ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS
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BANQUE
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BANQUE, s. f. (Commerce.) nous réunirons sout
ce titre plusieurs expressions & termes de commerce
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usités dans le trafic de la banque, comme avoir un
compte en banque, avoir crédit en banque, ouvrir un
compte en banque, donner crédit en banque, écrire une
partie en banque, créditer quelqu'un en banque, écritures
de banque.
Avoir un compte en banque, c'est y avoir des fonds
& s'y faire créditer ou débiter, selon qu'on veut faire
des payemens à ses créanciers en argent, ou en
recevoir de ses débiteurs en argent de banque, c'est - à - dire, en billets ou écritures de banque.
Avoir crédit en banque, c'est être écrit sur les livres
de la banque, comme son créancier; & y avoir débit,
c'est en être débiteur.
Ouvrir un compte en banque, c'est la premiere opération
que font les teneurs de livres d'une banque,
lorsque les particuliers y portent des fonds pour la
premiere fois.
Donner crédie en banque; c'est charger les livres de
la banque des sommes qu'on y apporte, ensorte qu'on
fait débiter sa caisse, c'est - à - dire, qu'on la rend débitrice
à ceux qui y déposent leur fonds.
Ecrire une partie en banque; c'est faire enregistrer
dans les livres de la banque, le transport mutuel qui
se fait par les créanciers & les débiteurs des sommes
ou de portions des sommes qu'ils ont en banque, ce qu'on appelle virement de parties. Voyez Virement.
Créditer quelqu'un en banque, c'est le rendre créancier
de la banque; le débiter, c'est l'en rendre débiteur.
Ecritures de banque; ce sont les diverses sommes
pour lesquelles les particuliers, marchands, négocians
& autres, se sont fait écrire en banque.
Banque
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Banque d'emprunt, en Hollandois bankvanleeninge; c'est une espece de mont de piété établi à Amsterdam, où l'on préte de l'argent aux particuliers qui
en ont besoin, moyennant qu'ils y déposent des gages
pour la surêté des sommes prêtées, & qu'ils
payent l'intérêt reglé à tant par mois par les bourguemestres
ou échevins; c'est ce qu'on appelle plus
communément la maison des lombards, ou le lombard. Voyez Lombard.
Banque
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Banque (Commerce.) se dit encore le certaines
sociétés, villes ou communautés, qui se chargent de
l'argent des particuliers pour le leur faire valoir à
gros intérêts, ou pour le mettre en sûreté.
Il y a plusieurs especes de banques etablies dans les
plus grandes villes commerçantes de l'Europe, comme
à Venise, Amsterdam, Rotterdam, Hambourg,
Londres, Paris, &c.
On peut voir ce que nous avons dit sous le mot
Banco, de celle de Venise, sur le modele de laquelle
les autres ont été formées, & dans le Dictionnaire du
Commerce, de Savary, les details dans lesquels il entre
sur les banques d'Amsterdam & de Hambourg,
aussi - bien que sur celle qui fut érigée en France en
1716, par le sieur Law & compagnie, sous le nom
de banque générale, convertie en banque royale en
1718, & dont les billets, qui avoient monté à la
somme de deux milliards six cens quatre - vingts - seize
millions quatre cents mille livres, furent supprimés
par arrêt du conseil du 10 Octobre 1720. Nous ne
parlerons ici que de la banque royale d'Angleterre & de
la banque royale de Paris, sur le pié qu'elles subsistent
aujourd'hui, & ce que nous en dirons est emprunté
du même auteur.
Banque royale d'Angleterre; elle a les mêmes officiers
que l'échiquier. Voyez Echiquier. Le parlement
en est garant; c'est lui qui assigne les fonds nécessaires
pour les emprunts qu'elle fait sur l'état.
Ceux qui veulent mettre leur argent à la banque
en prennent des billets, dont les intérêts leur sont
payés, jusqu'au jour du remboursement, à raison de
six pour cent par an.
Les officiers de la banque royale font publier de tems
en tems les payemens qu'ils doivent faire, & pour
lors ceux qui ont besoin de leur argent le viennent
recevoir. Il est cependant permis aux particuliers d'y
laisser leurs fonds, s'ils le jugent à propos, & les intérêts
leur en sont continués sur le même pié de six
pour cent par an.
Comme il n'y a pas toûjours des fonds à la banque
pour faire des payemens, ceux qui, dans le tems que
la caisse de la banque est fermée, ont besoin de leur
argent, négocient leurs billets à plus ou moins de perte,
suivant le crédit que ces papiers ont dans le public,
ce qui arrive ordinairement suivant les circonstances
& le bon ou mauvais succès des affaires de
l'état.
Banque royale de Paris est celle qui fut établie en
cette ville par arrêt du conseil du 4 Décembre 1718,
dont le fonds ne pouvoit passer six cens millions. On
appelloit en France bureaux de la banque royale, les
lieux où se faisoient les diverses opérations de cette
banque, les payemens & les viremens de parties, soit
en débit, soit en crédit, pour ceux qui y avoient des
comptes ouverts. Les principaux de ces bureaux,
apres ceux de Paris, furent placés à Lyon, à la Rochelle, Tours, Orléans, & Amiens. Il y avoit deux
caisses dans chaque bureau; l'une en argent pour
acquitter à vûe les billets, & l'autre en billets pour
fournir de l'argent à ceux qui en demandoient.
« Dans les états qui font le commerce d'oeconomie,
dit l'auteur de l'esprie des Loix, on a heureusement
établi des banque qui, par leur crédit, ont
formé de nouveaux signes des valeurs: mais on
auroit tort de les transporter dans les états qui font
le commerce du luxe. Les mettre dans des pays
gouvernés par un seul, c'est supposer l'argent d'un
côté & de l'autre la puissance, c'est - à - dire, la faculté
de tout avoir sans aucun pouvoir, & de l'autre
le pouvoir sans aucune faculté ».
Esprit des
Loix, tom. II. pag. 7.
Les compagnies & les banques achevent d'avilir
l'or & l'argent dans leur qualité de signe, en multipliant
par de nouvelles fictions, les représentations
des denrées.
Banque
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Banque, trafic, commerce d'argent qu'on fait remettre
de place en place, d'une ville à une autre,
par des correspondans & commissionnaires, par le
moyen des lettres de change.
Le mot banque vient de l'Italien banca, formé de
l'Espagnol banco, un banc sur lequel étoient assis les
changeurs, ou banquiers, dans les marchés ou places
publiques, ou d'une table sur laquelle ils comptoient
leur argent, & qu'on nomme aussi en Espagnol banco. Guichard fait venir le nom de banque du
Latin abacus, table, buffet. Voyez Abaque.
Il n'est pas nécessaire en France, d'être marchand
pour faire la banque; elle est permise à toutes sortes
de personnes, même aux étrangers. En Italie, le commerce
de la banque ne déroge point à la noblesse,
particulierement dans les républiques.
Un négociant qui fait la banque, & qui veut avoir
de l'ordre, doit tenir deux livres principaux; l'un,
appellé livre des traites, pour écrire toutes les lettres
de change qu'il tire sur ses correspondans; & l'autre,
nommé livre des acceptations, sur lequel il doit écrire
par ordre de date, les lettres de change qu'il est obligé
d'acquitter, en marquant le nom du tireur, la
somme, le tems de l'échéance & les noms de ceux
qui les lui ont présentées.
Banque
(Page 2:61)
Banque, se dit aussi du lieu où les banquiers s'assemblent
pour exercer leur trafic ou commerce; on
nomme ce lieu différemment, selon les pays: à Paris, c'est la place du change; à Lyon, le change; à
Londres & à Rouen, la bourse; à Marseille, la loge, &c. (G)
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Banques
(Page 2:62)
Banques à sel; ce sont des greniers sur les frontieres
de la Savoie, voisines de la France, où l'on
débite du sel aux faux - sauniers François, à raison de
quatre sous la livre, argent de France, poids de Geneve, qui est de dix - huit onces à la livre, pendant
que les Savoyards le payent quatre sous de Piémont.
La livre de Piémont n'est que de douze onces, ce qui
fait neuf deniers de plus sur l'argent, & un tiers sur
le poids, qui vaut un sou sept deniers, c'est - à - dire,
deux sous quatre deniers sur le tout; ainsi la différence
est de plus de moitié. C'est une des suites des traités
par lesquels la France s'est obligée à fournir à la Savoie jusqu'à la concurrence de 45 à 50 mille minots
conduits & rendus dans les différens endroits indiqués
par les traités.
La France fournit encore 5000 quintaux de sel de
Peccais à la ville de Geneve, 6000 à la ville de Valais, & 1522 à la ville de Sion: mais aucun de ces
pays ne fait, du bienfait du roi, un usage contraire
à sa destination, & les quantités se consomment dans
le pays, soit par besoin, soit par bonne - foi.
Banque
(Page 2:62)
Banque, se dit chez les Imprimeurs, du payement
qu'on fait du travail aux ouvriers de l'Imprimerie;
le jour de la banque est le samedi: on entend aussi
par banque, la somme entiere que chaque ouvrier
reçoit.
Banque
(Page 2:62)
Banque, chez les Passementiers, est l'instrument
propre à porter les rochets, ou bobines, pour ourdir: il y a des banques de plusieurs sortes; les unes,
outre cet usage, ont encore celui de pouvoir servir
de plioir; d'autres ressemblent assez à ces portevaisselles
appellés dressoirs, & ont, ou peuvent avoir,
double rang de broches; les premieres auroient aussi
cet avantage si on perçoit des trous paralleles dans
la largeur des trois petites planchettes qui sont vûes
droites dans nos planches de Passementerie, où sont
représentées les deux sortes de banques dont nous venons
de parler. En pratiquant ces trous paralleles,
on auroit la facilité de mettre tant de rochets en banque que l'on voudroit. On a, dans les mêmes planches,
une troisieme sorte de banque; c'est une espece
de poteau quarré dont la largeur n'est pas absolument
déterminée, puisque si l'on vouloit y mettre
deux rangs de broches, il faudroit qu'il fût plus épais
que lorsqu'il n'y en auroit qu'un rang; on fait entrer
dans ce poteau le bout pointu de ces broches, de
sorte qu'elles y demeurent invariables: on les place
parallelement les unes aux autres; on en peut mettre
tant qu'il en pourra tenir, en laissant toutefois
une distance telle que les bords des deux rochets ne
se puissent toucher; sans cette précaution ils s'empôcheroient
mutuellement de se mouvoir, ou mettroient
au moins les soies en danger de casser. Dans
le cas où ces bords de rochets, ou bobines, se trouveroient
trop hauts, & que ce frottement fût inévitable,
il faudroit pour lors espacer davantage les
broches les unes des autres, en laissant une place
vuide entre deux, on trouveroit ainsi l'espace dont
on avoit besoin: mais à quoi bon cette grande quantité
de broches, dira - t - on? lorsqu'on aura lû à l'article
Ourdir, que l'on n'ourdissoit qu'avec seize rochets;
il ne faut donc, continuera - t - on, que seize broches,
ou tout au plus trente - deux, ce qui n'exposera plus
au frottement qu'on craignoit. Quoique la regle générale
soit d'ourdir à seize rochets, ou tout au plus
à trente - deux, comme le pratiquent plusieurs ouvriers
qui par - là avancent plus vîte de moitié, façon
de travailler qui doit être peu suivie, parce qu'il est
bien plus difficile de veiller sur trente - deux rochets
que sur seize, & par conséquent plus facile d'échapper
un brin, ou même plusieurs qui viennent à casser: je n'en serai pas moins pour la quantité de broches
à cette banque; car au même article Ourdir,
à l'endroit où il est question des rubans rayés, on
voit qu'il faut, suivant le besoin, changer de conleur.
En supposant qu'on eût quatre couleurs à employer,
& qu'il y eut soixante - quatre broches à la
banque, on auroit quatre couleurs sous la main toutes
fois qu'il faudroit qu'on en changeât: d'abord
deux sur la même face, ayant seize broches de chaque
côté, puis en retournant la banque, encore deux
autres. On voit que ces broches ne sont pas posées
horisontalement, mais qu'au contraire le bout extérieur
est plus élevé que l'autre, en voici la raison:
si les broches étoient paralleles à l'horison, les rochets,
par la vîtesse avec laquelle ils se meuvent,
(car il faut qu'ils fassent bien des tours pendant que
le moulin de l'ourdissoir n'en fait qu'un) seroient en
danger de s'échapper des broches, inconvénient que
l'on évite par l'inclinaison des broches: étant ainsi
placées, il est bon d'ajuster à chacune un moule de
bouton, qui, par sa convexité, empêchera que le
rochet ne frotte en tant de parties contre la face platte
du poteau; la planche d'en bas, qui lui sert de
base, est revêtue des quatre côtés de triangles, ce
qui la rend propre à contenir les rochets, vuides ou
pleins, qu'on y veut mettre.
Banque
(Page 2:62)
Banque, partie du bois de métier d'étoffe de soie.
C'est un plateau de noyer de deux pouces environ
d'épaisseur, d'un pié de largeur, & deux piés de
long, dans lequel est enclavé le pié de devant le métier;
ce plateau sert à reposer les navettes pendant
que l'ouvrier cesse de travailler, & il retient le tenant
de l'ensuple de devant. Voyez à l'article Velours cizelé, l'explication détaillée des pieces du
métier.
Banque
(Page 2:62)
Banque, (en terme de Tabletier Cornetier.) est une
espece de banc triangulaire & à trois piés, sur lequel
l'ouvrier en peignes travaille à califourchons, & qui
a les mêmes parties, & le même usage que l'âne.
Voyez Ane, machine, description & figure.
Banque
(Page 2:62)
Banque, (Commerce.) c'est ainsi qu'on nomme
à certains jeux, comme à celui du commerce, les
cartes qui restent après qu'on en a donné à tous les
joüeurs le nombre qu'exige le jeu. La banque s'appelle
à d'autres jeux, talon, ou fond. Voyez Talon
& Fond.
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