ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS
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PHYSICIEN
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PHYSICIEN, s. m. On donne ce nom à une personne
versée dans la Physique; autrefois on donnoit
ce nom aux Médecins, & encore aujourd'hui en anglois
un médecin s'appelle physicien. Voyez Physique & Médecine. (O)
Physico - Mathématiques
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Physico - Mathématiques, (Sciences.) On appelle
ainsi les parties de la Physique, dans lesquelles
on réunit l'observation & l'expérience au calcul mathématique,
& où l'on applique ce calcul aux phénomenes
de la nature. Nous avons déja vû au mot
Application, les abus que l'on peut faire du calcul
dans la Physique; nous ajouterons ici les refléxions
suivantes.
Il est aisé de voir que les différens sujets de Physique ne sont pas également susceptibles de l'application
de la Géométrie. Si les observations qui servent
de base au calcul sont en petit nombre, si elles
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sont simples & lumineuses, le géometre sait alors en
tirer les plus grand avantage, & en déduire les connoissances
physiques les plus capables de satisfaire
l'esprit; des observations moins parfaites servent souvent
à le conduire dans ses recherches, & à donner
à ses decouvertes un nouveau degré de certitude;
quelquefois même les raisonnemens mathématiques
peuvent l'instruire & l'éclairer: quand l'expérience
est muette, on ne parle que d'une maniere confuse.
Enfin, si les matieres qu'il se propose de traiter ne
laissent aucune prise à ses calculs, il se rendroit alors
aux simples faits dont les observations l'instruisent;
incapable de se contenter de fausses lueurs, quand la
lumiere lui manque, il n'a point recours à des raisonnemens
vagues & obscurs, au défaut de démonstrations
rigoureuses.
C'est principalement la méthode qu'il doit suivre
par rapport à ces phénomenes, sur la cause desquels
le raisonnement ne peut nous aider, dont nous n'appercevons
point la chaîne, ou dont nous ne voyons
du - moins la liaison que très - imparfaitement; comme
les phénomenes de l'aimant, de l'électricité, & une
infinité d'autres semblables, &c. Voyez Expérimental.
Les sciences physico - mathématiques sont en aussi
grand nombre, qu'il y a de branches dans les Mathématiques mixtes. Voyez Mathématiques & l'exphcation
du Système figuré des connoissances humaines,
dans le premier volume de cet Ouvrage, à la suite du
Discours préliminaire.
On peut donc mettre au nombre des sciences physico - mathématiques, la Méchanique, la Statique,
l'Hydrostatique, l'Hydrodynamique ou Hydraulique, l'Optique, la Catoptrique, la Dioptrique, l'Aitométrie, la Musique, l'Acoustique, &c. Voyez ces
mots. Sur l'Acoustique dont nous avons promis de
parler ici, voyez l'article Fondamental, où nous
avons d'avance rempli notre promesse; voyez aussi
sur l'Optique, l'article Vision; & sur l'Hydrodynamique l'article Fluide.
Une des branches les plus brillantes & les plus utiles
des sciences physico - mathématiques est l'Astronomie physique, voyez Astronomie; j'entends ici par
Astronomie physique, non la chimere des tourbillons,
mais l'explication des phenomenes astronomiques par
l'admirable théorie de la gravitation. Voyez
Gravitation, Attraction, Newtonianisme
. Si
l'Astronomie est une des sciences qui font le plus
d'honneur à l'esprit humain, l'Astronomie physique
newtonienne est une de celles qui en font le plus à la
Philosophie moderne. La recherche des causes des
phénomenes célestes, dans laquelle on fait aujourd'hui tant de progrès, n'est pas d'ailleurs une spéculation
stérile & dont le mérite se borne à la grandeur
de son objet & à la difficulté de le saisir. Cette
recherche doit contribuet encore à l'avancement rapide
de l'Astronomie proprement dite. Car on ne pourra
se flatter d'avoir trouvé les véritables causes des
mouvemens des planetes, que lorsqu'on pourra assigner
par le calcul les effets que peuvent produire ces
causes, & faire voir que ces effets s'accordent avec
ceux que l'observation nous a dévoilés. Or la combinaison
de ces effets est assez considérable pour qu'il
en reste beaucoup à découvrir; par conséquent dès
qu'une fois on en connoîtra bien le principe, les
conclusions géométriques que l'on en déduira feront
en peu de tems appercevoir & prédire même des phénomenes
cachés & fugitifs, qui auroient peut - être eu
besoin d'un long travail pour être connus, démêlés
& fixés par l'observation seule.
Parmi les différentes suppositions que nous pouvons
imaginer pour expliquer un effet, les seules dignes
de notre examen sont celles qui par leur nature
nous fournissent des moyens infaillibles de nous assu<cb->
rer si elles sont vraies. Le système de la gravitation
est de ce nombre, & mériteroit pour cela seul l'attention
des Philosophes. On n'a point à craindre ici
cet abus du calcul & de la Géométrie, dans lequel
les Physiciens ne sont que trop souvent tombés pour
défendre ou pour combattre des hypothèses. Les
planetes étant supposées se mouvoir, ou dans le
vuide, ou au - moins dans un espace non - résistant, &
les forces par lesquelles elles agissent les unes sur les
autres étant connues, c'est un problème purement
mathématique, que de déterminer les phénomenes
qui en doivent naitre; on a donc le rare avantage de
pouvoir juger irrévocablement du système newtonien,
& cet avantage ne sauroit être saisi avec trop
d'empressement; il seroit à souhaiter que toutes les
questions de la Physique pussent être aussi incontestablement
décidees. Ainsi on ne pourra regarder comme
vrai le système de la gravitation, qu'après s'être
assuré par des calculs précis qu'il répond exactement
aux phénomenes; autrement l'hypothèse newtonienne
ne mériteroit aucune préférence sur celle des
tourbillons, par laquelle on explique à - la - vérité bien
des circonstances du mouvement des planetes, mais
d'une maniere si incomplette, & pour ainsi dire si lâche,
que si les phénomenes étoient tout autres qu'ils
ne sont, on les expliqueroit toujours de même, très souvent
aussi - bien, & quelquefois mieux. Le système
de la gravi>ation ne nous permet aucune illusion de
cette espece; un seul article où l'observation démentiroit
le calcul, feroit écrouler l'édifice, & relégueroit
la théorie newtonienne dans la classe de tant
d'autres que l'imagination a enfantées, & que l'analyse
a detruites. Mais l'accord qu'on a remarqué entre
les phénomenes célestes & les calculs fondés sur
le système de la gravitation, accord qui se vérifie tous
les jours de plus en plus, semble avoir pleinement
décidé les Philosophes en faveur de ce système. Voyez
les articles cités.
A l'égard des autres sciences physico - mathématiques, consultez les articles de chacune. (O)
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