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BAPTISTERE (Page 2:66)
BAPTISTERE, s. m. (Théol.) c'est le lieu ou l'édifice
dans lequel on conserve l'eau pour baptiser. V.
Les premiers Chrétiens, suivant saint Justin martyr & Tertullien, n'avoient d'autres baptisteres que les fontaines, les rivieres, les lacs, ou la mer, qui se trouvoient plus à portée de leur habitation; & comme souvent la persécution ne leur permettoit pas de baptiser en plein jour, ils y alloient de nuit, ou donnoient le baptême dans leurs maisons.
Dès que la religion Chrétienne fut devenue celle des empereurs, outre les églises, on bâtit des édifices particuliers uniquement destinés à l'administration du baptême, & que par cette raison on nomma baptisteres.
Quelques auteurs ont prétendu que ces baptisteres étoient anciennement placés dans le vestibule intérieur des églises, comme le sont aujourd'hui nos fonts baptismaux. C'est une erreur. Les baptisteres étoient des édifices entierement séparés des basiliques, & placés à quelque distance des murs extérieurs de celles - ci. Les témoignages de saint Paulin, de saint Cyrille de Jérusalem, de saint Augustin, &c. ne permettent pas d'en douter.
Ces baptisteres ainsi séparés ont subsisté jusqu'à la
fin du
Ces édifices pour la plûpart étoient d'une grandeur considérable, eu égard à la discipline des premiers siecles, le baptême ne se donnant alors que par immersion, & (hors le cas de nécessité) seulement aux deux fêtes les plus solemnelles de l'année, Pâque & la Pentecôte. Le concours prodigieux de ceux qui se présentoient au baptême, la bienséance qui demandoit que les hommes fussent baptisés séparément des femmes, demandoient un emplacement d'autant plus vaste, qu'il falloit encore y ménager des autels où les néophytes reçussent la confirmation & l'eu<cb->
Les baptisteres avoient plusieurs noms différens, tels que ceux de Piscine, lieu d'illumination, &c. tous relatifs aux différentes graces qu'on y recevoit par le sacrement.
On trouve peu de choses dans les anciens auteurs
sur la forme & les ornemens des baptisteres, ou du
moins ce qu'on y en lit est fort incertain. Voici ce
qu'en dit M. Fleury sur la foi d'Anastase, de Grégoire
de Tours, & de Durand, dans ses Notes sur le pontifical
attribué au pape Damase.
Il n'y eut d'abord des baptisteres que dans les villes seules épiscopales; d'où vient qu'encore aujourd'hui le rit Ambroisien ne permet point qu'on fasse la bénédiction des fonts baptismaux les veilles de Pâque & de Pentecôte, ailleurs que dans l'église métropolitaine, d'où les églises paroissiales prennent l'eau qui a été bénite pour la mêler avec d'autre, depuis qu'on leur a permis d'avoir des baptisteres ou fonts particuliers. Dans l'église de Meaux les curés de la ville viennent baptiser les enfans depuis le samedi saint jusqu'au samedi suivant sur les fonts de l'église cathédrale. C'est un droit attaché à chaque paroisse en titre & à quelques succursales: mais non pas à toutes celles - ci, non plus qu'aux chapelles & aux monasteres, qui, s'ils en ont, ne les possedent que par privilége & par concession des évêques.
On confond aujourd'hui le baptistere avec les fonts
baptismaux. Anciennement on distinguoit exactement
ces deux choses, comme le tout & la partie.
Par baptistere, on entendoit tout l'édifice où l'on administroit
le baptême; & les fonts n'étoient autre
chose que la fontaine ou le réservoir qui contenoit les
eaux dont on se servoit pour le baptême. V.
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