ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

RECHERCHE Accueil Mises en garde Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

"554"> minue peu - à - peu dans le bas des plumes suivantes, tandis qu'il remonte jusqu'à la pointe sur le bord intérieur, excepté dans les dermeres où il n'y a point de blanc; la queue est composée de douze plumes; celles du milieu sont les plus longues; elles ont quatre pouecs & demi, les autres diminuent peu - à - peu de chaque côté jusqu'à la derniere, qui n'a que ois pouces & demi de longueur; les deux plumes du milieu sont en entier noires à l'exception du bas & du haut, où il y a sur la pointe une petite tache; cette tache augmente peu - à - peu sur les plumes extérieures de chaque côté; de sorte que la derniere a du blanc presque sur les deux tiers de sa longueur; le bord extérieur de cette derniere plume, & de l'avant derniere, est blanc jusqu'au bas, où cette cou leur s'étend sur toute la largeur de la plume, comme dans les autres jusqu'à celles du milieu. Willughbi dit, que selon Aldrovande, les quatre plumes du milieu sont noires en entier. Il faut qu'il y ait des variétés dans cet oiseau, ou qu'on confonde différentes especes; car la description de Willughbi ne convenoit point pour la queue à une pie grieche que j'ai vue, & sur laquelle j'ai fait la description de la queue précédente. Les pattes sont noires; cet oiseau se nourrit de chenilles, de scarabées & de sauterelles; on en trouve dans son estomac.

La pie grieche reste sur des arbrisseaux épineux; elle se perche toujours sur le sommet des branches, & lorsqu'elle est posée elle leve sa queue; elle niche dans les arbrisseaux, & elle fait son nid avec de la mousse, de la laine, des herbes cotonneuses & du foin, de la dent de lion, &c.

Cetoiseau ne se nourrit pas seulement d'insectes, il mange assez souvent de petits oiseaux, comme des pinçons & des roitelets: on dit qu'il attaque, & même qu'il tue des grives. Nos Fauconniers le dressent pour la chasse des petits oiseaux. Willughbi. Voyez Oiseau.

Pie grieche (Page 12:554)

Pie grieche, petite, Lanier, Lanius aug. minor primus, Ald. Oiseau qui a la tête & la partie antérieure du dos roux; la partie postérieure est cendrée; le croupion à une couleur blanche; il y a une tache blanche sur les plumes des épaules; les neuf grandes plumes extérieures des aîles ont la racine blanche; la gorge a de petites lignes brunes transversales; on trouve des individus de cette espece, dont toute la face inférieure du corps est d'une couleur blanche mêlée de brun; les couleurs de cette espece de pie grieche varient de même que celles de l'espece précédente, non - seulement par l'âge, mais encore dans les individus de différent sexe. Willughbi. Ornit. Voyez Oiseau.

Pie (Page 12:554)

Pie, s. m. (Hist. mod.) nom d'un ordre de chevalerie, institué par le pape Pie IV. en 1560. Il en créa jusqu'à cinq cens trente - cinq pendant son pontificat, & voulut qu'à Rome & ailleurs ils précédassent les chevaliers de l'empire & ceux de saint Jean de Jérusalem: mais malgré ces prérogatives & beaucoup d'autres qu'il leur accorda, cet or dre ne subsiste plus depuis long - tems.

Pie (Page 12:554)

Pie, (Jurisprud.) se dit de quelque chose de pieux, comme cause pie, ou pieuse, donation pie, legs pie, messe pie. Voyez Cause, Legs, &c. (A)

Pie (Page 12:554)

Pie, signifie aussi, en Bresse, une portion qui appartient à quelqu'un dans l'assée d'un étang, comme étant propriétaire de cette portion de terrein dont il a été obligé de souffrir l'inondation pour la formation de l'étang. Les propriétaires des pies contribuent aux réparations de l'étang avec les propriétaires de l'évolage; ils jouissent de l'assée pendant la troisieme année. Voyez Etang. (A)

Pie (Page 12:554)

Pie, (Maréchallerie.) poil de cheval. Il est blanc & parsemé de grandes taches noires, baies ou alezanes.

PIE - MERE (Page 12:554)

PIE - MERE, s. f. (Anat.) c'est unnique ou une membrane fine, qui enveloppe immédiatement le cerveau. Voyez Meninge & Cerveau.

On peut juger de l'extrème délicatesse de la piemere lorsque les vaisseaux sont remplis, car lorsqu'ils sont vuides, on les prend pour des vaisseaux de cette membrane, & ils en augmentent l'épaisseur. C'est le propre & la plus proche enveloppe du cerveau, revêt toutes ces plus petites parties internes, le corps calleux, les ventricules, les corps cannelés, les couches des ner optiques, les natès & testès, les péduncules du cerveau; enfin il n'est pas un seul point de la substance corticale, ou qui laisse passer des vaisseaux dans le cerveau, qui n'en soit tres - exactement couvert. Elle suit toutes les circonvolutions la substance corticale jusqu'à la moëlle où l'arachnoïde ne forme qu'un pont sur les sillons qu'elle rejoint ainsi. Par - tout elle est d'une delicatesse accon pagnée de quelque solidité; & outre ses arteres & ses veines, elle a sans doute un tissu membraneux propre, qui sert à unir & à assujettir les vaisseaux: ce tissu a été regarde par quelques - uns comme cellulaire, tel est Bergen qui ne reconnoît de vraie membrane que l'arachnoïde. Voyez Calleux, Ventricule, &c.

Leuwenhoeck nous a appris que la pie - mere donne au cerveau des vaisseaux sanguins, qui semblent à la vûe seule remplis d'un petit nombre de globules, qui envoient latéralement un nombre innombrable de petits conduits paralleles (que cet auteur prend pour les fibres du cerveau), & qui, selon lui, sont retenus par de fines membranes, sont ronds, rides, quatre fois plus gros que des fibres de chair de boeuf, de la même grosseur dans le rat, le cochon, le passereau & le boeuf, s'écartant tous de la même maniere pour se rapprocher ensuite; qu'il en distilloit une liqueur crystalline, dont les plus grandes particules qui sont en petit nombre sont egales à un globule rouge, les autres à 1/6 de ce même globule, d'autres à - peine 1/512 du même; elles sont néanmoins toujours un peu rouges: toutes particules qui étoient contenues dans les plus petits vaisseaux de la substance corticale, qui n'est qu'un amas de vaisseaux cotonneux sanguins qui partent de la partie interne de la pie - mere, tant dans la moëlle alongée, que dans le cervelet & dans la moëlle épiniere.

Quelquefois elle peut devenir calleuse, & alors produire la manie par sa callosité. On en trouve une observation curieuse dans les essais de Médecine d'Edimbourg.

Un jeune homme âgé de vingt - cinq ans, qui avoir naturellement l'air sombre & mélancholique, se plaignoit depuis quatre ans d'un poids au - dessus de la tête qui augmentoit de plus en plus. Cette pesanteur étoit quelquefois accompagnée de vertiges qui le jettoient dans des accès de foiblesse, où il restoit souvent pendant un tems considérable privé de tous ses sens; enfin il devint égaré, & tomba dans une fureur maniaque. Après avoir tenté différens remedes pour le guerir, on lui fit l'opération du trépan, mais inutilement, car il mourut au bout de dix jours.

En ouvrant le cràne, on ne remarqua rien qui fût contre - nature à la dure - mere; mais on trouva la piemere dure, calleuse, & ayant en quelques endroits le double de l'épaisseur de la dure - mere. On n'y vovoit aucune apparence de vaisseaux, & on la coupoit comme si c'eût été une corne tendre La substance corticale du cerveau, couverte par cette pie - mere épaisse, étoit beaucoup plus blanche que dans l'etat naturel, & il n'y paroissoit guere de vaisseaux sanguins. En écartant les deux hémispheres du cerveau, on trouva que la portion de la pie - mere qui étoit contigue a la faulx, étoit altérée de la même maniere. Les ventri<pb-> [p. 555] cules du cerveau etoient sort distendus, & pleins de sérosités. (D. J.)

PIÉ ou PIED (Page 12:555)

PIÉ ou PIED, s. m. (Anat.) partie de l'animal, qui lui sert à se soutenir, à marcher, &c. Voyez Corps. Les animaux se distinguent, par rapport au nombre de leurs piés; en bipedes qui n'ont que deux piés, comme les hommes & les oiseaux; en quadrupedes qui ont quatre piés, comme la plûpart des animaux terrestres; & en polypedes qui en ont plusieurs, comme les insectes. Voyez Quadrupedes, Insectes, &c.

Les reptiles, tels que sont les serpens, &c. n'ont point de piés. Voyez Rlptile.

Les voyageurs voudroient nous persuader que les oiseaux de paradis n'ont point de piés, & que lorsqu'ils dorment, on qu'ils mangent, ils se tiennent suspendus par les ailes. Ce qu'il y a de vrai, c'est que ceux qui les attrapent leur coupent les pattes pour que ces oiseaux paroissent plus merveilleux. D'autres disent que c'est pour qu'ils ne gâtent point leurs plumes, qui sont parfaitement belles.

Les écrevisses de mer ont douze piés. Les araignées, les mites, & les polypes en ont huit; les mouches, les sauterelles, & les papillons en ont six.

Galien a donné plusieurs remarques excellentes sur le sage arrangement des piés de l'homme & des autres animaux: dans son traité de l'usage des parties, l. III. les piés de devant des taupes sont admirablement bien construits pour souir & gratter la terre, afin de se faire une voie pour passer la tête, &c. Les pattes & les piés des oiseaux aquatiques sont merveilleusement construits, & cette structure est respective à tout ce qu'ils doivent faire pour vivre. Ceux qui marchent dans les rivieres, ont les jambes longues, & sans plumes, beaucoup au - dessus du genou; ils ont les doigts du pié fort larges: & ceux qu'on appelle suce - boues, ont en quelque sorte deux de leurs doigts unis ensemble, pour qu'ils n'enfoncent point facilement lorsqu'ils marchent sur les fondrieres des marais.

D'autres ont tout le pié, c'est - à - dire, tous les doigts unis ensemble par une espece de toile membraneuse, comme les oies, les canards, &c.

On a du plaisir à remarquer avec combien d'artifice ils replient leurs orteils & leurs pié, quand ils tirent à eux leurs jambes ou qu'ils les étendent pour nager. Ils élargissent & ouvrent tout le pié quand ils pressent l'eau, ou quand ils veulent aller en - avant.

Jambe ou grand pié, en Anatomie, s'entend de ce qui est compris depuis la hanche jusqu'à l'extrémité des orteils, comme le bras est ce qui est compris depuis l'iépaule jusqu'au bout des doiges.

La jambe, le pes magnus ou grand pié, se divise en cuisse, en jambe & en pié. Voyez Cuisse, Jambe, &c.

Les os de la jambe sont le fémur ou l'os de la cuisse, le tibia, le péronier, les os du tarse, du métatarse & des orteils. Voyez Fémur, Tibia, &c.

Les arteres de la jambe sont des branches de l'artere crurale, & ses veines se terminent à la veine crurale. Voyez Crural.

Il y a à la jambe cinq veincs principales, savoir, la saphene, la grande & la petite sciatique, la musculaire, la poplitée, & la tibiale. Voyez chacune à son article, Saphene, &c.

Le pié proprement dit, ou le petit pié, ne s'entend que de l'extrémité de la jambe. On le divise en trois parties, savoir, en tarse, en métatarse, & en doigts ou orteils. I.e tarse est ce qui est compris entre la cheville du pié & le corps du pié: il répond à ce qu'on appelle carpe dans la main. Le métatarse est le corps du pié jusqu'aux orteils, & les doigts & orteils sont les autres os du pié. Voyez Tarse, &c.

Ces parties sont composées de beaucoup d'os, qui sont le calcaneum l'astragal, les os cunéiformes, l'os cuboide: le dessous de tous ces os s'appelle la sole ou la plante du pié, &c.

Pié (Page 12:555)

Pié, (Orthopédie.) le pié de l'homme est très - différent de celui de quelque animal que ce soit, & même de celui du singe; car le pié du singe est plutôt une main qu'un pié, les doigts en sont longs, & disposés comme ceux de la main, celui du milieu est plus grand que les autres, comme dans la main; d'ailleurs, le pié du singe n'a point de talon semblable à celui de l'homme; l'assiette du pié est aussi plus grande dans l'homme que dans tous les animaux quadrupedes, & les orteils servent beaucoup à maintenir l'équilibre du corps & à assurer ses mouvemens dans la démarche, la danse, la course, &c. Les animaux qui marchent sur deux piés, & qui ne sont point oiseaux, ont le talon court & proche des doigts du pié; ensorte qu'ils posent à la fois sur les doigts & sur le talon, ce que ceux qui vont à quatre piés ne font pas, leur talon étant fort éloigné du reste du pié. Ceux qui l'ont un peu moins éloigné, comme les singes, les lions, les chats & les chiens, s'accroupissent; enfin, il n'y a aucun animal qui puisse être debout comme l'homme. Il semble cependant qu'il ait pris à tâche par des bisarreries de modes, de diminuer l'avantage qu'il en peut tirer, pour marcher, courir, & maintenir l'équilibre du corps, en étrécissant cette partie par des souliers étroits qui la gênent & qui empêchent son accroissement.

On sait que l'une des plus étranges coutumes des Japonnois & des Chinois, est de rendre les piés des femmes si petits, qu'elles ne peuvent presque se soutenir. Les voyageurs les plus véridiques, & sur le rapport desquels on peut compter davantage, conviennent que les femmes de condition se rendent le pié aussi petit qu'il leur est possible, & que pour y réussir, on le leur serre dans Penfance avec tant de force, qu'effectivement on l'empêche de croître. Dans ces pays - là une femme de qualité ou seulement une jolie femme, doit avoir le pié assez petit pour trouver trop aisé la pantoufle d'un enfant du peuple âgé de six ans; les curieux ont dans leurs cabinets des pantoufles de dames chinoises qui prouvent assez cette bisarrerie de goût dont nos dames européennes ne sont pas fort éloignées. Cependant les piés sont sujets à un assez grand nombre d'accidens, de maladies, ou de défauts, pour qu'il ne soit pas nécessaire de les multiplier encore par artifice; je vais parler de quelques - unes de leurs mauvaises tournures.

Les différentes conformations des piés sont d'être ou longs, ou courts, ou gros ou menus, ou larges d'assierte, ou étroits, ou entre - deux. Mais il y a des piés forcément tournés en - dehors, & d'autres forcément tournés en - dedans: cette difformité plus ou moins grande vient à l'enfant, de naissance ou d'accident. Quand c'est de naissance, il faut que la nourrice essaie tous les jours de lui tourner doucement les piés dans le sens naturel, & d'observer de les lui assujettir par l'emmaillottement; comme les ligamens sont alors extrèmement tendres, ils céderont peut - être insensiblement à la tournure naturelle qu'on leur fera contracter.

Si la mauvaise tournure a été long - tems négligée ou qu'elle vienne d'accident, ou que l'enfant soit déja un peu grand, on tâchera d'y remedier par les moyens suivans. 1°. En recourant à des remedes capables de ramollir les ligamens, comme sont les fomentations avec les bouillons de tripes, les frictions avec l'huile de lis, les cataplasmes de feuilles, de fleurs, & de racine de guimauve, &c. 2°. En effayant tous les jours avec la main de ramener le pié dans sa situation naturelle; 3°. en employant pour cela de forts cartons, ou des atteles de bois, ou de petites platines de métal, qu'on a soin de serrer avec une bande.

Next page


The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.

PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.