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BAAL ou BEL (Page 2:3)
BAAL ou BEL, (Hist. anc.) nom qui signifie seigneur en langue Babylonienne, & que les Assyriens donnerent à Nemrod, lorsqu'après sa mort ils l'adorerent comme un Dieu. Baal étoit le dieu de quelques peuples du pays du Chanaan. Les Grecs disent que c'étoit Mars, & d'autres que c'étoit ou Saturne ou le Soleil. L'historien Josephe appelle le dieu des Phéniciens Baal ou Bel, dont Virgile parle dans l'Enéide comme d'un roi de Tyr:
Implevitque mero pateram, quam Belus, & omnes A Belo soliti.
Godwin, fondé sur la ressemblance des noms,
croit que le Baal des Phéniciens est le même que
Moloch: le premier signifie seigneur, & le second,
prince ou roi. Cependant d'autres pensent que ces
peuples adoroient Saturne sous le nom de Moloch,
& Jupiter sous celui de Baal: car ils appelloient ce
dernier dieu, Baal semen, le seigneur du ciel. Quoi
qu'il en soit de ces différentes opinions, le culte de
Baal se répandit chez les Juifs, & fut porté à Carthage par les Tyriens ses fondateurs. On lui sacrifioit
des victimes humaines, & des enfans, en mémoire
de ce que se trouvant engagé dans une guerre dangereuse,
il para son fils des ornemens royaux, &
l'immola sur un autel qu'il avoit dressé hu - même.
Jérémie reproche aux Juifs qu'ils brûloient leurs enfans
en holocauste devant l'autel de Baal; & dans
un autre endroit, que dans la vallée d'Ennon ils faisoient
passer leurs enfans par le feu en l'honneur de
Moloch. Les Rabbins pour diminuer l'horreur de cette
idolatrie, s'cn sont tenus à cette seconde cérémonie.
Non comburebant illos, disent - ils de leurs ancêtres,
sed tantum traducebant illos per ignem. Mais si dans le
culte de Baal il n'en coûtoit pas toûjours la vie à
quelqu'un, ses autels au moins étoient souvent teints
du sang de ses propres prêtres, comme il paroît par
le fameux sacrifice où Elie les défia. Incidebant se
juxta ritum suum cultris & lanceolis, donec profunderenrur
sanguine. Lib. III. Reg. Voyez
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