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PHARISIEN (Page 12:491)
PHARISIEN, (Hist. & critiq. sacréc.) les Pharisiens formoient la secte la plus nombreuse des Juifs, car ils avoient non - seulement les scribes & tous les savans dans leur parti, mais tout le gros du peuple. Ils différoient des Samaritains, en ce qu'outre la loi, ils recevoient les prophetes & les Hagiographes, & les traditions des anciens; ils differoient des Sadducéens, outre tous ces articles, en ce qu'ils croyoient la vie à venir & la résurrection des morts; & dans la doctrine de la prédestination & du sranc - arbitre.
Pour le premier de ces points, il est dit dans l'Ecriture, qu'au lieu que les Sadducéens assurent qu'il n'y a point de résurrection, ni d'anges, ni d'espras, les Pharisiens consessent l'un & l'autre, c'est - à - dire; 1°. qu'il y a une resurrection des morts; 2°. qu'il y a des anges & des esprits. A la vérité, selon Josephe, cette résurrection n'étoit qu'une resurrection à la pythagoricienne; c'est - à - dire simplement un passage de l'ame dans un autre corps, où elle renaisioit avec lui.
Pour ce qui est de l'opinion des Pharisiens sur la prédestination & le sranc - arbitre; il n'est pas aisé de la decouvrir au juste; car selon Josephe, ils croyoient la predestination absolue, aussi - bien que les Esséniens, & admettoient pourtant en même tems le libre - arbitre, comme les Sadducéens. Ils attribuoient à Dieu & au destin tout ce qui se fait, & laissoient pourtant à l'homme sa liberté. Comment faisoient - ils pour ajusler ensemble ces deux choses qui paroissoient si incompatibles? C'est ce que personne n'expliquera.
Mais le caractere distinctif des Pharisiens étoit leur zele pour les traditions des anciens, qu'ils croyoient émanées de la même source que la parole écrite; ils pretendoient que ces traditions avoient été données à Moise en même tems que la parole sur le Mont - Sinai; & aussi leur attribuoient - ils la même autorité qu'à celle - là.
Cette secte qui faisoit son capital de travailler à leur propagation, & à les faire observer où elles étoient déja établies, commença en même tems qu'elles; & les traditions & la secte s'ac> ent si bien avec le tems, qu'enfin la loi traditionale étouffa la loi écrite; & ses sectateurs devinrent le gros de la nation juive. Ces gens - là, en vertu de leur observation rigide - de la loi ainsi grossie de leurs tradiuons, se regardoient comme plus saints que les autres, & se séparoient de ceux qu'ils traitoient de pécheurs & de prosanes, avec qui ils ne vouloient pas seulement manger ou boire; c'est de - là que leur est venu le nom de Plarisiens, du mot de pharas, qui signifie séparé, quoique cette séparation dans leur premiere intention, eût éte de s'écarte du petit peuple, qu'ils appelloient am haaretz, le peuple de la terre, & qu'ils regardoient avec un souverain mépris comme la balayure du monde; leurs prétentions hypocrites d'une sainteté au - dessus du commun, imposerent à ce petit peuple même & l'entraînerent, par la vénération & l'admiration qu'elles lui causerent.
Notre - Seigneur les accuse souvent de cette hypocrisie, & d'anéantir la loi de Dieu par leurs traditions. Il marque plusieurs de ces traditions, & les condamne, comme nous le voyons dans l'Evangile; mais ils en avoient encore bien d'autres, outre celles - là. Pour parler de toutes, il faudroit copier le talmud, qui n'a pas moins de douze vol. in - fol. Ce livre n'est autre chose, que les traditions que cette secte imposoit & commandoit, avec leurs explications. Quoiqu'il y en ait plusieurs qui sont impertinentes & ridicules, & que presque toutes soient onércuses; cette secte n'a pas laissé d'engloutir toutes les autres; car depuis plusieurs siecles, elle n'a eu
Les Pharisiens ne se contenterent pas des vaines
spéculations sur la résurrection, les anges, les esprits,
la prédestination & les traditions; ils s'intriguoient
dans toutes les affaires du gouvernement, &
entr'autres choses ils soutinrent sous main le parti qui
ne vouloit point d'étranger pour roi. De - là vient,
que pendant le ministere de notre Sauveur, ils lui
proposerent malignement la question, s'il étoit permis
de pa>er le tribut à César ou non; car quoique
la nécessité les obligeât de le payer. ils prétendoient
toujours que la loi de Dieu le défendoit; mais
ce n'est pas à Notre - Seigneur seulement, qu'ils tendirent
des pieges; long - tems avant sa naissance, ils
persécuterem avec violence tous ceux qui n'étoient
pas de leur faction. Enfin leur tyrannie ne finit qu'avec
le regne d'Aristobule, après avoir tourmenté
leurs compatriotes depuis la mort d'Aléxandrie Jannée. (Le Chevalier
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