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BARBE (Page 2:70)
BARBE, le poil qui croît au menton & autres parties
du visage, sur - tout des mâles adultes. V.
La barbe est la premiere marque de puberté; c'est un indice que la semence commence à se faire; elle continue, si le sang produit la même humeur prolifique: elle cesse de pousser, ou tombe, si cette secrétion importante est empêchée. On connoît par - là pourquoi la barbe & les cheveux tombent souvent dans la vieillesse. La voix d'un garçon ressemble à celle d'une fille avant la secrétion de la semence, après quoi elle devient grave & rauque, & ce symptome paroît avant la barbe. (L)
La barbe a été assujettie à diverses coûtumes & cérémonies. Kingson nous assûre qu'une partie considérable de la religion des Tartares consiste dans le gouvernement de leur barbe; qu'ils ont fait une longue & sanglante guerre aux Persans, & les ont déclarés infideles, quoique de leur communion à d'autres égards, précisément à cause que ceux - ci ne se faisoient point la moustache à la mode ou suivant le rit des Tartares.
Athenée remarque, d'après Chrysippe, que les
Grecs avant Alexandre, avoient toûjours conservé
leur barbe, & que le premier Athénien qui coupa
la sienne, fut toûjours après cela dans les médailles
surnommé le tondu,
Quoi qu'il en soit, nous voyons que Philippe son pere, ainsi que ses prédécesseurs Amyntas & Archelaiis, sont représentés sans barbe sur les médailles.
Pline observe que les Romains ne commencerent à se raser que l'an de Rome 454, quand P. Ticinus leur amena de Sicile une provision de barbiers; il ajoûte que Scipion l'Africain fut le premier qui fit venir la mode de se raser chaque jour.
Ce fut encore une coûtume parmi les Romains de se faire des visites de cérémonie, à l'occasion de la premiere coupe de la barbe. Les jeunes gens commençoient à se faire couper la barbe depuis l'âgê de 21 ans, jusqu'à celui de 49; passé 49 ans, il n'étoit plus permis, selon Pline, de ne pas porter la barbe longue. Ils enfermoient leur premiere barbe dans une petite boîte d'or ou d'argent, qu'ils consacroient à quelque divinité, & sur - tout à Jupiter Capitolin, comme Suétone le remarque de Néron. Les 14 premiers empereurs se firent raser jusqu'au tems de l'empereur Adrien, qui retablit l'usage de porter la barbe: Plutarque dit que le motif de ce prince fut de cacher les cicatrices qu'il avoit au visage.
Tous ses successeurs l'imiterent jusqu'à Constantin. Les barbes reparurent sous Héraclius, & tous les empereurs Grecs l'ont portée depuis. Les Goths & les Francs ne portoient qu'une moustache, jusqu'à Clodion, qui ordonna aux François de laisser croître leur barbe & leurs cheveux, pour les distinguer des [p. 71]
On usoit anciennement de grandes cérémonies en
bénissant la barbe, & l'on voit encore les prieres qui
se disoient dans la solennité de sa consécration, lorsque
l'on tonsuroit un clerc. Voyez
Les gens de qualité faisoient raser leurs enfans la
premiere fois par des hommes aussi qualifiés qu'eux,
ou plus même; & ceux - ci devenoient par ce moyen
les parreins ou les peres adoptifs des enfans. Voyez
Il est vrai qu'anciennement, on devenoit parrein
du garçon précisément en lui touchant la barbe; aussi
voit - on dans l'histoire qu'un des articles du traité
entre Clovis & Alaric, fut que ce dernier lui toucheroit
la barbe, afin de devenir le parrein de Clovis.
Voyez
A l'égard des ecclésiastiques, la discipline a considérablement varié sur l'article de la barbe; on leur a quelquefois enjoint de la porter, à cause qu'il y a quelque chose d'efféminé à se la faire, & qu'une barbe longue sied bien à la gravité du clergé; d'autres fois on l'a défendue comme suspecte de cacher de l'orgucil sous un air vénérable. L'église Greque & la Romaine ont été long - tems aux prises à ce sujet depuis leur séparation. Ceux de l'église de Rome semblent avoir encore eu plus de goût pour se raser afin de contredire les Grècs; ils ont même fait certaines constitutions expresses de radendis barbis.
Les Grecs, de leur côté défendent la cause des grandes barbes, avec un zele ardent, & sont très scandalisés de voir dans les églises Romaines, des images de saints qui n'ont point de barbe. On trouve que par les statuts de quelques monasteres, les moiues laiques devoient laisser croître leur barbe, & les prêtres se raser; & que l'on bénissoit, avec beaucoup de cérémonies, les barbes de tous ceux qui étoient reçûs dans les couvens.
En certains pays, c'est porter le deuil que de laisser croître sa barbe, en d'autres c'en est un que de se raser. Le pere le Comte remarque l'extravagance des Chinois dans leur affectation de porter de grandes barbes, eux à qui la nature n'en a donné que de fort petites, qu'ils ont la folie de cultiver avec un grand soin, enviant beaucoup le bonheur des peuples de l'Europe à cet égard, & les considérant comme les premiers hommes du monde, à cause de leur barbe.
Les Russiens portoient encore leur barbe, il n'y a que très - peu d'années, quand le Czar Pierre I. leur ordonna de se raser: mais nonobstant son ordre, il fut contraint de tenir sur pied un bon nombre d'officiers, pour la couper de haute lutte à ceux que l'on ne pouvoit réduire autrement à s'en défaire. C'est une remarque de Saint - Chrysostome, que les rois de Perse avoient leur barbe tissue, & nattée avec un fil d'or. Quelques - uns des premiers rois de France faisoient noüer & boutonner leur barbe avec de l'or. (G)
Barbe d'une Comete (Page 2:71)
C'est en quoi la barbe de la comete est distinguée de sa queue, qui se dit des rayons poussés vers la par<cb->
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Les barbes sont ordinairement d'une taille déliée, & ont les jambes bien écartées. C'est une maxime que les barbes meurent, mais ne vieillissent jamais; parce qu'ils conservent leur vigueur jusqu'à la fin: c'est pourquoi on en fait des étalons. Leur feu, selon le duc de Newcastle, dure autant que leur vie.
On dit que ces chevaux étoient autrefois sauvages, & qu'ils couroient çà & là dans les forêts de l'Arabie; & que ce ne fut qu'au tems du Cheque Ismaël qu'on commença à les dompter pour la premiere fois. On assûre qu'il y a des barbes en Afrique, qui devancent les autruches à la course, qu'on vend ordinairement dix mille livres, ou comme dit Dapper, mille ducats, ou cent chameaux. On les entretient toûjours maigres, & on les nourrit fort peu avec quelques grains & de la pâte, ou comme dit Dapper, avec du lait de chameau qu'on leur donne soir & matin. On conserve la généalogie des chevaux barbes, avec le même soin qu'on fait en Europe celle des grandes familles; & on ne les vend jamais sans produire leurs titres de noblesse. Il y en a qu'on fait descendre en droite ligne de l'illustre cheval du grand Dalid.
La race des chevaux a fort dégénéré dans la Numidie, les Arabes ayant été découragés de la conserver par les officiers Turcs, qui étoient assûrés de s'en rendre maîtres. Les Tingitaniens & les Égyptiens ont aujourd'hui la réputation de conserver la meilleure race, tant pour la taille que pour la beauté. Les plus petits de ces derniers ont ordinairement seize palmes, & tous sont formés, suivant leur maniere de s'exprimer, comme la gazelle. [p. 72]
Les bonnes qualités d'un cheval de Barbarie (outre celles qu'on lui suppose de ne jamais se coucher, & de ne point bouger lorsque le cavalier vient à laisler tomber sa bride) sont d'avoir une longue allure, & de s'arrêter court, s'il le faut, en pleine course.
Le barbe n'est pas si propre à être étalon pour avoir des chevaux de manége, que pour des coureurs; car il engendre des chevaux longs & lâches: c'est pourquoi il ne faut point avoir de sa race pour le manége, s'il n'est court de la tête à la croupe, fort, raccourci, & d'une grande vivacité; ce qui se trouve dans peu de barbes.
Barbe (Page 2:72)
Barbes (Page 2:72)
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Il y a différentes sortes de barbes; des barbes perdues,
ou volantes; ce sont celles qui sont mobiles,
& qui peuvent descendre & monter. Elles ne font
pas corps avec le pêne; elles y sont seulement ajustées,
& c'est par le méchanisme qu'employe l'ouvrier
qu'elles paroissent ou disparoissent. On trouvera
à l'article Serrure, plusieurs exemples de ces
barbes. Voyez
Barbe de bouc (Page 2:72)
* Le tragopogon pratense, luteum, majus, aime les lieux champêtres, les prés, les pâturages, & les terres grasses; il fleurit en Mai & en Juin, & il ne tarde pas à répandre sa graine; il redonne des fleurs en Juillet & en Août.
Sa racine échausse & humecte; elle est salutaire dans les maladies de poitrine; son suc lactée agglutine les ulceres récens, pousse par les urines, & excite les graviers à sortir. Il y en a qui mangent la racine cuite, quand elle est tendre: mais ils sont en petit nombre.
Barbe de chevre (Page 2:72)
* La barba caproe, floribus compactis, a la feuille d'un goût d'herbe salé & gluant, & rougissant un peu le papier bleu; sa racine le rougit beaucoup; elle est styptique & un peu amere. Il y a apparence que le sel de cette plante approche du sel ammoniac; mais uni avec beaucoup de soufre & assez de terre. Elle donne par l'analyse des liqueurs acides, du sel volatil concret, beaucoup de soufre, & assez de terre; aussi est - elle sudorifique, cordiale, & vulnéraire; la décoction de sa racine est bonne dans les fievres malignes. Le vin où on l'a fait bouillir est salutaire dans les cours de ventre, la dyssenterie, le crachement
Barbe de Jupiter (Page 2:72)
* On ne lui attribue aucune propriété medicinale.
Barbe renard (Page 2:72)
* La tragacantha croît dans les provinces méridionales de la France & en Italie: mais elle ne donne sa gomme que dans les pays orientaux.
On tire de sa racine la gomme adragant des boutiques.
Voyez
Barbe (Page 2:72)
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