ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"89"> gneur d'un honour en Normandie ou dans quelqu'autre province étrangere, & en même tems seigneur d'un honour en Angleterre; par exemple, Guillaume de Forz, de Force ou de Fortibus étoit seigneur de l'honour d'Albermale en Normandie; il étoit aussi seigneur de deux honours en Angleterre, savoir l'honour de Holderness & l'honour de Skipton en Cravene. En Angleterre on nommoit quelquefois ces honours du nom Normand, l'honour d'Albemarle ou l'honour du comte d'Albemarle. De même le comte de Bretagne étoit seigneur de l'honour de Bretagne en France, & de celui de Richemond en Angleterre. On appelloit quelquefois l'honour de Richemond du nom étranger, l'honour de Bretagne ou l'honour du comte de Bretagne, non qu'Albemarle ou la Bretagne fussent en Angleterre, mais parce que la même personne étoit respectivement seigneur de chacun de ces honours en France, & de chacun de ces honours en Angleterre. Voyez Madox, hist. des Baronies, &c.

Les baronies qui appartiennent à des évêques, & qui sont par quelques - uns dénommées regalia, parce qu'elles dépendent absolument de la pure libéralité du prince, ne consistent point en une seule baronie, mais en plusieurs; car, tot erant baronioe, quot majora proedia.

Suivant Bracton, une baronie est un droit indivisible; c'est pourquoi s'il s'agit de partager un héritage entre co - héritiers, quoique l'on puisse diviser quelques maisons principales & les pieces de terre qui en dépendent: si néanmoins la maison principale est le chef - lieu d'un comté ou d'une baronie, on ne peut la morceler; en voici la raison: le partage de ces sortes de biens anéantiroit insensiblement plusieurs droits privatifs des comtés & des baronies, ce qui tourneroit au préjudice de l'état, qui est composé de comtés & de baronies. (G)

Baronies (Page 2:89)

* Baronies (les), Géog. contrée de France, dans le Dauphiné, ainsi appellée des deux baronies de Meuoillon & de Montauban, dont elle est composée.

BAROSCOPE (Page 2:89)

BAROSCOPE, s. m. (Physiq.) ce mot vient de BA(ROS2, onus, poids, & SKOPE(W, video, je vois; machine inventée pour faire connoître les changemens du poids de l'atmosphere. Voyez Barometre.

Le baroscope ne fait qu'indiquer ou faire voir les changemens du poids de l'atmosphere; le barometre les mesure par des degrés ou divisions qui sont placés le long du tuyau; ainsi ces degrés ou divisions font toute la difference du barometre au baroscope. Au reste il n'y a plus aujourd'hui de baroscope qui ne soit barometre, & ces deux noms désignent absolument le même instrument. (O)

BAROTINS (Page 2:89)

BAROTINS. Voyez Barrotins.

BAROTS (Page 2:89)

BAROTS. Voyez Barrots.

BARQUES (Page 2:89)

* BARQUES, s. f. (Hist. anc. & Navig.) petits bâtimens, capables de porter sur les rivieres & même sur la mer le long des côtes, & les premiers, selon toute apparence, que les hommes ayent construits. On navigea anciennement sur des radeaux; dans la suite on borda les radeaux de claies faites d'osier; telles étoient les barques d'Ulysse, & celles des habitans de la Grande - Bretagne au tems de César; ils font, dit - il, des carenes de bois léger, le reste est de claies d'osier couvertes de cuir. Les anciens ont donc eu des barques de cuir cousues; sans cela il n'est guere possible d'entendre le cymba sutilis de Virgile: mais ce qui doit paroître beaucoup plus incroyable, c'est qu'ils en ayent eu de terre cuite. Cependant Strabon, dont la bonne foi est reconnue, dit des Egyptiens, qu'ils navigent avec tant de facilité, que quelques - uns même se servent de bateaux de terre; & il parloit d'un fait qui se passoit de son tems. Si l'on croit aux barques de terre cuite des Egyptiens sur le témoignage de Strabon, on ne pourra guere rejetter les bateaux de terre cuite, voguant à l'aide de rames peintes, sur lesquels Juvenal lance à l'cau les Agathyrses. Mais ce n'est pas tout: les Egyptiens en ont construit avec la feuille même de cet arbre sur laquelle ils écrivoient, & le philosophe Plutarque raconte des merveilles de ces petits bâtimens; il nous assûre, dans son traité d'Isis & d'Osiris, que les crocodiles, qui nuisoient souvent à ceux qui alloient sur de petites barques, respectoient ceux qui montoient des barques de Papyrus, en mémoire d'Isis, qui avoit une fois navigé sur un bâtiment de cette espece. Les feuilles du papyrus étoient larges & fortes, & sur la résistance qu'on leur trouve dans quelques livres anciens qui en sont faits, le P. Montfaucon a compris qu'on pouvoit, en les cousant ensemble & en'les poissant, en former des barques. Plusieurs auteurs nous assûrent qu'aux Indes on en construit d'un seul roseau à noeuds & vuide en - dedans; mais si gros, dit Héliodore, qu'en prenant la longueur d'un noeud à un autre, & le coupant en deux par le milieu des noeuds, on en formoit deux bateaux. Le témoignage d'Héliodore est un peu modifié par celui de Diodore & de Quinte - Curce, qui nous font entendre, non pas qu'on fit deux bateaux avec un morceau de canne, mais qu'on faisoit fort bien un bateau avec plusieurs morceaux de canne. Combien de faits dont le merveilleux s'évanoüiroit, si l'on étoit à portée de les vérifier? Les Ethiopiens, à ce que dit Pline, avoient des barques pliables, qu'ils chargeoient sur leurs épaules & qu'ils portoient au bas des énormes chûtes d'eau du Nil, pour les remettre sur le fleuve & s'embarquer. Scheffer croit que c'étoient des peaux tendues par des ais circulaires, sans poupe ni proue. Les sauvages d'Amérique creusent des arbres d'une grandeur prodigieuse, sur lesquels ils s'embarquent au nombre de 30 à 40 hommes, & s'en servent, sans autre préparation, pour faire par mer des voyages de 70 à 80 lieues: voilà les premiers pas de la navigation. Bien - tôt on fit les barques de matériaux plus solides que la peau, la terre, & le jonc. Dans la suite on abattit les chênes, l'on assembla les planches & les poutres, & les mers furent couvertes de vaisseaux. Mais qu'étoient - ce encore que les vaisseaux des anciens en comparaison des nôtres? Voy. Navigation, Vaisseau, Batiment, & Canot

Barque (Page 2:89)

Barque (Marine); on donne particulierement ce nom à un petit bâtiment de mer, qui n'a qu'un pont & trois mâts, le grand, celui de misene, & celui d'artimon. Les plus grandes ne passent guere cent tonneaux; les barques de la Méditerranée sont appareillées à voiles latines ou à tiers point. En général on donne le nom de barque à différens petits bâtimens qui n'ont point de hune, & qui servent à porter des munitions, & à charger & décharger un navire.

Barque d'avis; c'est celle qu'on envoye pour por ter des nouvelles d'un vaisseau à l'autre.

Barque longue; c'est un petit bâtiment qui n'est point ponté, & plus bas de bord que les barques ordinaires, aigu par son avant, & qui va à voiles & à rames; il a le gabant d'une chaloupe. On l'appelle en plusieurs endroits double chaloupe.

Barque droite; c'est un commandement qu'on tait à ceux qui sont dans une chaloupe, de se placer également, pour qu'elle aille droite sur l'eau sans pencher plus d'un côté que de l'autre.

Barque en fagot; c'est tout le bois qu'il faut pour construire une barque, qu'on porte taillé dans un vaisseau, & qu'on peut assembler dans le lieu où l'on en a besoin.

Barque à eau; ce sont des petits bâtimens dont on se sert en Hollande pour transporter de l'eau douce aux lieux où l'on en manque, & de l'eau de mer pour [p. 90] faire du sel; ils ont un pont, & on les remplit d'eau jusqu'au pont. Voyez Bateau.

Barque de vivandier; c'est celle qu'un vivandier promene sur l'eau le long des quais ou autour des vaisseaux, pour y vendre des vivres. (Z)

Barque (Page 2:90)

Barque, en terme de Brasserie, est une espece de bassin de bois de chêne fait avec des planches, de figure quarrée; il sert aux Brasseurs à mettre leurs métiers lorsqu'ils les retirent des chaudieres ou des cuves.

BARQUEROLLE, BARQUETTE (Page 2:90)

BARQUEROLLE, BARQUETTE, s. f. (Marine.) bâtiment médiocre de voiture sans aucun mât, qui ne va qu'à la rade & de beau tems, sans jamais se hasarder en haute mer.

BARRA (Page 2:90)

BARRA, (Commerce.) que l'on appelle quelquefois barro; mesure de longueur dont on se sert en Portugal pour mesurer les draps, serges, toiles, &c. les six barras font dix cabidos ou cavidos, & chaque cabidos fait quatre septiemes d'aunes de Paris. Voy. Cabidos.

Barra est encore une mesure de longueur qui sert en quelques endroits d'Espagne à mesurer les étoffes; c'est la même chose que la verge de Séville. Voyez Verge. (G)

Barra (Page 2:90)

* Barra, (Géog.) île de l'Océan à l'occident de l'Ecosse. Long. 10. lat. 56. 40.

Il y a un petit royaume de ce nom dans la Nigritie.

Barra (Page 2:90)

* Barra, (Géog.) ville de l'Abyssinie en Afrique, sur le lac de Zaflan, au royaume de Gorgan, entre Zaflan & Gorgan.

BARRACAN (Page 2:90)

BARRACAN, s. m. (Commerce.) étoffe forte, dont la chaîne est de laine d'estame retorse, la trame à l'ordinaire, & qui se fabrique comme le drap; le nombre des fils est plus considérable, proportion gardée, que dans les autres étoffes, parce que celle - ci ne va point au foulon: il faut par la même raison qu'elle soit frappée extraordinafrement fort. V. la manufacture de drap à l'article Draperie. Elle est au sortir du métier telle qu'elle sera employée.

BARRACANIERS (Page 2:90)

BARRACANIERS, s. m. ouvriers qui font le barracan. Voyez Barracan.

BARRAGE (Page 2:90)

BARRAGE, (Commerce.) droit établi pour la réfection des ponts & passages, & particulierement du pavé. Ce droit s'appelle ainsi à cause des barres ou barrieres qui traversent le chemin aux entrées des villes & autres lieux où ce droit est établi. Il n'y a guere que les voituriers qui le payent pour leurs charriots, charrettes, & chevaux de somme. Il y a cependant des lieux où toutes les voitures en général, & même les gens de pié, ont coûtume de le payer. Il est inégal, & plus ou moins fort selon les lieux.

Les barrages, & entr'autres celui de Paris, appartenans au Roi, formoient autrefois une ferme particuliere, qui est maintenant réunie a celle des aides. Le droit de barrage se paye à Paris sur tout ce qui y entre & arrive, soit par terre soit par eau. Voyez sur cette matiere les détails dans lesquels entre M. Savary, Dictionn. du Commerce, tom. I. page 862 & 863.

BARRAGER (Page 2:90)

BARRAGER, commis établi aux barrieres pour faire payer & recevoir les droits de barrage. Voyez Barrage. (G)

BARRAUX (Page 2:90)

* BARRAUX, (Géog.) ville de France dans le Dauphiné, à l'entrée de la vallée de Grésivaudan, sur l'Iser.

BARRE (Page 2:90)

BARRE, s. f. ce terme pris grammaticalement a plusieurs acceptions différentes, entre lesquelles les deux suivantes sont les plus générales. Il se prend ou pour un morceau de bois, de fer, ou d'autre matiere, rond, quarré, ou à pans, dont la largeur & l'épaisseur sont peu considérables par rapport à la longueur; ou pour une ligne tracée soit sur la pierre soit sur le papier. Dans le premier cas il change quelquefois de nom, selon la matiere & la force; & quoique l'on dise une barre de fer ou de bois, on dit un lingot d'or ou d'argent, une tringle de fer, un fil d'archal. Voyez plus bas d'autres acceptions du mot barre.

Barre (Page 2:90)

Barre, en terme de Palais, dénote une enceinte de menuiserie, haute de trois ou quatre piés, derriere laquelle les avocats sont placés pour y plaider des causes. Voyez Cour.

On l'appelle en quelques endroits barre d'audience, & dans d'autres auditoire: elle répond à ce qui étoit appellé parmi les Romains causidica. On l'appelle barre parce qu'elle est formée par une barriere, appellée aussi par des auteurs cancelli, barreaux, & cauloe, parc, par une métaphore prise d'un lieu où parquent les moutons.

La dénomination de barre ou barreau est aussi donnée aux bancs où les gens de loi ou les avocatssont assis. à cause de la barre ou barriere qui sépare les conseillers, des plaideurs, procureurs & autres.

En Angleterre les gens de loi qui sont appellés à la barre, c'est - à - dire, qui ont leur licence pour plaider, appellés licentiati, ou licentiés, sont nommés barristers. Voyez Advocat.

Barre s'est dit aussi d'une exception contre une demande ou plainte. Voyez Exception.

L'auteur des termes de pratique définit barre un moyen rapporté par le défendeur dans un procès, par lequel l'action du demandeur est détruite pour toûjours.

On distinguoit la barre en perpétuelle & temporelle.

Barre perpétuelle est celle qui éteint l'action pour toûjours.

Barre temporelle, n'est qu'une exception dilatoire. Voyez Dilatoire. (H)

Barre - sacrée (Page 2:90)

* Barre - sacrée, (Hist. anc. Myth.) instrument de bois en forme de cassette, partagé par deux sceptres posés en sautoir, dont les Egyptiens se servoient dans leurs sacrifices & pour leurs divinations. Kirker. Obel. Pamph. & OEdip. AEgypt.

Barres (Page 2:90)

Barres, (Hist. mod.) mot dont on s'est autrefois servi pour exprimer un exercice d'hommes armés & combattans ensemble avec de courtes épées, dans un espace fermé de barreaux ou barrieres qui les séparoient des spectateurs. Voyez Lice. (G)

Barres (Page 2:90)

Barres, (Jeu.) est encore le nom que les jeunes gens donnent à un jeu qui consiste à se séparer en deux troupes, à venir se provoquer réciproquement, à courir les uns contre les autres entre des limites marquées; en sorte que si quelqu'un de l'un ou de l'autre parti est pris par ses adversaires, il demeure prisonnier jusqu'à ce que quelqu'un de son parti le délivre, en l'emmenant malgré les poursuites du parti contraire. (G)

Barres (Page 2:90)

Barres (en Musique), sont des traits tirés perpendiculairement à la fin de chaque mesure sur les lignes de la portée, pour séparer la mesure qui finit de celle qui recommence. Ainsi les notes contenues entre deux barres forment toûjours une mesure complete, égale en valeur & en durée à chacune des autres mesures comprises entre deux autres barres, tant que le mouvement ne change pas. Mais comme il y a plusieurs sortes de mesures qui different considérablement en durée, les mêmes différences se trouvent dans les valeurs contenues entre les deux barres de chacune de ces especes de mesures. Ainsi dans la mesure à 3 tems qui se marque par ce signe 3/2, & qui se bat lentement, la somme des notes comprises entre deux barres doit faire une ronde & demie; & dans cette autre mesure à trois tems 3/8, qui se bat vîte, la même somme ne fait que trois croches: de sorte que quatre fois la valeur contenue

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