ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"77"> toine Morigia, Barthelemi Ferrera, & François Marie Zacharie de Cremone, gentilshommes Milanois, qui jetterent les premiers fondemens de leur ordre en 1533. Ils furent alors approuvés par Clément VII. & par Paul III. en 1553. Quoiqu'ils soient vulgairement connus sous le nom de Barnabites, leur véritable titre est celui de Clercs réguliers de la congrégation de S. Paul. Ils portent l'habit noir, à peu près semblable à celui des Jésuites. Cette congrégation a produit beaucoup d'hommes distingués parleur savoir & leur piété. Les catéchismes, les missions, & l'instruction de la jeunesse dans les sciences & les lettres, sont leurs emplois ordinaires. Ils ont plusieurs colléges en Italie, en Savoie, & quelques - uns en France; sur - tout celui de Montargis, fondé par la libéralité des ducs d'Orléans. (G)

BARNACLE, BARNAQUE (Page 2:77)

BARNACLE, BARNAQUE, voyez Bernacle.

BARNACLES (Page 2:77)

BARNACLES, (terme de Blason Anglois.) Voyez Broye.

BARNAGASSE (Page 2:77)

* BARNAGASSE, (Géog.) royaume d'Afrique entre la haute Ethiopie, le Nil & la mer Rouge, le long de la côte d'Abex; Barra en est la capitale.

BARNEVELDT (Page 2:77)

* BARNEVELDT, (Géog.) ile de l'Amérique dans le détroit de Magellan, au midi de la terre de Feu. Long. 340. lat. 56. 20.

Il y a une autre île de même nom proche du Japon, lat. 34. 10.

BARNSTABLE (Page 2:77)

* BARNSTABLE, (Géog.) ville d'Angleterre dans le Devonshire, sur la riviere de Taw, avec port. Long. 13. 42. lat. 51. 10.

BAROCHE (Page 2:77)

* BAROCHE, (Géog.) ville d'Afrique dans les états du Mogol, au royaume de Gusarate, sur la riviere de Nerdaba. Lat. 21. 55.

Baroché (Page 2:77)

Baroché, adj. terme de Peinture dont on se sert pour exprimer que le pinceau n'a pas tracé nettement un contour, & qu'il a éclaboussé de la couleur sur le fond; on dit: vous barochez toûjours vos concours. Voyez Rechampir. (R)

BAROCO (Page 2:77)

* BAROCO, (Log.) terme qui désigne le quatrieme mode d'argument de la seconde figure. Un syllogisme en baroco a la majeure universelle affirmative, & la mineure & la conclusion particulieres négatives. Voyez Syllogisme.

BAROMETRE (Page 2:77)

BAROMETRE, s. m. (Phys.) Le barometre est un instrument qui sert à mesurer la pesanteu de l'atmosphere & ses variations, & qui marque les changemens du tems. Voyez Atmosphere & Tems.

Ce mot est composé de BA/ROS2, poids, & de ME/TRON, mesure. On confond ordinairement, quoique mal - à - propos, le barometre avec le baroscope: celui - ci cependant ne fait, suivant la signification du mot, que marquer les altérations du poids de l'atmosphere: le barometre non - seulement marque ces altérations, mais encore les mesure. Voyez Baroscope.

Le barometre & ses usages sont fondés sur l'expérience de Toricelli, ainsi nommée de Toricelli son inventeur. On prend un tuyau de verre rempli de meroure, dont un côté est fermé hermétiquement, & dont l'autre bout qui est ouvert est plongé dans une cuvette remplie de mercure: quand le poids de l'atmosphere diminue, la surface du mercure qui se trouve vers le bout inférieur, & sur laquelle l'air presse, se trouve moins comprimée: ainsi le mercure qui est dans le tuyau descend; & au contraire si le poids de l'air augmente, le mercure monte; car la colonne de mercure suspendue dans le tuyau est toûjours égale en pesanteur au poids de l'atmosphere qui pese dessus, comme il est démontré à l'article Toricelli.

Dans cette explication nous supposons que la pression de l'air vienne uniquement de son poids, qui comprime les parties supérieures sur les inférieures. Cependant il est certain que plusieurs causes concourent à altérer la pression de l'air: en général la cause immédiate de la pression d'un fluide élastique tel que l'air, c'est la vertu élastique de ce fluide, & non son poids. On ne doit donc attribuer la suspension du mercure dans le barometre au poids de l'air, qu'autant que ce poids est la cause principale de la pression de l'air. En effet le mercure du barometre se soûtient aussi bien dans une chambre exactement fermée qu'en plein air; parce que l'air de cette chambre, quoiqu'il ne porte pas le poids de l'atmosphere, est comprimé de la même maniere que s'il le portoit. Si l'air demeure de même poids, & que la compression de ses parties vienne à augmenter ou à diminuer par quelque cause accidentelle, alors le mercure descendra ou montera dans le barcmetre, quoique le poids de l'air ne soit pas augmenté. Traité des fluides, Paris 1744. p. 61.

Il y a différentes especes de barometre, dont nous allons détailler ici les principales.

Barometre commun. La construction du barometre commun est telle. On remplit de mercure un tuyau de verre, fermé hermétiquement par sa partie supérieure, ayant son diametre d'environ 1/10 de pouce, & sa longueur au moins de 31; on remplit ce tuyau de maniere qu'il ne reste point d'air mêlé avec le mercure, & qu'aucun autre corpuscule ne s'attache aux parois du tuyau. Pour y réussir, on peut se servir d'un entonnoir de verre terminé par un tuyau capillaire, & remplir le tube par le moycn de cet entonnoir.

On peut encore chasser les bulles d'air par deux autres méthodes: la plus ordinaire est de remplïr de vif argent tout le tube, à la réserve d'un pouce environ qu'on laisse plein d'air; on bouche avec le doigt l'orifice du tuyau, on le renverse, & en faisant promener la bulle, on lui fait entraîner avec elle toutes les petites bulles imperceptibles, après quoi on acheve de remplir le tube. Mussch. ess. de Phys.

L'autre méthode consiste à faire chauffer un tube presque plein sur un brasier couvert de cendres; on le tourne continuellement; & la chaleur raréfiant les petites bulles d'air, les fait sortir par l'orifice.

Quand on a ainsi rempli le tuyau jusqu'au bord, on bouche exactement avec le doigt son orifice, en sorte qu'il ne puisse s'introduire d'air entre le doigt & le mercure; ensuite on plonge le tuyau dans un vaisseau plein de mercure, de façon cependant que le tuyau ne touche pas le fond du vase: à la distance de 28 pouces de la surface du mercure, sont attachées 2 bandes divisées en 3 pouces, & ces pouces sont subdivisés en un certain nombre de plus petites parties; enfin on applique le tuyau sur une planche de bois, pour empêcher qu'il ne se brise: on laisse découvert le vaisseau où le tuyau est plongé, ou si l'on veut on le couvre, afin qu'il n'y entre point de poussiere, & le barometre est achevé.

Au lieu de plonger le tuyau dans un vaisseau, on se contente souvent d'en recourber l'extrémité, de sorte que le tuyau a deux branches verticales, dont l'une est beaucoup plus petite que l'autre, & se termine par une espece d'entonnoir fort large, qui se trouve rempli de mercure, sur la surface duquel l'atmosphere presse, & sait monter ou descendre le mercure du tuyau d'une maniere d'autant plus sensible, que la variation du poids de l'atmosphere est plus grande. C'est le barometre simple ou ordinaire. Voyez Planche Pneumat. fig. 1.

On a essayé plusieurs fois s'il étoit possible de rendre les variations du barometre plus sensibles, afin de pouvoir mesurer la pression de l'atmosphere avec plus de justesse; ce qui a donné lieu à un grand nombre de barometres de différentes structures, comme le barometre à roue, le barometre diagonal, le barometre horisontal, &c.

Descartes, & ensuite Huyghens, se sont servis d'un [p. 78] tube AB, (fig. 2.) fermé en A, & ayant une portion CD plus grosse que le reste: la moitié de la partie CD, de même que la partie supérieure du tube, est remplie d'eau; & l'autre moitié de CD, de même que la partie inférieure du tube, est remplie de mercure. Il est vrai que dans cette sorte de barometre la colonne suspendue étant plus grande, rendoit la variation plus sensible: mais l'air renfermé dans l'eau s'évaporant par degrés, remplissoit l'espace vuide du haut du tube, & rendoit par - là la machine défectueuse. Huyghens imagina donc qu'il valoit mieux placer dans le barometre le mercure & l'eau, de la maniere suivante: ADG (fig. 3.) est un tuyau recourbé fermé hermétiquement en A, & ouvert en G; les vaisseaux cylindriques BC & FE, sont égaux, & distans d'environ 29 pouces l'un de l'autre; le diametre du tuyau est d'environ une ligne; celle de chaque vaisseau est de 15, & leur profondeur d'environ 10: le tuyau est rempli de mercure, qui est suspendu entre le vaisseau FE & le vaisseau BC, l'espace qui reste jusqu'à A étant vuide d'air & de mercure: enfin on verse de l'eau commune mélée avec une sixieme partie d'eau régale (pour que l'eau ne se gele pas) dans le tuyau EFG, de maniere qu'elle contrebalance en partie le mercure CDF. Or quand le mercure s'éleve le long du tuyau AD, au - dessus du niveau du mercure qui est contenu en FE, ce mercure en s'élevant fait équilibre avec l'atmosphere; si la pression de l'atmosphere augmente, la colonne de mercure s'augmentera, conséquemment l'eau descendra; si l'atmosphere presse moins, la colonne de mercure descendra, & l'eau montera. Par là ce barometre indique beaucoup mieux les plus petites variations de l'air, que le barometre commun: car au lieu de deux pouces, le fluide pourra varier beaucoup davantage; ce qui vient tant de la grosseur des cylindres par rapport aux tuyaux, que de la pesanteur de l'eau, qui est moindre que celle du mercure, & dont les variations doivent être par conséquent plus sensibles; car 14 pouces d'eau équivalent à un pouce de mercure. En élargissant les diametres des cylindres, la variation sera encore plus sensible. Il y a pourtant encore cet inconvénient, que l'eau s'évaporera, & rendra les variations défectueuses; quoiqu'on puisse en quelque façon prévenir l'évaporation en mettant une goutte d'huile d'amandes douces sur la surface de l'eau.

Mais cette goutte d'huile produit un autre inconvénient; car elle s'attache aux parois du tuyau, & fait par conséquent que l'eau après l'avoir traversée, & quelquefois s'être débordée, rend le tuyau opaque.

Le plus grand défaut surtout est causé par le froid & le chaud, qui font que la liqueur du tuyau EFG est comme dans une boule, & un tuyau de thermometre. En effet, cette liqueur se raréfie par la chaleur, & se condense par le froid; d'où il arrive que la hauteur de l'eau varie par la chaleur seule, & fait par conséquent varier le mercure; de sorte que les variations de cette espece de barometre sont presqu'autant l'effet de la chaleur que de la pression de l'air.

On a tâché depuis peu de rendre ces barometres plus simples, en substituant de l'esprit - de - vin à l'eau, & des boules aux cylindres: mais l'esprit - de - vin est très - sujet à s'évaporer & à se dilater par la chaleur; & d'ailleurs le changement des cylindres en forme de poires, empêche de faire des échelles justes. Au reste il est visible que la marche de ce barometre est contraire à celle du barometre ordinaire; tandis que le mercure baisse dans ce dernier, l'eau & l'espritde - vin s'élevent dans l'autre, & réciproquement. Mussch.

Ainsi les défauts auxquels ce barometre peut être sujet, ont obligé quelques autres à avoir recours au barometre horisontal ou rectangle ABCD (fig. 4.) Ce barometre est formé de maniere que la branche BC soit verticale, & la branche CD horisontale. Il est joint par l'extrémité de sa branche perpendiculaire à un vaisseau AB, & les variations sontmarquées sur la branche horisontale CD: or l'intervalle ou l'espace de variation peut être aussi étendu que l'on veut; car plus le tuyau BCD sera petit par rapport au vase AB, plus les variations du mercure dans le tuyau AB, feront varier le mercure qui est dans la partie CD; & par conséquent les plus petites variations seront très - sensibles. Le diametre du tuyau CD étant donné, il sera aisé de trouver le diametre du vaisseau AB, tel que les parties de l'échelle horisontale dans le tuyau DC, correspondantes aux parties de l'échelle du vaisseau AB soient aussi grandes qu'on voudra, & ayent entr'elles la même proportion que les parties de l'échelle dans le vaisseau AB, puisque le diametre du vaisseau est à celui du tuyau en raison soû - doublée réciproque des parties de leurs échelles: de même les diametres de CD & AB étant donnés, aussi bien que la hauteur du mercure dans le vaisseau, la hauteur du mercure dans le tuyau est trouvée par cette proportion; comme le quarré du diametre du vaisseau est au quarré du diametre du tuyau, ainsi les parties de l'échelle du mercure dans le tuyau, sont aux parties correspondantes à l'échelle du mercure dans le vaisseau.

La construction de ce barometre, de même que du barometre d'Huyghens, est établie sur un théorème d'Hydrostatique; savoir, que les fluides qui ont la même base, pesent en raison de leur hauteur perpendiculaire, & non pas de la quantité de leur matiere: ainsi la même pesanteur de l'atmosphere soûtient le vif - argent dont le tuyau ACD & le vase AB sont remplis, comme elle auroit soûtenu le mercure dans le seul tuyau ABC. Voyez Hydrostatique. Ce barometre a aussi de grands défauts.

Car, en premier lieu, l'air s'introduit quelquefois entre les particules du mercure dans le tuyau CD, & les écarte par conséquent les unes des autres lorsque le tuyau est trop large. Pour remédier à cet inconvénient, on ne donne qu'une ligne de diametre, ou même moins, la partie CD, on a soin que ce petit tuyau soit neuf & bien net, & on se sert de mercure qui soit bien purgé, à l'aide du feu, de tout l'air qu'il contient: malgré tout cela, le mercure se salit avec le tems en - dedans par l'air qui y entre, ce qui produit fort souvent quelque séparation entre les parties du mercure, lorsqu'il se meut de D vers C, ou du moins il s'en forme de petits globules, lesquels s'arrêtent çà & là dans la partie antérieure du tuyau qui se trouve vuide.

Il se présente encore un autre inconvénient bien plus considérable, qui vient du grand frottement du mercure contre le verre, & qui empêche ce barometre d'être à beaucoup près aussi sensible que le barometre ordinaire. En effet, d'habiles observateurs nous assûrent avoir remarqué souvent que si le mercure hausse ou baisse d'une demi - ligne ou d'une ligne entiere dans le barometre ordinaire, il demeure encore à sa même place dans le tuyau CD: mais si la variation augmente dans le barometre ordinaire, il se fait alors dans le tuyau CD un très - grand mouvement, ensorte que la marche de ce barometre est beaucoup moins réglée que celle du barometre ordinaire. Mussch.

Ces raisons font que plusieurs personnes préferent le barometre diagonal, dans lequel l'espace de variation est beaucoup plus grand que dans le barometre commun, & duquel ils croyent les variations plus régulieres que celles des autres. Le Chevalier Morland a imaginé pour cet effet un tuyau incliné BEC. (fig. 5.) car il est évident que le mercure s'élevant à la même hauteur dans un barometre droit, & dans un barometre recourbé, ses variations seront beaucoup

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