ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"356"> nion; & il sonde ce jugement non - seulement sur le rapport des noms, mais encore sur la situation des lieux; Denis de Byzance placant le lieu où les Rhodiens attachoient leurs vaisseaux, précisement dans l'endroit appellé aujourd'hui Rhodacinion. On n'y voit présentement qu'une grosse pierre qui sort au - dessus de l'eau, & qui tient à d'autres pierres qu'on jetta autrefois dans l'eau pour y fonder un mole qui formoit un port.

Peribolus est un mot grec qui signifie proprement une enceinte. La traduction des Septante d'Ezéchiel, c. xlii. v. 7. emploie ce terme pour signifier un mur du parvis des prêtres qui avoit 50 coudées de long, ce qui étoit toute la longueur des appartemens qui environnoient ce parvis. (D. J.)

PÉRICARDE (Page 12:356)

PÉRICARDE, s. m. (Anatom.) capsule membraneuse, ou poche dans laquelle le coeur est renfermé. Voyez Coeur.

Ce mot est formé des mots grecs PERI, autour, & KARDIA, coeur. Le péricarde est composé de deux membranes: leur figure est conique comme celle du coeur; & le coeur n'y est point trop serré, afin de pouvoir faire aisément les battemens. Voyez Coeur.

Le péricarde environne tout le coeur inférieurement; il se colle dans toute la longueur de sa surface inférieure au diaphragme, dont on ne peut le séparer. Antérieurement il en couvre le plan convexe; & s'élevant un peu plus haut, il adhere d'abord postérieurement & obliquement à la veine cave; il donne ensuite la faux ou cette petite cloison qui se trouve entre la veine cave, l'aorte, & l'artere pulmonaire; il donne une gaîne au canal artériel, tient alors à l'artere pulmonaire, entre l'artere & la veine de ce nom; forme une faux très - sensible. La partie antérieure du péricarde tient avec la partie postérieure à cette faux; elle est divisée en deux parties par les bronches: la supérieure est entre les grandes arteres & la division de la trachée - artere, & devant cette trachée il se continue à l'inférieure, qui distingue le sinus pulmonaire de la plevre; & sous le sinus il adhere au diaphragme. Il se termine latéralement aux insertions des vaisseaux pulmonaires, auxquels il donne des gaînes dans le poumon, ontre celles qu'ils ont de sa membrane externe & le tissu cellulaire: car le péricarde est fait de deux fortes membranes séparées par un tissu cellulaire. On distingue aisément deux lames dans l'endroit où les nerfs passent au coeur, car ils y serpentent dans les interstices de ces deux membranes: l'extérieur de ces lames avec le tissu cellulaire, donne des gaînes à l'aorte, à l'artere pulmonaire, aux veines caves & pulmonaires. Voyez Vinslow.

Nous ne manquons pas d'observations qui nous apprennent que le pericarde ne se trouve pas toujours non seulement dans le chien & dans plusieurs autres animaux, mais dans l'homme même. Vieussens fait mention de plusieurs hommes d'une santé parfaite, qui n'avoient point de pericarde: il s'accorde en cela avec Colombus. Ces observations sont - elles bien certaines? Ce sac fort mince dans certains animaux, & qui dans l'homme se colle quelquefois au coeur, n'en auroit - il pas imposé à ceux qui les ont faites? Il se trouve en effet fort & charnu, même dans les amphibies, comme dans le crocodile & dans la tortue. Le poisson qu'on nomme lamproie a un péricarde presque cartilagineux; & l'on trouve très - certainement cette même capsule dans le hérisson, qui en manque, ainsi que le chien de mer, si l'on veut croire d'autres auteurs.

On observe dans le péricarde une eau qui paroît filtrée par des arteres exhalantes de toutes ces parties, & cette eau sert à humecter le coeur, qui desséché par son mouvement continuel, eût nécessairement contracté des adhérences avec les parties voisines, comme je l'ai observé dans un cadavre que j'ouvris, & dans lequel je trouvai le coeur collé par - tout au péricarde, qui étoit plus épais qu'à son ordinaire.

Les auteurs ne sont pas d'accord sur cette liqueur. Quelques - uns pretendent qu'elle n'est point naturelle, & qu'elle est l'esset forcé des agonies qui surviennent à l'article de la mort. En effet, les anatomistes sont embarrassés pour savoir d'où cette liqueur peut venir, & quels en sont les vaisseaux secrétoires. Les uns admettent des glandes pour la filtrer, d'autres prétendent que ce sont des arteres exhalantes. Le docteur Keil, dans son traité des secrétions animales, prétend que la liqueur du péricarde doit être la plus fluide de toutes celles qui se séparent dans le corps, parce que les parties s'unissent les premieres, & sont séparées les premieres; car ces particules qui s'unissent les premieres doivent avoir la plus grande force attractive, par conséquent elles doivent être plus sphériques & plus selides: donc elles doivent se toucher par moins de surface, & par conséquent avoir plus de fluidité. Voyez Fluidité.

PÉRICARDIAIRE (Page 12:356)

PÉRICARDIAIRE, adj. (Médec.) épithete qu'on a donné aux vers qui s'engendrent dans le péricarde ou la capsule du coeur. Voyez Vers & Péricarde.

M. Andry met les vers pericardiaires au nombre des douze especes de vers qui peuvent s'engendrer dans le corps de l'homme; ces vers occasionnent quelquefois des convulsions, dont le paroxysme ne dure que fort peu de tems, mais revient continuellement.

Ceux qui sont attaqués de cette maladie, ont le visage extrèmement pâle, le pouls petit, de grands maux de poitrine & d'estomac, quelquefois aussi des palpitations de coeur, voyez Palpitation. M. Andry ajoute que ces vers causent quelquefois des morts subites.

Ces vers ont la même cause & la même origine que les autres; il faut y employer les mêmes remedes. Voyez Vers & Vermifuge.

On a éprouvé que l'élixir de Garus donné par cuillerée, seroit fort utile dans la syncope causée par ces vers.

PÉRICARDINE (Page 12:356)

PÉRICARDINE, en Anatomie, nom des arteres & des veines qui se distribuent au péricarde. Voyez Pericarde.

PÉRICARPE (Page 12:356)

PÉRICARPE, s. m. (Botan.) ce mot désigne tout ce qui environne le fruit des végétaux, soit membrane, cosse ou pulpe, de W=ERI\, autour, & XARPO/S2, fruit; mais dans le système des botanistes modernes, le péricarpe est l'enveloppe des graines de chaque plante; il est formé par le germe du pistil grossi, & ne se trouve pas dans tous les truits.

On distingue huit especes de péricarpes; savoir la capsule, la coque, la silique, la gousse, le fruit à noyau, la pomme, la baie, & le cône.

La capsule, capsula, est composée de plusieurs panneaux élastiques, renfermant des graines dans une ou plusieurs loges, d'où viennent les dénominations de capsules uniloculaires, & multiloculaires.

La coque, conceptaculum, a les panneaux mous.

La silique, siliqua, est composée de deux panneaux qui s'ouvrent d'un bout à l'autre, & qui sont séparés par une cloison membraneuse.

La gousse, legumen, est un péricarpe oblong à deux cosses, & les semences sont attachées aux limbes supérieures de chacune.

Le fruit à noyau, drupa, est composé d'une pulpe charnue contenant un noyau.

La pomme ou fruit à pepin, pomum, a une pulpe charnue, où sont les graines, dans une enveloppe membraneuse.

La baie, bacca, a une pulpe succulente qui renferme les semences.

Le cône, strobilus, est composé d'écailles contournées par le haut. (D. J.) [p. 357]

PÉRICHONDRE (Page 12:357)

PÉRICHONDRE, s. m. en Anatomie, membrane qui recouvre les cartilages, & qui est â leur égard ce que le périoste est aux os. Voyez Périoste.

PERICHORES, jeux (Page 12:357)

PERICHORES, jeux, (Antiq. grecq.) les Grecs donnoient ce nom aux jeux qui n'étoient ni sacrés ni périodiques, & dans lesquels les vainqueurs recevoient pour prix. non une simple couronne, comme dans les grands jeux, mais on de l'argent ou quelque chose d'équivalent: on donnoit des phioles d'argent à Marathon, un bouelier d'airain dans les jeux célébrés à Argos en l'honneur de Junon. Dans les théoxénies, le prix étoit une sorte de robe appellée loena. Dans les tacées, les vainqueurs recevoient des amphores de quelque métal, en un mot toutes les récompenses étoient lucratives, & par conséquent ignobles: aussi ces jeux ne se célébroient que pour des habitans des villes & bourgs du voisinage, comme l'indique le nom même; car périchore veut dire voisin, voisinage. (D. J.)

PERICLITER (Page 12:357)

PERICLITER, v. n. (Gram.) être en péril: cette affaire périclite entre ses mains: cet effet périclite.

PERICLYMENUM (Page 12:357)

PERICLYMENUM, s. m. (Hist. nat. Bot.) genre de plante à fleur monopétale, en forme de tuyau, profondément découpée, & soutenue par un calice, qui devient dans la suite un fruit mou, ou une baie qui renferme une semence applatie & arrondie. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante.

Tournefort compte deux especes de ce genre de plante, celle de Virginie toujours verte, & celle des Indes à fleur jaune; il faut y joindre celle du Chily que nous allons décrire.

Le périclymenum du Chily s'éleve en forme d'arbrisseau divisé en plueurs bras, couverts d'une écorce grise - brune; onaque rameau finit par un bouquet de fleurs, dont le nombre est indéterminé, tantôt pairs, tantôt non - pairs: chaque fleur est un tuyau, rouge - de - sang, rond, fermé par le bas, & ouvert par le haut, découpé en quatre lobes jusques vers sa partie moyenne: des parois internes de la fleur sortent quatre étamines jaunes, ensilées par un stile plus long que ne sont les étamines; la fleur étant passée, le calice devient un fruit semblable à nos olives, en grosseur & en couleur, revêtu d'une peau fort mince. Il renferme une chair douçâtre, blanche & gommeuse, & contient un noyau dur, osseux: on employe cet arbrisseau pour teindre en noir les étoffes, qui ne se déchargent pas comme celles d'Europe; cette teinture se fait en partie avec de la terre noire du pays, en partie avec le bois de cette plante, brisé en petits morceaux: on fait bouillir le tout ensemble dans de l'eau commune, jusqu'à suffisante cuisson. (D. J.)

PÉRICRANE (Page 12:357)

PÉRICRANE, s. m. (Anatom.) nom que les Anaromistes donnent à une membrane solide & épaisse qui couvre le crâne par - dehors. Voyez Crane.

Ce mot est formé des mots grecs W=ERI, autour, & KRAHSTON, crâne. Quelques auteurs donnent à cette membrane le nom général de périeste, à cause qu'elle est adhérente à l'os: d'autres la divisent en deux membranes; & ils appellent péricrâne celle des deux qui enveloppe immédiatement le crâne, & périoste celle qui est plus extérieure. En effet, le péricrâne est une double membrane, composée comme beaucoup d'autres, de deux tuniques. On croit qu'il prend son origine de la dure - mere, qui pasiant à - travers les sutures du cerveau, forme cette membrane épaisse par différens filamens: ce qu'il y a de certain, c'est qu'on trouve que le péricrâne est attaché à la duremere par des fibres qui traversent les sutures.

Vers l'origine des muscles temporaux les deux tuniques du péricrâne se partagent: l'extérieure passe par - dessus ces muscles, & l'intérieure demeure toujours adhérente au crâne. Voyez Périoste.

PÉRIDOT (Page 12:357)

PÉRIDOT, s. m. (Hist. nat. Lithologie.) c'est le nom que les jouailliers françois donnent à une pierre précieuse d'une couleur verdatre, qui tire un peu sur le jaune. Quelques - uns ont cru que cette pierre étoit le prasius des anciens: d'autres, avec plus de probabilité, ont conjecturé que le péridot étoit la chrysographe. Quoi qu'il en soit, de ces sentimens, M. Lehmann, de l'académie de Berlin, a publié, en 1755, un memoire dans le recueil de cette académie; il y fait voir les erreurs des auteurs sur la pierre que les anciens appelloient chrysoprase, qu'ils ont confondu avec la chrysolite, le chrysoberille, le prasius, ou le prasitis, l'émeraude, les topazes, &c. Ensuite il nous apprend avoir trouvé en Silésie, près d'un village appellé Kosemitz, une pierre à qui il prétend que convient le nom de chrysoprase. Cette pierre est d'un verd céladon ou verd pomme; elle n'a que très - peu de transparence; elle est ordinairement remplie de taches blanches qui nuisent à sa pureté, & la couleur en est en général trouble. Au reste, cette pierre prend un très - beau poli & se taille en facettes. Cette pierre, que M. Lehmann appelle chrysoprase se trouve dans des couches en morceaux détachés ou fragmens, qui sont ordinairement renfermés dans de l'asbeste, qui leur sert d'enveloppe ou de matrice; & ces fragmens sont accompagnés de pierres d'un beau verd, un peu tendres, & mêlées d'une terre verte: ces pierres ne prennent point le poli. Voyez les Mémoires de l'académie de Berlin, année 1755, pag. 202.

Il est cerrain que la pierre que M. Lehmann appelle chrysoprase est d'une couleur verte très - agréable; mais son peu de transparence, & les défauts dont elle est remplie, l'empêcheront d'être estimée des Jouailliers. ( - )

PERIDROME (Page 12:357)

PERIDROME, s. m. (Archit. anc.) c'est, dans une périptere, l'espace, la galerie, l'allée qui regne entre les colonnes & le mur. Les peridromes étoient des promenades chez les Grecs. Voyez Saumaise sur Solin. (D. J.)

PERIÉGTE, s. m. (Antiq. grecq.) les periégètes *PERINGHTAI/, étoient des ministres du temple de Delphes. Ce terme doit être conservé, parce que le mot d'interprete n'exprime pas entierement le mot grec; le mot de guide ne l'exprime pas non - plus. Ces ministres étoient guides & interpretes tout ensemble. Ils s'occupoient à promener les étrangers par toute la ville de Delphes, pour les desennuyer du long séjour qu'ils étoient obligés d'y faire; ils leurs montroient les offrandes que la piété des peuples y avoit consacré, ils leurs apprenoient par qui telle statue, tel tableau avoit été donné, quel en étoit l'artiste, dans quel tems & a quelle occasion on l'avoit envoyé; enfin c'étoient des gens pleinement instruits de toutes les antiquités de la ville & du temple.

PERIER (Page 12:357)

PERIER, s. m. terme de Fondeur, c'est un morceau de fer emmanché au bout d'une perche; on s'en sert à ouvrir les fourneaux, pour faire couler le métal lorsque les Fondeurs veulent jetter quelques ouvrages en bronze. (D. J.)

PERIGÉE (Page 12:357)

PERIGÉE, s. m. terme d'Astronomie, qui signifie le point de l'orbite, du soleil ou de la lune, où ces planetes sont le plus près de la terre, ou en général le point de la plus petite distance d'une planete à la terre. Périgée est opposé à apogée. Voyez Apogée Voyez aussi Périhelie & Aphélie.

PÉRIGORD, le (Page 12:357)

PÉRIGORD, le, (Gog. mod.) province de France, qui a au nord l'Angoumois, au levant la Saintonge, à l'orient d'hiver elle touche le Basadois & le Bourdelois, au midi elle a l'Agénois, à l'orient d'été le Quercy & le Limosin.

Son nom vient de celui des anciens peuples Petrocorii ou Petricorii, qu'on a corrompu dans le cinquieme siecle en Petricordii. Ces peuples qui sont connus dans les commentaires de César, étoient

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