ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"35"> fourneau C, dont on voit le cendrier en E, & la grille en F; on jette le lard du bac B dans la chaudiere G, placée dans un massif de brique & de maçonnerie, sur le fourneau C. Les bacs 1, 2, 3, qui sont tous moins élevés les uns que les autres, communiquent entr'eux par les gouttieres H; ils sont pleins d'eau fraiche. Lorsque le lard est délayé, on le jette du bac B, dans la chaudicre G, comme on vient de dire. On l'y laisse fondre; à mesure qu'il se fond, l'huile se forme & s'éleve à la surface. On la ramasse avec des cuillieres, & on la jette dans le bac 1: à mesure qu'elle s'amasse dans le bac 1, elle descend dans le bac 2, & du bac 2, dans le bac 3. Au sortir du bac 3, on l'entonne dans des barriques pour être vendue.

On la fait passer successivement par ces bacs pleins d'eau, afin qu'elle se refroidisse plus promptement. Après qu'on a enlevé l'huile, il reste dans la poelle un marc, des grillons, ou, pour parler la langue de l'art, des crotons. On prend ces crotons, & on les jette sur un grillage de bois dont un des bouts porte sur le massif de la chaudiere, & l'autre bout à l'extrémité d'un long bac qui correspond à toute la longueur du grillage, & qui reçoit l'huile qui tombe des crotons qui s'égouttent sur le grillage. Voyez fig. 2. A, bac où l'on met le lard au sortir des barriques. B, fourneau. C, cendrier. D, grille. E, chaudiere. G H, grillage à égoutter le croton. I K, bac qui reçoit les égouttures. Fig. 3. plan des mêmes choses. A, bac à lard. C, chaudiere. D E, grillage. F G, bac à égouttures.

Les Basques, dans le commencement, faisoient la pêche dans la mer Glaciale, & le long des côtes de Grocnland, où les baleines, qu'on appelle de grande baie, sont plus longues & plus grasses que dans les autres mers: l'huile en est aussi plus pure, & les fanons de meilleure qualité, sur - tout plus polis, mais les navires y courent de très - grands dangers, à cause des glaces qui viennent souvent s'y attacher, & les font périr sans ressource. Les Hollandois l'éprouvent tous les ans de la maniere du monde la plus triste.

Les côtes de Groenland ayant insensiblement rebuté les Basques, ils allerent faire leur pêche en pleine mer, vers l'ile de Finlande, dans l'endroit nommé Sarde, & au milieu de plusieurs bas - fonds. Les baleines y sont plus petites qu'en Groenland, plus adroites, s'il est permis de parler ainsi d'un pareil animal, & plus difficiles à harponner, parce qu'elles plongent alternativement, & reviennent sur l'eau. Les Basques, encore rebutés, ont quitté ce parage, & ont établi leur pêche dans le détroit de Davis, vers l'ile d'Inseo, souvent environnée de glaces, mais peu épaisses. Ils y ont trouvé les deux especes de baleines connues sous le nom de grandes baies, & de Sarde. Voyez la péche des baleines, dans l'ouvrage de M. Desiandes, que nous avons déjà cité.

La pêche des baleines, que nous avons apprise aux Hollandois, est devenue si considérablé pour eux, qu'ils envoyent tous les ans sur nos ports sept à huit mille barrils d'huile, & du savon à proportion.

Quelqu'utile que soit cette pêche, il s'est passé des siecles sans que les hommes ayent osé la tenter. C'étoit, au tems de Job, une entreprise qu'on regardoit comme si fort au - dessus de leurs forces, que Job mème se sert de cét exemple pour leur faire sentir leur foiblesse, en comparaison de la toute - puissance divine. An extrahere poteris leviathan hamo, & fune ligabis linguam ejus? Numquid pones circulum in naribus ejus, aut armillá perforabis maxillam ejus? Numquid multiplicabit ad te preces, aut loquetur tibi mollia? Numquid saciet tecum pactum, & accipies eum servum sempiternum? Numquid illudes ei quasi avi, aut ligabis eum ancillis tuis? Concident eum amici? Divident illum. negociatores? Numquid implebis sagenas pelle ejus, & gurgustium piscium capite illius? Pone super eum manum tuam, memento belli; nec ultra addas loqui. « Homme, enleveras - tu la baleine avec l'hameçon, & lui lieras - tu la langue avec une corde? Lui passeras - tu un anneau dans le nez, & lui perceras - tu la mâchoire avec le fer? La réduiras - tu à la supplication & à la priere? Fera - t - elle un pacte avec toi, & sera - t - elle ton esclave éternel? Te joüerastu d'elle comme de l'oiseau, & servira - t - elle d'amusement à ta servante? Tes amis la couperont - ils par pieces, & tes négocians la trafiqueront - ils par morceaux? Rempliras - tu ton filet de sa peau, & de sa tête, le réservoir des poissons? Mets ta main sur elle; souviens - toi de la guerre, & ne parle plus ».

En vain les incrédules voudroient - ils mettre en contradiction le discours de Job avec l'expérience d'aujourd'hui: il est évident que l'Ecriture parle ici d'après les notions populaires de ces tems - là, comme Josué quand il dit, arrête - toi Soleil. L'exemple du livre de Job est bien choisi; montre parfaitement la hardiesse de la tentative des Basques, & prouve qu'une exactitude scrupuleuse & peu nécessaire dans des raisonnemens physiques, nuiroit souvent au sublime.

Les anciens ne disent autre chose des baleines, sinon qu'elles se jettent quelquefois d'elles - mêmes à terre pour y joüir de la chaleur du soleil qu'elles aiment, & que d'autres échoüent ou sont poussées sur les bords de la mer, par la violence de ses vagues. Si Pline rapporte que l'empereur Claude a donné le plaisir, au peuple Romain, d'une espece de pêche où l'on prit une baleine, il observe en même tems que ce monstre marin avoit échoüé au port d'Ostie; qu'aussi - tôt qu'on l'apperçut dans le détroit, l'empereur en fit fermer l'entrée avec des cordes & des filets, & que ce prince, accompagné des archers de la garde prétorienne, en fit monter un certain nombre dans des esquifs & des brigantins, qui lancerent piusieurs dards à cet animal, dont il fut blessé à mort; que dans le combat, il jetta une si grande quantité d'eau par son évent ou tuyau, qu'il en mit à fond l'un des esquifs: mais cette histoire est rapportée comme un fait rare & singulier; ainsi, il demeure toûjours pour constant que l'usage de cette pêche n'étoit pas commun.

Et pourquoi l'auroit - il été? on ne connoissoit presque pas, dans ces premiers tems, le profit qu'on en pouvoit tirer. Juba, roi de Mauritanie, écrivant au jeune prince Caïus César fils d'Auguste, lui manda qu'on avoit vû en Arabie des baleines de six cens piés de long & de trois cens soixante piés de large, qui avoient remonté de la mer dans un fleuve d'Arcadie, où elles avoient échoüé. Il ajoûte que les marchands Asiatiques recherchoient avec grand soin la graisse de ce poisson, & des autres poissons de mer; qu'ils en frottoient leurs chameaux pour les garantir des grosses mouches appellées taons, qui craignent fort cette odeur. Voilà, selon Pline, tout l'avantage que l'on tiroit alors des baleines. Cet auteur fait ensuite mention de quarante - deux sortes d'huile, & l'on n'y trouve point celle de ce poisson: on savoit encore si peu profiter de ce poisson, sous les regnes de Vespasien, de Tite, de Domitien & de Nerva, que Plutarque rapporte que plusieurs baleines avoient échoüé en donnant de travers aux côtes de la mer, comme un vaisseau qui n'a point de gouvernail; que lui - même en avoit vû dans l'île d'Ancire; qu'une entre les autres, que les flots avoient jettée sur le rivage proche la ville de Bunes, avoient tellement infecté l'air, par sa putréfaction, qu'elle avoit mis la peste dans la ville & dans les environs.

Voici comment on prétend que nos Biscayens du cap - Breton près de Bayonne, & quelques autres pê<pb-> [p. 36] cheurs, ont été engagés à la pêche des baleines. Il paroît tous les ans sur leurs côtes, vers l'hyver, de ces baleines qui n'ont point d'évent, & qui sont fort grasses: l'occasion de pêcher de ces poissons se présenta donc dans leur propre pays, & ils en profiterent. Ils se contenterent de ces baleines pendant fort long - tems: mais l'observation qu'ils firent ensuite, que ces monstrueux poissons ne paroissoient dans les mers de ce pays - là qu'en certaines saisons, & qu'en d'autres tems ils s'en éloignoient, leur fit naître le dessein de tenter la découverte de leur retraite. Quelques pêcheurs du cap - Breton s'embarquerent & firent voile vers les mers de l'Amérique, & l'on prétend que ce fùt eux qui découvrirent les premiers les îles de Terre - Neuve, & la terre - ferme du Canada, environ cent ans avant les voyages de Christophle Colomb, & qu'ils donnerent le nom de cap - Breton, leur patrie, à une de ces îles, nom qu'elle porte encore. Voyez Corneil. Witfl. Ant. Mang. Ceux qui sont de ce sentiment ajoûtent que ce fut l'un de la nation de ces Biscayens qui donna avis de cette découverte à Colomb, l'an 1492, & que celui - ci s'en fit honneur: d'autres croyent que ce ne fut que l'an 1504 que ce premier voyage fut entrepris par les Basques, auquel cas il seroit postérieur à celui de Colomb. Quoi qu'il en soit, il est certain qu'ils découvrirent, dans les mers qui sont au nord de l'Amérique, un grand nombre de baleines, mais en même tems, qu'ayant aussi reconnu qu'elles sont encore plus abondantes en morues, ils préférerent la pêche de ce dernier poisson, à la pêche de l'autre.

Lorsque le tems approche où les navires baleiniers doivent revenir, il y a toûjours des matelots en sentinelle dans le port de Succoa. Les premiers qui découvrent un bâtiment prêt à arriver, se hâtent d'aller à sa rencontre, & se font payer un droit de 30 sous par homme. Quelque tems qu'il fasse, ils s'embarquent sans rien appréhender, & se chargent de mouiller le bâtiment à un des endroits connus de la bonne rade. « Il est, dit M. Deslandes, aisé de voir que l'intérêt seul ne les guide point: rien, en effet, n'est plus modique, sur - tout dans les mauvais tems, & lorsque la mer brise contre une côte toute de fer, que la rétribution qu'on leur donne: mais ils seroient infiniment affligés de voir périr leurs compatriotes, & c'est un service d'humanité qu'ils se rendent mutuellement ».

Baleine (Page 2:36)

* Baleine, (le blanc de) n'est autre chose qu'une préparation de cervelle de cachalots, qui se fait à Bayonne & à Saint Jean de Luz. Prenez la cervelle de cet animal; fondez - la à petit feu; jettez - la ensuite dans des moules comme ceux des sucreries; laissez - la égoutter son huile & se refroidir; refondez - la ensuite, & continuez de la faire égoutter & fondre jusqu'à ce qu'elle soit bien purisiée & bien blanche: coupez - la ensuite & la remettez en écaille de la forme de celles qu'on nous vend. Il faut choisir ces écailles belles, blanches, claires, & transparentes, d'une odeur sauvagine, & sans aucun mêlange de cire blanche, & les tenir dans des barrils ou des vaisseaux de verre bien fermés.

Je ne prétens point contredire M. Pomet sur la nature & la maniere de faire le blanc de baleine, dit M. James dans son Dictionnaire de Medecine; j'ai pourtant vû, ajoûte - t - il, du blanc de baleine qui n'avoit essuyé aucune préparation, & qu'on s'étoit contenté de mettre dans des sacs de papier pour en absorber l'huile; & je puis assûrer que ce n'est ni l'huile, ni le sperme de la balcine, mais une substance particuliere qu'on trouve dans la tête de ce poisson. On le trouve aussi dans d'autres endroits que la tête; mais il y est moins bon. Voyez à l'article Cachalot, ce qu'il y a de vrai ou de faux dans ce sentiment de M. James.

Baleine (Page 2:36)

Baleine, (le blanc de) Mat. med. est un re dans plusieurs cas; on l'employe d'ordinaire pour les meurtrissures, les contusions internes, & aprês l'a<-> couchement; c'est un balsamique dans plusieurs maladies de la poitrine; il déterge & consolide; il est très - sùr & très - efficace dans les toux qui viennent d'un catarrhe opiniâtre, d'érosion, d'ulcération, aussi bien que dans les pleurésies & les abscès internes; c'est un consolidant, lorsque la mucosité des intestins a été emportée par l'acrimonie de la bile, comme dans les diarrhées & les dyssenteries. Il convient aussi dans les ulceres des reins & pour l'épaississement du sang; il ramollit & relâche les fibres; il contribue souvent à l'expulsion de la gravelle, en élargissant les passages; on l'employe en forme d'électuaire & de bol, avec des conserves convenables & autres choses de cette espece; & lorsqu'on a eu le soin de le mêler comme il faut, il est difficile que le malade le découvre sous cette forme: on le dissout aussi par le moyen d'un jaune d'oeuf, ou bien on le réduit en émulsion; la dose ordinaire est d'environ demi - gros.

Employé à l'extérieur il est émollient, consolidant; il sert sur - tout dans la petite vérole, & l'on en oint les pustules lorsqu'elles commencent à se durcir, après l'avoir mêlé avec de l'huile d'amandes douces. Il n'y a pas long - tems qu'on s'en sert dans cette maladie, quoiqu'il ait été en usage du tems de Schroder, pour dissiper les crevasses que laissent la galle & les pustules.

On l'employe souvent comme un cosmétique dans le fard, & dans les pâtes avec lesquelles on se lave les mains. (N)

Baleine (Page 2:36)

Baleine, (en Astronomie.) est une grande constellation de l'hémisphere méridional sous les Poissons, & proche de l'eau du Verseau. V. Constellation.

Il y a dans la baleine 22 étoiles selon le catalogue de Ptolomée; 21, selon le catalogue de Tycho; 22, selon Hevelius; & 78, dans le catalogue Britannique. (O)

BALEVRES (Page 2:36)

BALEVRES, s. f. pl. (terme d'Architecture.) du Latin bislabra, qui a deux levres; c'est l'excédent d'une pierre sur une autre près d'un joint, dans la douille d'une voute, ou dans le parement d'un mur; & on retaille les balevres en ragréant: c'est aussi un éclat près d'un joint occasionné dans la pierre, parc que le premier joint étoit trop serré. (P)

Balevres (Page 2:36)

Balevres, (en Fonderie en grand.) on donne ce nom à ces inégalités qu'on apperçoit sur la surface des pieces fondues, & qu'il faut reparer ensuite: elles sont occasionnées dans la fonte n grand par les cires, & les jointures des assises: on a soin par cette raison que les jointures des assises tombent aux endroits de la figure les moins remarquables, afin que les balevres en soient plus faciles à reparer; dans la fonte en petit, les balevres viennent des défauts de l'assemblage des pieces qui composent le moule & les cires. On a ainsi que dans la sonte en grand, l'attention de les écarter des parties principales, & la même peine à les reparer.

BALI (Page 2:36)

* BALI, (Géog.) ville d'Asie, capitale de l'île & du royaume de même nom, aux Indes. Long. de l'ile 133 - 135. lat. 9.

Bali (Page 2:36)

* Bali, (Géog.) royaume d'Afrique, dans l'Abyssinie: le fleuve Havasch le traverse.

BALISCORNE, ou BASSECONDE (Page 2:36)

BALISCORNE, ou BASSECONDE, s. f. on donne dans les grosses forges ce nom à une piece de fer M X, fixée sur le dessus de la caisse des soufflets par des attaches de fer N N, qui l'embrassent: le bout M en est arrondi, & c'est sur cette partie que portent les cammes de l'arbre qui fait baisser la caisse. Voyez Planche VII. fig. 1. des grosses forges.

BALISES (Page 2:36)

BALISES, s. f. (termes de mer & de rivieres.) c'est une marque que l'on met sur un banc dangereux pour avertir les vaisseaux de l'éviter. Ces marques sont

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