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Barometre à roue: c'est une invention du docteur
Hook, qui rend les altérations de l'air plus sensibles;
il est composé d'un barometre commun vertical, auquel
on ajoûte deux poids A & B (
Barometre conique: c'est une machine plûtôt curieuse qu'utile. Elle consiste en un tuyau conique verticalement placé, dont l'extrémité supérieure, & qui est la plus petite, est fermée hermétiquement. Ce barometre n'a point de vaisseau ou de bassin, sa figure conique y suppléant, pourvû que l'extrémité inférieure de ce tuyau ait un diametre fort petit: car alors le mercure se soûtient de lui - même dans ce tuyau, étant soûtenu par les particules de l'air, comme par un piston solide ou un fond. Quand ce tuyau est
Pour rendre ceci plus intelligible, supposons que
ce barometre soit représenté par le tuyau A B (
L'inconvénient de ce barometre est que pour empêcher le mercure & l'air de changer de place, & de se mêler ensemble, il faut que le diametre intérieur du tuyau soit très - petit; & cette petitesse rend le frottement de la liqueur si sensible, qu'elle peut l'empêcher d'agir librement; ainsi cet instrument n'est guere bon que pour les Marins qui n'y regardent pas de si près, & qui s'en servent depuis trente - cinq ans, parce qu'il est fort commode. En effet, il suffit de le renverser lorsqu'on le veut garder; & quand on veut connoître le poids de l'air, il suffit de prendre le tuvau à la main, & de le tenir dans une situation verticale. Pour empêcher que le mercure n'en sorte par en - bas, comme il pourroit arriver dans les mouvemens violens du vaisseau, on met au - dessous du tuyau, proche de B, un peu de coton à travers lequel l'air passe librement; & s'il arrive alors par quelque accident qu'il tombe un peu de mercure de la colonne A D, il suffit de retourner le tuyau; & ce qui est tombé se rejoint d'abord à la colonne. Il y a encore un autre barometre à l'usage des Marins. Ce barometre qui a été aussi inventé par le docteur Hook, pour pouvoir servir sur mer, où le roulis du vaisseau rendroit les autres impraticables, n'est autre chose qu'un thermometre double, ou deux tubes à demi remplis d'esprit - de - vin, dont l'un est fermé hermétiquement par les deux bouts, & renferme une certaine quantité d'air; & l'autre est fermé par un bout, & ouvert par l'autre. Or l'air, comme l'on sait, agit sur l'esprit - de - vin, & le fait monter par deux raisons; par sa propre gravité, comme dans le tube de Torricelli; & par sa chaleur, comme dans le thermometre. Si donc les deux tubes sont divisés par degrés, ensorte qu'ils s'accordent l'un avec l'autre au tems où l'air y est renfermé, il s'ensuit que lorsqu'ils s'accorderont encore ensuite, la pression de l'atmosphere sera la même que dans le tems que l'air a été renfermé. Si dans le thermometre qui est ouvert à l'air, la liqueur est plus haute, en considérant en même tems combien l'autre s'éleve ou s'abaisse par l'opération de la chaleur ou du froid, on verra que l'air est plus pesant: au contraire, quand le thermometre ouvert est plus bas en comparaison de l'autre, l'air est plus léger que dans le tems que l'instrument a été divisé par degrés. Mais il faut se ressouvenir que la condensa<pb-> [p. 80]
Cependant cet instrument est regardé comme étant fort bon pour faire connoître si le tems doit être mauvais, de même que les changemens de vents, & l'approche du froid. Transact. philos. n°. 429, p. 133.
Le barometre statique, dont se sont servi Boyle, Otto de Guericke, &c. est défectueux, tant par l'action du chaud, que parce qu'il est peu précis & peu commode: il consiste en un assez grande bouteille de verre, tenue en équilibre par un poids de cuivre, dans des bassins de balance fort légers: ces deux corps étant d'égale pesanteur, mais d'inégal volume, si le milieu ou fluide dans lequel ils pesent également est changé, le changement de leur poids s'en suivra; de sorte que si l'air devient plus pesant, le corps le plus grand deviendra plus léger en apparence, parce qu'il perdra plus de son poids que le plus petit, qui est le plus dense: mais si le milieu est plus léger, alors le corps le plus grand l'emportera sur le plus petit.
Phénomenes (Page 2:80)
On a trouvé que la plus grande hauteur du barometre à Londres, étoit à trente pouces 3/8, & son plus grand abaissement à 28 pouces; à l'observatoire de Paris, sa plus grande élévation est de 28 pouces 4/10, & sa moindre 26 4/10 sur la mesure du pié de Paris, qui est plus grand de 9/144 que celui de Londres: ces observations s'accordent à celles qui ont été faites par M. Wolf à Hall en Saxe. A Alger le mercure s'éleve à 30 pouces 2/10 ou 3/10 par le vent de nord, quoique ce vent soit souvent accompagné de pluie & d'orage. Il est vrai qu'il y a une expérience dans laquelle la hauteur du mercure surpasse de beaucoup ces nombres; le mercure étant partaitement purifié & suspendu dans un tube, à la maniere de Torricelli, monte à la hauteur de 75 piés, quoiqu'à la moindre secousse il baisse à la hauteur ordinaire. Ce phénomene n'a pas causé peu d'embarras lorsqu'il a été question d'en découvrir la cause. Voici l'explication que M. Musschenbroek en donne dans ses Essais de Physique. Lorsqu'on a purgé le mercure de l'air qu'il contient, il devient un corps beaucoup plus dense que lorsque l'air se trouvoit placé entre ses parties: ce mercure peut aussi alors s'attacher fort étroitement à la surface du verre; ce qui fait que ses particules y restent suspendues; & comme ces particules s'attirent très - fortement, elles soûtiennent des particules voisines, & le mercure demeure suspendu par ce moyen à une très - grande hauteur: mais si on secoue le tuyau, alors les particules du mercure qui étoient contiguës au verre en sont détachées, & tout retombe. On peut voir dans l'ouvrage cité l'explication plus détaillée de ce phénomene singulier, & la réfutation de toutes les autres hypotheses qu'on a imaginées pour en rendre raison.
M. Boyle remarque que les phénomenes du barometre sont si variables, qu'il est extremement difficile de donner des regles générales de son élévation, ou de son abaissement. Il semble cependant que ce soit une regle assez générale, que quand les vents soufflent de bas en haut, le mercure est le plus bas: mais cela n'est pas toûjours vrai. L'illustre M. Halley nous a donné les observations suivantes. Dans un tems calme, quand il doit pleuvoir, le mercure est communément bas, & il s'éleve quand le tems doit être serein. Quand il doit faire de grands vents accompagnés de pluies, le mercure descend plus ou moins bas, selon le vent qui souffle. Toutes choses égales, la grande élévation du mercure arrive quand les vents soufflent de l'est, ou du nord - est. Après que le vent a soufflé violemment, le mercure qui pendant le tems que le vent souffloit étoit fort bas, s'éleve avec rapidité. Dans un tems calme, pendant lequel il gele, le mercure se tient haut. Dans les lieux les plus exposés au nord, le mercure souffre plus de variation que dans les lieux exposés au midi: à Naples il varie rarement de plus d'un pouce; au lieu qu'à Upminster il varie de 2 5/10 pouces, & à Petersbourg de 3 31/100, Transact. Phil. n°. 434, p<-> 402. Entre & proche les tropiques, le mercure no varie que peu ou point du tout.
Le docteur Beal remarque, que toutes choses égales, le mercure est plus haut dans l'hyver que dans l'été, & ordinairement le matin qu'à midi; qu'il l'est encore dans un tems serein un peu plus que devant ou après, ou que quand il pleut; & qu'il descend ordinairement plus bas après la pluie qu'auparavant: s'il arrive qu'il s'éleve après qu'il a plû, c'est ordinairement une indice de beau tems. Il arrive cependant des changemens considérables dans l'air, sans que le barometre varie sensiblement.
Par rapport à l'usage des barometres, un habile
Physicien remarque que par son secours, nous recouvrons
la connoissance qui est dans les animaux, &
que nous avons perdue, parce que nos corps ne sont
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