Cela étant ainsi disposé, on porte un peu de coton imbibé d'essence de canelle dans le fond de la carie, pour dessecher le nerf, qui pourroit souffrir sans cette précaution, de la pression du plomb. Quand le nerf n'est pas douloureux, c'est - à - dire, lorsqu'on l'a desseché, ou dans les caries, qui n'ont pas encore assez fait de progrès pour le mettre à decouvert, on procede à l'intromission du plomb, qu'on serre dans le creux de la dent avec un espece de fouloir, afin qu'il en remplisse bien tout le vuide. Une dent bien plombée reste ainsi sans faire de douleur jusqu'à ce que l'action des alimens contre les dents & l'air, la substance mêment de plomb, oblige à replomber la dent de nouveau. La carie est quelquefois placée si désavantageusement, & le trou est si peu propre à retenir le plomb, qu'on ne peut compter sur la conservation de la dent par ce moyen. Le plus court alors est d'en faire faire l'extraction. (Y)

Plomber (Page 12:780)

Plomber, v. act. (Commerce.) mettre, appliquer ou apposer un plomb, une marque à une piece d'étoffe, à une balle de marchandise. Voyez Plomb.

Les marchands, manufacturiers, ouvriers sont obligés de faire plomber ou marquer leurs étoffes dans les bureaux, halles, foires, & lieux où doit s'en faire la visite.

A Amiens au lieu de dire plomber une étoffe, on dit la ferrer; ailleurs on dit la marquer. Voyez Ferrer.

Si les marchands veulent que le balles, ballots ou caisses de marchandises ne soient point ouvertes ni visitées en chemin, il faut qu'ils les fassent acquitter & plomber dans les bureaux des fermes du roi. Dict. de comm.

Plomber (Page 12:780)

Plomber, (Archict.) c'est juger par un plomb de de la situation, soit verticale, soit inclinée, d'un ouvrage de maçonnerie, d'un mur, par exemple. (D. J.)

Plomber (Page 12:780)

Plomber, (Jardinage.) se dit d'une terre meuble que l'on presse, & que l'on foule avec les piés pour l'affermir.

Plomber un navire (Page 12:780)

Plomber un navire, (Marine.) c'est voir avec un instrument ou avec de l'eau si le navire est droit, s'il est sur l'arriere, ou s'il est sur l'avant.

Plomber les écubiers, c'est coudre ou clouer du plomb en table tout - au - tour des écubiers, tant pour leur conservation que pour la conservation des cables qui y passent. En clouant ce plomb il faut faire ensorte qu'il soit retourné l'un sur l'autre, & attaché avec de bons clous à tête large; ce qui empêche le plomb de se casser par le grand froid; & il faut observer la même chose dans tous les endroits où l'on en doit coudre.

Plomber (Page 12:780)

Plomber, terme d'Emailleur. Les Emailleurs disent que les émaux clairs mis sur un bas or plombent & deviennent louches, pour dire qu'il y a certain noir comme une fumée qui obscurcit la couleur de l'émail, ôte de sa vivacité & la bordoie, se rangeant

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