ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

RECHERCHE Accueil Mises en garde Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

"757"> trémités que les deux faucillons se tiennent. Pour la solidité, on ménage un tenon au faucillon de dedans. La platine ainsi piquée, on l'ouvre jusqu'au droit des piés, épargnant les tenons. Cela fait, on place le rouet en courbant en - dedans les piés dans la pleinecroix, & l'on fait entrer la rivure de derriere dans les trous du rouet; l'on redresse les piés du rouet; on coupe la pleine - croix à la hauteur des fentes de la clé; on la lime doucement; on la rement & elle est finie.

Il y a des pleines - croix renversées en - dehors, & ce sont celles ou le faucillon de dehors est renversé. Elles se font comme les pleines - croix renversées en - dedans, excepté que les viroles sont posées sur le dehors du rouet, & que l'on a laissé le faucillon de dehors plus haut.

Des pleines - croix renversées en - dedans, & ce sont celles où le faucillon de dedans est renversé. Elles se sont comme les pleines - croix simples, excepté que le faucillon du dedans doit être renversé, & qu'il faut avoir deux viroles faites expres de l'épaisseur de la renversure, entre lesquelles on place le faucillon de dedans. On rabat doucement & à petits coups de marteau, ce qui doit être renversé, en commenÇant par le milieu. De peur de corrompre le fer, on remue plusieurs fois la renversure pleine, on la lime & passe dans la clé.

On dit qu'une pleine - croix est renversée en - dehors & en - dedans, lorsque les deux faucillons sont renversés.

On appelle pleine - croix en fond de cuve à bâton rompu, celle qui est montée sur un fond de cuve à bâton rompu. Pleine - croix en fond de cuve simple, celle qui est montée sur un rouet en fond de cuve simple.

Il faut à la pleine - croix hastée en - dehors & renversée en - dedans, quatre viroles, deux pour la hasture & deux pour la renversée; l'une des viroles de dehors sera hastée, & celle de dedans sera toute quarrée par - dessus.

La pleine - croix hastée en - dedans & renversée en - dehors se fais comme la précédente, excepte que l'une des viroles du dedans doit être hastée, & celle de dehors toute quarrée par - dessus.

La pleine - croix hastée en - dedans est ce'le dont le renversement double forme deux angles, elle se fait comme la renversée avec deux viroles, excepté que la virole de dessus doit être assez épaisse pour y pratiquer une feuillure quarrée, limée justement de la hauteur de la fente de la clé. C'est sur cette virole que la pleine - croix se pliera, se hastera à petits coups de marteau; on la lestera ensuite avec un petit ciselet quarré par le bout.

Les pleines - croix hastées en - dehors & en dedans se font de la même maniere; il faut aux pleines - croix hastées en - dedans mettre les viroles en - dedans du rouet, & aux pleines - croix hastees en - dehors mettre les viroles en - dehors du rouet.

PLEION ou PAILLASSON (Page 12:757)

PLEION ou PAILLASSON, (Jardinage.) voyez Paillasson.

PLEMMYRE (Page 12:757)

PLEMMYRE ou PLEMMYRIUM, (Géog. anc.) promontoire de Sicile, sur la côte orientale, vis - à - vis de Syracuse, dont il formoit le port. Virgile, Æ neid. l. III. vers. 693. Thucydide, l. VII. parlent de ce promontoire; on l'appelle aujourd'hui Cabo di massa Olivier ou d'Olivero. Il y avoit sur ce promontoire un château qui appartenoit aux Syracusains. Virgile appelle ce cap Undosum à cause que le pays est marécageux. (D. J.)

PLEMPE (Page 12:757)

PLEMPE, s. f. (Marine.) c'est une sorte de petit bateau de pêcheur.

PLÉNIER (Page 12:757)

PLÉNIER, adj. (Gramm. & Théolog.) ce qui est plein ou complet; ainsi l'on dit, le pape accorde des indulgences plénieres, c'est - à - dire des remissions pleines & entieres des peines dûes à tous les péchés. Voyez Indulgence.

Ce mot est formé du latin plenarius, de plenus, plein.

Plénier (Page 12:757)

Plénier, se dit aussi dans l'histoire ecclésiastique, d'un concile général cuménique. Ainsi S. Augustin dit que la question du baptême des hérétiques avoit été décidée dans un concile plénier, ce que la plûpart des Théologiens entendent du premier concile géneral de Nicée, qui avoit statué qu'on ne rebaptiseroit que ceux qui avoient été baptisés par des hérétiques qui avoient corrompu la forme du baptême; & en ce sens plénier signifieroit la même chose que général ou universel. Voyez Concile.

PLENIPOTENTIAIRE (Page 12:757)

PLENIPOTENTIAIRE, s. m. (Hist. mod.) celui qui a une commission ou un plein pouvoir d'agir. Ce mot est composé de plenus, plein, & potentia, pouvoir, puissance.

On le dit particulierement des ambassadeurs que les rois envoient pour traiter de paix, de mariages ou autres affaires importantes. Voyez Ministre, Ambassadeur.

La premiere chose qu'on examine dans les conférences de paix, c'est le pouvoir des plénipotentiaires. Voyez Traité.

PLENIPREBENDE (Page 12:757)

PLENIPREBENDE, s. m. (Jurisprud) c'est celui qui a une prébende entiere, à la différence de quelques chanoines ou chapelains qui n'ont qu'une demi-prébende, & qu'on appelle à cause de cela semi - prébendés. Voyez Prébende. (A)

PLENITUDE (Page 12:757)

PLENITUDE, s. f. (Gramm.) voyez Pléthore.

Plénitude (Page 12:757)

Plénitude, (Critique sacrée.) ce mot signifie dans l'Ecriture 1° ce qui remplit quelque chose, Domini est terra & plenitudo ejus, Is. xxiij. 1. la terre & tout ce qu'elle contient est au Seigneur; ainsi plenitudo maris est tout ce que la mer renferme: 2° l'abondance de quelque chose, de fiugibus terr, & de plenitudine ejus, Deut. xxxüj. 16. 3° la perfection & l'accomplissement, plenitudo & sapientia, est timere Deum, Eccl. j. 20. la perfection de la sagesse consiste à craindre Dieu: 4° une assemblée nombreuse, in plenitudine sanctâ admirabitur, Eccl. xxiv. 3. on l'admirera dans l'assemblée des saints: 5° ce qui est entier, tollit plenitudinem ejus à vestimento, Matth. ix. 16. la piece neuve mise à un habit vieux emporte l'endroit même qu'elle devoit remplir, déchire l'habit davantage. (D. J.)

PLEONASME (Page 12:757)

PLEONASME, s. m. (Gramm.) c'est une figure de construction, disent tous les Grammairiens, qui est opposée à l'ellipse; elle se fait lorsque dans le discours on met quelque mot qui est inutile pour le sens, & qui étant oté, laisse le sens dans son intégrité. C'est ainsi que s'en explique l'auteur du Manuel des Grammairiens, part. I. ch. xiv. n. 6. « Il y a pléonasme, dit M. du Marsais, article figure, lorsqu'il y a dans la phrase quelque mot superflu, ensorte que le sens n'en seroit pas moins entendu, quand ce mot ne seroit pas exprimé; comme quand on dit, je l'ai vù de mes yeux, je l'ai entendu de mes oreilles, j'irai moi - même; mes yeux, mes oreilles, moi - même sont autant de pléonasmes». Sur le vers 212 du I. livre de l'Enéide, talia voce refert, & c. Servius s'explique ainsi, PLEONASMO\Z est, qui fit quotiens adduntur superflua, ut alibi, vocemque his auribus hausi: Terentius, his oculis egomet vidi.

C'est d'après cette notion généralement reconnue que l'on a donné à cette figure le nom de pléonasme, qui est grec; PLEONASMO\Z, de PLEONAZEIN, redundare ou abundare; R. PLEOZ, plenus; ensorte que le mot de pléonasme signifie ou plénitude ou superfluité. Si on l'entend dans le premier sens, c'est une figure qui donne au discours plus de grace, ou plus de netteté, ou plus de force, EMFASIN. Si on le prend dans le second sens, c'est un véritable défaut qui tend à la battologie. Voyez Battologie.

Il me semble 1° que c'est un défaut dans le langage grammatical de désigner par un seul & même [p. 758] mot deux idées aussi opposées que le sont celle d'une figure de construction & celle d'un vice d'élocution. A la bonne heure, qu'on eût laissé à la figure le nom de pléonasme, qui marque simplement abondance & richesse; mais il falloit désigner la superfluité des mots dans chaque phrase par un autre terme; par exemple, celui de périssologie qui est connu, devoit être employé seul dans ce sens. Ce terme vient de PERISSO/S, superfluus, & de LOGOZ, dictio; & l'adjectif PERISSO/Z a pour racine l'adverbe PE/RA, outre mesure. Je ferai usage de cette remarque dans le reste de l'article.

2°. Si c'est un défaut de n'avoir employé qu'un même nom pour deux idées si disparates, celui de vouloir les comprendre sous une même définition est bien plus grand encore; & c'est cependant en quoi ont péché les Grammairiens même les plus exacts, comme on peut le voir par le début de cet article. Il faut donc tâcher de saisir & d'assigner les caracteres distinctifs de la figure appellée pléonasme, & du vice de superfluité que j'appelle périssologie.

I. Il y a pléonasme lorsque des mots qui paroissent superflus par rapport à l'intégrité du sens grammatical, servent pourtant à y ajouter des idées accessoires, surabondantes, qui y jettent de la clarté ou qui en augmentent l'énergie. Quand on lit dans Plaute, (Milit.) simile somnium somniavit, le mot somnium, dont la force est renfermée dans somniavit, semble surabondant par rapport à ce verbe; mais il y est ajouté comme sujet de l'adjectif simile, afin que l'idée de cette similitude soit rapportée sans équivoque à celle du songe, simile somnium; c'est un pléonasme accordé à la clarté de l'expression. Quand on dit, je l'ai vû de mes yeux, les mots de mes yeux sont effectivement superflus par rapport au sens grammatical du verbe j'ai - vû, puisqu'on ne peut jamais voir que des yeux, & que qui dit j'ai vû, dit assez que c'est par les yeux, & de plus que c'est par les siens; ainsi il y a, grammaticalement parlant, une double superfluité: mais ce superflu grammatical ajoute des idées accessoires qui augmentent l'énergie du sens, & qui font entendre qu'on ne parle pas sur le rapport douteux d'autrui, ou qu'on n'a pas vû la chose par hasard & sans attention, mais qu'on l'a vùe avec réflexion, & qu'on ne l'assûre que d'après sa propre expérience bien constatée; c'est donc un pléonasme nécessaire à l'énergie du sens. « Cela est fondé en raison, dit Vaugelas, Rem. 160. parce que lorsque nous voulons bien assûrer & affirmer une chose, il ne suffit pas de dire simplement je l'ai vû, puisque bien souvent il nous semble avoir vû des choses, que si l'on nous pressoit de dire la vérité, nous n'oserions l'assûrer. Il faut donc dire je l'ai vû de mes yeux, pour ne laisser aucun sujet de douter que cela ne soit ainsi; tellement qu'à le bien prendre (cette conclusion est remarquable), il n'y a point là de mots superflus, puisqu'au contraire ils sont nécessaires pour donner une pleine assûrance de ce que l'on affirme. En un mot, il suffit que l'une des phrases dit plus que l'autre pour éviter le vice du pléonasme, c'est - à - dire la périssologie, qui consiste à ne dire qu'une même chose en paroles différentes & oisives, sans qu'elles ay ent une signification ni plus étendue, ni plus forte que les premieres ».

Le pléonasme d'énergie est très - commun dans la langue hébraïque, & il semble en faire un caractere particulier & propre, tant l'usage en est fréquent & nécessaire.

1°. Un nom construit avec lui - même, comme esclave des esclaves, cantique des cantiques, vanité des vanités, flamme de flamme, les siecles des siecles, & c. est un tour très - ordinaire dans la langue - sainte, & une superfluité apparente de mots: mais ce pléonasme est très - énergique, & il sert à ajouter au nom l'idée de sa propriété caractéristique dans un grand degré d'intensité; c'est comme si on disoit, très - vil esclave, cantique excellent, vanité excessive, flamme très - ardente, la totalité des siecles ou l'éternité.

2°. Rien de plus inutile en apparence à la plénitude du sens grammatical que la répétition de l'adjectif ou de l'adverbe; mais c'est un pléonasme adopté dans la langue hébraique, pour remplacer ce qu'on appelle dans les autres le superlatif absolu. Voyez Amen, Idiotisme & Superlatif.

3°. Un autre plèonasme est encore usité dans le même sens ampliatif; c'est l'union de deux mots synonimes par la conjonction copulative; comme verba oris ejus iniquitas & dolus, Ps. 35, vulg. 36, hbr. v. 4. c'est - à - dire, verba oris ejus iniquissima.

4°. Mais si la conjonction réunit le même mot à lui - même, c'est un pléonasme qui marque diversité: in corde & corde locuti sunt. Ps. II. vu g. 12 hbr. v. 5. c'est - à - dire, cum diversis sensibus, quorum alter est in ore, alter in mente. Nous disons de même en franÇois, au - moins dans le sty le simple, il y a coutame & coutume, il y a donner & donner, pour mar quer la diversité des coutumes & des manieres de donner. C'est dans notre langue un hébraisme.

5°. Si le même nom est répété de suite sans conjonction & sans aucun changement de forme; c'est un pléonasme qui remplace quelquefois en hébreu l'adjectif distributif chaque, ou l'adjectif collectif tout: [omission: musical score; to see, consult fac-similé version] (Issral aiss aiss mebith, en lisant comme Masclef), ce que les septante ont traduit par ANQRWPOZ ANQRWPOZ TWN U(IWN *I)SRAHL, homo, homo filiorum Israël, & la vulgate, homo quilibet de domo Israël. Levi. xvij. 3. ce qui est le véritable sens de l'hébraïsme. D'autres fois cette répétition est purement emphatique: [omission: musical score; to see, consult fac-similé version], Deus meus, Deus meus; ce pléonasme marque l'ardeur de l'invocation. Nous imitons quelquefois ce tour hébraique dans la même vue; on ne sauroit lire, sans la plus vive émotion, ce qu'a écrit l'auteur de Télémaque, liv. XI. sur les acclamations des peuples de l'Hespérie au sujet de la paix, & la jonction de ces deux mots, la paix, la paix, qui se trouve jusqu'à trois fois dans l'espace de quatre à cinq lignes, donne au récit un feu qui porte l'embrasement dans l'imagination & dans l'ame du lecteur.

6°. C'est un usage très - ordinaire de la langue hébraïque de mettre l'infinitif du verbe avant le verbe même: [omission: musical score; to see, consult fac-similé version], comedere ou comedendo comedes; Gen. ij. 16. [omission: musical score; to see, consult fac-similé version], mori ou moriendo morieris. Ib. ij. 17. Quelques grammairiens prétendent que c'est dans ces exemples une pure périssologie, & que l'addition de l'infinitif au verbe n'ajoute à sasignification aucune idée accessoire. Pour moi j'ai peine à croire qu'une phrase essentiellement vicieuse ait pû être dans la langue sainte d'un usage si fréquent sans aucune nécessité. Je dis d'un usage fréquent; car rien de plus commun que ce tour dans les livres sacrés; & j'ajoute que ce seroit sans aucune nécessité, parce que la conjugaison simple fournissoit la même idée. Qu'on y prenne garde; l'usage des langues est beaucoup moins aveugle qu'on ne le pense, & jamais il n'autorise sans raison une locution irréguliere: il faut, pour mériter l'approbation universelle, qu'elle supplée à quelque formation que l'analogie de la langue ne donne point, comme sont nos tems composés par le moyen des auxiliaires avoir, venir, devoir, aller, ou qu'elle renferme quelque idée accessoire dont ne seroit pas susceptible la locution réguliere, tels que sont les pléonasmes dont il s'agit icj. Leclerc cependant (Art. critic. Part. II. sect I. cap. 4, n° 3, 4, 5.) soutient que cette addition de l'infinitif au verbe n'a en hébreu aucune énergie propre: hc additio ejusdem verbi... nullam habet in hebraïcâ... linguâ emphasin. Mais il faudroit, avant que d'adopter cette

Next page


The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.

PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.