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Le ministre ordinaire du baptême est l'évêque ou le prêtre: mais en cas de nécessité toutes personnes, même les femmes, peuvent baptiser.
Quelques - uns ont prétendu que dans la primitive Eglise on ne baptisoit que les adultes: mais c'est sans fondement; car quoiqu'on n'ait point dans l'Ecriture de textes précis qui marquent que des enfans ont été baptisés, & que quelques anciens peres, comme Tertullien, fussent persuadés que de baptiser les enfans avant qu'ils eussent atteint l'âge de raison, c'étoit les exposer à violer les engagemens de leur baptême; & qu'ainsi il étoit de la prudence & de la charité de n'admettre à ce sacrement que les adultes: il est néanmoins certain 1°. que les Apôtres ont baptisé des familles entieres, dans lesquelles il est très - probable qu'il se trouvoit des enfans: 2°. que la pratique actuelle de l'Eglise à cet égard est fondée sur la tradition des Apôtres, comme l'assûre S. Augustin, après S. Irénée & S. Cyprien. Ce dernier sur - tout consulté par l'évêque Fidus, s'il ne seroit pas à propos de fixer le tems du baptême des enfans au huitieme jour après leur naissance, comme celui de la circoncision l'étoit chez les Juifs, en conféra avec soixante - cinq autres évêques assemblés en concile à Carthage en 253, & répondit à Fidus: Quod tu putabas esse faciendum, nemo consentit: sed universi potius judicavimus, nulli hominum nato misericor diam Dei & gratiam denegandam. Quelqu'autorisée que fût cette pratique dans les premiers siecles de l'Eglise, il faut convenir qu'elle n'étoit pas généralement observée à l'égard de tous les enfans des fideles: les catéchumenes même différoient plusieurs années à recevoir le baptême. L'histoire ecclésiastique nous apprend que S. Ambroise ne fut baptisé qu'après avoir été élû évêque de Milan. On sait que l'empereur Constantin ne reçut ce sacrement qu'à l'article de la mort, & qu'il eut en cela bien des imitateurs d'un nom illustre dans l'Eglise. Plusieurs differoient ainsi leur baptême le plus long - tems qu'ils pouvoient, mais par des motifs très - différens; les uns par un esprit d'humilité, dans la crainte de n'être pas assez bien disposés pour recevoir dignement ce premier sacrement; les autres pour mener plus librement une vie déréglée, se flattant d'en obtenir le pardon à la mort par l'efficace du baptême. Les Peres s'éleverent avec tant de force contre les fausses raisons & le danger des délais dont on usoit pour recevoir si tard le baptême, qu'ils réussirent peu - à - peu à etablir l'usage qui subsiste aujourd'hui.
Quoique Jesus - Christ soit venu dans le monde pour ouvrir à tous les hommes la voie du salut, cependant il étoit d'usage & de regle dans la primitive Eglise de refuser le baptême à certaines personnes engagées dans des conditions ou professions notoirement criminelles, comme incompatibles avec la sainteté du Christianisme; à moins qu'elles ne renonçassent à cette profession ou à cet état. De ce nombre étoient les sculpteurs, fondeurs, ou autres ouvriers qui faisoient des idoles; les femmes publiques, les comédiens, les cochers, gladiateurs, musiciens, ou autres qui gagnoient leur vie à amuser le public dans le cirque ou l'amphithéatre; les astrologues, devins, magiciens, enchanteurs, ceux qui étoient adonnés aux crimes contre nature, ceux - mêmes qui étoient tcllement passionnés pour les représentations des jeux & du théatre, qu'ils refusassent de s'en abstenir dès qu'ils auroient embrassé la religion; les concubinai<cb->
On convient aujourd'hui qu'on ne doit pas baptiser les enfans des infideles, même soûmis à la domination des princes Chrétiens, malgré leurs parens, à moins que ces enfans ne soient en danger évident de mort; parce que cette violence est contraire au droit naturel qu'ont les peres & les meres sur leurs enfans; & que d'ailleurs elle exposercit le sacrement à une profanation certaine, par l'apostasie à laquelle ces peres & meres engageroient leurs enfans.
Quelques - uns ont crû qu'on devoit conférer le baptême aux morts, & même qu'on pouvoit le recevoir à leur place, fondés sur ce passage de S. Paul aux Corinthiens I. epit. ch. xv. vers. 30. alioquin quid facient qui baptisantur pro mortuis, si mortui non resurgunt: ut quid & baptisantur pro illis? passage sans doute mal entendu, & qui à la lettre ne signifie autre chose, sinon qu'on peut pratiquer en mémoire des morts des oeuvres de pénitence qui leur obtiennent la rémission des péchés qu'ils n'ont pas suffisamment expiés en cette vie: car le mot de baptême, dans un sens général & usité dans l'Ecriture, signifie quelquefois la pénitence, les afflictions & les souffrances. Ainsi dans S. Luc, Jesus - Christ parlant de sa passion, l'appelle un baptême: ch. xij. vers. 50. baptismo habeo baptisari; & dans S. Marc, ch. x. vers. 38. potestis . . . . baptismo quo ego baptisor baptisari. (G)
Bapteme (Page 2:65)
Chaque nation s'y prend diversement, & même les équipages d'une même nation l'exercent en différentes manieres. Voici celle qui est la plus ordinaire parmi les équipages François.
Pour préparatifs, on met une baille au pié du grand mât pleine d'eau de la mer; le pilote pour l'ordinaire se met auprès, le visage barbouillé, le corps revêtu & tout entortillé de garcettes, dont quelques - unes lui pendent des bras. Il est accompagné de cinq ou six matelots habillés de même: il tient entre ses mains un livre de cartes marines tout ouvert; aux environs il y a des matelots avec des seaux pleins d'eau; il y en a sur les vergues & sur les hunes. On amene celui qui doit être baptisé en grande cérémonie; on le fait asseoir sur une planche tenue aux deux bouts par deux matelots, & posée sur la baille pleine d'eau; on lui fait jurer sur le livre que tient le pilote, de pratiquer sur les autres la même cérémonie, lorsque l'occasion s'en trouvera; & dans l'instant les deux matelots renversent la planche, & font tomber l'homme dans la baille; en même tems ceux qui sont à la hune & sur les vergues lui jettent plusieurs seaux d'eau sur le corps. Les officiers & les passagers se rachettent d'une si ridicule cérémonie, en donnant quelque argent aux équipages: mais on ne fait point de grace à ceux qui ne donnent rien. On demande cependant permission au capitaine pour faire le baptême.
Un vaisseau qui n'a point encore passé la ligne ou le tropique, y est soûmis: mais le capitaine le rachette par quel>es rafraîchissemens qu'il donne aux gens de l'équipage, autrement ils couperoient l'éperon ou quelque autre partie du vaisseau: mais aujourd'hui beaucoup de capitaines abolissent cette ridicule cérémonie. (Z)
BAPTES (Page 2:65)
* BAPTES, (
Baptes (Page 2:66)
BAPTISTE (Page 2:66)
BAPTISTE, voyez
Hermites de S. Jean - Baptiste, voy.
BAPTISTERE (Page 2:66)
BAPTISTERE, s. m. (Théol.) c'est le lieu ou l'édifice
dans lequel on conserve l'eau pour baptiser. V.
Les premiers Chrétiens, suivant saint Justin martyr & Tertullien, n'avoient d'autres baptisteres que les fontaines, les rivieres, les lacs, ou la mer, qui se trouvoient plus à portée de leur habitation; & comme souvent la persécution ne leur permettoit pas de baptiser en plein jour, ils y alloient de nuit, ou donnoient le baptême dans leurs maisons.
Dès que la religion Chrétienne fut devenue celle des empereurs, outre les églises, on bâtit des édifices particuliers uniquement destinés à l'administration du baptême, & que par cette raison on nomma baptisteres.
Quelques auteurs ont prétendu que ces baptisteres étoient anciennement placés dans le vestibule intérieur des églises, comme le sont aujourd'hui nos fonts baptismaux. C'est une erreur. Les baptisteres étoient des édifices entierement séparés des basiliques, & placés à quelque distance des murs extérieurs de celles - ci. Les témoignages de saint Paulin, de saint Cyrille de Jérusalem, de saint Augustin, &c. ne permettent pas d'en douter.
Ces baptisteres ainsi séparés ont subsisté jusqu'à la
fin du
Ces édifices pour la plûpart étoient d'une grandeur considérable, eu égard à la discipline des premiers siecles, le baptême ne se donnant alors que par immersion, & (hors le cas de nécessité) seulement aux deux fêtes les plus solemnelles de l'année, Pâque & la Pentecôte. Le concours prodigieux de ceux qui se présentoient au baptême, la bienséance qui demandoit que les hommes fussent baptisés séparément des femmes, demandoient un emplacement d'autant plus vaste, qu'il falloit encore y ménager des autels où les néophytes reçussent la confirmation & l'eu<cb->
Les baptisteres avoient plusieurs noms différens, tels que ceux de Piscine, lieu d'illumination, &c. tous relatifs aux différentes graces qu'on y recevoit par le sacrement.
On trouve peu de choses dans les anciens auteurs
sur la forme & les ornemens des baptisteres, ou du
moins ce qu'on y en lit est fort incertain. Voici ce
qu'en dit M. Fleury sur la foi d'Anastase, de Grégoire
de Tours, & de Durand, dans ses Notes sur le pontifical
attribué au pape Damase.
Il n'y eut d'abord des baptisteres que dans les villes seules épiscopales; d'où vient qu'encore aujourd'hui le rit Ambroisien ne permet point qu'on fasse la bénédiction des fonts baptismaux les veilles de Pâque & de Pentecôte, ailleurs que dans l'église métropolitaine, d'où les églises paroissiales prennent l'eau qui a été bénite pour la mêler avec d'autre, depuis qu'on leur a permis d'avoir des baptisteres ou fonts particuliers. Dans l'église de Meaux les curés de la ville viennent baptiser les enfans depuis le samedi saint jusqu'au samedi suivant sur les fonts de l'église cathédrale. C'est un droit attaché à chaque paroisse en titre & à quelques succursales: mais non pas à toutes celles - ci, non plus qu'aux chapelles & aux monasteres, qui, s'ils en ont, ne les possedent que par privilége & par concession des évêques.
On confond aujourd'hui le baptistere avec les fonts
baptismaux. Anciennement on distinguoit exactement
ces deux choses, comme le tout & la partie.
Par baptistere, on entendoit tout l'édifice où l'on administroit
le baptême; & les fonts n'étoient autre
chose que la fontaine ou le réservoir qui contenoit les
eaux dont on se servoit pour le baptême. V.
BAQUIER (Page 2:66)
* BAQUIER, s. m. (Comm.) c'est ainsi qu'on appelle à Smyrne du coton de basse qualité, dont la valeur n'est pas considérable, & qui ne s'y fabrique pas en grande quantité.
BAR (Page 2:66)
BAR, en terme de Bâtiment, est une espece de civiere
avec laquelle des hommes portent des pierres
ordinairement de peu de grosseur.
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