ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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Ana (Page 2:iv)

Ana, (Littérature.) on appelle ainsi des recueils des pensées, des discours familiers, & de quelques petits opuscules d'un homme de lettres, faits de son vivant par lui - même, ou plus souvent après sa mort par ses amis. Tels sont le Menagiana, le Boloeana, &c. & une infinité d'autres. On trouve dans les Mémoires de Littérature de M. l'abbé d'Artigny, tome I. un article curieux sur les livres en ana, auquel nous renvoyons: tout ce que nous croyons à propos d'observer, c'est que la plûpart de ces ouvrages contiennent peu de bon, assez de médiocre, & beaucoup de mauvais; que plusieurs deshonorent la mémoire des hommes célebres à qui ils semblent consacrés, & dont ils nous dévoilent les petitesses, les puérilités, & les momens foibles; qu'en un mot, selon l'expression de M. de Voltaire, on les doit, pour la plûpart, à ces éditeurs qui vivent des sottises des morts.

Dans l'article Analogie, les deux premiers alinea & les deux derniers sont de M. du Marsais.

A la fin de l'article Anatomie, ajoûtez: La chronologie des Anatomistes qu'on trouve dans cet article, plus exacte & plus complette que celle du dictionnaire de Medecine de M. James, a été faite d'après un mémoire communiqué par l'un des plus savans & des plus respectables Medecins de l'Europe.

A l'article Antipodes, p. 513, lig. 50, après ces mots, du côté du fait, ajoûtez: Je dois avertir au reste que, selon plusieurs auteurs, ce Virgile n'étoit que prêtre, au moins dans le tems de cette affaire, & qu'il n'a été évêque de Saltzbourg que depuis; que selon d'autres enfin, il n'a jamais été évêque; question très - peu importante dans le cas dont il s'agit.

Je suis fort étonné, &c.

A l'article Approches, p. 558, col. 1, ligne 23, au lieu de serpe, lis. sape.

A l'article Approximation, p. 559, col. 1, ligne 22, au lieu de 1/100, lis. 1/1000.

A l'article Arabes, on a écrit par mégarde en deux ou trois endroits Islamime pour l'Islamisme, qui est la même chose que le Mahométisme.

A l'article Arcade, en Jardinage, lig. 16, au lieu de fendues, lis. formées.

A l'article Architecte, p. 616, col. 2, lig. 21, au lieu de Desbrosses, lis. de Brosse.

Ibid. lig. 24, après ces mots du Val - de - Grace, ajoûtez du Palais - royal.

A l'article Architecture, p. 618, col. 1, ligne 47, au lieu de Cambray, lis. Chambray.

Dans la même page, col. 2, lig. 1, au lieu de ces mots dont nous avons un excellent traité du Jardinage, mettez qui a dessiné les planches de l'excellent traité du Jardinage de M. d'Argenville, dont il e't parlé dans le Dilcours Préliminaire, p. xlij.

A la fin d'Aristotélisme, ajoûtez: L'auteur a cru pouvoir semer ici quelques morceaux de l'ouvrage de M. Deslandes, qui font environ la dixe partie de ce long article; le reste est un extrait substantiel & raisonné de l'histoire Latine de la philosophie de Brucker; ouvrage moderne, estime des étrangers, peu connu en France, & dont on a fait beaucoup d'usage pour la partie philosophique de l'Encyclopédie, comme dans l'article Arabes, & dans un très - grand nombre d'autres.

A l'article Arithmétique universelle, page 676, col. 2, lig. 57; & p. 677, col. 1, lig. 12, on a mis par mégarde 40 au lieu de 60, comme la suite du discours le montre.

A l'article Arme, p. 689, lig. 11, col. 2, à compter d'en - bas, au lieu de Lerngei, lis. Langey.

A l'article Astronomie, p. 784, lig. 53, au lieu d'Achilles Statius, lis. Achilles Tatius, comme il est écrit plus bas, p. 787, col. 2, vers la fin.

A la fin de l'article Audace, ajoûtez: Nous disons avec raison qu'audace se prend toûjours en mauvaise part: en vain nous objecteroit - on qu'on dit quelquefois une noble audace; il est évident qu'alors l'épithete noble détermine audace à être pris dans un sens favorable; mais cela ne prouve pas que le mot audace, quand il est seul, se prenne en bonne part. Il n'est presque point de mot dans la langue, qui ne se puisse prendre en bonne part, quand on y joint une épithete convenable: ainsi Flechier a dit une prudente témérité, en parlant de M. de Turenne. Cependant un écrivain aura raison quand il dira que le terme de témérité, & une infinité d'autres, se prennent toûjours en mauvaise part. Il est évident qu'il s'agit ici de ces termes pris tout seuls, & sans aucune épithete favorable nécessaire pour changer l'idée naturelle que nous y attachons.

A la fin de l'article Augustiniens, ou lit; ce système approche fort du Thomisme, pour l'état de nature innocente, & du Molinisme, pour l'état de nature tombée: les mots Molinisme & Thomisme sont ici visiblement transposés.

N. B. Un mal entendu, qui n'aura pas lieu dans ce volume & dans les suivans, est cause que dans le premier volume la lettre de M. l'abbé Yvon se trouve aux articles Agir, Amitié, Amour, Adultere, Action , qui ont été fournis par une autre personne. Au reste les éloges qu'on a donnés dans le Discours Préliminaire aux différens auteurs de l'Encyclopédie, supposent que les articles qui portent leur nom, dont par conséquent ils répondent seuls, & qu'on a dû croire leur appartenir, soient en effet à eux. Le travail des éditeurs, comme éditeurs, consiste uniquement à réunir & à publier l'ouvrage des autres avec le leur: mais ils n'ont jamais prétendu s'engager, ni à réformer les articles faits par d'autres, ni à remonter aux sources d'où l'on a pû les tirer. [p. 1] [omission: image; to see, consult fac-similé version]

ENCYCLOPÉDIE, DICTIONNAIRE RAISONNÉ DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS.

B, s. m. (Gramm.) c'est la seconde lettre de l'alphabet dans la plûpart des langues, & la premiere des consonnes.

Dans l'alphabet de l'ancien Irlandois, le b est la premiere lettre, & l'a en est la dix - septieme.

Les Ethiopiens ont un plus grand nombre de lettres que nous, & n'observent pas le même ordre dans leur alphabet.

Aujourd hui les maîtres des petites écoles, en apprenant à lire, font prononcer be, comme on le prononce dans la derniere syllabe de tom - be, il tombe: ils fout dire aussi, avec un e muet, de, fe, me, pe; ce qui donne bien plus de facilité pour assembler ces lettres avec celles qui les suivent. C'est une pratique que l'auteur de la Grammaire générale du P. R. avoit conseillée il y a cent ans, & dont il parle comme de la voie la plus naturelle pour montrer à lire facilement en toutes sortes de langues; parce qu'on ne s'arrête point au nom particulier que l'on a donné à la lettre dans l'alphabet, mais on n'a égard qu'au son naturel de la lettre, lorsqu'elle entre en composition avec quelqu'autre.

Le b étant une consonne, il n'a de son qu'avec une voyelle: ainsi quand le b termine un mot, tels que Achab, Joab, Moab, Oreb, Job, Jacob, après avoir formé le b par l'approche des deux levres l'une contre l'autre, on ouvre la bouche & on pousse autant d'air qu'il en faut pour faire entendre un e muet, & ce n'est qu'alors qu'on entend le b. Cet e muet est beaucoup plus foible que celui qu'on entend dans syllabe, Arabe, Eusebe, globe, robbe. V. Consonne.

Les Grecs modernes, au lieu de dire alpha, beta, disent alpha, vita: mais il paroît que la prononciation qui étoit autrefois la plus autorisée & la plus générale, étoit de prononcer beta.

Il est peut - être arrivé en Grece à l'égard de cette lettre, ce qui arrive parmi nous au b: la prononciation autorisée est de dire be; cependant nous avons des provinces où l'on dit ve Voici les principales raisons qui font voir qu'on doit prononcer beta.

Eusebe, au livre X. de la Préparation évangéiique, ch. vj. dit que l'alpha des Grees vient de l'aleph des Hébreux, & que beta vient de beth: or il est évident qu'on ne pourroit pas dire que vita vient de beth, sur - tout étant certain que les Hébreux ont toûjours prononcé beth.

Eustathe dit que BH=, BH=, est un son semblable au bêlement des moutons & des agneaux, & cite ce vers d'un ancien:

Is satuus perinde ac ovis be, be dicens incedit.

Saint Augustin, au liv. II. de Doct. christ. dit que ce mot & ce son beta est le nom d'une lettre parmi les Grecs; & que parmi les Latins, beta est le nom d'une herbe: & nous l'appellons encore aujourd'hui bete ou bete - rave.

Juvenal a aussi donné le même nom à cette lettre:

Hoc discunt omnes ante alpha & beta puella.

Belus, pere de Ninus, roi des Assyriens, qui fut adoré comme un dieu par les Babyloniens, est appellé RH=LOZ, & l'on dit encore la statue de Beel.

Enfin le mot alphabetum dont l'usage s'est conservé jusqu'à nous, fait bien voir que beta est la véritable prononciation de la lettre dont nous parlons.

On divise les lettres en certaines classes, selon les parties des organes de la parole qui servent le plus à les exprimer; ainsi le b est une des cinq lettres qu'on appelle labiales, parce que les levres sont principalement employées dans la prononciation de ces cinq lettres, qui sont b, p, m, f, v.

Le b est la foible du p: en serrant un peu plus les levres, on fait p de b, & fe de ve; ainsi il n'y a pas lieu de s'étonner si l'on trouve ces lettres l'une pour l'autre. Quintilien dit que quoique l'on écrive [p. 2] obtinuit, les oreilles n'entendent qu'un p dans la prononciation, optinuit: c'est ainsi que de scribo on fait scripsi.

Dans les anciennes inseriptions on trouve apsens pour absens, pleps pour plebs, poplicus pour publicus, &c.

Cujas fait venir aubaine ou aubene d'advena, étranger, par le changement de v en b: d'autres disent aubains quasi alibi nati. On trouve berna au lieu de verna.

Le changement de ces deux lettres labiales v, b, a donné lieu à quelques jeux de mots, entr'autres à ce mot d'Aurélien, au sujet de Bonose qui passoit sa vie à boire: Natus est non ut vivat, sed ut bibat. Ce Bonose étoit un capitaine originaire d'Espagne; il se fit proclamer empereur dans les Gaules sur la fin du IIIe. siecle. L'empereur Probus le fit pendre, & l'on disoit, c'est une bouteille de vin qui est pendue.

Outre le changement du b en p ou en v, on trouve aussi le b changé en f ou en F, parce que ce sont des lettres labiales; ainsi de BREMW est venu fremo, & au lieu de sibilare on a dit sisilare, d'où est venu notre mot siffler. C'est par ce changement réciproque que du grec A)/MFW les Latins ont fait ambo.

Plutarque remarque que les Lacédémoniens changeoient le F en b; qu'ainsi ils prononçoient Bilippe au lieu de Philippe.

On pourroit rapporter un grand nombre d'exemples parcils de ces permutations de lettres; ce que nous venons d'en dire nous paroît suffisant pour faire voir que les réflexions que l'on fait sur l'étymologie, ont pour la plûpart un fondement plus solide qu'on ne le croit communément.

Parmi nous les villes où l'on bat monnoie, sont distinguées les unes des autres par une lettre qui est marquée au bas de l'écu de France. Le B fait connoître que la piece de monnoie a été frappée à Roüen.

On dit d'un ignorant, d'un homme sans lettres, qu'il ne sait ni a ni b. Nous pouvons rapporter ici à cette occasion, l'épitaphe que M. Menage fit d'un oertain abbé:

Ci - dessous git monsieur l'abbé Qui ne savoit ni a ni b; Dieu nous en doint bientôt un autre Qui sache au moins sa patenôtre. (F)

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