ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"709"> de projection est un méridien, & où l'oeil est placé dans l'axe de ce méridien à une distance infinie. Cette derniere projection est appellée analemma. Voyez Analemma.

Toutes ces projections ont un défaut commun: savoir que les figures des constellations y sont considérablement altérées & défigurées, desorte qu'il n'est pas aisé de les comparer entr'elles; & quelques - unes tiennent si peu de place, qu'on peut à - peine s'en servir pour les opérations.

M. de la Hire, pour remédier à ces inconvéniens, a imaginé une nouvelle projection de la sphere; il propose de placer l'oeil de telle maniere que les divitions des cercles projettés soient sensiblement égales dans chaque partie de l'instrument. Le plan de projection est un méridien. Voyez toutes ces choses plus au long à l'article Astrolabe.

Planisphere nautique (Page 12:709)

Planisphere nautique, voyez l'article Nautiqué.

PLAN - ORBIS (Page 12:709)

PLAN - ORBIS, (Conchyliol.) coquillage univalve fluviatile; il ne se trouve point dans la mer, mais il est commun dans les rivieres; il est tout noir ou brun, avec trois contours relevés qui se terminent à l'oeil de sa volute. Sa tête sort d'une ouverture ronde, & est garnie de deux cornes fort pointues & fort longues, tenant à une conche baveuse qui lui sert à traîner sa coquille. Quand il est avancé autant que ses forces le lui permettent, il tire à lui sa coquille qui est fort mince, & recommence cette manoeuvre pour continuer sa marche. Il n'y a nulle cloison comme à la corne d'ammon & au nautile; l'animal est fait comme un gros ver nageant dans une eau rousse: sa couche peut lui servir d'opercule; mais si - tôt qu'on le touche, il se retire tout entier au milieu de son premier contour. On le voit quelquefois sortir presque tout son corps; ses yeux sont placés à l'ordinaire, & marqués par deux points noirs.

Le plan - orbis est le coquillage le plus aisé à découvrir dans les eaux: c'est une sorte de limaçon dont on connoît huit especes; savoir, le grand, à quatre spirales rondes; le petit, à cinq spirales rondes; le troisieme, à six spirales aussi rondes; le quatrieme, à quatre spirales ou arêtes verticales; le cinquieme, à six spirales à arêtes; le sixieme, à trois spirales à arêtes; le septieme s'appelle le plan - orbis à arêtes; le huitieme se nomme le plan - orbis tuilé. Dargenville. (D. J.)

PLANOIR (Page 12:709)

PLANOIR, s. m. en terme d'Orfevre en grosserie, s'entend d'un ciselet dont l'extrémité est applatie & fort polie. On s'en sert pour planer les champs qui sont enrichis d'ornemens de ciselure ou de gravure, où l'on ne pourroit point introduire le marteau. Voyez nos Planches.

PLANOUSE, ile de (Page 12:709)

PLANOUSE, ile de, (Géog. mod.) en latin Planaria; ile d'ltalie, dans la mer de Toscane, entre celle d'Elbe au nord - est, & celle de Corse au sudouest; elle a environ quatre milles de longueur, & une demi - lieue de largeur. Elle est fort basse & remplie de bruscages; on mouille à un quart de lieue de l'île par douze brasies d'eau. Lat. 42. 45. (D. J.)

PLANT - D'ARBRES (Page 12:709)

PLANT - D'ARBRES, s. m. (Jardin.) espace planté d'arbres avec symmétrie, comme sont les avenues, quinconces, bosquets, &c. ce mot signifie aussi une pepiniere d'arbrisseaux, plantés sur plusieurs lignes paralleles.

PLANTAGENETE (Page 12:709)

PLANTAGENETE, (Hist. anc.) est un surnom qui a été donné à plusieurs anciens rois d'Angleterre, Voyez Surnom, &c.

Ce mot a fort embarrassé les critiques & les antiquaires, qui n'ont jamais pu en trouver l'origine & l'étymologie. Tout le monde convient qu'il fut donné d'abord à la maison d'Anjou, que le premier roi d'Angleterre qui le porta fut Henri II. & qu'il passa de ce roi à sa postérité jusqu'à Henri VII. pendant l'espace de plus de quatre cens ans; mais on n'est point d'accord sur celui qui a le premier porté ce nom. Plusieurs auteurs anglois croient que Henri II. l'hérita de son pere Geoffroy V. comte d'Anjou, fils de Foulques V, roi de Jérusalem, qui mourut en 1144; ces auteurs prétendent que Geoffroy est le premier à qui on a donné ce nom, & que Henri II. sorti de Geoffroy par Maud, fille unique de Henri I. est le second qui l'ait porté.

Cependant Ménage soutient que Geoffroy n'a jamais eu le nom de Plantagenete; & en effet, Jean de Bourdigné, l'ancien annaliste d'Anjou, ne l'appelle jamais ainsi; Ménage ajoute que le premier à qui on a donné ce nom, est Geoffroy, troisieme fils de Geoffroy V; néanmoins ce nom doit être plus ancien qu'aucun de ces princes, si ce que dit Skinner de son origine & de son étymologie, est vrai. Cet auteur raconte que la maison d'Anjou reçut ce nom d'un de ces princes, qui ayant tué son frere, pour s'emparer de ses états, s'en repentit, & fit un voyage à la Terre - Sainte pour expier son crime; que là il se donnoit la discipline toutes les nuits, avec une verge faite de la plante appellée genêt; ce qui le sit appeller Plantagenete.

Il est certain que notre Geoffroy fit le voyage de Jérusalem, mais il n'avoit point alors tué son frere: de plus, il ne fit point ce voyage par pénitence, mais seulement pour aller au secours de son frere Amaury: quel peut donc être ce prince de la maison d'Anjou ? Seroit - ce Foulques IV? il est vrai que ce prince détrôna Geoffroy, son frere aîné, & le mit en prison, mais il ne le fit pas mourir: de plus, comme le rapporte Bourdigné, Geoffroy fut tiré de prison par Geoffroy V, son fils, dont nous avons déja parlé.

Il est vrai que ce Foulques fit le voyage de Jérusalem, en partie dans des vûes de pénitence; mais Bourdigné assure que ce fut par la crainte des jugemens de Dieu & de la damnation éternelle, pour la quantité de sang chrétien qu'il avoit répandu dans ces batailles. Cet historien ajoute que Foulques fit un second voyage à Jérusalem, mais qu'il y retourna pour remercier Dieu de ses graces: de plus, ce Foulques ne fut jamais appellé Plantagenete; ainsi le recit de Skinner paroît être une fable.

Il y a encore une autre opinion, qui, quoique commune, n'est guere mieux fondée: on croit ordinairement que tous les princes de la maison d'Anjou, depuis Geoffroy V, ont eu le nom de Plantagenete, au lieu que ce nom n'a été porté que par très - peu de ces princes, qu'il servoit à distinguer des autres. Bourdigné ne le donne jamais qu'au troisieme fils de Geoffroy V, & le distingue par ce surnom des autres princes de la même famille; cependant il est certain que ce nom fut aussi donné à Henri II, roi d'Angleterre, son frere aîné.

PLANTAIN ou PLANTIN (Page 12:709)

PLANTAIN ou PLANTIN, s. m. (Hist. nat. Bot.) plantago, genre de plante à fleur monopétale en forme de soucoupe, & ordinairement divisée en quatre parties; le pistil sort du fond de cette fleur, entouré le plus souvent de longues étamines, & devient dans la suite un fruit ou une coque presque ovoide ou conique qui s'ouvre transversalement lorsqu'elle est mûre, en deux parties; cette coque est divisée en deux loges par une cloison mitoyenne, & elle renferme des semences oblongues, attachées à un placenta. Tournefort, Inst. rei. herb. Voyez Plante.

M. de Tournefort distingue trente - cinq especes de plantain, indépendamment de celles que les autres Botanistes nomment plantains aquatiques, & qui sont des especes de renuncules. La plus commune de toutes les especes de vrai plantain, est le grand, le lar<pb-> [p. 710] ge plantain, plantago latifolia, sinuata. Inst. rei herb. 127.

Sa racine est courte, grosse comme le doigt, garnie de fibres blanchâtres sur les côtés; elle pousse des feuilles larges, luisantes, rarement dentelées en leurs bords, ordinairement glabres ou sans poils, marquées chacune de sept nerfs apparens dans leur longueur; ces feuilles sont attachées à de longues queues & couchées à terre.

De la même racine & du milieu des feuilles, il s'éleve plusieurs tiges à la hauteur d'environ un pié, rondes, difficiles à rompre, quelquefois rougeâtres, un peu velues; elles portent au sommet un épi oblong, qui soutient de petites fleurs blanchâtres ou purpurines; chacune de ces fleurs est un tuyau fermé dans le fonds, évasé en - haut, découpé en quatre parties, & garni de plusieurs étamines. Lorsque la fleur est passée, il lui succede un fruit ou une coque membraneuse, ovale, pointue ou conique, qui s'ouvre en travers, comme une boëte à savonnette, & qui renferme plusieurs semences menues, de figure ovale, ou oblongue, & de couleur rougeâtre.

Cette plante croît presque par - tout le long des chemins, des haies, dans les cours, dans les jardins, aux lieux herbeux & incultes. Elle fleurit en Mai & Juin, & donne sa graine en Août; on l'emploie beaucoup en Médecine, ainsi que le plantain blanc, plantago latifolia, incana; & le plantain étroit, plantago angustifolia; on les regarde comme détersifs, astringens & résolutifs.

L'espece de plantain des environs de Paris, nommé par Tournefort, plantago palustris, gramineo folio, monanthos parisiensis, a deux singularités; l'une que sa fleur est à étamines, c'est - à - dire mâle & stérile; & l'autre qu'au bas du pédicule de cette même fleur, il en naît deux ou trois fleurs à pistil ou femelles qui sont fécondes; on peut lire à ce sujet les Observations de M. de Jussieu dans les Mém. de l'Acad. des Scienc. ann. 1742.

Finissons par remarquer que M. Linnæus renferme dans la classe de ce genre de plante, non - seulement les différentes especes de plantain de Tournefort, mais encore le psyllium, le coronopus ou corne de cerfs, & le gramen junceum; voici briévement comme il caractérise ce genre de plante.

Son calice, quoique droit & court, est divisé en quatre quartiers dans les bords, & subsiste après que la fleur est tombée. La fleur est monopétale, en forme de tube cylindrique arrondi, avec des bords découpés en quatre parties; les segmens sont abaissés & pointus; ses étamines forment quatre filets capillaires & droits; les bossettes sont oblongues, applaties & menues; le germe du pistil est ovoïde, le style est délié, & de moitié moins long que les étamines; le stigma est simple; le fruit est une capsule ovale, s'ouvrant horisontalement, & contenant deux semences, les graines sont oblongues & nombreuses. (D. J.)

Plantain (Page 12:710)

Plantain, (Mat. méd.) grand, moyen & petit; on emploie indifféremment ces trois especes pour l'usage de la Médecine. Le plantain est mis au rang des plantes vulnéraires astringentes; & on lui accorde de plus une qualité fébrifuge. On emploie le suc des feuilles, la décoction de la racine & celle de la semence; l'extrait & l'eau distillée du plantain sont aussi en usage; & enfin on en retire une eau distillée à laquelle on attribue communément les mêmes vertus qu'à toutes les préparations précédentes.

Tous ces remedes sont employés communément pour l'usage intérieur, toutes les fois que les astringens sont indiqués, comme dans la dyssenterie, & toutes les especes d'hémorrhagie interne, & beaucoup plus rarement, mais quelquefois cependant contre les fievres intermittentes.

Le plantain étant absolument privé de tout principe volatil, il est démontré que son eau distillée ne possede aucune vertu médicamenteuse. Cette eau est cependant un excipient assez commun des juleps astringens, quoique de toutes les propriétés des végétaux, celle qui se transmet le moins à l'eau qu'on en sépare par la distillation, soit évidemment la qualité astringente. L'usage le plus commun de cette eau est pour les collyres toniques & répercussifs, qu'on emploie très - souvent dans les ophtalmies. Il n'est pas inutile de répéter que l'eau de plantain est un ingrédient absolument inutile de ces collyres.

La racine & les feuilles de plantain entrent dans l'eau vulnéraire, & en sont un des ingrédiens puériles, & pour ainsi dire indécens, comme on peut le déduire facilement de ce que nous venons d'observer sur l'eau distillée de plantain. Voyez Vulnéraire, eau. Les feuilles entrent dans la décoction astringente de la pharmacopée de Paris, dans le syrop d'althéa de Fernel, dans celui de consoude, &c. les semences dans la poudre diarrhodon, l'onguent de la comtesse, &c. (b)

PLANTAIRE (Page 12:710)

PLANTAIRE, adj. (Anat.) est le nom d'un muscle charnu dans son origine; il vient de la partie postérieure supérieure du condile externe du fémur, & descend un peu entre les jumeaux & les solaires, où il se change en un tendon long & mince, qui s'avance à l'extérieur du tendon d'Achille, & s'insere à la partie supérieure & postérieure du calcaneum. Voyez nos Planches d'Anatomie. Voyez aussi Pié, Palmaire, &c.

Quelques auteurs comptent ce muscle parmi les extenseurs du pié. Voyez Extenseur.

C'est le petit jambier postérieur de M. Winslow.

L'aponévrose plantaire vient des deux tubérosites qui se remarquent à la face inférieure du calcaneum, & recouvrant tous les muscles situés sous le pié, va se terminer aux parties latérales & supérieures des premieres phalanges.

Les arteres plantaires sont la continuation de l'artere péronniere & de la tibiale qui s'anastomosent dans la plante du pié, & forment un arc duquel il part différens rameaux qui se distribuent aux doigts & aux autres parties; celle que produit la péronniere prend le nom de plantaire externe; & celle qui est la suite de la tibiale se nomme plantaire externe. Voyez Peroniere & Tibiale.

Les nerfs plantaires sont des branches du ners sciatique tibial. Voyez Sciatique.

Le nerf plantaire externe se distribue au pié en se portant tout le long de la partie interne de la plante du pié, & fournit quatre rameaux pour les parties latérales & inférieures des trois premiers orteils, & pour la partie latérale voisine du quatrieme. Ces rameaux communiquent par leur rencontre de leurs extrémités au bout de chaque orteil.

Le nerf plantaire externe se porte vers les parties latérales externes en inférieures du pié, se distribue aux parties voisines, & forment des rameaux aux deux derniers orteils.

PLANTAS, ou PLANÇON (Page 12:710)

PLANTAS, ou PLANÇON, s. m. (Jardinage.) est un rameau que l'on coupe sur un arbre tel que le saule, & qu'après avoir éguisé on fiche en terre, où il reprend parfaitement sans racine.

PLANTARD (Page 12:710)

PLANTARD, s. m. terme d'Agriculture; grosse branche de saule, d'aulne, de peuplier, &c. qu'on choisit pour planter quand on étête ces arbres.

PLANTATION (Page 12:710)

PLANTATION, s. f. (Moral.) je mets les plantations au rang des vertus, & J'appelle ce soin une vertu morale nécessaire à la société, & que tout législateur doit prescrire.

En effet, il n'est peut - être point de soin plus utile au public que celui des plantations; c'est semer l'abondance de toutes parts, & léguer de grands biens

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