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PHARMACOPOLE (Page 12:492)
PHARMACOPOLE, s. m. (Hist. de la Médecine anc.) Pharmacopole, étoit chez les anciens tout vendeur de médicamens. Mais il faut entrer dans quelques détails de la médecine ancienne; pour donner au lecteur une idée juste de la différence qu'il y avoit entre un pharmaceute, un pharmacopole, un pharmcotribe, un herboriste, & autres mots, qui concernoient chez eux la matiere des médicamens.
Ceux qui s'attacherent à la pharmaceutique ou à la
médecine médicamentaire, furent appellés pharmaceutoe; car le nom de pharmacopoeus se prenoit alors
en mauvaise part, & signifioit dans l'usage ordinaire,
un empoisonneur: il étoit synonyme à
Les pharmacopoles (pharmacopoloe) formoient encore
chez les anciens un corps différent des premiers.
En général on appelloit de ce nom tous ceux qui
vendoient des médicamens; quoiqu'ils ne les préparassent
point. En particulier, ceux que nous nommons
aujourd'hui charlatans, bâteleurs, gens dressant
des échaffauds en place publique, allant d'un
lieu en un autre, & courant le monde en distribuant
des remedes; c'est de - là que dérivent les dénominations
de circulatores, circuitores & circumforanti. Ils
avoient encore celle d'agyrtoe, du mot
On ne sait si les Pharmacotrites, Pharmacotritoe, ou méleurs, broyeurs de drogues, étoient les mêmes que les Pharmaceutes, Pharmaceutoe; ou si ce nom ne convenoit qu'à ceux qui composoient les médicamens sans les appliquer. Ces derniers pourroient bien avoir été les valets des Droguistes, ou [p. 493]
Les boutiques ou magasins de ces marchands, s'appelloient seplasia au neutre pluriel, & leur métier seplasia, au féminin singulier. Ils vendoient aux Médecins, aux Peintres, aux Parfumeurs, & aux Teinturiers, toutes les drogues tant simples que composées, dont ils avoient besoin. Ils étoient, ainsi que les charlatans, fort sujets à débiter des compositions mal conditionnées, & mal saites Pline reprochoit aux médecins de son tems de négliger la connoissance des drogues, derecevoir les compositions telles qu'on les leur donnoit, & de les employer sur la bonne foi d'un marchand, au lieu de se pourvoir des unes, & de composer les autres à l'exemple des anciens médecins.
Mais ce n'étoit pas seulement des Droguistes que
les Médecins achetoient; ils tiroient les plantes communes
des Herboristes, Herbarii en latin, en grec
Les Herboristes, & ceux qui exerçoient la Pharmaceutique, avoient des lieux propres pour placer
leurs plantes, leurs drogues, & leurs compositions;
on appelloit ces lieux en grec
Les boutiques des Chirurgiens, se nommoient en
grec
Le partage de la Médecine, comme on vient de
l'expoter, est celui qui subsistoit au tems de Celsé.
L'usage changea dans la suite; les uns ayant empiété
sur la profession des autres, ou en ayant exercé plus
d'une; les mêmes noms resterent, quoique les emplois
ne fussent plus les mêmes. Quelques siecles
après Celse, ceux que l'on nommoit en grec
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