ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"57"> autre matiere, dont la largeur & l'épaisseur sont peu considérables relativement à la longueur.

Le mot bande présente assez ordinairement à l'esprit, l'idée d'attache & de lien; cependant ce n'est pas là toùjours la destination de la bande.

Les termes bande, lisiere, barre, peuvent être considerés comme synonymes; car ils désignent une idée générale qui leur est commune, beaucoup de longueur sur peu de largeur & d'épaisseur: mais ils sont différentiés par des idées accessoires. La lisiere indique longueur prise ou levée sur les exémités d'une piece ou d'un tout; bande, largeur prise dans la piece, avec un peu d'épaisseur; barre, une piece ou un tout même, qui a beaucoup de longueur sur peu de largeur avec quelqu'épaisseur. Ainsi on dit la lisiere d'un drap; une bande de toile; une barre de fer.

Bandes (Page 2:57)

Bandes de Jupiter (en Astronomie) sont deux bandes qu'on remarque sur le corps de Jupiter, & qui ressemblent à une ceinture ou baudrier. V. Jupiter.

Les bandes ou ceintures de Jupiter sont plus brillantes que le reste de son disque, & terminées par des lignes paralleles. Elles ne sont pas toûjours de la même grandeur, & elles n'occupent pas toûjours la même partie du disque.

Elles ne sont pas non plus toûjours à la même distance: il semble qu'elles augmentent & diminuent alternativement. Tantôt elles sont fort éloignées l'une de l'autre; tantôt elles paroissent se rapprocher: mais c'est toûjours avec quelque nouveau changement. Elles sont sujettes à s'altérer de même que les taches du Soleil: une tache très - considérable que M. Cassini avoit apperçue sur Jupiter en 1665, ne s'y conserva que près de deux années. Elle parut pendant tout ce tems immobile au même endroit de la surface. On en détermina pour lors la figure, aussi bien que la situation par rapport aux bandes. Elle disparut enfin en 1667, & ne reparût que vers l'an 1672, où l'on continua de l'appercevoir pendant trois années consécutives. Enfin elle s'est montrée & cachée alternativement; de maniere qu'en 1708, on comptoit depuis 1665 huit apparitions completes. C'est par les révolutions de cette tache observées un grand nombre de fois, qu'on a découvert le tems de la révolution de Juper autour de son axe.

Il est vraissemblable que la terre que nous habitons est dans un état plus tranquille & bien différent de celui de Jupiter; puisque l'on observe dans la surface de cette planete des changemens, tels qu'il en arriveroit sur notre globe, si l'Océan par exemple changeant de lieu venoit à se répandre indifféremment sur toutes les terres, ensorte qu'il s'y formât de nouvelles mers, de nouvelles îles, & de nouveaux continens. Inst. astr. de M. le Monnier.

M. Huyghens a aussi découvert une espece de bande fort large dans la planete de Mars, qui est beaucoup plus foncée que le reste du disque, dont elle n'occupe que la moitié. (O)

Bandes (Page 2:57)

Bandes (en Architecture) se dit des principaux membres des architraves, des chambranles, impostes & archivoltes, qui pour l'ordinaire ont peu de saillie & de hauteur sur une grande étendue. On les nomme aussi fasce, du latin sascia, dont Vitruve se sert pour exprimer la même chose. Voyez Plate - bande.

On donne encore, dans les édifices bâtis de brique, le nom de bande aux bandeaux de cette matiere qui sont aux pourtours, ou dans les trumeaux des croisées.

On dit aussi bande de colonne, lorsqu'on veut parler du bossage dont on orne quelquefois le nud des ordres rustiques, comme aux colonnes du Luxembourg pointillées ou vermiculées; à celles du vieux Louvre; aux colonnes taillées d'ornemens de peu de relief, comme aux galeries du même palais du côté de la riviere. Voyez Bossages. (P)

Bande (Page 2:57)

Bande (en terme de Marine) signifie côté.

Bande du nord, c'est - à - dire le côté du nord, ou latitude septentrionale.

Bande du sud, ou latitude méridionale.

Bande se dit encore du côté ou flanc du vaisseau: avoir son vaisseau à la bande, mettre son vaisseau à la bande, c'est le faire pancher sur un côté appuyé d'un ponton, afin qu'il présente l'autre flanc quand on veut le nettoyer, ou lui donner le radoub, le braier, & étancher quelque voie d'eau.

Tomber à la bande, c'est tomber sur le côté.

Bande de Sabords (Page 2:57)

Bande de Sabords (terme de Manne) c'est toute une rangée de sabords sur le côté du vaisseau.

Bande (Page 2:57)

Bande, ou litre de toile goudronnée, qu'on met quelquefois sur les coutures d'un vaisseau.

Bande (Page 2:57)

Bande (en termes de Chirurgie) est une ligature beaucoup plus longue que large, qui sert à tenir quelque partie du corps enveloppée & serrée, pour la maintenir dans un état sain, ou le lui procurer.

La bande consiste en trois parties, le corps & les deux extrémités, que quelques - uns appellent tétes ou chefs; & d'autres, queues. Il y a des bandes à un seul chef, c'est - à - dire, qui ne sont roulées qu'à un bout, fig. 21. Pl. II. & d'autres à double chef, fig. 22. Pl. II.

De plus, il y en a qui sont roulées également, comme celles pour les fractures & les dislocations; d'autres qui sont divisées en plusieurs chefs, comme celles pour la tête, le menton; d'autres sont composées de plusieurs bandelettes unies & cousues ensemble, comme celles pour les testicules. Quelques - unes sont fort larges, comme celles pour la poitrine, le ventre, &c. d'autres étroites, comme celles pour les levres, les doigts, &c. Guidon conseille de faire la bande pour l'épaule, de six doigts de large; celle pour la cuisse, de cinq; celle pour la jambe, de cinq; celle pour le bras, de trois; & celle pour le doigt, d'un.

Il a deux sortes de bandes, les unes sont remedes par elles mêmes; telles sont celles qui servent aux fractures simples, à réunir les plaies, arrêter les hémorrhagies, &c. Les autres ne sont que contentives, c'est - à - dire qu'elles ne servent qu'à contenir les médicamens. La matiere des bandes est ordinairement du linge médiocrement fin, un peu élimé. Les bandes doivent être coupées à droit fil, & n'avoir ni ourlet ni lisiere. Voyez Bandage. (Y)

Bande (Page 2:57)

Bande, (en Commerce.) petit poids d'environ deux onces dont on se sert en quelques endroits de la côte de Guinée pour peser la poudre d'or. Dictionn. du Commerce, tom. I. p. 818. (G)

Bande (Page 2:57)

Bande, en termes de Blason, armoirie formée par deux lignes tirées diagonalement ou transversalement, c'est - à - dire, depuis le champ de l'écusson à la droite, jusqu'au bas de la gauche, en représentation d'un baudrier ou d'une écharpe passée sur l'épaule.

La bande est une des dix pieces honorables ordinaires: elle occupe la troisieme partie du champ, lorsqu'il est chargé, & la cinquieme lorsqu'il est uni. Elle est quelquetois denterée, engrelée, &c. les héraults d'armes parlent d'une bande dextre & d'une bande senestre: une bande se divise en bande tte, qui est la sixieme du champ; en jarretiere, qui est la moitié d'une bande; en valeur, qui est le quart de la bande; & en ruban, qui est la moitié de la valeur. Bande dextre est celle qui se nomme en terme propre & absolu bande, comme elle est définie plus haut: le mot dextre lui est annexé par l'usage, pour obvier à des méprises & la distinguer de la bande senestre, qui est ce que les héraults d'armes François appellent barre. Voy. Barre. (V)

Bande (Page 2:57)

Bande d'une selle, se dit en Manége de deux pieces de fer plates, larges de trois doigts, cloüées aux [p. 58] arçons pour la tenir en état. Mettre un arçon sur bande, c'est cloüer les deux bouts de chaque bande à chaque côté de l'arçon. Outre ces deux grandes bandes, l'arçon de devant en a une petite appellée bande du garot, avec un croissant pour tenir en état l'arcade du garot. L'arçon de derriere a aussi une petite bande pour le fortifier. (V)

Bande de derriere (Page 2:58)

Bande de derriere, en Bourserie, c'est une bande de cuir attachée aux deux bouts de la cartouche en - dessous, par laquelle on passe une autre bande de cuir qui sert à porter la cartouche. V. Cartouche.

Bande (Page 2:58)

Bande, chez les Imprimeurs, sont deux grandes tringles de bois de quatre piés & demi de long, sur trois pouces de large, recouvertes de lames de fer poli, ou à arrête, placées dans le milieu du berceau de la presse, & sur lesquelles roule le train. V. Berceau de Presse.

Bandes de toises (Page 2:58)

Bandes de toises, dans les Salines, & particulierement à Moyenvic, ce sont des cercles de fer par lesquels le haut des poelles est ceint & terminé.

Bande de tour (Page 2:58)

Bande de tour, terme de Pâtisserie, long morceau de pâte que les Pâtissiers nomment ainsi parce qu'il se met autour d'une tourte ou d'une autre piece, pour en contenir les parties intérieures ou supérieures.

Bande se dit encore en Pâtisserie d'un petit cordon de pâte qu'on étend en croix sur une tourte, & dont on forme plusieurs petits quarreaux qui servent d'agrémens à la piece.

Bandes de Billard (Page 2:58)

Bandes de Billard, terme de Paumier; ce sont quatre grandes tringles de bois rembourées de lisieres de drap, & recouvertes de morceaux de drap vert qui y sont attachés avec des clous de cuivre: on fixe ces bandes sur les bords de la table du billard par - dessus le tapis, avec des vis qui entrent dans la table; ces bandes sont rembourées d'une maniere bien ferme, afin de renvoyer les billes qui viennent y frapper.

BANDÉ (Page 2:58)

BANDÉ, adj. (en Blason.) terme qui convient à l'écusson également partagé en bandes: si les partitions sont en nombre impair, il faut d'abord nommer le champ, ensuite le nombre de bandes. Voyez Bande & Parti bandé . Miolans en Savoye, bandé d'or & de gueules. (V)

BANDEAU (Page 2:58)

BANDEAU, s. m. (en Architecture.) plate - bande unie qui se pratique autour des croisées ou arcades d'un bâtiment où l'on veut éviter la dépense, & qui differe des chambranles en ce que ceux - ci sont ornés de moulures, & que les bandeaux n'en ont point, à l'exception quelquefois d'un quart de rond, d'un talon ou d'une feillure, que l'on introduit sur l'arrête du tableau de ces mêmes portes ou croisées. (P)

Bandeau (Page 2:58)

* Bandeau, s. m. c'est (en Art milit.) le nom d'une des pieces de la ferrure de l'affut du canon, appliquée sur le flasque à l'endroit de la croce dont elle imite le cintre. Elle sert à fortifier cette partie de l'affut. Voyez à l'article Canon le détail & les proportions des parties de l'affut. Dans celui d'une piece de huit livres de balles, le bandeau peut avoir 6 piés 9 pouces 6 lignes, de largeur 3 pouces 4 lignes, & d'épaisseur 3 lignes.

Bandeau (Page 2:58)

Bandeau, s. m. les ouvriers qui exécutent des couronnes de souverains, de quelque maniere que ce soit, entendent par le bandeau la partie de la couronne qui la termine circulairement par en - bas, & qui ceint le front de celui qui la porte: ainsi, Planche derniere de la Serrurerie en ornemens, la partie de couronne q q qu'on voit chargée de diamans, est le bandeau de la couronne.

Bandeau (Page 2:58)

Bandeau, en Menuiserie, est une planche mince & étroite qui est au pourtour des lambris par le haut, & qui tient lieu de corniche lorsqu'il n'y en a point.

BANDELETTE (Page 2:58)

BANDELETTE, s. f. (en Architecture.) moulure plate qui a ordinairement autant de saillie que de hauteur, comme celle qui couronne l'architrave toscan & dorique, & qui se nomme filet ou listeau, selon la place qu'elle occupe dans les corniches ou autres membres d'architecture. (P)

BANDER (Page 2:58)

BANDER un arc (terme d'Architecture) ou une plate - bande, c'est en assembler les voussoirs & claveaux sur les cintres de charpente, & les fermer avec la clé.

On dit aussi bander un cable, en faisant tourner le treuil d'un gruau ou la roue d'une grue pour élever une pierre. (P)

Bander (Page 2:58)

Bander une voile; c'est (en Marine) coudre à la voile des morceaux de toile de travers ou diagonalement, afin qu'elle dure plus long - tems. (Z)

Bander (Page 2:58)

Bander, v. act. en terme de Bijoutier, c'est redresser une moulure, par exemple, en la bandant au banc sans la tirer avec violence. Voyez Banc.

Bander (Page 2:58)

Bander, v. act. en terme de Pâtissier, c'est garnir une tourte de plusieurs petits cordons en croix.

Bander (Page 2:58)

Bander le semple, dans les Manufactures en soie & boutiques des Passementiers, c'est donner aux cordes du semple une tension telle qu'on puisse prendre librement les cordes que le lacs amene.

Bander (Page 2:58)

Bander, v. n. terme de Fauconnerie; on dit de l'oiseau qui se tient sur les chiens faisant la cresserelle, cet oiseau bande au vent.

Bander (Page 2:58)

Bander une balle à la paume, c'est enlever une balle en mouvement ou arrêtée, & l'envoyer dans les filets.

Bander (Page 2:58)

Bander les dames au trictrac, c'est les charger ou en trop mettre sur la même fleche. Voyez Fleche.

Bander (Page 2:58)

* Bander, (Géog.) ville du Mogolistan en Asie, dans le royaume & sur le golfe de Bengale, près de Chatigan, & à l'embouchure la plus orientale du Gange.

Bander - Abassi (Page 2:58)

* Bander - Abassi, ou Gomron, (Géog.) ville maritime d'Asie dans la province de Kerman en Perse, sur le golfe d'Ormus. Long. 75. lat. 27.

Bander - Congo (Page 2:58)

* Bander - Congo, (Géog.) ville maritime d'Asie en Perse, sur le golfe Persique, dans la province de Farsistan.

BANDIER (Page 2:58)

BANDIER, terme usité en quelques Coûtumes, dans la même signification que banal. Voyez Banal. (H)

BANDINS (Page 2:58)

BANDINS, s. m. pl. (en Marine.) ce sont les lieux où l'on s'appuie quand on est debout dans la poupe, & qui sortent, outre la longueur du corps, d'environ une toise pour soûtenir avec les grandes consoles une espece de banc fermé par - dehors de petits balustres, qu'ils nomment jalousie de mestre de poupe, & d'une piece figurée à jour qu'ils nomment couronnement. V. dans la Planche III. fig. 2. la lettre C qui marque les bandins. (Z)

BANDO, ou AZMER (Page 2:58)

BANDO, ou AZMER, voyez Azmer.

BANDOIR (Page 2:58)

BANDOIR, s. m. c'est ainsi que les Passementiers appellent le bâton qui passe dans la noix du bandage du battant. Voyez Bandage.

BANDOULIERE (Page 2:58)

BANDOULIERE, s. f. (Art milit.) est un large baudrier de cuir passé par - dessus l'épaule droite, & pendant en bas au - dessous du bras gauche, porté par les anciens mousquetaires, tant pour soûtenir leurs armes à feu, que pour le port de leurs cartouches; lesquelles étant mises dans de petits étuis de bois, couverts de cuir, étoient pendues au nombre de 12 à chaque bandouliere.

Le mot est originairement François, bandouiller, formé apparemment de bandoulier, une sorte de bandits infestans particulierement les Pyrénées; lesquels étoient autrefois distingués par cette piece de fourniture, & étoient eux - mêmes ainsi dénommés, quasi ban de voliers, un bande de voleurs.

Les cavaliers portent encore la bandouliere de même que les soldats. Ces bandoulieres sont de buffle:

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