Dents
barrées
. Voyez Dent.
Barrés
(Page 2:93)
Barrés, adject. (Hist. ecclés.) ancien nom des
Carmes, que l'on appelloit freres Barrés, parce qu'ils
avoient des habits barrés & bigarrés de blanc & de
noir, ce que l'on voit encore dans les vieilles peintures
du cloître de leur grand couvent de la place
Maubert à Paris. Voici quelle fut l'occasion de ces
sortes d'habits des religieux Carmes: les Sarrasins,
après s'être rendus maîtres de la Terre - sainte, défendirent
à ceux de cet ordre de porter capuches
blancs, non plus qu'aucun autre habit blanc, parce
que le blanc étoit parmi eux une marque de distinction
& de noblesse. Les Carmes alors furent contraïnts
de suivte la coûtume des Orientaux, & de prendre
des manteaux barriolés: étant passés en occident avec
cette sorte d'habits, ils y furent appellés les freres
Barrés, nom qui est demeuré à une rue du quartier
saint Paul, où ils eurent leur premiere maison, jusqu'à
ce qu'ils furent transportés, sous le regne de Philippe
le Bel, à la place Maubert. Ils étoient venus en France sous le pontificat d'Honoré IV. environ l'an 1285:
mais dans la suite ces religieux reprirent leurs premiers
habits blancs, ainsi que Tritheme ie remarque
de Laudibus Carmelit. l. VI. Dominicus n>acer. Il y a eu
autrefois des gens d'église qui portoient aussi des habits
bigarrés. On a vû dans le cabinet de M. Conrad,
un abbé habillé partie de noir & de rouge, jusqu'au
bonnet, ainsi que les consuls de plusieurs villes. Le
concile de Vienne a défendu aux ecclésiastiques de
tels habits, qui étoient appellés vestes virgata. (G)
Barré
(Page 2:93)
Barré (en terme de Blason) se dit lorsque l'écu
est divisé en forme de barres, en un nombre pair
de partitions, & qu'il est composé de deux ou de
plusieurs couleurs, réciproquement mêlées. Il faut
dire le nombre de pieces; par exemple, barré de tant
de pieces. Si les divisions sont en nombre impair,
il faut d'abord nommer le champ, & exprimer le
nombre des barres. Voyez Barre.
Barré Bandé
(Page 2:93)
Barré Bandé, terme d'usage, lorsque l'écusson
est également divisé en barres & en bandes, par des
lignes transversales, & des lignes diagonales, en variant
mutuellement les couleurs dont il est formé.
C'est ainsi que l'on dit, il porte barré, bandé, or, &
sable. Contre - barré. Voyez Contre. Urtieres en
Savoie, maison éteinte, barré, d'or & de gueules,
à la bande de losanges accollées de l'un en l'autre. (V)
Barré
(Page 2:93)
Barré, adj. (terme de Palais) synonyme à partagé; ainsi lorsqu on dit que les juges ou les avis sont
barrés, c'est - à - dire qu'il y a deux sentimens ouverts
par la chambre, lesquels sont tous deux appuyés
d'un égal nombre de suffrages. Voyez Partage.
Voyez aussi Compartiteur. (H)
BARREAU
(Page 2:93)
BARREAU, subst. m. en terme de Palais, signifioit
dans l'origine une barre de fer ou fermeture de bois à
hauteur d'appui, qui séparoit l'enceinte où étoient
assis les juges d'avec les parties extérieures du tribunal
où étoient les avocats, & autres praticiens: mais
par extension ce terme a signifié dans la suite le corps
même des praticiens, avocats, procureurs, &c. C'est
dans ce dernier sens qu'on dit les maximes du barreau,
l'éloquence du barreau. Quelquefois même ce mot est
pris dans une plus grande étendue encore, comme
synonyme au forum des Latins; & alors il s'entend
collectivement de tous les officiers de justice, magistrats
& praticiens; en un mot de tout ce qu'on appelle
autrement gens de robe. (H)
Barreau
(Page 2:93)
Barreau, s. m. (en Architecture) se dit de toute
barre de fer ou de bois quarré, employée dans un
bâtiment. Voyez Barre.
Barreau Montant de Costiere
(Page 2:93)
Barreau Montant de Costiere, c'est à une
grille de fer, dans l'endroit où porte le barréau, que
la porte de fer est pendue; & le barreau mòntant de
battement est celui où la serrure est attachée.
Barreau, se dit en particulier des barres de fer, ou
de bois, qui grillent les fenêtres ou dessus de porte,
ou qui sont le même office dans les grilles ou portes
de fer.
Barreau à pique, ce sont dans les grilles de fer des
barreaux qui passent par la traverse du haut, qui l'excedent
& qui se terminent en pointe.
Barreau à flamme, ce sont dans les grilles de fer
des barreaux qui passent par la traverse du haut, qui
l'excedent & dont l'extrémité est terminée en pointe,
& repliées en ondes.
Barreau
(Page 2:93)
Barreau, s. m. (partie d'une presse d'Imprimerie)
c'est une barre de fer, de quatre pouces de circonférence,
quarrée par le bout qui traverse la partie
supérieure de l'arbre de la presse & la partie inférieure
de la vis, où il est arrêté par des clavettes; le
barreau est coudé & arrondi dans le reste de sa longueur,
qui est environ de trois piés; son extrémité
se termine en pointe, mais elle est garnie & revétue
d'un manche de bois tourné, poli, de la longueur
d'un pié, sur six à sept pouces de circonférence, &
plus gros dans sa partie supérieure. C'est de cet agent
que dépend tout le jeu d'une presse; on ne peut sans
lui faire mouvoir la vis dans son écrou, ni le pivot
dans sa grenouille. Voyez Pl. quatrieme de l'Imprimerie, fig. premiere & seconde B C D. D est la poignée
du manche de bois.
BARREME
(Page 2:93)
* BARREME (Géog.) petite ville de France,
dans la haute Provence, sur la riviere d'Asse.
BARRELIERE
(Page 2:93)
BARRELIERE, s. f. (Hist. nat. bot.) genre de
plante, dont le nom a été dérivé de celui du P. Barrelier Jacobin, dont le nom est bien connu des Botanistes. La fleur de ce genre de plante est monopétale
& faite en forme de masque; la levre supérieure
est relevée & l'inférieure divisée en trois parties. Il
s'éleve du fond du calice un pistil qui est attaché
comme un clou à la partie postérieure de la fleur, &
qui devient dans la suite un fruit membraneux oblong
à quatre angles, composé d'une seule capsule remplie
de semences plates & arrondies. Plumier, nova
plant. Amer. gen. Voyez Plante. (I)
BARRER
(Page 2:93)
BARRER des urticles sur son livre, en terme
de Commerce, signifie effacer, rayer les - articles portés
en crédit sur un journal ou autre registre, po ir faire
voir qu'on en a reçu le payement.
On barre aussi tout autre crédit, billet, obligation,
quand on veut l'annuller. On appelle cette opération
barrer par ce qu'on nomme barres, les lignes ou traits
de plume, dont on croise ce qu'on veut qui demeure
in utile dans quelqu'acte ou registre. (G)
Barrer
(Page 2:93)
Barrer les veines d'un cheval (Maréchal & Manége) est une opération qu'on fait sur elles pour arrê
ter le cours des mauvaises humeurs qui s'y jettent.
On ouvre le cuir, on dégage la veine, on la lie dessus
& dessous, & on la coupe entre les deux ligatures.
[p. 94]
Quoique je sois persuadé du peu d'effet de cette
opération, je vais cependant la décrire, à cause
qu'elle ne peut faire aucun mal, & qu'elle est par
elle - même fort peu à craindre.
On barre les veines des cuisses pour les maux de
jambes & des jarrets; aux paturons pour les maux
de sole; aux larmiers & aux deux côtés du cou, pour
ceux des yeux > on peut encore barrer en plusieurs
endroits. Dans toutes ces parties, excepté aux larmiers,
on barre les veines de la maniere que je vais
enseigner, après quoi j'indiquerai la façon de pratiquer
la même opération sur les larmiers.
Quand on veut barrer la veine de la cuisse, on
abat le cheval (voyez Abattre) ensuite on frotte
bien avec la main les endroits où l'on veut barrer,
pour faire pousser la veine, c'est - à - dire, un peu au - dessus
du jarret & vers le milieu de la jambe; ce qui
s'appelle barrer haut & bas: ensuite on fend la peau
en long dans ces deux endroits avec le bistouri; &
ayant découvert la veine, on passe par - dessous la
corne de chamois, avec laquelle on la détache doucement,
en allant & venant, de toutes les petites fibres
qui y sont attachées: on la lie ensuite aux deux
endroits de deux noeuds, avec une soie en double,
l'ayant fendue pour la faire saigner après la premiere
ligature, qui est celle du jarret; puis on la coupe en
haut & en bas entre les deux ligatures: au moyen
de quoi la portion de veine qui est entre deux ne recevant
plus de sang par la suite, s'applatit & devient
inutile. Cette opération seroit bonne, si l'humeur qui
incommode la partie, n'y communiquoit que par
cette branche de veine, ce qu'on ne sauroit admettre
lorsqu'on sait l'Anatomie & le cours du sang;
puisqu'elle s'y rend par une infinité de rameaux.
On ne barre point lorsque la partie est enflée; parce
que l'enflure resteroit indépendamment de l'opération,
& qu'on auroit quelquefois bien de la peine
à trouver la veine.
Quand on barre les veines du cou, on le fait deux
doigts au - dessus de l'endroit où l'on saigne: il n'y a
qu'une circonstance à omettre, qui est de ne pas
couper la veine entre les deux ligatures; car s'il arrivoit
que la ligature d'en haut vint à couler, ce
qui peut aisément se faire par le mouvement de la
mâchoire du cheval, celui - ci perdroit tout son sang.
L'opération achevée, on remplit la plaie de sel.
On peut barrer les larmiers sans incision: mettez
pour cet effet au cou ia corde à saigner, les veines
s'enfleront; passez ensuite au - travers de la peau sous
la veine, une aiguille courbe enfilée d'une soie en
double; faites - là sortir de l'autre côte: ôtez l'aiguille
& noiiez la soie ferme, puis graissez la partie, elle
enfie beaucoup; mais l'enflure disparoît au bout de
neuf jours. L'endroit se pourrit, la veine se consolide,
l'endroit où l'on a fait la ligature tombe, & la
veine se trouve bouchée.
Solleysel enseigne à arracher la veine du jarret:
mais comme il avertit en même tems qu'il y a du
risque à courir, de la douleur & de l'enflure à
essuyer, il engage plûtôt à n'y p. s songer qu'à répeter
l'opération.
Le barrement de la veine est très - bon pour ôter la
difformité des varices; car comme celles - ci ne sont
occasionnées que par le gonflement de la veine qui
passe par le jarret, on empêche le sang d'y couler,
au moyen de quoi la varice s'applanit & ne paroît
plus.
Barrer
(Page 2:94)
Barrer les chevaux (Manége) c'est les séparer
les uns des autres dans l'écurie, en mettant des barres
entr'eux. Voyez Barre. (V)
Barrer se dit, en terme de Chasse, d'un chien qui balance
sur les voies.
Barrer
(Page 2:94)
Barrer, c'est chez les Layetiers mettre des bar<cb->
res de bois le long des couvercles pour mieux tenir
les planches dont ils sont composés.
Barrer
(Page 2:94)
Barrer une futaille, terme de Tonnelier; c'est appliquer
des barres en - travers sur les douves des fonds,
& les y assujettir avec des chevilles. Ce mot se dit
aussi des trous qu'on fait avec le barroir dans les peignes
du jable. Voyez Barre.
BARRETTE
(Page 2:94)
* BARRETTE, f. f. (Hist. mod. ecclés.) bonnet
que le pape donne ou envoye aux cardinaux après
leur nomination. En France, le Roi donne lui - même
la barrette aux cardinaux qui ont été faits à sa nomination.
A Venise, ce sont les nobles qui la leur portent.
La barrette étoit originairement un bonnet de
toile mince, & qui s'appliquoit exactement sur les
oreilles; une espece de beguin d'enfant, qui n'étoit
qu'à l'usage des papes, & qui dans la suite a été accordé
aux cardinaux.
Barrette
(Page 2:94)
Barrette, en général veut dire, parmi les Horlogers, une petite barre: mais on donne ce nom à des
choses très - différentes. C'est ainsi que l'on appelle,
par exemple, une très - petite barre que l'on met dans
le barrillet pour empêcher que le ressort ne s'abandonne.
Voyez la fig. 49. 1 b, Pl. X. de l'Horlogerie.
Barrette
(Page 2:94)
Barrette d'une roue, signifie encore, parmi les
Horlogers, ce que l'on appelle rayon dans une roue
de carrosse. Voyez Roue. Au moyen de ces barrettes
on rend la roue beaucoup plus légere, en lui conservant
cependant une certaine force.
Barrette
(Page 2:94)
Barrette, s'entend aussi, en Horlogerie, d'une
petite plaque posée sur l'une ou l'autre platine, &
dans laquelle roule le pivot d'une roue, au lieu de
rouler dans le trou de la platine. Voyez la fig. 43. b,
Planche X. de l'Horlogerie.
Elles sont en général sort utiles, en ce que 1°. elles
allongent les tiges des roues, & par là leur donnent
beaucoup plus de liberté; & 2°. qu'elles donnent
moyen de faire des tigerons, chose très - essentielle
pour conserver l'huile aux pivots des roues. Voyez
Pivot, Tige, Tigeron, Platine
, &c. Dans les
montres simples bien faites, il y a ordinairement
deux barrettes, l'une à la platine de dessus, & l'autre
à la platine des piliers. La premiere sert pour le pivot
de la roue de champ d'en haut, & l'autre pour
le pivot de cette roue, & celui de la petite roue
moyenne. (T)
BARRICADE
(Page 2:94)
BARRICADE, terme de guerre, est une espece de
retranchement fait à la hâte avec des tonneaux ou
paniers chargés de terre, d'arbres, des palissades, ou
choses semblables, pour mettre une place ou un poste
en état de se défendre contre l'ennemi. On fait servir
ordinairement à cet usage des pieux ou des poteaux
traversés de bâtons, & ferrés par le bout: on a coûtume
de les planter dans les passages ou breches,
pour arrêter également la cavalerie & l'infanterie.
Voyez Palissade. (Q)
BARRIERE
(Page 2:94)
BARRIERE, s. f. (Gramm.) se prend ou pour un
assemblage de planches destiné à fermer un passage
à l'entrée d'une ville ou ailleurs; c'est en ce sens
qu'on dit, la barriere de Vaugirard, la barriere de Séve:
ou pour les limites d'un état; l'on dit les Alpes servent
de barriere à l'Italie: ou en différens autres sens,
qu'on peut voir ci - dessous.
Barriere virginale
(Page 2:94)
Barriere virginale, virginale claustrum, en
Anatomie; c'est la même chose que l'hymen. Voyez
Hymen. (L)
Barriere
(Page 2:94)
Barriere, Traité de la Politique, est celui qui
fut conclu en 1716 entre l'empereur Charles VI. &
les Hollandois; il contient 29 articles: en vertu de
ce traité, les Hollandois ont droit de mettre des garnisons
de leurs troupes dans les villes de Namur,
Tournai, Menin, Furnes, Warneton, Ypres, le
fort de la Knoque, & dans les villes de Dendermonde & de Ruremonde. La garnison doit être moitié
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