ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"448"> pece de grès. Voyez Transact. Philosoph. . 369.

Les gravités spécifiques du sang humain, de ses résidences fibreuses, & celle du serum, ont été déterminées par le même auteur. Trans. Phil. n°. 361.

Les pesanteurs spécifiques des liqueurs ont toutes été déterminées lorsqu'elles avoient le même degré de chaleur, savoir quatre degrés au - dessus du thermometre de M. de Réaumur.

Il est bon d'observer que les gravités spécifiques des corps solides & des corps fluides, sont différentes en été & en hiver; cependant afin qu'on soit plus à portée de juger par comparaison, si les espaces de la dilatation causée par un même degré de feu, sont entr'eux comme les dilatations des corps di atés, ou en raison réciproque de leurs densités; je crois qu'il ne seroit point hors de propos de mettre ici la table que le docteur Musschenbrock nous a donnée des pesanteurs spécifiques des différentes liqueurs en été & en hiver.

                                 En été.       En hyiver.
                           onc. gros, grains. onc. gros, grains.
Le mercure,                  7.   1.     66.    0.   7.    14.
L'huile de vitriol,          0.   7.     59.    0.   7.    71.
L'esprit de vitriol,         0.   5.     33.    0.   5.    38.
L'esprit de nitre,           0.   6.     24.    0.   6.    44.
L'esprit de sel,             0.   5.     49.    0.   5.    55.
L'eau forte,                 0.   6.     23.    0.   6.    35.
Le vinaigre,                 0.   5.     25.    0.   5.    21.
Le vinaigre distillé,        0.   5.     11.    0.   5.    15.
L'esprit de vin,             0.   4.     32.    0.   4.    42.
Le lait,                     0.   5.     20.    0.   5.    25.
L'eau de riviere,            0.   5.     10.    0.   5.    13.
L'eau de puits,              0.   5.     11.    0.   5.    14.
L'eau distillée,             0.   5.      8.    0.   5.    11.

Voyez là - dessus le fameux Boyle, dans son traité intitulé Medicina hydrostatica; Musschenbroeck; les élémens de Phyfique de M. Cotes, & la chimie de Boerhaave. (Le Chevalier De Jaucourt.)

Pesanteur, Poids, Gravité (Page 12:448)

Pesanteur, Poids, Gravité, (Synon.) la pesanteur est dans le corps une qualité qu'on sent & qu'on distingue par elle - même. Le poods est la mesure ou le degré de cette qualité, on ne le connoît que par comparaison. La gravité désigne une certaine mesure générale & indéfinie de pesanteur. Ce mot se prend en Physique pour la force que le vulgaire appelle pesanteur, & en vertu de laquelle les corps tendent vers la terre. Dans le systeme newtonien, gravité se dit quelquefois de la force par laquelle un corps quelconque tend vers un autre.

On se sert fréquemment du mot de gravité au figuré, lorsqu'il s'agit de moeurs & de manieres, & ce mot se prend en bonne part. Le poids se prend aussi au figuré en bonne part; il s'applique à cette forte de mérite qui naît de l'habileté jointe à un extérieur réservé, & qui procure à celui qui le possede du crédit & de l'autorité sur l'esprit des autres; mais le mot pesanteur au figuré se prend en mauvaise part; elle est alors une qualité opposée à celle qui provient de la pénétration & de la vivacité de l'esprit.

Rien n'est si propre à délivrer l'esprit de sa pesanteur naturelle que le commerce des femmes & de la cour; la réputation donne plus de poids chez le commun du peuple que le vrai mérite: l'étude du cabinet rend savant, & la réflexion rend sage; mais l'une & l'autre émoussent quelquefois la vivacité de l'esprit, & le font paroître pesant dans la conversation, quoiqu'il pense finement. (D. J.)

Pesanteur (Page 12:448)

Pesanteur, (Médecine.) c'est un état de nonchalance qui vient d'une transpiration diminuée, ou qui se fait avec peine, ou bien de ce que l'on prend du froid, ainsi que l'on s'exprime communément. C'est pourquoi, comme cet état est fort souvent accompagné d'un écoulement du nez, des yeux, on prend indisséremment les mots gravedo & coryza l'un pour l'autre. Voyez Coryza, Enchifrenement & Rhume.

PESARO (Page 12:448)

PESARO, (Géog. mod.) en latin Pisaurum, ville d'Italie, capitale d'une seigneurie de même nom, & la plus grande du duché d'Urbin. Elle est riante, fertile, produisant des olives, des figues exquises & toutes les commodités de la vie. Son évêche est suffragant d'Urbin. Sa position est agreable, sur une hauteur, à l'embouchure de la Foglia, dans la mer Adriatique, au - dessous de plusieurs côteaux, à 7 lieues. N. E. d'Urbin, 50 N. E. de Rome. Long. 30 35. latit. 43. 56.

Cette ville que l'on croit colonie romaine, fut détruite par Totila, & rétablie quelque tems après par Belisaire, plus belle qu'elle n'etoit auparavant. On peut lire sur les antiquites de Pesaro l'ouvrage intitule Marmora Pisaurensia, imprime dans cette ville en 1738, in - folio.

Jean - François Albani naquit à Pesaro, devint cardinal; & étant âgé de 51 ans, il succéda en 1700 à Innocer t XI. il prit alors le nom de Clement XI. & fut sacré évêque après son exaltation, ce qu'on n'avoit pas vû depuis Clément VIII.

Dans la guerre, entre Louis XIV. & l'empereur. il se détermina suivant les évenemens de la fortune. L'empereur, dit le poete historien du siecle de Louis XIV, força Clement XI. en 1708 à reconnoîre l'archiduc pour roi d'Espagne. Ce pape, dont on disoiqu'il ressembloit à S. Pierre, parce qu'il affirmoit. nioit, se repentoit & pleuroit, avoit toujours reconnu Philippe V. à l'exemple de son predecesseur; & il étoit attache à la maison de Bourbon. L'empereur l'en punit, en déclarant dépendans de l'empire beaucoup de fiefs qui relevoient jusqu'alors des papes, & sur - tout Parme & Plaisance, en ravageant quelques terres ecclésiastiques, en se saisissant de la ville de Commacchio.

Autrefois un pape eût excommunié tout empereur qui lui auroit disputé le droit le plus léger, & cette excommunication eut fait tomber l'empereur du trône. Mais la puissance des clés étant réduite au point où elle doit l'être, Clément XI. animé par la France, avoit osé un moment se servir de la puissance du glaive. Il arma, & s'en repentit bien - tot. Il vit que les Romains, sous un gouvernement tout sacerdotal, n'étoient pas faits pour manier l'épée. Il desarma, il laissa Commacchio en dépôt à l'empereur; il consentit à écrire à l'archiduc, à notre tres cher fils roi catholique en Espagne.

Une flotte angloise dans la Méditerranée & les troupes allemandes sur ses terres le forcerent bientôt d'écrire à notre très - cher fils roi des Espagnes. Ce suffrage du pape, qui n'étoit rien dans l'empire d'Allemagne, pouvoit quelque chose sur le peuple espagnol, à qui on avoit fait accroire que l'archiduc étoit indigne de régner, parce qu'il étoit protégé par des hérétiques qui s'étoient emparés de Gibraltar.

Le même Clément XI. avoit admiré le livre du P. Quesnel, prêtre de l'Oratoire, mais il le condamna sans peine, quand Louis XIV. l'en sollicita, donna la bulle Vineam Domini, & la constitution Unigenitus. Les censures suivirent ses éloges, & l'Angleterre n'avoit point armé de flotte dans la Méditerranée pour soutenir les Jansénistes.

Au reste, ce pape aimoit les savans, & l'étoit lui - même, quoique la France ne regarde point ses oeuvres comme un trésor de grand prix. Il mourut le 19 Mars 1721, à 72 ans, & eut pour successeur Innocent XIII. le huitieme pape de la famille Conti.

Pesaro est aussi la patrie de quelques gens de lettres, & entre autres de Mainus (Jason), un des premiers jurisconsultes de son siecle. Apres avoir perdu dans sa jeunesse son bien & ses livres au jeu, il prit le [p. 449] goût de l'étude, & y tu de si grands progrès, qu'il avoit à - la - fois jusqu'à deux mille disciples. L'empeleur le combla de présens; mais on peut comparer l'accueil que Louis XII. lui fit en Italie, aux honneurs rendus par Pompée au philosophe Possidonius. Il étudioit en plein jour à la chandelle, parce qu'il lui falloit pour prévenir les distractions dans ses travaux littéraires, dérober à ses yeux la diversité des objets que le grand jour presente; & ce n'est pas le seul homme de lettres qui, pour composer des ouvrages, été obligé de se concentrer en lui même. On estime ses commentaires sur les pandectes & sur le code de lustinien. Il devint aveugle d'assez bonne heure, & imbecille sur la fin de sa vie qu'il termina en 1519, âgé de 84 ans.

Je ne dois pas oublier de nommer Collenuccio (Pandolto) parmi les gens de lettres, natif de Pesaro. Il est connu par une histoire de Naples, une apologie de Pline, un traité latin sur la vipere, & plus encore par sa mort tragique en 1507. Jean Sforce, tyran de Pesaro, ou, selon d'autres, César Borgia, duc de Valentinois, le fit étrangler en prison. Ange Politien, Lilio Giraldi, Pierius Valerianus, & autres cerivains ont consacré des éloges funebres à sa mémoire. (D. J.)

PESCARA (Page 12:449)

PESCARA, (Géog. mod.) ville d'Italie, au royaume de Naples, dans l'Abruzze citérieure; elle est à l'embouchure d'une riviere de même nom (l'Aternus des anciens) qui prend sa source dans l'Apennin, & se jette dans la mer Adriatique, à six milles de Chieti, 8 au levant de Citta di Penna, 12 SE. d'Atri, 112 N. F. de Naples. Lang. 31. 53. latit. 42. 20. (D. J.).

PESCE DONNA (Page 12:449)

PESCE DONNA, (Hist. nat.) ce mot signifie poisson - semme, il a été donné par les Portugais à un poisson d'eau douce qui se trouve dans le royaume de Congo en Afrique. On dit qu'il a la tête plate comme une grenouille, sa gueule est armée de deux rangées de dents blanches & déliées; ses yeux sont grands & sortans; ses narines sont larges comme celles d'un dogue; son front est grand & ses oreilles évasées. Il a des poils fort longs qui flottent le long de son dos qui est large; son cou est épais & court. Sur son estomac sont des mammelles fermes & tendues, le reste du ventrre est velu; le sexe est facile à distinguer. Cet animal singulier a des especes de bras longs & nerveux, au bout desquels sont cinq doigts qui ont chacun trois articulations; chaque doigt est uni aux autres par une membrane semblable à celle des pattes d'un canard; le ventre se termine en queue de poisson; cette partie est couverte d'écailles & est fourchue, par - dessus le tout est une peau qui couvre l'animal comme d'un manteau, & qui va depuis le cou jusqu'aux deux tiers de la longueur du corps, c'est où il loge ses petits; ce sont peut - être des poissons de cette espece qui ont donné naissance aux fables des naiades, des sirènes, &c.

Ce poisson se trouve dans les rivieres & les lacs du royaume de Congo; il se retire parmi les roseaux, le mâle ne quitte gueres sa sernelle; on les tue malgre leurs cris lamentables, & leur chair est un manger délicat pour les Africains, quoique les Européens n'en portent point le même jugement. Les Négres attribuent beaucoup de vertus fabuleuses à leurs côtes & à deux os qui se trouvent au - dessus de leurs oreilles.

PESCÈSE (Page 12:449)

PESCÈSE, s. m. (Hist. ecclés. des Grecs.) c'est un tribut que l'on paye au sultan pour parvenir au patriarchat de Constantinople. Quelques seigneurs de Trébisonde s'étant mis en tête de faire patriarche un certain Siméon Hiéromoine, corrompirent plusieurs ecclésiastiques, pour accuser Kilocarabe d'avoir été l'inventeur du pescése, de forte qu'il fallut le déposer. Le prix du pescèse n'est pas fixé à une somme déterminée, parce que l'ambition l'a fait quelquefois por<cb-> ter à un prix si excessis, que plusieurs patriarches n'ont pu acquitter ce qu'ils avoient promis. Cependant M. le Clerc dit qu'il se monte à présent à mille ducats. Le patriarche Neétaire fut exilé faute d'avoir été en état de payer le pescese. (D. J.)

PESCHERIE, la côte de la (Page 12:449)

PESCHERIE, la côte de la, (Géog. mod.) on donne ce nom à la partie méridionale de la péninsule de l'Inde. Elle s'étend depuis le cap de Commorin, jusqu'é la pointe de Ramanançor, l'espace de 40 lieues; elle a le nom de pescherie, à caufe de la péche des perles qu'on y fait tous les ans au mois d'Avril, & à laquelle on emploie un grand nombre de pêcheurs; ce sont les habitans de Tatucarin, ville capitale ou plutôt la seule de cette côte, qui s'y destinent principalement.

Les Hollandois y assistent en qualité de protecteurs, mais ils en sont véritablement les maîtres, car ils se font donner pour chaque bateau un droit considérable, & il y a quelquefois trois ou quatre cens bateaux pour cette péche. Les commissaires hollandois viennent de Colombo, capitale de l'ile de Ceylan, pour la diriger; ils y font en même tems de grosses acquisitions de toiles, contre lesquelles ils donnent en échange de leurs cpiceries des Moluques. Ils achetent aussi pour rien les coquillages qu'on nomme xauxur, qu'ils envoient enfuite dans le royaume de Bengale, où ils servent de monnoie, & où conséquemment ils les vendent fort cher; enfin ils se réservent toujours le droit d'acquérir les plus belles perles; & comme ils ont des effets recherchés par tous les habitans du lieu, ils font sur ces fortes de pierreries, un gain immense.

Toutes les perles qu'on retire le premier jour, sont pour le roi de Madure, ou pour le prince de Marava, à qui le pays appartient.

Cette côte dans le tems de la pêche, est exposée à des maladies contagieuses, qui viennent principalement de ce que les habitans se nourrissent alors de la chair des huitres, qui est malfaisante & généralement corrompue; on ne voit partout que de méchans viliages depeuples. Du tems des Portugais, cette contree étoit florissante, parce qu'ils avoient permis aux Pararas (c'est le nom des peuples de la côte de la pescherie) de trafiquer avec leurs voisins; mais depuis que ce secours leur manque, ils sont réduits à une extreme pauvreté. (D. J.)

PESCHIERA (Page 12:449)

PESCHIERA, (Géog. mod.) ou Pesciera, petite ville d'Italie dans le Véronois, avec une forteresse. Les Vénitiens la prirent aux ducs de Mantoue en 1441. Elle est sur le lac de la Garda, à l'endroit où le Menzo en sort, à 5 lieues O. de Vérone. Long. 28. 12. latit. 45. 23. (D. J.)

PESCIA (Page 12:449)

PESCIA, (Géog. mod.) Fanum Martis, petite ville d'Italie dans la Toscane, au Florentin, sur la petite riviere de même nom, entre Lucques au S. O. & Pistoye au N. E. Long. 28. 15. Latit 43. 52. (D. J.)

PESÉE (Page 12:449)

PESÉE, s. f. (Comm.) ce qui se pese en une seule fois; chaque pesée de marchandises doit avoir son trait, c'est - à - dire être trébuchante & emporter le poids qui est dans l'autre bassin de la balance.

Pesée (Page 12:449)

Pesée en Perse où les sacs d'argent se pesent & ne se comptent pas. On fait cinquante pesées de chaque sac d'abassis qui doit être composé de deux mille pieces de cette monnoie, en forte que chaque pesée n'est que d'un toman ou cinquante abassis; mais lorsqu'on soupçonne qu'il y a dans les sacs des pieces ou fausses ou legeres, les pesées ne sont que de vingt - cinq abassis qu'on pese non contre un poids mais contre vingt - cinq autres abassis de poids, ce qui découvre le faux ou la légereté des autres. Voyez Abassis. Dictionn. de comm.

PESE - LIQUEUR (Page 12:449)

PESE - LIQUEUR, s. m. (Phys.) est la même chose

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