ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"27"> seront la différence en gravité de deux quantités, l'une d'eau, l'autre de la liqueur qu'on a voulu examiner, & dont le volume est égal à celui de la boule de verre. Supposons donc que le poids dir volume d'eau dont la boule occupe la place, soit de 803 grains; si nous ajoûtons à ce nombre celui des grains qu'il aura fallu ajoûter sur le plateau auquel la boule est attachée, ou si nous ôtons de 803 grains le nombre de ceux qu'il auroit fallu mettre sur le plateau opposé, le reste sera le poids du volume du fluide égal à celui de la boule, & la gravité spécifique de l'eau sera à celle de ce fluide comme 803 est à ce reste; enfin si on divise ce même reste par 803, le quotient exprimera la gravité spécifique du fluide, l'unité exprimant celle de l'eau.

Pour rendre ceci plus sensible par un exemple, supposons qu'on veuille savoir la gravité du lait: plongeant dans cette liqueur la boule telle qu'elle est attachée à la balance, on trouve qu'il faut mettre 28 grains sur le plateau auquel elle est suspendue, pour rétablir l'équilibre: ajoûtant donc 28 grains à 803, la somme sera 831; & ainsi la gravité spécifique du lait sera à celle de l'eau, comme 803 à 831. On peut donc par le moyen de la balance hydrostatique: 1°. connoitre la pesanteur spécifique d'une liqueur: 2°. comparcr les pesanteurs spécifiques de deux liqueurs: 3°. comparer les gravités spécifiques de deux corps solides; car si deux corps solides pesent autant l'un que l'autre dans l'air, celui qui a le plus de pesanteur spécifique, pesera davantage dans l'eau: 4°. comparer la gravité spécifique d'un corps solide avec celle d'une liqueur; car la gravité spécisique du corps est à celle de la liqueur, comme le poids du corps dans l'air, est à ce qu'il perd de son poids dans la liqueur. Voyez aussi Aréometre.

Le Docteur Hoo a imaginé une balance hydrostatique qui peut être d'une grande utilité pour examiner la pureté de l'eau, &c. Elle consiste en un ballon de verre d'environ trois pouces de diametre, lequel a un col étroit d'une demi - ligne de diametre: on charge ce ballon de minium afin de le rendre tant soit peu plus pesant qu'un pareil volume d'eau, on le trempe ensaite dans l'eau après l'avoir attaché au bras d'une exacte balance, qui a un contrepoids à l'autre bras. Cela fait, on ne sauroit ajoûter à l'eau la plus petite quantité de sel, que le col du ballon ne s'éleve au - dessus de l'eau d'un demi - pouce plus qu'il n'étoit d'abord. En effet, l'eau devenant plus pesante par l'addition du sel, le ballon qui y étoit auparavant en équilibre, doit s'elever. Transact. Philosoph. n°. 197.

Plusieurs savans se sont donné la peine de rédiger en table les pesantcurs d'un grand nombre de matieres tant solides que fluides: on doit assûrément leur savoir gré de ce travail, & l'on en sent toute la difficulté, quand on pense aux attentions scrupuleuses, & au tems qu'on est obligé de donner à ces sortes de recherches: mais leurs expériences, quelque exactes qu'elles ayent été, ne peuvent nous servir de regle que comme des à - pou - près; car les individus de chaque espece varient entr'eux quant à la densité, & l'on ne peut pas dire que deux diamans, deux morceaux de cuivre, deux gouttes de pluie, soient parfaitement semblables. Ainsi quand il est question de savoir au juste la pesanteur spécifique de quelque corps, il faut le mettre lui - même à l'épreuve; c'est le seul moyen d'en bien juger. Au reste on sera sans doute bien - aise de trouver ici une table dressée sur des expériences fort exactes. Il suffit de dire qu'elles sont de M. Musschembroek. Les pesanteurs specifiques de toutes les matieres énoncées dans cette table, sont comparées à celles de l'eau commune, & l'on prend pour eau commune celle de la pluie dans une température moyenne; ainsi quand on voit dans la table, eau de pluie 1, 000, or de coupelle 19, 640, air 1, oe 1 1/4, c'est - à - dire, que la pesanteur specifique de l'or le plus fin, est à celle de l'eau, comme 19 àpeu - près à 1, & que la pesanteur de l'air n'est presque que la millieme partie de celle de l'eau.

Table alphabétique des matieres les plus connues, tant solides que fluides, dont on a éprouvé la pesanteur spécifique.

Acier flexible & non trempé     7,  738.
Acier trempé                    7,  704.
Agate d'Angleterre              2,  512.
Air                             0,  001 1/4.
Albâtre                         1,  872.
Alun                            1,  714.
Ambre                           1,  040.
Amiante                         2,  913.
Antimoine d'Allemagne           4,  000.
Antimoine d'Hongrie             4,  700.
Ardoise bleue                   3,  500.
Argent de coupelle             11,  091.
Bismuth                         9,  700.
Bois de bresil                  1,  030.
       cedre                   0,  613.
       orme                    0,  600.
       gayac                   1,  337.
       ébene                   1,  177.
       érable                  0,  755.
       frêné                   0,  845.
       bouis                   1,  030.
Borax                           1,  720.
Caillou                         2,  542.
Camphre                         0,  995.
Charbon de terre                1,  240.
Cinabre naturel                 7,  300.
       artificiel              8,  200.
Cire jaune                      0,  995.
    rouge                      2,  689.
    blanche                    2,  500.
Corne de boeuf                  1,  840.
        cerf                   1,  875.
Crystal de roche                2,  650.
       d'ande               2,  720.
Cuivre de Suede                 8,  784.
      jetté en moule           8,  000.
Diamant                         3,  400.
Ecailles d'huître               2,  092.
Encens                          1,  071.
Eau commune ou de pluie         1,  000.
   distillée                   0,  993.
   de riviere                  1,  009.
Esprit - de - vin rectifié        0,  866.
             de térébenthine   0,  874.
Etain pur                       7,  320.
     allié d'Angleterre        7,  471.
Fer                             7,  645.
Gomme Arabique                  1,  375.
Grenat de Boheme                4,  360.
      de Suede                 3,  978.
Huile de lin                    0,  932.
     d'olive                   0,  913.
     de vitriol                1,  700.
Karabé ou ambre jaune           1,  065.
Lait de vache                   1,  030.
Litarge d'or                    6,  000.
       d'argent                6,  040.
Magnese                         3,  530.
Marbre noir d'Italie            2,  704.
      blanc d'Italie           2,  707.
Mercure                        13,  593.
Noix de galle                   1,  034.
Or d'essai ou découpé          19,  640.
  de Guinée                   18,  888.
Os de boeuf                     1,  656.
Pierre sanguine                 4,  360.
[p. 28]

Pierre calaminaire              5,  000.
    à fusil opaque             2,  542.
    transparente               2,  641.
Poix                            1,  150.
Sang humain                     1,  040.
Sapin                           0,  550.
Sel de glauber                  2,  246.
   ammoniac                    1,  453.
   gemme                       2,  143.
   polychreste                 2,  148.
Soufre commun                   1,  800.
Talc de Venise                  2,  780.
Tartre                          1,  849.
Turquoise                       2,  508.
Verd - de - gris                  1,  714.
Verre blanc                     3,  150.
Verre commun                    2,  620.
Vin de Bourgogne                0,  953.
Vinaigre de vin                 1,  011.
Vitriol d'Angleterre            1,  880.
Yvoire                          1,  825.

Cet article est en partie de M. Formey. (O)

Balance (Page 2:28)

* Balance, voyez Romaine, Fleau, Peson, Porte - Balance. La balance commune n'est autre chose qu'un fléau suspendu par le milieu, & soûtenant par ses extrémités des plateaux ou bassins attachés avec des cordes. Voyez jig. 5. du Balancier, une balance qui ne differe de la commune que parce qu'elle est plus petite, & qu'elle a un porte - balance; f, f, le fléau ou traversin; l, la languette; p, un des pivots; il a son correspondant; b, le braié; c, la chasse; q. q, les deux bassins ou plateaux; s, s, s, les cordes qui les soûtiennent; r, r, les crochets ou anneaux qui embrassent les cordes.

La balance fine ou le trebuchet, ne differe de la balance commune, que parce qu'étant destinée à peser des matieres précieuses, où la moindre quantité de trop ou de trop peu, fait une différence considérable pour le prix; elle est sort petite, & travaillée avec la derniere précision.

Balance sourde: celle - ci n les bouts de son fleau plus bas que son clou, & sa chappe soûtenue en l'air par une guindole ou guignole; elle est d'usage dans les monnoies.

Balance d'essai, c'est la balance de la figure 5 enfermée dans une lanterne de verre avec son portebalance, comme on voit figure 7; comme on y pese l'or & l'argent, on a pris la précaution de la lanterne, contre l'agitation que l'air pourroit causer à ses bassins.

Balance de chandelier: celle - ci quand elle est petite, a les bassins en forme de seaux, on y met la chandelle debout; & quand elle est grande, ses bassins sont presqu'entierement plats, afin qu'on y puisse coucher la chandelle. C'est du reste la même chose que la balance commune.

En général, il y a autant de différentes sortes de balances possibles, que de moyens différens possibles d'établir & de rompre l'équilibre établi entre les différentes parties d'un levier, ou d'un corps qui en fait la fonction.

Balance (Page 2:28)

Balance, Libra (Astron.) est aussi un des douze signes du zodiaque, précisément opposé au bélier: on l'appelle balance, parce que les jours & les nuits sont d'égale longueur lorsque le soleil entre dans ce signe, ce qui arrive à l'équinoxe d'automne.

Le catalogue Britannique met les étoiles de la constellation de la balance au nombre de 46. (O)

Balance (Page 2:28)

Balance, s. f. (en Mytholog.) est le symbole de l'équité. La Justice la tient à sa main. Celle que représente le septieme signe du zodiaque fut à l'usage d'Astrée; ce fut - là qu'elle déposa cette juste balance, lorsqu'elle se retira de la terre au ciel, à l'approche du fiecle de fer.

Balance de Commerce (Page 2:28)

Balance de Commerce, signifie une égalité entre la valeur des marchandises achetées des étrangers, & la valeur des productions d'un pays transportées chez d'autres nations.

Il est nécessaire que cette balance soit gardée parmi les nations commerçantes; & si elle ne peut l'être en marchandises, elle le doit être en especes.

C'est par ce moyen qu'on connoît si une nation gagne ou perd par son commerce étranger ou par quelque branche de ce commerce, & par conséquent si cette nation s'enrichit ou s'appauvrit en le continuant.

Il y a diverses méthodes pour arriver à cette connoistance.

1°. La plus reçûe est de prendre une exacte notion du produit que rapportent à proportion les marchandises exportées ou envoyées à l'étranger, & les marchandises importées, c'est - à - dire celles qu'on a tirées de lui. Si les premieres excedent les dernieres, il s'ensuit que la nation qui a fait les exportations est en chemin de gagner, dans l'hypothese que l'excédent est rapporté en argent monnoyé ou non monnoyé; & ainsi augmente le thrésor de cette nation. Mais cette méthode est incertaine, parce qu'il est difficile d'avoir un compte véritable des marchandises, soit importées soit exportées, les registres des douanes ne pouvant pas les fournir à cause des contrebandes qui se font particulierement de marchandises belles & rares, comme points, dentelles, joyaux, rubans, soies, toiles fines, &c. qu'on peut cacher en un petit volume; & même des vins, eauxde - vie, thé, &c. à quoi il faut ajoûter les divers accidens qui affectent la valeur du fonds soit sorti soit rentré, comme pertes faites sur mer, par marchés, banqueroutes, saisies, &c. D'ailleurs, pour ce qui concerne les négoces particuliers, il y a divers pays où les ouvrages de nos manufactures que nous y envoyons ne sont pas en grande considération; cependant ce que nous en rapportons est nécessaire pour pousser notre commerce en général, comme le trafic en Norvege pour du mairein & des provisions navales. D'un autre côté le commerce de la compagnie des Indes orientales est beaucoup plus avantageux, parce que les marchandises importées excedent de beaucoup les marchandises exportées, que nous vendons beaucoup des premieres aux étrangers, & que nous en consumons beaucoup dans le royaume, par exemple, des indiennes & des soies au lieu des toiles & soies des autres pays, qui nous coûteroient plus cher.

2°. La deuxieme méthode est d'observer le cours du change; car s'il est ordinairement au - dessus de la valeur intrinseque ou de l'égalité des especes étrangeres, nous perdons non - seulement par le change, mais encore par le cours général de notre commerce. Mais cette méthode est encore imparfaite, puisque nous trasiquons dans plusieurs pays où le cours du change n'est point établi.

3°. La troisieme méthode, qui est du chevalier Jos. Child, se prend de l'accroissement ou de la diminution de notre commerce & de nos navires en général; car si ces deux points viennent à diminuer, quelque profit que puissent faire des particuliers, la nation perd, & elle gagne dans l'hypothese contraire. Cet auteur établit comme une regle infaillible, que dans toutes les parties du monde où le commerce est grand, continue sur ce pié & augmente de jour en jour aussi - bien que le nombre des navires, par succession de tems ce commerce doit être avantageux à la nation, même dans le cas où un gros commerçant se ruine; car quoi qu'il puisse perdre, quelle multitude de gens qui gagnent par son moyen! le roi, les officiers des doüanes, les charpentiers de vaisseau,

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