ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"677"> souhaitez, je prie Dieu qu'il veuille vous pardonner ce grand crime, aussi - bien qu'à mes ennemis qui en sont les instrumens; & qu'assis au dernier jour sur son trône devant lequel vous & moi comparoîtrons bien - tôt, & où mon innocence, quoi qu'on puisse dire, sera ouvertement reconnue; je le prie, dis - je, qu'alors il ne vous fasse pas rendre un compte rigoureux du traitement cruel & indigne que vous m'aurez fait.

La derniere & la seule chose que je vous demande, est que je sois seule à porter tout le poids de votre indignation, & que ces pauvres & innocens gentilshommes qui, m'a - t - on dit, sont retenus à cause de moi dans une étroite prison, n'en reçoivent aucun mal. Si jamais j'ai trouvé grace devant vous; si jamais le nom d'Anne de Boulen a été agréable à vos oreilles, ne me refusez pas cette demande, & je ne vous importunerai plus sur quoi que ce soit; au contraire j'adresserai toujours mes ardentes prieres à Dieu, afin qu'il lui plaise vous maintenir en sa bonne garde & vous diriger en toutes vos actions. De ma triste prison à la Tour, le 6 de Mai. Votre très - fidelle & tres - obéissante femme, Anne de Boulen». (D. J.)

Placet (Page 12:677)

Placet, s. m. ustensile, petit siege bas; rembourré, sans bras ni dossier.

PLACHMALL (Page 12:677)

PLACHMALL, (Métallurgie.) c'est ainsi qu'on nomme l'argent scorifié par le moyen du sousre dans le départ qui se fait par la voie seche, c'est - à - dire par la fonte.

PLACIA (Page 12:677)

PLACIA, (Géogr. anc.) Hérodote, l. I. écrit *PLAXI/H; ville de Mysie, selon Pline, l. V. c. xxxij. c'étoit une petite colonie des Pélasgiens. Denis d'Halycarnasse, l. I. en nomme les habitans Placiani.

PLACIENE, la mere (Page 12:677)

PLACIENE, la mere, (Inscript.) MH*THR PLXKIANH. La mere Placiene est Cybele, la mere des dieux, la mere par excellence; elle étoit honorée en divers lieux de l'Orient d'où elle prit les différens noms de Berecynthe, de Sipylene, d'Idéene, de Dindymene, & c. Mais comme cette déesse étoit particulierement adorée à Placia, ville voisine & dépendante de Cyzique, c'est pour cette raison qu'on l'appelloir Placiene. Il reste un marbre dans ceux de la bibliotheque du roi, qui lui donne cette qualification. Voyez Placia, Géog. (D. J.)

PLACIER (Page 12:677)

PLACIER, s. m. (Comm.) le fermier des places d'un marché, celui qui loue les places aux harangeres, fruitieres & autres gens de marché. Le placier de la salle rend de sa ferme une certaine somme au domaine. Il est tenu de faire nettoyer le marché.

PLACITA (Page 12:677)

PLACITA, (Histoire de France.) espece de parlement ambulatoire que tenoient les premiers rois de la monarchie françoise; c'est de - là qu'est venu le mot de plaid. (D. J.)

PLACITE (Page 12:677)

PLACITE, adj. (Jurisprud.) du atin placitum, signifioit dans l'origine plait ou plaisir, volonté. Le seigneur convoquoit ses vassaux & sujets ad plcitum suum, c'est - à - dire pour venir à son mandement, pour entendre sa volonté; & comme dans cette convocation ou assise, on rendoit la justice, on a pris placitum pour plaid, ou assise de justice.

Nos rois des deux premieres races avoient leur placité général, ou grande assise, leur cour pléniere qu'ils tenoient avec les grands du royaume, laquelle assemblée sous la troisieme race a été appellée parlement.

En Normandie, on appelle placites ou articles placités certains articles arrêtés par le parlement les chambres assemblées le 6 Avril 1666 contenant plusieurs usages de la province, lesquels articles furent envoyés au roi, avec priere à S. M. de trouver agréable qu'ils fussent lus & publiés, tant en l'audience de la cour, qu'en toutes les jurisdictions du ressort. (A)

PLACTIQUE (Page 12:677)

PLACTIQUE, adj. (Astrolog.) il se dit d'un aspect qui n'est pas dans le juste degré. Nous ne nous étendrons pas davantage sur ces mots, parce qu'ils sont vuides de sens, que la science à laquelle ils appartiennent est chimérique, que les auteurs qui en ont traité ne meritent pas d'être lus, & qu'il seroit à souhaiter qu'on laissât sortir de la langue toutes les expressions qui appartiennent à un systeme d'erreurs reconnues.

PLAFOND (Page 12:677)

PLAFOND, s. m. (Archit.) c'est la partie supérieure d'un appartement, qu'on garnit ordinairement de plâtre, & qu'on peint quelquefois: les plafonds sont faits pour cacher les poutres & les solives.

Comme la plûpart des plafonds antiques étoient de bois, ainsi que les nôtres: il n'en reste point de vestiges; & l'on n'en peut juger que par les écrits de Vitruve & des autres auteurs qui ont fait la description des édifices de l'antiquité. Ils nous apprennent que les plafonds des palais étoient de bois précieux, & d'ouvrages de marqueterie fort riches par la diversité des bois de couleurs, de l'ivoire & des nacres de perle, & par les compartimens qui les composoient. Il y en avoit qui étoient ornés de lames de bronze, ou faits tout entiers de cette matiere. Tel étoit le plafond du portique du panthéon, qui ne subsiste plus.

Ces sortes de plafonds conviennent fort aux loges, sallons & grandes pieces, où la hauteur du plancher donne assez d'éloignement pour les voir d'une distance raisonnable, parce que dans les petites pieces dépendantes des grandes, il faut le moins de relief qu'il se peut. Il y faut observer des proportions qui consistent dans la division des compartimems, dont les quadres doivent répondre aux vuides des murs, comme aux fenêtres & aux portes, ce que les poutres reglent assez facilement. Or dans les grandes pieces, il faut de grandes parties, & particulierement une qui marque le milieu, & qui soit différente des autres par sa figure. Par exemple, elle doit être ronde ou octogone pour les pieces quarrées, & ovales pour les rondes.

Les renforcemens peuvent être ornés de roses tombant en pendentiss, qui ne doivent pas excéder l'arasement des poutres principalcs. Les corniches ou entablemens doivent être tellement proportionnés, queleur profil qui est ordinairement fort riche, ait la même hauteur que si l'ordre étoit au - dessous, au cas qu'il n'y fùt pas; parce qu'on est sûr que la corniche ne sera ni trop puissante, ni trop foible, lorsqu'elle sera élevée à la hauteur de l'ordre qu'elle doit couronner.

Les frises peuvent recevoir de grands ornemens en cet endroit, pourvu qu'ils soient convenables aux lieux & aux personnes; ce que Scamozzi a pratiqué fort - à - propos dans les salles de la procuratie de S. Marc, où il a mis les portraits des hommes illustres qui ont rendu de grands services à la république.

Outre les plafonds garnis de plâtre, il y en a de pierre qui sont nuds, & d'autres qu'on enrichit de peintures: nous ferons un article à part de ces derniers plafonds, & nous ne dirons ici qu'un mot des plafonds de pierre.

On appelle plafond de pierre le dessous d'un plancher fait de dalles de pierre dure, ou de pierre de hauteur d'appareil. Ces plafonds sont ou simples, comme celui du porche de l'église de l'Assomption, rue saint Honoré à Paris; ou avec compartimens & sculptures, comme au portail du Louvre.

Façon de faire les plafonds en blanc en bourre. Quand vous aurez latté votre plafond, vous y mettrez une couche d'environ trois à quatre lignes d'épaisseur. Cette couche est composée d'une bonne terre blanche, un peu grasse & graveleuse, & on met douze boisseaux de cette terre, trois boisseaux de chauxvive, trois livres de bourre grise de Tanneur.

Seconde couche: en faire avec de la bourre ou tonture d'étoffes; l'on met trois livres de cette bourre [p. 678] bien battue, avec un boisseau de chaux nouvellement éteinte que l'on mêle bien ensemble, & l'on met une couche d'environ une ligne d'épaisseur de cette matiere sur la premiere couche, lorsqu'elle commence à secher.

Plafond de corniche (Page 12:678)

Plafond de corniche, (Archit.) c'est le dessous du larmier d'une corniche: il est simple ou orné de sculpture. On l'appelle aussi sofite. Voyez Sofite.

Plafond de peinture (Page 12:678)

Plafond de peinture, (Peinture.) plafond enrichi de peintures, qui doivent être racourcies avec la proportion requise pour être vûes de bas en haut; telles sont celles des plafonds d'églises.

Les grandes machines sont dans l'art de la Peinture, ce que les grands poëmes sont dans l'art de la Poésie. C'est un ouvrage formé d'une infinité de parties toutes essentielles, dont la réunion & l'accord sont nécessaires à sa réussite. Faire agir des dieux, des heros, des rois, faire parler des sages, animer les passions, reproduire la nature, élever les ames, toucher les coeurs, éclairer les esprits, instruire les hommes; voilà ce qu'entreprend le poëte.

Imiter ce qui n'a point de corps, l'air & la lumiere; donner du mouvement à ce qui est inanimé, la toile & la couleur; exprimer ce qu'à peine nous concevons, la perfection des êtres célestes, & les sentimens qu'excitent en eux les mysteres respectables de la religion; telles sont les difficultés des grands poëmes en peinture.

Il en est d'autres moins faciles à surmonter dans les grandes machines, que nous nommons plafonds. Le spectateur veut avoir des figures parfaitement droites sur une surface dont le plan doit être une courbe irréguliere. Il veut être éclairé par une lumiere vive & brillante, dans un endroit qu'une voûte épaisse met à l'abri des rayons du soleil: il veut voir se porter sur des nuées, ou voler dans les airs, des êtres que leur pesanteur naturelle semble devoir faire tomber sur la terre. Il prétend que la disposition de cent figures soit telle, qu'elles ne s'embarrassent point à ses yeux, & que placées avec une attention extrème, elles semblent arrangées par un heureux hasard qui ne fasse aucun trait de contrainte. Il desire des ornemens feints, sur le relief desquels il soit en droit de se tromper, après avoir considéré & réfléchi.

On veut encore que le tout soit magnifique par l'abondance & la variété des figures; on veut que cette grande variété de figures s'arrange si naturellement, qu'elles ne soient point pressées, & si librement, que rien ne sente la gêne. On veut que le spectateur saisisse aisement & avec transport, l'ordre, le plan & la conduite de l'ouvrage; que cet ouvrage présente une unité de composition qui enchante; que toutes parties tendentà un seul corps, toutes les causes à un seul effet, tous les ressorts à un seul mouvement.

Les figures doivent être drapées d'une maniere grande & large: sur - tout l'intelligence des racourcis y doit être portée à la perfection. Cette intelligence quoiqu'absolument indispensable dans les plafonds, est cependant très - rare, parce qu'elle a besoin d'un grand goût pour en tirer des figures d'un beau choix. Les masses de lumieres & d'ombres y doivent être supérieurement distribuées; & en même tems l'oeil doit se trouver tranquille par le repos & l'accord qui doivent regner, malgré la richesse des objets. Les groupes d'un plafond veulent être dégradés avec art, & les demi - teintes y soutenir une lumiere brillante. La perspective locale & aérienne veulent être parfaites, le coloris frais & fort, la maniere de desfiner & de peindre, très - grande.

Je ne déciderai point si M. Pierre, par exemple, a rempli tant de conditions; je dirai seulement que sa coupole de la chapelle de la Vierge à S. Roch, offre aux regards du public, un travail prodigieux qui l'a occupé plusieurs années. Le plafond qu'il a peint, a cinquante - six piés dans un diametre, & quarantehuit dans l'autre; l'élevation de la coupole a dixneuf piés; ce qui forme un morceau considérable en architecture. J'ajoute que les occasions de traiter de si grands ouvrages, se trouvent rarement en France; ce sont cependant des ouvrages publics, glorieux pour une nation; & c'est en ce genre que l'Italie possede les plus belles choses.

Il me reste à dire que les Artistes entendent par plafond marouflé, un plafond peint sur une toile tendue sur un ou plusieurs chassis, & retenue (crainte que l'humidité ne la fasse bouffer) avec des clous dans les endroits les moins considérables de la peinture, & qu'on ecouvre ensuite de couleurs. On marousle de la même maniere, des plafonds ceintrés; mais il faut que la toile soit humectée ou collée par derriere, afin qu'en se séchant, elle se bande & s'unisse. C'est de cette sorte qu'est marouflé le plafond de la grande galerie de Versailles. (Le chevalier de Jaucourt.)

Plafond (Page 12:678)

Plafond, (Hydr.) on appelle ainsi le fond d'un bassin, d'un reservoir, qui, à proprement parler, est sa plate - forme, son aire. Voyez Aire.

Plafond des portes (Page 12:678)

Plafond des portes & croisées, (Menuiserie.) c'est le dessous des linteaux dans l'épaisseur du mur ou l'embrasement.

Plafond, dessus de (Page 12:678)

Plafond, dessus de, (Menuiserie.) c'est un morceau de lambris qui se met pour remplir l'épaisseur qu'il y a depuis le plafond de la chambre ou la corniche en plâtre, jusqu'au bord du plafond des embrasemens des croisées. Voyez les Pl.d'Architecture.

PLAFONNER (Page 12:678)

PLAFONNER, v. act. (Archit.) c'est revêtir le dessous d'un plancher ou d'un ceintre de charpente, avec des ais ou du mairrain.

Plafonner une figure (Page 12:678)

Plafonner une figure (Peint.) c'est lui donner le racourci nécessaire pour qu'elle fasse un bon effet, étant peinte sur un plafond; en sorte qu'elle paroisse comme placée en l'air, & dans une attitude qui n'ait rien de gêné. Le Correge est le premier peintre moderne qui a représenté des figures en l'air; c'est en même tems celui qui a le mieux connu l'art des racourcis, & la magie des plafonds. (D. J.)

PLAGAL (Page 12:678)

PLAGAL, adj. ton ou mode plagal, terme de Musique; quand l'octave se trouve divisée harmoniquement, c'est - à - dire quand la quarte est au grave, & la quinte à l'aigu, on dit que le ton est plagal, pour le distinguer de l'authentique, où la quinte est au grave, & la quarte à l'aigu. C'est que dans le dernier cas, la modulation ne descend que jusqu'à la finale ou tonique, & dans le premier, elle descend plus bas jusqu'à la quarte de ce même son; ainsi tous les tons sont réellement authentiques, & cette distinction n'est plus admise que dans le plein - chant. L'on y compte quatre tons plagaux; savoir, le second, le quatrieme, le sixieme & le huitieme. Voyez Tons de l'Eglise.

Il faut remarquer qu'en parlant de la division de l'octave, nous l'exprimons toujours par le rapport des vibrations; ce qui rend cette division harmonique pour les modes plagaux, & arithmétique pour les authentiques; mais si l'on s'attache seulement aux longueurs des cordes qui sont toujours reciproques aux nombres des vibrations, alors on trouvera l'octave divisée harmoniquement pour le mode authentique, & arithmétiquement pour le plagal; ce qu'il faut bien entendre pour concilier sur ce point les contrariétés apparentes des auteurs. (S)

PLAGE (Page 12:678)

PLAGE, s. f. (Lang. françoise.) ce mot est fort bon en termes de Marine; il signifie un rivage de basse mer, sans port & sans rade pour se mettre à l'abri; mais quand il veut dire une contrée, un climat, il n'est usité qu'en poësie.

Est - il dans l'univers de plages si lointaines, Où ta valeur, grand roi, ne te puisse porter? Despréaux.

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